8/3/2013

Fin de mon premier voyage au Japon

Classé dans: — Brigitte @ 10:42:59

                   Voici, donc, venue la fin de ma relation de ce voyage au Japon en automne, qui m’a emportée dans un merveilleux tournoiement de couleurs, de technique, de spiritualité, qui m’a laissée quelque peu étourdie, tout autant qu’éblouie… J’y retournerai, sans nul doute, mais, cette fois, au printemps, afin d’admirer ces sites et ces jardins sous les couleurs plus douces des cerisiers en fleurs.

Je rappelle à mes lecteurs — c’est, du reste, écrit en haut à droite — que, pour des raisons de rapidité d’affichage, seuls les dix derniers messages apparaissent à l’arrivée sur mon blog, et que, si l’on veut lire l’intégralité d’un voyage, il convient de cliquer sur son nom, dans le bandeau de droite, “catégories". Par exemple : « 18. Japon en automne », pour ce voyage…

                 Bonne lecture !                                                           Brigitte

                                                                                                    

7/3/2013

Kōya-san (4) — 21e jour (2) Fin de Kōya-san et retour à Paris

Classé dans: — Brigitte @ 17:57:15

           Nous parvenons, donc, à l’enceinte sacrée du complexe de Danjō Garan ( 壇上伽藍 ). Elle est précédée, à environ 300 m à l’Ouest, par la majestueuse porte à deux étages, le Dai-mon, dont j’ai déjà parlé.

En 816. Kōbō Daishi (774-835) établit sa communauté et pose les premières pierres d’une « enceinte sacrée » qui devait rester, avec le Kongobu-ji, l’un des principaux sites religieux de la ville.

Le lieu compte une vingtaine de temples et bâtiments et est dominé, en son centre, par le Konpon Daitō, grande pagode peinte de vermillon de 50 m de hauteur. Pagode à un niveau, reconstruite à la fin des années 1930, elle figure au centre du mandala en fleur de lotus formé par les huit montagnes entourant Kōya-san. Entre légende et culte, elle abrite le Dainichi Nyorai, Bouddha cosmique, entouré de quatre autres bouddhas qui l’assistent.

  Koyasan Konpon Daito

            Juste en face, se dresse le Kondo, pavillon principal qui accueille les principales cérémonies religieuses. Il fut édifié en 819 et également reconstruit pour la septième fois en 1932. Une statue du Yakushi Nyorai, le Bouddha médecin, se dévoile lorsque le pavillon est ouvert.

  Koyasan Kondo

  Koyasan Kondo 2

            Derrière le Kondo, l’élégant pavillon du Miedo contient le portrait de Kōbō Daishi peint par son disciple Shinnyo. Image précieuse entre toutes, qui est entourée par dix autres portraits des disciples du saint. Initialement, ce pavillon était utilisé par Kōbō Daishi pour sauvegarder ses images de Bouddha et pour se recueillir. Ces deux éléments le rendent particulièrement sacré. Il n’est ouvert qu’une fois l’an, le 21 mars.

  Koyasan Miedo

  À l’Ouest s’élève, encore, une grande pagode en bois, très ancienne, à l’extrémité d’une allée de cèdres : Saitō, la pagode de l’Ouest :

  Koyasan Danjo Garan Pagode

    Nous continuons notre chemin… À droite, Tōtō, la pagode de l’Est.

  Koyasan Danjo Garan 2

    Le Fudodō, le plus ancien bâtiment de Kōya-san ayant échappé aux incendies. Il a été construit par Gyosho shonin en 1198 à la demande de Hachijo-nyonin, la fille de l’empereur Toba. En 1910, le pavillon fut déplacé à son emplacement actuel, à l’occasion de la rénovation de Trésor National. Le bâtiment actuel date de l’époque de Kamakura dans le style archaïque des demeures de l’époque d’Heian. À l’intérieur, l’objet de vénération principal est la divinité Achala ( Fudō Myōō) . On trouve également les huit vassaux ou Hachidai Doji, réalisés par le célèbre sculpteur Unkei. Le pavillon et les huit vassaux sont classés aux Trésors nationaux.

  Koyasan Fudodo

  Koyasan Konpon Daito 2

  Koyasan Danjo Garan 3

                  Au Sud, de l’autre côté de l’étang, le musée Reihō-kan, construit en 1921, conserve les trésors artistiques de Kōya-san. Il possède plusieurs milliers d’œuvres dont 200 sont en circulation, par roulement. bon nombre d’elles sont classées Trésors Nationaux (il possède 8% de ceux du Japon) ou Biens culturels importants. Sculptures, mandalas, tentures… Les photographies sont interdites.

  Koyasan 4

                Il est onze heures. Nous avons un peu de temps. Je veux refaire une dernière fois, avant de partir, le chemin dallé de l’Okuno-in, jusqu’au temple. Nous trouvons un bus qui nous emmène jusqu’à l’entrée du sanctuaire…

                                     Koyasan Okuno-in 28

  Koyasan Okuno-in 29

  Koyasan Okuno-in 30

  Koyasan Okuno-in 31

         Plaquettes de bois plantées dans la rivière sacrée en l’honneur des enfants morts-nés :

  Koyasan Okuno-in 32

  Koyasan Okuno-in 33

            Des pèlerins :

  Koyasan Okuno-in Pèlerins

            Et des religieux :

  Koyasan Okuno-in Moines

  Koyasan Okuno-in 34

                                    Koyasan Okuno-in Brigitte

  Koyasan Okuno-in 35

  Koyasan Okuno-in 36

  Koyasan Okuno-in 37 Pierre circulaire

                Et voilà !… Il est 14 heures… il ne nous reste plus qu’à prendre le funiculaire, puis le train jusqu’à Osaka, puis le train jusqu’à la ville de banlieue proche de notre aéroport…

  Koyasan Retour funiculaire

             Notre séjour japonais se termine. Nous avons vu des choses étonnantes, ou étranges, goûté de merveilleuses beautés, avons été, tour à tour, surpris, émerveillés, et, parfois, eu la sensation de nous trouver sur une autre planète, entourés, imprégnés de cette explosion de couleurs… Et charmés, toujours, de la politesse et, surtout, la gentillesse des humains que nous avons côtoyés et au milieu desquels nous avons vécu des journées inoubliables…

            Notre avion décolle demain, jeudi 29 novembre, pour Pékin à 9h 30. Il nous faudra être à l’aéroport à 7 heures, au moins. Ensuite Pékin-Paris, où il est prévu que nous arriverons à 18h 30, décalage horaire oblige… Voilà. Il nous faut rentrer et retrouver les charges de la vie quotidienne, mais avec, dans le cœur, cette grande gentillesse et ces mille couleurs…

           À un prochain voyage, donc !……… Bizatous !…               Brigitte-san

                                                                                                      

Kōya-san (3) — 21e jour (1) Cérémonies au temple

Classé dans: — Brigitte @ 12:02:00

                 C’est le petit matin. La nuit a été glaciale. Certes, nous avions le chauffage d’appoint, pour la nuit. Mais sortir de la chambre pour aller se laver ou aux toilettes nous gelait sur place. Bref, nous voilà réveillés et prêts pour la cérémonie… une heure avant.

                 La cloche sonne et un prêtre vient chercher les « fidèles » (nous !), pour leur faire emprunter un grand escalier de pierre jusqu’à un grand bâtiment où se déroulera la cérémonie bouddhiste du matin. Les moines récitent des soutras, font brûler de l’encens, psalmodient des textes dans une langue inconnue (dérivée du sanscrit), textes qui ont un fort caractère répétitif.

Nous sommes assis par terre, jambes croisées, ou sur nos talons, sur un coussin. Les moines officient. La cérémonie dure près de trois quarts d’heure. Les personnes présentes sont invitées à s’avancer pour prier et brûler un peu d’encens.

  Koyasan cérémonie 1

                   Puis les moines nous demandent de les suivre dans un autre bâtiment, devant l’enceinte du monastère, où aura lieu la cérémonie du feu.

Dans la pénombre éclairée de la flamme de bougies, cependant qu’un jeune moine frappe un gong de manière de plus en plus rapide, que d’autres psalmodient à voie basse des matras, le grand-prêtre s’assied devant l’autel chargé d’offrandes, de cloches et de canneliers et allume le feu avec des fagotins de bois.

  Koyasan cérémonie du feu

Bois, graines, riz, encens. En tout 108 objets seront brûlés, qui représentent les péchés. Au son des clochettes et dans les volutes des fumées d’encens, le feu consume les illusions et délivre des passions. Après une demi-heure, environ, nous sommes invités à passer un par un devant la fumée, afin de l’attirer vers nous de la main, dans le but de nous purifier.

Il nous est, alors, permis de retourner dans nos chambres, où un jeune moine nous apporte notre petit-déjeuner, végétarien, toujours, sur des petites tables qu’il installe sur le tapis, les futons ayant été rangés dans l’oshiire, pendant notre absence.

  Koyasan petit-déjeuner

                 Après nous être restaurés et avoir tenté de répondre à un ou deux mails urgents dans le local informatique du temple (le seul qui ait un Wi-Fi, du reste anémique, et deux machines aux caractères japonais), nous repartons pour la visite des autres sites de Kōya-san… Non sans une certaine nostalgie…

En effet, ceci sera notre dernière journée au Japon, ou tout comme. Tout à l’heure, vers 14 heures et des poussières, nous allons reprendre le funiculaire pour Gokurakubashi, puis le train pour la gare de Namba, à Osaka, où nous allons vivre notre dernière nuit japonaise dans un hôtel retenu non loin de l’aéroport, d’où nous prendrons, aux aurores, notre avion pour Paris…

  Koyasan 2

                  Allez, il est 9 heures, en ce mercredi 28 novembre 2012. Il nous reste pas mal de choses à contempler. Nous prenons nos sacs à dos, après avoir réglé notre dû aux moines, et nous dirigeons vers l’Ouest, un peu au centre ville, où s’élève le temple Kongōbu-ji, le saint des saints de Kōya-san et le quartier général de la secte Shingon. L’ensemble, d’une superficie de près de 16 hectares, abrite à la fois des bâtiments administratifs à partir desquels sont gérés les 3600 temples de l’école Shingon de l’archipel, une université religieuse et un temple.

  Koyasan Kongobu-ji 1

  Koyasan Kongobu-ji 2

  Koyasan Kongobu-ji 3

    Devant le temple, la mascotte du Kongōbu-ji. Érigé pour la première fois en 816 par Kōbō-Daishi, il change de visage en 1131, sous la direction de l’empereur Toba, puis se reconvertit en mausolée, en 1593, pour la mère du shōgun Toyotomi Hideyoshi et brûle entièrement en 1863 avant d’être reconstruit. Il reçoit son nom actuel (« Temple de la Montagne du Diamant ») en 1869.

  Koyasan Kongobu-ji 4

  Koyasan Kongobu-ji 5

  Koyasan Kongobu-ji 6

     La salle principale n’est pas ouverte aux visiteurs, excepté pour de grands évènements comme la fête du solstice d’hiver ou le 8 avril, date anniversaire de la naissance de Sakyamuni, autre nom de Bouddha. Mais on peut admirer les œuvres sur fusuma (portes coulissantes) de Kanō Motonobu, fondateur de l’école Kanō au XVIe siècle :

  Koyasan Kongobu-ji 7

  Koyasan Kongobu-ji 8

  Koyasan Kongobu-ji 9

  Koyasan Kongobu-ji 10

  Koyasan Kongobu-ji 11

  Koyasan Kongobu-ji 12

             Au fond, les rochers du Banryū-tei, le plus grand jardin sec du Japon (2340 m²), évoquent des montagnes ou des dragons émergeant d’une mer de nuages…

  Koyasan Kongobu-ji 13

  Koyasan Kongobu-ji 14

  Koyasan Kongobu-ji 15

             La visite de ce temple s’achève par l’immense cuisine du monastère, où l’on préparait les repas pour environ 2000 moines…

  Koyasan Kongobu-ji 16

              Parmi les sept mille habitants de Kōya-san, près de la moitié sont des moines et le reste se compose de leur famille, résultat des mariages survenus après l’arrivée des femmes. Avec encore cent dix temples actifs, la cité, quartier général de l’école bouddhique shingon, reste un centre religieux influent.

              Ces moines, en effet, ont le droit de se marier, et il n’est pas rare de voir des moines en mobylette ou marchant avec femmes et enfants. La marchandisation du sacré n’a pas épargné le Mont Koya et l’on peut voir, parfois, certains moines en soutane partis faire leurs courses au volant de voitures de luxe… Le but de l’école Shingon est, en effet, nous l’avons vu, d’atteindre l’état de Bouddha pendant son existence. Autrement dit, faire des choix simples, modestes, mais non contraignants. Contrairement à d’autres écoles du bouddhisme, le Shingon ne condamne pas les moines à l’austérité.

               Nous continuons, à présent, un peu plus à l’Ouest, vers une autre enceinte sacrée, le Danjō-Garan (temples sur plateau), que je vais détailler dans le prochain post, qui sera, hélas, le dernier ayant trait à ce magnifique voyage, rempli de beauté et de couleurs…

                                                       Brigitte-san             

6/3/2013

Kōya-san (2) — 20e jour (2) Nuit au temple

Classé dans: — Brigitte @ 17:01:43

                Nous revenons, donc, sur nos pas…

Un peu avant la zone “interdite aux photos", se trouve une rangée de très grands Jizō que les fidèles aspergent, afin de purifier le karma de leurs chers disparus. C’est le Mizu-muke-Jizō :

  Koyasan Okuno-in 10

Koyasan Okuno-in 11

  Koyasan Okuno-in 12

                                    Koyasan Okuno-in 13

  Koyasan Okuno-in 14

              Nous nous enfonçons dans le clair-obscur bleuté des frondaisons des cryptomères géants et séculaires…

  Koyasan Okuno-in 15

  Koyasan Okuno-in 16

  Koyasan Okuno-in 17

  Koyasan Okuno-in 18

  Koyasan Okuno-in 19

              On retrouve de manière ubiquitaire ces gorintō, tours à cinq anneaux, chacun d’eux ayant la forme symbolique de l’un des cinq éléments de l’Univers : la terre (cube), l’eau (sphère), le feu (pyramide), l’air (croissant ou hémisphère) et l’éther.

C’est, également, la forme traditionnelle de la pierre tombale de la secte Shingon. Elle exprime le fait que les corps, après leur mort physique, reviennent à leur forme élémentaire originelle. En tant que symboles du bouddhisme ésotérique, les deux premières formes (le cube et la sphère) représentent la doctrine la plus parfaite, et contiennent en elles-mêmes les trois autres. Elles sont une image du monde réel (Jutsuzaikai), domaine de la compréhension parfaite, tandis que les trois autres donnent celle de l’Henkai, le monde de la mutation, donc de l’impermanence , lequel renferme le monde où nous vivons (genshōkai).

  Koyasan Okuno-in 20

                                    Koyasan Okuno-in 21

  Koyasan Okuno-in 22

  Koyasan Okuno-in 23

  Koyasan Okuno-in 24

                                    Koyasan Okuno-in 25

                      Mais, comme je l’ai écrit, nous suivons le rythme de la vie du temple. Nous rentrons pour participer à la séance de méditation (explications, puis une demi-heure de méditation, assis bien droits, sur les coussins, jambes croisées, les paumes vers le ciel).

Ensuite, quand nous rentrons dans notre chambre, vers 17h 30, notre repas est servi. Repas uniquement végétarien (shōjin ryōri), bien entendu, mais délicieux. Cette cuisine interdit la viande, le poisson, l’oignon, le poireau, l’ail et autres racines, puisque les récolter entraînerait la mort de ces légumes. Ces aliments sont remplacés par autre chose, notamment riz, tōfu, haricots et fruits.

  Koyasan Repas du soir

  On nous avertit qu’il nous faudra nous lever tôt, pour participer, à 6 heures, à la cérémonie bouddhiste du matin, puis à la cérémonie du feu.

Nous faisons notre toilette du soir et décidons, quand même, d’effectuer une marche post-prandiale dans la forêt d’Okuno-in la nuit, et, peut-être, de voir, tout au bout du chemin dallé de 2 km, le Tōrō-dō avec toutes ses lanternes allumées…

  Koyasan Okuno-in 26

  Koyasan Okuno-in 27

        Puis nous rentrons au temple… La table chaufferette est rangée dans un coin. Nos fuyons sont sortis des oshiire et étalés sur le sol, avec une belle couette sur chacun d’eux. On nous a, même, laissé des soutras à calligraphier, pour le cas où nous ne saurions que faire de notre nuit…

Il ne nous reste plus qu’à enfiler nos yukata et nous coucher…

                                   Koyasan Dame Brigitte

                Oui, je suis là, toujours, qui veille au grain… Non mais !   ;-)

                 Allez, Bonne nuit ! La cloche va sonner tôt, demain, pour nous appeler au culte…

                                                                               Brigitte-san

Kōya-san (1) — 20e jour (1)

Classé dans: — Brigitte @ 12:17:05

                  Le mont Kōya高野山 ) est une montagne au sud d’Ōsaka, qui a vu s’élever, depuis le tout début du IXe siècle, 117 temples bouddhiques. Inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO, il est le principal centre du bouddhisme Shingon.

  carte Koya-san

                   C’est, en effet, sur ce plateau à 900 m d’altitude moyenne, entouré de huit sommets, que le bonze Kūkai, plus connu sous le nom de Kōbō-Daishi ( 弘法大師 ), le saint fondateur de cette secte, a établi la première communauté religieuse. ce monastère s’est, ensuite, développé, pour devenir une ville, avec une université d’études religieuses et plus de cent temples qui accueillent, à présent, pèlerins et touristes.

Kōbō-Daishi résume ainsi son enseignement : « Le Shingon est l’enseignement le plus profond du Mahayana. Il se consacre à assurer la paix du pays par la prière, à sauver tous les êtres en chassant les malheurs et en apportant les bonheurs. Son idéal est de devenir Bouddha, dans cette vie, avec ce corps, ce qui signifie vivre dans la vérité ».

En 813, l’empereur Saga invita les grands maîtres des huit écoles bouddhiques, ésotériques ou non, dans son palais, pour une discussion publique sur les mérites respectifs de leurs doctrines. Tous sauf Kūkai, affirmèrent qu’il était nécessaire de vivre plusieurs vies afin de parvenir à l’état de Bouddha. Kūkai, qui avait effectué un long voyage en Chine, formula l’essentiel de son enseignement à cette occasion.

Devant le scepticisme des autres religieux, il accomplit les gestes sacrés avec les mains, récita les matras, et entra en méditation sur le Bouddha Grand Soleil (Dainitchi-Nyorai). Et, à la surprise de tous, il entra dans un état de samādhi très profond (renoncement à toute production de la conscience et jusqu’au renoncement à l’idée même de renoncer), son corps devint très lumineux et prit la forme du Bouddha assis sur un lotus à huit pétales…

À la fois grand religieux, homme de lettres, philosophe, poète et calligraphe (ses calligraphies sont considérées comme trésors nationaux), Kūkai a fortement influencé la culture et la civilisation japonaise. C’est lui qui est à l’origine de la création des hiragana (le syllabaire japonais) et l’auteur du plus ancien dictionnaire d’idéogrammes du Japon. Apportant au Japon le génie qui allait lui permettre de se libérer du carcan culturel chinois, il se lia d’amitié avec l’empereur Saga — 52e empereur et le premier, selon la légende, à boire du thé — lui aussi grand calligraphe et homme de lettres, qui lui permit, en 816, de construire un monastère sur le mont Kōya-san. Ce plateau, entouré de huit montagnes, évoquait, pour lui, le Royaume de la Matrice, le lotus à huit pétales où siège le Bouddha.

Dans le premier temple élevé, le Kongōbuji, Kūkai célébra, en 832, la cérémonie d’offrande de 10 000 lumières pour le bonheur de tous les êtres. Durant toute sa vie, il s’attacha à tenter de soulager la misère du peuple. Ses qualités humaines et sa conduite exemplaire en faisaient un modèle pour tous. Il ne put voir le parachèvement de son œuvre. Vénéré par la noblesse comme par le peuple ou les religieux, il s’est épuisé à la tâche et meurt en 835. Mais, comme nous le verrons, plus loin, il semble qu’il vive et travaille toujours pour le bonheur de l’humanité…    ;-) Dans tout le Japon, des temples, petits, ou grands, lui sont consacrés.

               Il fallait faire un peu d’histoire pour expliquer pourquoi ce mont et cette cité de Kōyasan, longtemps refermée sur elle-même, constituent le plus mystique des monts sacrés du Japon.

              Nous partons de la gare de Namba, à Osaka.

  Osaka gare Namba

Il est quelque peu compliqué de se rendre au Mont Koya. D’Osaka, nous avons dû prendre un chemin de fer privé, puis changer pour un autre train d’une compagnie différente.

  gare sur la route de Koyasan

Les paysages bucoliques défilent, derrière les vitres. Bientôt, les habitations se font rares et les collines revêtent un manteau boisé, hermétique. La nature est omniprésente. Peu de personnes vont jusqu’au terminus, au pied du mont, à Gokurakubashi.

  en train sur la route de Koyasan

Là, un mignon funiculaire, rouge et blanc, élève ses passagers jusqu’à la cité monacale, au travers de tunnels d’hortensias.

  Funiculaire Koyasan

Cependant, le voyage ne touche pas encore à sa fin puisque les derniers kilomètres, sacrés, ne peuvent être parcourus à pied. Koyasan ne s’offre pas aisément, et c’est en bus que nous arrivons à destination, au cœur de la ville. Autrefois, les pèlerins pénétraient dans l’enceinte sacrée par la Daimon, l’ancienne porte, alors que les femmes, qui n’eurent accès au complexe qu’à partir de 1872, s’arrêtaient au Nyonindo.

  Koyasan Daimon

                 Kōyasan : la Daimon, porte de 25 m de large…

Initialement construit au XIe siècle dans la vallée Tsuzuraori, cet édifice massif, classé « bien culturel important », fut déplacé un siècle plus tard à son emplacement actuel, marquant l’entrée de la ville de Kōbō Daishi,

Trois ouvertures, au centre, font office de frontière, de lieu de passage, vide et calme célébrés, tandis qu’au-dessus, les charpentes gravées de couleur vermillon ajoutent une pointe de finesse et d’harmonie au gigantisme. À droite et à gauche, les statues protectrices Un-Gyo et A-Gyo, que j’ai, déjà évoquées ailleurs.

                Nous nous rendons au monastère (Ekō-in), où nous allons loger, pendant ce court séjour en ces lieux mystiques autant que mythiques… On nomme cela le shukubō ( 宿坊 ), « logement chez les moines ». Ah ! voici l’entrée du nôtre :

  Koyasan Eko-in

  Le thé est servi, dans notre chambre . Oui, sur une table-chaufferette (la température sera glaciale, cette nuit. Heureusement, il y a également un chauffage d’appoint) :

  Koyasan Eko-in Chambre

   Une vue plus large de notre logis :

Koyasan Chambre dans le temple

                Nous sommes dans un temple, cependant, et allons vivre la vie du temple, avec les offices et tout et out. Mais, pour l’instant, il est midi et demi. Il fait un peu froid, en cette saison et à cette altitude… Nous sortons nous restaurer d’une bonne soupe très chaude et très nourrissante, puis allons visiter l’Okuno-in, le cimetière le plus prisé du Japon, le plus grand de l’archipel, dépassant deux cent mille tombes. Un lieu sacré.

  Koyasan Okuno-in 1

Selon les croyances de l’école Shingon, les corps enterrés ici sont seulement des esprits en attente. Un jour, Kōbō Daishi, le fondateur de la communauté religieuse du Mont Koya, sortira de sa méditation lorsqu’arrivera Miroku, le Bouddha du futur. Alors, toutes les âmes en transit reposant au sein de sépultures ou dont les cheveux ou cendres ont été placés par des proches devant le mausolée de Kūkai, s’élanceront à leur suite. En attendant, le nombre de tombes ne cesse d’augmenter dans l’Okuno-in.

On y trouve des tombeaux de personnages historiques ou célèbres, de samouraïs, mais également de gens ordinaires qui ont voulu se faire enterrer là afin d’être dans les premiers à renaître en Bouddha. Certains appartiennent à de grandes entreprises du Japon, comme celui de Nissan, reconnaissable aux deux statues d’ouvriers et au logo de la marque :

  Koyasan Okuno-in 2

Ces tombes sont dédiées à la mémoire des employés de ces entreprises qui, bien que n’appartenant pas au courant Shingon, souhaitent disposer symboliquement d’une sépulture en ces lieux.

  Koyasan Okuno-in 3

  Koyasan Okuno-in 4

  Koyasan Okuno-in 5

               Ce cimetière géant est enfoui dans une forêt de cryptomérias japonica centenaires, à la taille et à la circonférence impressionnantes.

                                    Koyasan Okuno-in 6

Comme dans tous les sanctuaires japonais, on trouve des Jizō affublés de sortes de bavoirs rouges et/ou de bonnets de la même couleur. il s’agit d’une tradition remontant au VIIe siècle et, en tout cas l’ère Heian, qui a suivi. La couleur rouge protégerait de la maladie et Jizō est l’ami des enfants. Il les console quand ils percent leurs dents, les berce lorsqu’ils pleurent et que les parents sont absents. Il est le compagnon de jeux des enfants morts. C’est pourquoi les mères ayant perdu un enfant les habillent de la sorte, afin qu’ils lui viennent en aide.

Koyasan Okuno-in 7

  Koyasan Okuno-in 8

           Cet endroit est un lieu sacré dans un site lui-même sacré. Déjà, le fait de franchir le pont Ichi no Hashi qui marque l’entrée de l’Okuno-in revient à traverser la liaison entre deux mondes. Il porte le nom de « Premier pont » puisqu’il constitue le point de départ du chemin (de 2 km) menant au Mausolée de Kūkai, par lequel on doit passer. La croyance veut qu’a à partir de là, Kūkai accompagne les pèlerins jusqu’à Mausolée, et, ensuite, les raccompagne de la même manière jusqu’ici . C’est pourquoi en signe de dévotion moines et fidèles joignent les deux mains avant de passer ce pont.

De l’autre côté, l’atmosphère a changé, l’air s’est chargé de sacré. Les cèdres vertigineux qui émaillent les premières sépultures masquent le ciel et l’issue du chemin dallé qui s’élance au travers du bois. Les styles des monuments funéraires varient énormément, mais les cénotaphes les plus spectaculaires attirent l’attention, comme celui qu’une entreprise d’insecticides a dédié à ses victimes termites… 

  Koyasan Okuno-in 9

Après le « Pont du milieu » (Naka-no-hashi) où les pèlerins faisaient leurs ablutions à l’époque Heian, le pont Gobyo no Hashi, annonce le passage à un niveau encore plus avancé du sacré. La passerelle, dont les trente-six planches portent gravées au dos le nom de l’une des divinités bouddhiques, est elle-même considérée comme telle. Il est de rigueur d’à nouveau s’incliner les mains jointes pour invoquer Kūkai avant de la franchir.

  Koyasan Okuno-in 10

                Au-delà de ce pont, il convient de montrer le plus grand respect : nourriture, boissons et photographies sont interdites. On avance jusqu’à l’escalier d’une trentaine da marches qui conduit au Tōrō-dō, le temple des lanternes, fondé par Shinzen et reconstruit en 1023. Vingt mille lanternes entourent l’édifice, les deux lanternes centrales brûlant sans interruption depuis un millénaire, la première, lanterne de la femme,pauvre ayant été offerte par une jeune fille qui s’était rasé la tête et avait vendu ses cheveux afin de pouvoir faire une offrande à la mémoire de ses parents défunts ; la seconde a été offerte par l’empereur Shirakawa.

Un peu plus loin se trouve le mausolée Gobyo de Kōbō Daishi,, qui demeure en état de méditation depuis 1200 ans dans le dessein de sauver tous les êtres. Chaque jour, des repas sont déposés à sa porte, tandis que moines et laïcs se recueillent en silence ou en récitant à voix basse des sutras. Les portes, quoiqu’il arrive, restent closes.

                Nous allons revenir sur nos pas pour continuer la visite…………………

5/3/2013

Ōsaka-Dōtonbori — 19e jour (2)

Classé dans: — Brigitte @ 16:01:50

                  Après un bain relaxant dans l’onsen de l’hôtel, nous avons décidé d’aller nous restaurer en visitant, de nuit, le quartier animé de Dōtonbori. C’est, pratiquement, une unique rue, longeant le canal Dōtonbori entre le pont Dōtonboribashi et le pont Nipponbashi du quartier de Namba, à 10 min. de la gare du même nom.

  Cliquer ici pour voir la carte et une visite guidée en images du quartier

                   En 1621, Dōtonbori fut transformée en rue de divertissement d’Ōsaka. Dès 1662, la rue comptait pas moins de six théâtres kabuki et cinq théâtres buraki, ainsi qu’un théâtre de marionnettes unique en son genre.

Au fil des années, la désaffection pour ce genre de divertissements amena les attractions d’origine à fermer et les cinq théâtres restants furent détruits lors du bombardement américain de la ville au cours de la Seconde Guerre mondiale. Actuellement, les théâtres ont disparu, le quartier est célèbre pour ses magasins, ses restaurants, ses enseignes lumineuses et son animation qui en fait le rendez-vous de la jeunesse.

  Dotonbori 1

                     L’enseigne lumineuse, que l’on voit sur la photo précédente, du confiseur Ezaki Glico, représentant un coureur passant la ligne d’arrivée, est mondialement célèbre. Glico est une marque de confiserie célèbre dans toute l’Asie pour ses “Pocky“, commercialisés sous licenc en Europe son le nom de “Mikado“, par LU.

Pourquoi un coureur, me direz-vous. C’est toute une histoire : en 1919, un monsieur nommé Riichi Ezaki produit ses premiers caramels à base de glycogène. Peu auparavant, ayant vu des enfants jouer avec ardeur, au bord de mer, il s’était imaginé qu’ils tiraient leur énergie du glycogène des huîtres qu’ils consommaient. En 1922, il fonde l’Ezaki Glico Company et, à partir de 1927, commence à mettre des jouets dans les boîtes de friandises pour les enfants.

Depuis la création de l’entreprise jusqu’à ce jour, l’image du coureur courant 300 m symbolise la marque : la valeur énergétique d’un caramel (16 kcal) permet à une personne mesurant 1,65 m et pesant 55 kg de courir 300 m. D’où le slogan : « 300 mètres avec une bouchée ». L’enseigne modifiée, lors d’événements sportifs, est une attraction d’Osaka et un lieu de rendez-vous facile.

  Dotonbori 2

 Dotonbori 3

Dotonbori 4

                      Ōsaka est connue pour sa gastronomie. Ses plats régionaux les plus connus sont l’okonomiyaki — cette sorte de crêpe ou d’omelette, entourant des ingrédients très variables, cuite sur une plaque chauffante, que nous avons déjà rencontrée à Hiroshima, mais qui n’est pas tout à fait la même, ici —, le takoyaki — littéralement “poulpe cuit", variété de beignets contenant des morceaux de poulpe, généralement vendu dans des échoppes pour être consommé à l’extérieur ou emporté —, les udon, nouilles traditionnelles japonaises à la farine de blé tendre, ainsi que les sushis régionaux.

  Dotonbori takoyaki

      La préparation de takoyakis.

  Dotonbori 5

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                Bon… Il est 19h 20 et tout ça me donne faim !… Nous choisissons un petit restaurant sympathique et commençons par des takoyakis :

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                Ensuite, c’est cela que je m’apprête à manger, cuit sur la plaque :

  Dotonbori repas 1

  Dotonbori repas 2

                Je vous avais prévenus que j’avais faim !   :-)             Après quoi, nous reprenons notre promenade nocturne. Les enseignes des restaurants sont, parfois, géantes :

  Dotonbori 8

             Le restaurant… de crabe Kani Doraku et son célèbre crabe géant animé, qui a été copié ailleurs…

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               Un petit temple :

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                                     Dotonbori 17

                  21 heures ! Il est temps, pour nous, de regagner notre hôtel-capsule, lire nos mails, consulter les nouvelles… et dormir…

  Osaka lit

Demain, nous partons pour Koya-san.  Bonne nuit !…………… ;-)

Ōsaka (1) — 19e jour (1)

Classé dans: — Brigitte @ 12:35:27

                    Nous nous rendons, à présent, à Ōsaka, afin de partir de là, par le train régional, pour la cité religieuse de Koya-san, dont je parlerai, bien sûr, prochainement et qui constituera notre dernière étape, avant le retour à Osaka pour prendre l’avion pour la France.

             Le Shinkansen nous emmène rapidement dans ce port, au bord de la mer intérieure, troisième plus grande ville du Japon, centre commercial et industriel de l’Ouest, pôle majeur pour toutes les techniques novatrices.

             Il est midi. Pour nous restaurer, nous hésitons entre les divers “paniers-repas", pas très chers, très frais, et appétissants proposés dans les gares et trains japonais… joliment présentés dans des boîtes originales :

panier-repas train

             En définitive, notre repas sera celui-ci :

  Repas Osaka

                      Située à l’embouchure de la rivière Yodo qui vient se jeter dans la baie d’Osaka, la ville dispose d’un réseau de canaux qui s’entrecroisent sous ses rues animées et qui ont joué un rôle important dans son essor vers la prospérité. Les quartiers les plus animés sont ceux autour des gares d’Umeda et de Namba. À Umeda, on peut se promener dans de nombreuses galeries souterraines du plus grand modernisme où se pressent toujours visiteurs et acheteurs.

                     Capitale du pays sous le règne du trente-sixième empereur, Kôtoku (597-654), de 645 à 745, la ville s’enorgueillit d’un palais, aujourd’hui disparu, et d’un château, Ōsaka-jō , construit en 1586, et qui fut, jadis, le plus important du Japon. Tout au long de la période féodale et jusqu’au XXe siècle, elle a élaboré sa réputation commerçante d’abord sur la fabrication de textiles, en particulier ses cotonnades, puis sur sa créativité industrielle. Véritable « place du marché du pays », comme disent les Japonais, elle représente le berceau de l’industrie pharmaceutique japonaise et la porte d’entrée d’importants groupes étrangers qui souhaitent s’implanter dans l’archipel. Osaka se flatte de compter une forte concentration de chercheurs.

                     Nous sommes le 26 novembre ; c’est un lundi, et, hélas, le musée national des Beaux-Arts, riche de milliers d’œuvres, gravures, sculptures, peintures et photographies est fermé le lundi. Et le ciel est gris…

Nous allons, donc, visiter le Musée d’Histoire d’Osaka, à la façade tout en courbes, carrelée de losanges de grès, ornée d’une fente de baies vitrées, et reliée par une bulle de verre au building adjacent de la NHK. Il est fermé le mardi, mais pas le lundi.

La visite débute par le dixième et dernier et étage de l’édifice, d’où l’on a un beau panorama sur la ville et le château d’Osaka, malheureusement brouillé par les reflets sur les vitres, particulièrement gênants par ce temps gris, et que je me suis efforcée d’éliminer…

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               L’Histoire est, ici, véritablement mise en scène grâce à des reproductions grandeur nature de la salle principale (Daikokuden) du palais d’autrefois et des maquettes d’une grande précision. Les mannequins en tenue de Cour ou les piliers rouges évoquant le palais de Naniwa permettent d’imaginer les cérémonies d’une époque révolue…

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                 En changeant d’étage, d’autres vues de la ville et du château :

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                  Et des œuvres picturales anciennes, tapisseries et illustrations :

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                  Nous rentrons à notre hôtel pour nous préparer pour le soir, avant d’aller dîner quelque part en ville, dans un quartier animé.

Nous avons voulu faire l’expérience, ici, et cette fois, de dormir dans un hôtel capsule, un « hôtel » typiquement japonais qui a la particularité d’optimiser au maximum l’espace d’occupation et dont les chambres se limitent à une simple cabine-lit.

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Dès que l’on pénètre dans la réception, on nous demande d’ôter nos chaussures, placées dans un casier, et des chaussons nous sont proposés. Les bagages sont mis dans un vestiaire personnel à l’entrée de l’hôtel. Dans ce vestiaire, on a à disposition un pyjama-kimono, une serviette et un petit nécessaire basique de toilette.

Les hôtels capsule ont une structure et une organisation bien particulières. Les cabines de ces hôtels se constituent donc d’un tube généralement en plastique ou en fibre de verre, ont une surface moyenne de deux mètres sur un pour une hauteur d’un mètre vingt-cinq et sont équipées d’une télévision, d’un système d’air conditionné, d’un réveil et d’une radio. Les capsules sont superposées par groupe de deux et alignées le long d’un couloir. La taille des hôtels est variable et ils peuvent proposer d’une cinquantaine à plus de sept cents capsules. Quand aux sanitaires, ils sont communs, mais nombreux, un « onsen » (dans celui où nous avons été) nous attend, bain normal et bain bouillonnant. À côté, de nombreux lavabos, avec tout le nécessaire de toilette, rasoirs, dentifrices, laques, etc.

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Homme et femmes sont séparés. L’étage des capsules des femmes était “défendu” par une porte fermée à clé. Un restaurant, une petite salle de jeux, Internet sont mis à notre disposition pour un prix modique. Certains hôtels permettent même de louer une capsule dans la journée pour faire une petite sieste, ce qui s’avère fort pratique pour les hommes d’affaires ou les touristes fatigués.

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Bon… Nous n’avons, donc, pas à nous préoccuper de notre lit… Nous allons sortir pour nous restaurer et visiter Osaka la nuit… Ce qui fera l’objet du post suivant…

4/3/2013

Kurashiki (2) — 18e jour (2)

Classé dans: — Brigitte @ 18:33:08

              Nous continuons, donc, la visite du centre ville ancien de Kurashiki (la ville moderne, architecture de béton, n’est pas très intéressante).

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              Nous longeons les canaux, pour trouver un restaurant avant de nous rendre au musée :

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               Notre déjeuner est servi ! Bon appétit !    :-)

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               Après déjeuner, nous nous rendons au musée des Beaux Arts Ohara, le long des canaux, décorés d’une végétation flamboyante, sous ce magnifique soleil d’automne…

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                Nous voici au musée des Beaux-Arts. Ce bâtiment blanc à deux étages, inspiré par le Parthénon grec, abrite une riche collection d’art occidental : Le Greco, Corot, Monet, Rodin, Gauguin, Picasso, etc. Au fil du temps, les collections se sont enrichies de peintures japonaises modernes, puis d’arts traditionnels japonais et d’antiquités orientales. Il fut le premier musée d’art privé, fondé en 1930 par M. Ohara, gros entrepreneur local, qui dépêcha en Europe, pendant une année, dès 1920, un peint pour choisir les œuvre à exposer dans son musée.

                 On y trouve des tableaux impressionnistes, comme ces tableaux de Monet :

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et d’autres plus modernes…

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Certains très, très modernes…   ;)

                 Nous continuons notre promenade dans cette jolie ville…

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            Reflets sur les eaux :

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              Il est 17h 20. La nuit est, à présent, tombée. Les boutiques et magasins commencent à fermer. Nous nous promenons encore un peu dans les rues et les canaux illuminés.

             Nous dormons ici. Demain, nous partons pour Osaka !…

Kurashiki (1) — 18e jour (1)

Classé dans: — Brigitte @ 13:58:04

            En cette belle journée ensoleillée du 25 novembre 2012, nous quittons Okayama pour la ville de Kurashiki, à 15 minutes en train d’Okayama.

Plaques Kurashiki

            Kurashiki est une ancienne ville de marchands, peuplée de 500 000 habitants. À l’époque seigneuriale, c’était un port actif pour le commerce du riz. Plusieurs vieux entrepôts de riz du XVIIe siècle témoignent de cette époque, où la ville se trouvait au bord de la mer, dont elle est, à présent, distante d’environ 15 km.

Kurashiki 1

             Pendant la restauration Meiji, la ville a été connue pour sa fabrication de textiles. Ayant largement échappé aux dommages de la seconde guerre mondiale, ses quartiers historiques sont en bon état et très pittoresques. La zone historique de Bikan, où les entrepôts à fenêtres à meneaux alternent avec les saules pleureurs tout au long des rives de l’ancien canal nous réservent un spectacle enchanteur, à l’automne.

C’est pourquoi, devant l’abondance des photographies (paysages et personnages) que j’ai eu l’occasion de prendre, ce jour-là, je vais découper cette visite en deux posts, afin de ne pas surcharger les pages du blog.

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                En marchant, nous rejoignons un temple où se déroulent des cérémonies (mariage ou autres), pour lesquelles les participants, adultes ou enfants portent des costumes traditionnels japonais :

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            Jolies, richement vêtues, et bien aimables, ces dames, non ?      :-)

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             Nous revenons dans le centre par la forêt. On peut admirer ces anciens entrepôts du XVIIe siècle, pour la plupart transformés en musées ou autres, avec leurs fenêtres particulières, leurs murs blancs et leurs tuiles vernissées. Tuiles rondes, avec l’emblème de la famille.

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Kurashiki 34 personnages

                       Eh bien suivons la dame, qui avance d’un bon pas !   :-)     Suite de la visite dans le post suivant…   

3/3/2013

Okayama — 17e jour (2)

Classé dans: — Brigitte @ 18:19:01

         Nous arrivons par le train à  Okayama, ville de 700.000 habitants, située en bordure de la mer intérieure de Seto. La fleur qui la symbolise est le chrysanthème. La région d’Okayama possède un dialecte spécial dont les mots usuels diffèrent nettement du japonais standard. Bien que ce dialecte soit utilisé par les hommes et par les femmes, il est considéré comme « rugueux » et peu approprié aux jeunes filles    :-)

  Hiroshima-Okayama

        Selon un ancien conte de fées japonais, un couple de vieillards sans enfant avait, un jour, trouvé une pêche flottant dans la rivière. La recueillant, ils trouvèrent à l’intérieur un petit garçon qu’ils appelèrent Momotarō (l’enfant de la pêche). Celui-ci, en grandissant, se sentait grandement redevable à ce couple qui l’élevait ; et, quand il fut adulte, il annonça qu’il partait en voyage pour l’île d’Onigashima (l’île du démon), afin de lutter contre les démons qui avaient causé des ennuis aux villages voisins.

La vieille femme lui avait préparé un kibi-dango (boulettes douces de farine de millet). Sur le chemin de l’île, il se lia d’amitié avec un chien, un singe et un faisan, en partageant sa nourriture avec eux. Ils lui apportèrent leur aide pour vaincre les démons.

Momotarō récupéra les trésors des démons qu’il donna au vieux couple pour le remercier de tout ce qu’ils avaient fait pour lui au fil des ans. Les habitants de Okayama affirment que leur ville est l’endroit où s’est déroulée cette histoire, et sa rue principale est appelée Momotarō-Odōri, en l’honneur du garçon de la pêche. On y rencontre des statues rappelant le conte.

  OKAYAMA 1

          Le château d’Okayama, Okayama-jō , également appelé le château des corneilles (U-jō), en raison de sa couleur noire, rare parmi les châteaux japonais (blancs, le plus souvent). Seules quelques pierres en saillie et le poisson-gargouille de la chance sont dorés. Détruit lors de la seconde guerre mondiale, ce château a été complètement reconstruit à partir de 1966, selon les plans d’origine.

  OKAYAMA Château noir

           Mais, non loin de là, le plus beau site de Okayama est le jardin Koraku-en, qui est considéré comme l’un des trois plus beaux jardins du Japon, avec le Kairaku-en de Mito et le Kenroku-en de Kanazawa, que nous avons visité précédemment.

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            Son nom signifie : « le jardin d’après », en référence à une citation de Confucius qui énonce qu’un prince avisé veille en premier aux besoins de ses sujets puis après, seulement, aux siens. Ce jardin a été élaboré en 1687 et terminé en 1700. Malgré de légères modifications, Koraku-en a gardé les formes qui lui ont été données à l’époque Edo, avec des cascades, des petits sanctuaires, salon de thé, une forêt d’érables miniature, un étang de lotus et, même, une serre remplie d’orchidées et de cactus. On n’y trouve, également, des grues blanches à tête rouge, libéré lors d’occasions spéciales.

            Je vous laisse en contempler sa beauté, dans la lumière d’automne…

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               Après avoir souhaité une vie de bonheur aux jeunes mariés…

                                    OKAYAMA Jeunes mariés

              Il est 16h 30. La nuit va bientôt venir. Nous quittons le jardin pour une promenade dans les rues de la ville avant de nous restaurer et de regagner notre hôtel

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            Demain, Kurashiki !    :-)

  

2/3/2013

Miyajima — 16e jour (2) et 17e jour (1)

Classé dans: — Brigitte @ 14:07:50

            Après déjeuner, nous allons prendre le ferry pour l’île de Miyajima, classée comme « l’un des trois plus beaux sites du Japon » (sic), avec des temples et des sanctuaires dont l’un est inscrit au Patrimoine Mondial. On dit, également de cette île qu’elle est « un Japon en miniature ». Nous nous devions de la visiter…

          Il est 15 heures. Au revoir, Hiroshima ! (nous reviendrons demain, pour repartir sur Okayama ; nous couchons dans l’île).

  Miyajima 1 ferry

  Miyajima 2

           À l’arrivée, le grand torii  qui semble flotter sur l’eau. Portail shintō qui symbolise le passage entre monde profane et monde sacré. Autrefois, l’île entière de Miyajima était considérée comme une divinité, ou, plutôt, un ensemble de déesses. Ce portail, construit à 200 m du sanctuaire d’Itsukushima marque l’entrée de ce temple « flottant », enfin, un temple qui semble flotter sur les eaux, à marée haute.

  Miyajima 3

          Nous allons débarquer et visiter l’île, bien entendu en commençant par ce temple.

  Miyajima 4

  Miyajima 5

          Le torii a été construit, pour la première fois, en 1168, quand Taira-no-Kiyomori, gouverneur de la province d’Aki, démarra la construction du sanctuaire.

  Miyajima 6

           Ce temple, à l’architecture raffinée de l’époque Heian, laqué d’un rouge vermillon flamboyant, contraste avec le bleu intense de la mer et le vert profond des forêts primitives du mont Misen.

   Miyajima 7

            Du fait de nombreux incendies et autres intempéries, le sanctuaire principal, que l’on peut admirer aujourd’hui, est dédié aux trois déesses Munakata, date de 1571, tandis que le sanctuaire Marodo (dédié aux divinités extérieures), date de 1241. C’est un des exemples les plus raffinés de l’architecture de l’époque Heian. Le toit du sanctuaire principal est à deux pentes incurvées et symétriques, et, sur la façade, s’ouvrent des portes losangiques et pliantes à lattes, laquées d’un vernis bleu vert, qui ajoutent une touche de grâce et d’élégance à l’ensemble. La galerie fait 262 m de longueur sur 4 m de largeur ; l’espace entre les piliers est d’environ 2,4 m. De légers espaces entre les lattes permettent de réduire la poussée de l’eau à marée haute et de rejeter les eaux de pluie.

Comme le sanctuaire est construit en mer, ses fondations, immergées, se décomposent assez facilement. Il est, en outre, soumis aux intempéries, vents marins et typhons. Mais bien qu’il nécessite un entretien constant, après plus de 800 ans, nous pouvons toujours, aujourd’hui, admirer le même sanctuaire que la Cour de l’époque Heian.

   Miyajima 8

Ce pont apparaît pour la première fois dans un document de l’époque Ninji (1240-1243), ce qui indique qu’il n’existait pas encore lorsque Taira-no-Kiyomori vint visiter le sanctuaire. On dit que les messagers de l’Empereur l’empruntaient pour pénétrer dans le Sanctuaire Principal à l’occasion de festivals tels que le Gochinzasai. Des escaliers temporaires étaient alors montés sur le pont pour faciliter la traversée des messagers.

Nous continuons la visite de l’île.

  Miyajima 9

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  Miyajima 11

  Miyajima 12

           La nuit tombe tôt, au Japon, mais, ici, et tout spécialement en automne, elle s’éclaire de mille couleurs :

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  Miyajima 19                    Après cette petite marche dans la montagne, il est temps de se restaurer… puis d’aller dormir. La matinée suivante, avant de reprendre le ferry, vers 11 heures, nous la consacrons, encore à la visite de l’île :

                                    Miyajima 120

                La pagode Goju-no-to à cinq étages fut construite, à l’origine, en 1407 et restaurée en 1533. Elle est principalement dédiée au Bouddha de la Guérison ainsi qu’à ses disciples Fugen et Monju. Elle a été construite dans son intégralité en style japonais comme en témoignent les capuchons ornementaux, les piliers de rambarde et le placement des chevrons. Cependant, l’influence chinoise apparaît dans certaines parties comme le sommet des piliers en bois qui supportent les combles ainsi que dans les queues de chevrons.

                                   Miyajima 21

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                                   Miyajima 23

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                    Après la dégustation d’une délicieuse huître gratinée :

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et un adieu au torii plongé dans ses eaux bleues…

  Miyajima 22

… nous quittons l’île pour nous rendre à Okayama (dans la gare de laquelle nous avons laissé le principal de nos bagages), via Hiroshima.

  

1/3/2013

Hiroshima — 16e jour (1)

Classé dans: — Brigitte @ 12:42:30

                 Nous nous levons, donc, tôt (plus tôt que prévu, au départ, donc), pour essayer de prendre le premier train pour Hiroshima. Et bien nous en a pris   :-)

        Notre charmante logeuse se lève également, pour nous saluer avant notre départ… Il pleut à verse, après toutes ces belles journées à Kyoto et Nara… Nous nous habillons en conséquence, enfilons nos chaussures, restées sagement dans l’entrée, comme d’habitude, et nous apprêtons à partir courageusement sous la pluie… quand, par miracle, celle-ci cesse d’un coup dès que je mets le nez dehors !

        Le Ciel n’est, donc pas contre nous !… Nous partons pour la gare et le premier train pour Hiroshima (un shinkansen) comporte au moins quatre ou cinq voitures absolument sans réservation ! Nous avons toute la place que nous voulons, et ces places sont très confortables, dans les trains japonais. Il est heureux que j’aie refusé de tenir compte des dires de l’employée revêche de la veille.

   Shinkasen Kyoto

         Nous effectuons un agréable voyage et arrivons à Hiroshima un peu avant 10h 30. Nous laissons nos gros sacs à la consigne de la gare pour n’emporter dans nos petits sacs à dos que les affaires nécessaires aux deux journées à venir, puisque nous allons coucher non loin de là dans l’île de Miyajima.

        Nous visitons la ville. La première chose qui frappe est, évidemment, les restes détruits en 1945 du Palais des expositions et conservés pour la mémoire…

   Hiroshima 1

   Hiroshima 2

   Hiroshima 3

        Le musée, très intéressant, expose, dans un vaste panorama historique, les causes et les conséquences de la guerre…

   Hiroshima 4

                     Ici, les objets calcinés et fondus par la chaleur de la bombe

    Hiroshima 5

                      Une montre arrêtée à l’heure exacte de l’explosion de la bombe : 8h 15

    La ville, reconstruite…

   Hiroshima 6

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                 avec de beaux parcs et jardins…

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                 et les monuments du souvenir…

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   Hiroshima 13

   Hiroshima 14

   Hiroshima 15

   Hiroshima 16

         Mais Hiroshima est, également, la capitale de l’okonomiyaki, sorte de crêpe (faite de farine de blé et de poisson séché, puis de nouilles, l’ensemble retourné sur des œufs brouillés) typiquement japonaise. Le mot est composé de okonomi (お好み, littéralement « ce que vous aimez / voulez ») et yaki (焼き, grillé). Le tout est servi tel quel ou bien recouvert avec des oignons verts hachés, que l’on peut, également, recouvrir de sauce spéciale “okonomi“.

         Les restaurants spécialisés sont pris d’assaut… Il faut faire la queue pour y entrer, puis attendre tandis que l’on vous prépare votre repas sur la plaque chauffante, devant vous.

   Okonomiyaki 1

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                     Me voilà enfin servie !

   Okonomiyaki 3

   Okonomiyaki 4

                                       Bon appétit !…                :-)                                Brigitte

28/2/2013

Kyotō (8) — 15e jour (2) Le Pavillon d’argent

Classé dans: — Brigitte @ 15:03:41

          Le temple Ginkaku-ji  ou Pavillon d’Argent et son site sont également classés au patrimoine mondial de l’humanité. Il s’agit, là, d’un des endroits les plus délicieux de Kyotō. L’élégant pavillon, principal attrait de ce temple, devait être recouvert de plaques d’argent, ce qui ne fut jamais réalisé. Les structures en bois sont, cependant, recouvertes de laque.

   Kyoto_Pavillon argent 1

   Mais il existe aussi une autre explication à ce nom : devant le pavillon se dresse une petite estrade arrondie, et, le soir, il règne, dans le temple, un silence profond et paisible et le sable argenté de l’estrade réfléchit la lumière de la lune, ce qui couvre le temple d’une couleur argent.

   Kyoto_Pavillon argent 2

   Kyoto_Pavillon argent 3

         Le très beau jardin, de style paradisiaque jōdoshiki, incorpore de nombreux éléments zen (mer de sable, monticules, etc.). En fait, nous nous trouvons, ici, devant la juxtaposition de deux jardins l’un, classique, centré autour d’un étang, l’autre, de type kare sansui, symbolisant la mer de l’Ouest, paysage célèbre en Chine méridionale.

   Kyoto_Pavillon argent 4

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   Kyoto_Pavillon argent 6

   Kyoto_Pavillon argent 7

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   Kyoto_Pavillon argent 10

   Kyoto_Pavillon argent 11

   Kyoto_Pavillon argent 12

   Kyoto_Pavillon argent 13

                      Et nous repartons vers notre quartier de Gion, en visitant d’autres temples, d’autres jardins…

                                      Kyoto Rue 1

   Kyoto Rue 2

   Kyoto temple 1

   Kyoto jardins 1

                                       Kyoto temple 2

   Kyoto jardins 2

   Kyoto jardins 3

   Kyoto jardins 4

                       Demain, nous devons (hélas) quitter cette merveilleuse ville de Kyotō, et notre sympathique ryokan pour nous rendre à notre prochaine étape : Hiroshima, puis l’île de Miyajima, que nous espérons gagner sur le soir… Nous nous rendons à la gare, pour prendre nos tickets de train.

       Mais l’employée japonaise, assez revêche, de la ligne de chemin de fer nous annonce (après une queue d’une demi-heure), qu’il n’y a plus de place dans les trains pour Hiroshima avant le soir (malgré nos “Pass“) … ce qui nous ferait perdre une journée sur notre planning, et empêcherait la visite d’Hiroshima. Il n’y a, nous assure-t-elle, rien à faire d’autre que partir sur le soir ! 

     Un brin déçue (en outre, c’est la première fois depuis notre arrivée au Japon que nous nous trouvons face à une personne agressive et, semble-t-il, satisfaite de notre déconvenue…), je ne m’avoue, cependant, pas vaincue, et nous refaisons la queue à un autre guichet, où un jeune homme beaucoup plus souriant nous explique qu’il n’y a, en effet, plus de places « à réserver », mais que rien ne nous empêche d’essayer de trouver, en arrivant, des places non réservées, ou, au pire, d’effectuer le trajet debout. Il nous suffit d’entrer avec nos “pass“.

      Nous rentrons soulagés, après avoir remercié le jeune homme, et prenons la résolution de quitter tôt notre logis et de tenter de prendre un des trains (il y en a plusieurs) du matin. Nous en avertissons notre logeuse, que nous avions réglée le lendemain de notre arrivée et, après avoir pris notre repas et rangé nos affaires, sombrons dans un sommeil réparateur, le réveil sonnant tôt, demain matin… En outre, la pluie a commencé à tomber, cette nuit…

                               À suivre…                                                     Brigitte

Kyotō (7) — 15e jour (1) Château Nijō et Chemin des Philosophes

Classé dans: — Brigitte @ 10:33:06

          Nous visitons, ce matin, le Château Nijō (Nijō jō) et le Pavillon d’Argent, à Kyotō.

          Classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco, le château Nijō fut construit à partir de 1603, en bois de cyprès, pour servir de résidence au premier shogoun. Il est limité par des douves et une enceinte, à l’intérieur de laquelle sont dessinés les différents bâtiments, cours et jardins. Par la porte de l’Est, Higashi Ote-mon, on traverse les douves, puis, par la porte chinoise (Kara mon),

  Kara mon

           on accède à la cour du Nino Maru. ce palais shogunal, le plus intéressant à visiter, comporte 33 pièces qui couvrent une surface de 3 300 m2. Ce qui frappe le plus est la sobriété des lieux. Pas un meuble, pas une décoration superflue… seuls quelques 800 tatamis (nattes en paille qui sont utilisées dans les maisons traditionnelles japonaises) recouvrent le sol.

   Nijo_1

            On pénètre dans les appartements par un porche au fronton richement sculpté ; les pièces de réception, en retrait les unes des autres, sont bordées par les jardins et reliées entre elles par des couloirs dont les planchers « sifflent » sous les pas (parquets “rossignol“), annonçant la venue des visiteurs. Les pièces, aux plafonds en caissons, renferment des alcôves, des portes coulissantes et des surfaces peintes par Kanō Tan’yū (1602 1674). Dans deux salles ont été placés des mannequins de cire habillés à l’ancienne.

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             Ce château revêt aussi une importance historique toute particulière. C’est ici, en effet que le quinzième shogun du clan Tokugawa rassembla les seigneurs féodaux en octobre 1867 et déclara que la souveraineté revenait à l’empereur, mettant fin à 270 années de règne militaire Tokugawa, Cet événement est capital dans l’histoire du Japon car il marque la fin du Moyen-Âge japonais et l’entrée dans la modernité de l’ère Meiji.

             Les jardins…

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            En cliquant sur le panorama qui suit, vous pourrez voir trois panoramas de ce palais, en Flash, en plein écran, où vous pourrez zoomer, vous déplacer, etc.    :-)

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          Puis nous sortons…

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               pour nous rendre au Pavillon d’argent, par le Chemin des Philosophes

   Kyoto Chemin philosophes

   Chemin_philo_2

                                                                                                     Fée Brigitte 8

26/2/2013

Nara (3) — 14e jour (3 et retour à Kyōto)

Classé dans: — Brigitte @ 18:12:13

            Au-delà du Kasuga Taisha ont été érigés nombre de sanctuaires auxiliaires… La végétation nous offre de splendides et vibrantes couleurs. Nous nous dirigeons vers les jardins Isuien.

    Nara Kasuga Taisha 11

    Nara Kasuga Taisha 12

    Nara Kasuga Taisha 13

    Nara Kasuga Taisha 14

    Nara Kasuga Taisha 15

    Nara Kasuga Taisha 16

                        Nous arrivons dans ce jardin aux couleurs magnifiques, qui va nous permettre de faire un adieu enchanteur aux beautés de Nara, avant de reprendre le train, à la gare, assez proche.

     Nara, jardin Isuien 1

     Nara, jardin Isuien 2

     Nara, jardin Isuien 3

     Nara, jardin Isuien 4

     Nara, jardin Isuien 5

      Nara, jardin Isuien 6

      Nara, jardin Isuien 7

      Nara, jardin Isuien 8

      Nara, jardin Isuien 9

      Nara, jardin Isuien 10

      Nara, jardin Isuien 11

      Nara, jardin Isuien 12

      Nara, jardin Isuien 13

      Nara, jardin Isuien 14

                      En rentrant, nous faisons un tour, avant de retrouver notre ryokan, dans l’un de ces établissements de jeux, bruyants au possible, dans lequel les jeunes… et les moins jeunes vont s’abrutir, le soir…

     Kyoto jeux 1

                                Kyoto jeux 2

     Kyoto jeux 3

                               Kyoto jeux 4

           Si vous voulez avoir une (très petite) idée du bruit infernal de ces salles, vous pouvez cliquer sur l’image précédente ou ici, pour regarder une courte vidéo que vous pouvez, bien sûr, mettre en plein écran, avec le son au maximum !     :-)

                    Sur ce, je nous souhaite une bonne nuit. Demain, une autre journée (la dernière) à Kyōto…

                                                                                Brigitte

Nara (2) — 14e jour (2)

Classé dans: — Brigitte @ 14:02:12

    Nara Todai-ji 1

                    Le Todai-ji (東大寺, Tôdai, « Grand Temple oriental ») est l’un des temples les plus célèbres du Japon et d’une grande importance historique. En 743, l’empereur Shomu ordonna la construction d’un ambitieux bâtiment permettant d’accueillir ce qui devait être la plus colossale statue de bronze du monde : le grand Bouddha de Nara. La statue fut consacrée en 752.

Le Todai-ji est le siège de la secte Kegon, qui fut introduite au Japon 735. Dès sa construction, il eut pour vocation « la protection du pays et la prospérité de la nation ». C’était le temple principal de tous les temples bouddhistes provinciaux du Japon. Et sa puissance grandit tellement que la capitale fut transférée de Nara à Nagaoka en 784, afin de réduire l’influence du temple sur les affaires gouvernementales.

Le pavillon principal, Daibutsu-den, qui contient l’une des plus grandes statues en bronze de Bouddha du Japon, est considéré comme l’édifice en bois le plus grand du monde, avec ses 48,5 m de hauteur sur 57 m de large, bien que la reconstruction actuelle de 1692, n’ait permis au temple de ne garder que les deux tiers de sa taille initiale…

Sur le parvis, est érigée une très belle lanterne en bronze, octogonale, de 752, décorée de bosatsu musiciens.

                                         Nara Todai-ji 2

    Nara Todai-ji 3

    Nara Todai-ji 4

                   À l’intérieur du bâtiment, on peut admirer la grande statue en bronze doré du Daibutsu Vairocana, le Bouddha cosmique, assis sur une fleur de lotus, en état d’illumination. Sa taille monumentale (15 m) et son poids (250 t) en font le plus grand Bouddha en bronze du monde. La main du Bouddha a la taille d’un homme ! La statue est flanquée de deux Bodhisattvas.

                                       Nara Todai-ji 5

     Nara Todai-ji 6

                                 Nara Todai-ji 7

L’un des piliers de la salle présente un trou, à sa base, de la taille d’une narine du Bouddha. Il est dit qu’à ceux qui peuvent se glisser dans cette orifice, il sera accordé… le paradis ? non : l’illumination dans leur prochaine vie.

Beaucoup s’y essaient… Peu y parviennent… Aux innocents les mains pleines ! :-)

     Nara Todai-ji 8

Vous pouvez cliquer sur l’image ou ici, pour regarder une petite vidéo des tentatives… infructueuse et fructueuse.

                                 Nara Todai-ji 9

                    À l’extérieur, les moines tiennent boutique d’images saintes et d’ex-voto :

     Nara Todai-ji 10

                    Par une allée bordée de centaines de lanternes, parmi lesquelles se faufilent les daims, omniprésents, dans la ville :

     Nara Kasuga Taisha 1

     Nara Kasuga Taisha 2

nous nous dirigeons vers le sanctuaire Kasuga Taisha, l’un des plus célèbres de Nara, créé en même temps que la capitale, au VIIIe siècle, par la famille Fujiwara, clan familial le plus puissant du Japon pendant la majeure partie des périodes Nara et Heian. Vers le Xe siècle, il fut affilié au temple Kofuku-ji, affiliation qui se prolongea jusqu’à ce qu’en 1868 le shintoïsme fut séparé du bouddhisme par la restauration Meiji.

     Nara Kasuga Taisha 3

     Nara Kasuga Taisha 4

                                       Nara Kasuga Taisha 5

Le temple est célèbre pour ses lanternes, présents des fidèles. Des centaines de lanternes sont pendues le long des bâtiments et les allées sont bordées de lanternes de pierre. Toutes les lanternes sont allumées deux fois l’an : au début de février et à la mi-août.

      Nara Kasuga Taisha 6

      Nara Kasuga Taisha 7

      Nara Kasuga Taisha 8

      Nara Kasuga Taisha 9

      Nara Kasuga Taisha 10

                   Les plaques de vœux, qui seront, sans doute, brûlées lors d’une prochaine cérémonie…

           La visite de Nara n’est pas terminée… Il nous reste des petits temples et des jardins…     Brigitte

NARA (1) — 14e jour (1)

Classé dans: — Brigitte @ 09:50:56

        Aujourd’hui, nous partons, en train, pour Nara, à 42 km au sud de Kyōto. Cela nous permet d’admirer encore l’architecture de la gare de Kyōto :

 gare de Kyoto entrée train Kyoto

     Ah ! Tiens !… cette entrée dans le train semble réservée aux femmes uniquement !…   

                      Un peu d’histoire…

C’est sur le sol de Nara, à l’extrémité de la route de la soie, que fut fondée l’ancienne Heijo-kyo, qui devint et resta la première capitale fixe du royaume, de 710 à 784. Avec elle se mit en place un état puissant et centralisé, catalyseur de l’identité nationale. Le bouddhisme, importé de Chine et de Corée, put s’y enraciner et fleurir sous le patronage des souverains successifs dont quatre impératrices. Avant 710, on était contraint de déplacer la capitale à la fin de chaque règne en raison des interdits shintoïstes concernant la mort.Après le décès du souverain les palais, frappés d’impureté, devaient, en effet, être détruits et reconstruits ailleurs.

Pour pallier cet inconvénient, et peut-être aussi parce que l’influence grandissante du bouddhisme avait effacé les antiques tabous. l’impératrice Gemmei promulgua, en 707, peu après son accession au trône, un édit ordonnant la construction d’une capitale permanente.

Les grands temples des règnes précédents, tels le Kofuku-ji et le Yakoshi-ji y furent déplacés, et d’autres, comme le Todai-ji, y étaient créés. La ville, construite, à l’image de Chang’an, capitale chinoise des Han, puis des Tang, selon un plan géométrique, qui sera, plus tard, celui de Kyoto, représentait un quadrilatère d’environ 2.500 hectares pour une population de 100.000 habitants. Avec le soutien des empereurs, le bouddhisme s’y épanouit, initiant un essor artistique et culturel sans précédent. En témoigne l’édification, de 747 à 752, de la grande statue de Bouddha en bronze, la plus grande du monde, du Todai-ji.. Pendant 74 ans (de 710 à 784), Nara est la capitale du Japon. Cette époque, connue sous le nom de période de Nara, peut être considéré comme le premier âge d’or du pays.

            Arrivés à Nara, nous nous dirigeons vers le temple Kofuku-ji. Édifiés en 669 au sud de Kyoto, ce temple, appartenant à la puissante famille Fujiwara, fut transféré à Nara en 710, et s’est agrandi au fur et à mesure que cette famille prenait de l’influence.. Entre les VIIe et XIIe siècles, il s’étendait sur près de 12.000 m2 et comptait pas moins de 175 bâtiments Sur le plan architectural, c’est l’un des rares édifices bouddhistes qui a conservé son style d’origine purement japonais sans influence chinoise. La pagode de cinq étages, fine et légère, fut plusieurs fois brûlée mais renaquit, à chaque fois, de ses cendres :

                           Nara pagode

Avec ses 50 m de haut, elle est la deuxième plus haute pagode du Japon, après celle du To-ji de Kyōto dont je vous ai déjà parlé.

    Kofuku-ji 1

    kofuku-ji 2

Le Kokuhokan, ancien réfectoire des moines, sert de salle du trésor. Celle-ci recèle plusieurs statues très anciennes. Parmi celles-ci, une tête de bouddha en bronze de 685, reste d’une ancienne statue, dont les yeux étroits et fendus traduisent l’influence chinoise :

                          Kofuku-ji 3

Plus loin, une statue de la déesse Kannon aux mille bras, en bois laqué et doré d’époque Kamakura (XIIe siècle) rivalise de beauté avec un extraordinaire Ashura ( gardien de la Loi) à trois têtes du VIIIe siècle, en chanvre laqué et aux 6 bras longs et fins. ( voir ci-dessus ; évidemment, toutes les photos sont interdites…   ).

                                  kofuku-ji 4

               Nous sortons. Des daims se promènent librement dans les grandes allées de la ville et de son parc et harcèlent les promeneurs afin qu’ils leur donnent quelque nourriture. En fait, ce sont des cerfs Sika (cervus nippon), plus petits que les daims européens. Considérés comme des messagers des dieux du sanctuaire Kasuga, ils sont classés trésors nationaux.

   Nara 1

                                  Nara 2

   Nara 3

   Les couleurs du parc sont magnifiques, bien sûr !

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              Sous l’œil vigilant des daims,

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nous franchissons la porte Nandai-mon, la majestueuse porte du Sud à cinq travées et double toit qui nous mène au temple Todai-ji :

    Nara 8

Deux imposantes statues en bois, classées, avec la porte, trésors nationaux, représentent les deux féroces gardiens Ni-oh. Comme à l’entrée de tous les temples bouddhiques du Japon (nous les avons déjà évoqués, ailleurs), ils sont là pour s’opposer aux forces du mal. Mais encore…

La statue de droite, « Misshaku Kongō » a la bouche ouverte, symbolisant la première syllabe, en sanscrit, qui se prononce « a », et qui est aussi le premier cri que l’on pousse en naissant. La statue de gauche, « Naraen Kongō », ferme sa bouche, au contraire, symbolisant, lui, la syllabe « Uum », qui est le dernier son que l’on émet. Ainsi, ces deux divinités symbolisent-elles le commencement et la fin de toutes choses ; la contraction des deux sons [Aum] évoque, du reste, « l’absolu » en sanscrit, syllabe sacrée reprise dans le Om ou Aum du bouddhisme. Elles représentent toute la création. On dit aussi que le gardien à la bouche ouverte symbolise la puissance exprimée, alors que celui à la bouche fermée incarne la puissance latente

                                 Nara 9

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            Et je vous conterai le Todai-ji dans le prochain article… :-)

                                     À suivre…                                     Brigitte

25/2/2013

KYOTO (6) — 13e jour (3) Daitaku-ji et Gion

Classé dans: — Brigitte @ 18:01:38

                    Après nous être un tantinet restaurés, nous entreprenons la visite du Daitoku-ji, vaste complexe monastique, érigé par le prêtre Daito Kohushi, à la demande de l’empereur Go Daigo (1288-1339) dont l’immense enceinte verdoyante abrite 22 temples et leurs jardins, sur les 60 temples d’origine, dont quatre seulement sont ouverts au public.

     Daitoku-ji 1

     Daitoku-ji 2

    Je citerai le Daisen in, qui contient trois jardins secs, et, surtout des fusuma (portes coulissantes, peintes par Soami, dont j’ai déjà parlé : paysages de saison, fleurs, oiseaux, travaux agricoles, photographies interdites…  

    Et le Zuihō-in, fondé en 1535 par Otomo Sorin, qui aurait été un daimyo chrétien, et dont le jardin de la Croix témoigne de la conversion. le jardin sec fut dessiné par Mirei Shimegori, dans les années 1960.

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     Daitoku-ji 7

      Un magnifique chemin arboré conduit, enfin, au Koto-in.

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      Daitoku-ji 9

      Daitoku-ji 10

                             Il se fait tard. Nous rejoignons notre quartier de Gion en passant par les rues animées, le long de la rivière :

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                            De jeunes mariés en tenue d’apparat se promènent avec leurs amis :

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                            Nous rentrons, la nuit tombe…

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                 Bonsoir !… Demain, nous partons visiter la ville de Nara

                                                         Brigitte

KYOTO (5) — 13e jour (2) Ryoan-ji et lac Kyoyo-chi

Classé dans: — Brigitte @ 15:02:54

                   Le temple Ryoan-ji

        Ce temple est un des plus fameux temples Zen du Japon, et est inscrit au Patrimoine mondial, en raison de son jardin sec (kare sansui), qui serait l’œuvre du maître Soami (1472-1523), le plus célèbre des jardins zen, dont l’interprétation, qui a fait couler des flots d’encre, reste toujours aussi difficile et génératrice de mystère.

        Nous pénétrons dans l’enceinte de ce temple du dragon paisible, par les magnifiques jardins qui entourent le lac Kyoyo-chi, dont les abords, merveilleux en toute saison, s’enflamment à l’automne en infinies nuances et séduisants reflets…

    Ryoan-ji 1

    Ryoan-ji 2

    Ryoan-ji 3

    Ryoan-ji 3

    Ryoan-ji Panorama

            ==>    … et vous pouvez, également, cliquer sur l’image précédente, ou bien sur ces mots pour voir ce panorama en plein écran, en musique, zoomer et vous déplacer en cliquant sur les boutons ad hoc, ou en utilisant la roulette de votre souris.

       À présent, entrons dans le temple, pour contempler son jardin, qui invite à la méditation :

     Ryoan-ji 5

                  Au travers de son étonnante simplicité et de l’harmonie qu’il dégage, ce jardin témoigne des principes de la méditation zen. De dimensions plutôt modestes, il est rectangulaire (30 m d’est en ouest sur 10 m) et entouré de trois murs d’argile. Quinze rochers répartis en 5 groupes, soigneusement disposés sur un fond de mousse semblent flotter sur une mer de graviers soigneusement ratissés. Qu’a voulu représenter l’artiste ? On a, de tout point, une vue ininterrompue sur le jardin, mais il est impossible, de quelque endroit où l’on se place, de voir plus de quatorze pierres à la fois ! L’interprétation se heurte à une énigme irrationnelle, un koan, comme aiment à en manipuler les adeptes de la secte zen Rinzai à laquelle appartient ce temple, une énigme que l’on installe dans son esprit et qu’on va laisser mûrir jusqu’à l’apparition de l’évidence : « Une illusion peut-elle exister ? »…

    Ryoan-ji jardin zen

    Contigu au jardin sec, on trouve un jardin humide composé d’un bosquet d’arbres abritant un parterre de mousses vertes en toutes saisons, symbole de la vie qui ne cesse de croître et de se maintenir.

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               À l’intérieur du temple,

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             la maquette du jardin sec

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             Encore des jardins…

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     Ryoan-ji 11

             Il est temps d’aller déjeuner. Tout à l’heure, d’autres merveilles…

                                                     Brigitte

KYOTO (4) — 13e jour (1) Pavillon d’Or

Classé dans: — Brigitte @ 11:50:26

                                              Le Kinkakuji (Le Pavillon d’or)

                      Nous ne nous étions pas risqués à nous rendre le dimanche au Pavillon d’Or, parce que l’on avait avertis que la foule y est, alors, innombrable et pressante. Nous y sommes allés, ce mardi. C’est, sans doute, le monument le plus célèbre du Japon. Il est, bien sûr, classé au patrimoine mondial de l’humanité. Construit par le shogun Ashikaga Yoshimitsu en 1397, qui en fit sa résidence pour sa retraite et en fit dessiner le jardin qui l’entoure, l’endroit ne devint un temple qu’après sa mort. Il est très connu pour son paysage plein de luminosité. Au XIVe siècle, Yoshimitsu envisageait de recommencer l’import-export avec la Chine. La Chine étant le plus grand pays d’Asie, il pensait qu’il devait construire un bâtiment pour montrer son prestige, afin de rétablir des relations égales. C’est pourquoi il fit construire ce pavillon, recouvert de feuilles d’or, qui fascina ses invités, l’Empereur comme bien d’autres grandes personnalités chinoises. Après sa mort et conformément à ses volontés, son fils Yochimochi en fait un temple zen de l’école Rinzai. Mais, entrons dans le sanctuaire…

    Kinkaku-ji 1

    Kinkaku-ji 2

                                     Kinkaku-ji 3

    Kinkaku-ji 4

                    Le Pavillon d’or se dresse face à l’étang de Kyoko-chi dans lequel il se mire, entouré de jardins inspirés par le jardin du Temple des mousses, dont j’ai parlé précédemment, dans mon article sur Arashiyama.

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     Kinkaku-ji 6

     Kinkaku-ji 7

     Kinkaku-ji 8

     Kinkaku-ji 9

                     Les feuilles mortes sont soigneusement balayées… Le pavillon est un bâtiment élégant qui regroupe, en toute harmonie, trois types d’architecture différents : le premier niveau épouse le style Shinden-zukuri des palais de l’époque Heian. Le premier étage, le style Buke-zukuri des maisons de samouraï, relevé comme un sabre, et le second étage est de style Karayō, celui des temples zen.

      Kinkaku-ji 10

      Kinkaku-ji 11

                    Pendant la guerre d’Ōnin (1467-1477), tous les bâtiments furent incendiés et seul le pavillon d’or fut épargné. Le jardin a, cependant, gardé son aspect de l’époque. Sur le toit du pavillon, on peut voir une représentation de phénix qui symbolise la prospérité de Yoshimitsu. Le phénix est un oiseau mythologique qui peut renaître plusieurs fois de ses cendres.

                                       Kinkaku-ji 12

                    En 1950, le pavillon fut entièrement brûlé par un jeune moine, affligé de bégaiement ainsi que d’une grande laideur et obsédé par la beauté de ce temple. Il fut arrêté par la police et sa mère qui habitait loin de Kyoto était venue le voir, mais, à son retour chez elle, sans doute pour assumer une responsabilité, sentiment extrêmement important chez les japonais dont il serait trop long de parler sur ce blog, elle se donna la mort…

                                      Kinkaku-ji 14

Le supérieur du temple de cette époque, Murakami Jikai, fit un voyage dans tout le pays pour demander des aumônes pour permettre la reconstruction du Pavillon d’or. Le Japon était encore pauvre, alors, mais beaucoup de gens n’ont pas hésité à effectuer des offrandes et le pavillon fût reconstruit à l’identique en 1955. Cette histoire a inspiré le célèbre roman de Mishima (Le pavillon d’Or). En 1987, il est rénové et reçoit une couche cinq fois plus épaisse, de feuilles d’or, laquelle aurait été enduite d’un vernis-laque à base d’urushiol (l’huile produite par le sumac vénéneux), afin de préserver la couche d’or contre les intempéries.

       Kinkaku-ji 13

              La matinée n’est pas terminée ; nous quittons ces beautés et d’autres nous attendent..                             Brigitte

24/1/2013

KYOTO (3) — Arashiyama (2) Le jardin des mousses et retour à Kyoto

Classé dans: — Brigitte @ 17:05:37

       Le temple Saiho-ji,  jardin Kokedera

                       Le Saihō-ji (le temple des fragrances de l’ouest) est un temple bouddhiste zen situé dans la banlieue ouest de Kyōto. Le temple est surtout connu sous le nom de Koke-dera (temple des mousses), en raison des 120 espèces de mousses qu’il abrite. La mousse évoque la longévité du cycle de la vie, la vie éternelle, une mousse liée à l’immortalité de l’âme. Le temple, appartenant au courant Rinzai-shu du bouddhisme, est dédié au bouddha Amitabha. Il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en tant qu’héritage culturel faisant partie des temples de Kyōto.

    Arashiyama Kokedera 1

                     Fondé en 731 par le prêtre Gyoki et refondé en 1339 par le moine zen Muso Soseki, créateur, également, comme nous l’avons dit, du temple et du jardin Tenryu-ji, son jardin s’étage sur deux niveaux : le jardin bas, d’influence Heian, organisé autour d’une pièce d’eau, et le jardin haut, accroché au flanc d’une colline et parsemé de grosses pierres imitant le lit d’une ancienne cascade.

      Arashiyama Kokedera 2

                      Il faut vraiment avoir envie d’y aller pour atteindre ce temple ! Quelques semaines auparavant, l’on doit adresser par écrit une demande d’autorisation, en anglais, avec nom, adresse, n° de passeport, date de naissance, etc., puis attendre la carte réponse. Le trajet est long aussi : en bus ou tramway, puis reprendre un autre bus et ensuite une petite marche. Muni de votre autorisation, réclamée à l’entrée, après avoir enlevé vos chaussures et vous être installé dans le temple en position de lotus devant votre petite écritoire, vous devez recopier un sutra bouddhique calligraphié en japonais. On vous met à disposition papier, encre et calame !    Bien sûr, au passage, vous réglez 30 € pour le droit de visite…

      Arashiyama Kokedera 3

                    Autour d’un petit étang, le sol est tapissé de mousses végétales, qui forment une moquette matérielle et spirituelle, un « tapis mystique » à l’ombre des arbres. Un endroit calme et serein, où il est si agréable de pouvoir flâner dans le contraste saisissant que fait le vert tendre des mousses avec les ors et pourpres des feuillages d’automne.

      Arashiyama Kokedera 4

      Arashiyama Kokedera 5

      Arashiyama Kokedera 6

      Arashiyama Kokedera 7

      Arashiyama Kokedera 8

                     Soseki a, ainsi, dessiné le premier jardin zen. Le Saiho-ji influença, par suite, le dessin de nombreux jardins, comme ceux des Pavillons d’Or et d’Argent. Il faut noter que les 120 espèces de mousses, qui font, aujourd’hui, la notoriété de ce jardin, ne sont apparues qu’à partir de l’ère Meiji, période pendant laquelle il fut abandonné…

       Arashiyama Kokedera 9

       Arashiyama Kokedera 10

       Arashiyama Kokedera 11

       Arashiyama Kokedera 12

                      Un panorama des environs de la pièce d’eau

       Arashiyama Kokedera 13

              … et vous pouvez, également, cliquer sur l’image, ou bien sur ces mots pour le voir en plein écran, en musique, zoomer et vous déplacer en cliquant sur les boutons ad hoc, ou en utilisant la roulette de votre souris, dans la même page que le panorama du temple Tenryu-ji, que nous avons décrit dans l’article précédent. Il vous suffit de choisir la vignette, dans le petit volet, à gauche… 

                        Nous quittons ce temple pour nous promener au bord de la rivière Oi, puis sur la montagne d’Arashiyama (嵐 山  :  yama : 山 veut dire montagne).

       Arashiyama 7

       Arashiyama 8

       Arashiyama 10

                       Le soir venant, les couleurs s’estompent joliment dans des teintes pastel.

       Arashiyama 9

       Arashiyama 10

       Arashiyama 11

       Arashiyama 12

       Arashiyama 13

       Arashiyama 14

                        Rentrés à Kyoto, nous faisons une balade nocturne dans le quartier de Pontocho, qui a conservé, le long d’un canal et de la rivière Kamo, un caractère qui lui donne un charme unique, avec ses venelles, ses maisons basses, en bois, aux formes élégantes et délicatement décorées, ses auberges éclairées par des lampions en papier de riz, se bars, ses maisons à geishas…

        Kyoto 13

        Kyoto 14

        Kyoto 15

                       Et puis, après tout cela, il est temps d’aller dormir ! :-) Demain sera un autre jour et nous avons beaucoup à voir, encore, à Kyōto !

                                                                   Brigitte

KYOTO (2) — Arashiyama (1) Les temples

Classé dans: — Brigitte @ 15:27:21

              Pour cette seconde journée à Kyōto, la douzième de notre séjour au Japon, nous avons résolu de nous rendre à Arashiyama un quartier excentré, à l’ouest de Kyōto. En effet, nous devons y visiter le célèbre jardin des mousses, au sud d’Arashiyama, pour lequel nous avions réservé avant de quitter la France.

             On peut se rendre de Kyoto à Arashiyama en train, en bus ou bien en tramway (ligne spéciale). C’est le mode de transport que nous avons choisi. À la sortie de la gare, le musée des Locomotives et du Piano présente, côte à côte, de vieilles locomotives… et des pianos :-). La petite ville est traversée par la rivière Oi, une rivière très large et peu profonde, qu’enjambe le célèbre pont en bois, pour piétons et voitures Togetsukyo, que l’on peut voir sur moult cartes postales japonaises.

            Avant de rejoindre le jardin Kokedera, le jardin des mousses, à 2, 5 km de là, où nous avons rendez-vous à 13 heures précises, et qui fera l’objet de mon prochain article, avant, donc, de passer le pont, nous allons admirer certains temples et sanctuaires environnants, dont le temple Tenryu-ji, classé au Patrimoine mondial de l’humanité et un ou deux autres, auparavant.

    Arashiyama 1

   Arashiyama 2

                                    Arashiyama 3

    Arashiyama 4

    Arashiyama 5

                 Toujours cette profusion de couleurs, un véritable enchantement, pour les yeux et l’esprit…

     Arashiyama 7

                 Nous traversons, également, la belle forêt de bambous, laquelle n’est pas seulement un site pittoresque, mais parmi les « cent sons du Japon qui doivent être préservés ». En effet le bruit du vent se déplaçant parmi les bambous est très particulier…

      Arashiyama 6

                 Le temple Tenryu-ji a une histoire peu banale : dans les débuts de l’époque Heian (794-1185), époque faste et bénéfique aux arts de la cour impériale japonaise, l’impératrice Tachibana no Kachiko, épouse de l’empereur Saga fonda, sur ce site, un temple nommé Darin-ji. Mais, un peu plus tard, le temple tomba en désuétude pendant quatre cents ans, jusqu’à ce qu’au milieu du XIIIe siècle, l’empereur Gosaga et son fils transforment l’endroit en palais impérial. Mais Ashikaga Takauji, devenu shogun en 1338, transforma le palais en temple l’année d’après, pour le service commémoratif de l’empereur Go-daigo, son ami, qu’il avait combattu, ensuite, celui-ci ayant ordonné sa mort, et qui était mort en 1339.

      Arashiyama Tenryu-ji 1

     Arashiyama Tenryu-ji 2

    Le jardin, l’un des plus anciens du Japon, est, comme le Kokedera, l’œuvre du moine zen Muso Soseki  (1275-1351).

     Arashiyama Tenryu-ji 4

     Arashiyama Tenryu-ji 5

     Arashiyama Tenryu-ji 6

     Arashiyama Tenryu-ji 7

     Arashiyama Tenryu-ji 8

     Arashiyama Tenryu-ji 9

               Et, pour ce panorama de la pièce d’eau du jardin

     Arashiyama Tenryu-ji 10

                  vous pouvez cliquer sur l’image, ou bien sur ces mots pour le voir en plein écran, en musique, zoomer et vous déplacer en cliquant sur les boutons ad hoc, ou en utilisant la roulette de votre souris, dans la même page que le panorama du Kokedera, dont nous allons parler au chapitre suivant. Il vous suffit de choisir la vignette, dans le petit volet, à gauche…

                                                                                                 Brigitte

23/1/2013

KYOTO (1) — Arrivée, Gion, Sanjusangen-do

Classé dans: — Brigitte @ 16:43:36

                  C’est, aujourd’hui, notre onzième jour au Japon. Nous quittons la belle architecture de la gare de Kanazawa et ses charmantes hôtesses aux chapeaux bleus et blancs…

    Gare Kanazawa

      … pour prendre le train pour Kyōto. Le voyage dure deux heures et demie, ce qui me laisse le temps de vous conter un peu l’histoire de cette ville.

                 Kyōto (京都市, Kyōto-shi, « ville capitale ») fut de 794 à 1868 la capitale impériale du Japon. Elle abrite une population de 1.5 million d’habitants. La région de Kyoto fut peuplée vers le VIIe siècle par le clan Hata venu de Corée. Au cours du VIIIe siècle, le clergé bouddhiste devenant influant au sein du gouvernement impérial, l’Empereur prit la décision de déplacer la capitale vers une région éloignée de cette influence. La nouvelle ville, Heiankyo (lit. « la capitale Heian ») devint le siège de la cour impériale en 794. Plus tard, la ville fut renommée Kyōto. Elle resta la capitale du Japon jusqu’au transfert du gouvernement à Edo en 1868, lors de la Restauration Impériale. Après que Edo fut renommée Tokyō (signifiant « la capitale de l’est »), Kyōto fut connu peu de temps sous le nom de Saikyo (« la capitale de l’ouest »).

                  Kyōto présentant un site idéal faillit être détruite en 1945 par la bombe atomique. Mais ce projet fut, heureusement, rejeté par quelques conseillers qui connaissaient la richesse culturelle de la ville et arguèrent que cette destruction aurait été un obstacle grave à une réconciliation ultérieure avec le Japon.

                  Avec ses 1600 temples bouddhistes, ses 400 sanctuaires shintō, ses palais, ses 200 jardins classés, son architecture, une vingtaine de sites classés au Patrimoine mondial de l’Humanité, ses universités pourvoyeuses de prix Nobel, Kyōto, qui contient, à elle seule, 20 % des trésors nationaux, est considérée comme le centre culturel du Japon. Malgré son étendue, la ville se découvre facilement à pied ou à bicyclette, sans se presser, le long des ruelles et des canaux bordés de vieilles maisons en bois. Nous nous sommes, tout de même, souvent déplacés en bus et en métro, les temples étant excentrés. On peut prendre une carte de bus pour la journée.

                 Nous avons logé dans le quartier de  Gion,  dans un ryokan, maison traditionnelle où l’on dort à la japonaise sur un futon posé sur un tatami. Gion est un quartier très pittoresque de Kyōto connu pour ses geikos (geishas), et, du reste, notre ryokan était, autrefois, une maison de thé. Une geisha est au Japon une dame raffinée d’excellente compagnie réservée à une clientèle très aisée, dédiant sa vie à la pratique des arts traditionnels japonais. Le mot « geisha » peut s’interpréter comme « personne d’arts » ou « femme qui excelle dans le métier de l’art ». Les geishas, très nombreuses aux XVIIIe et XIXe siècles, se font plus rares, actuellement.

    Kyoto 1

                Nous sommes accueillis fort agréablement par notre hôtesse qui nous offre, sur le tatami de notre chambre, autour d’un plateau entouré de coussins, un thé avec des petits gâteaux et des fruits, chose rare, au Japon. Elle nous donne les clés de la maison et le code pour rentrer. Ensuite de quoi nous partons pour une promenade, d’abord, dans le quartier de Gion.

     Kyoto 2

     Kyoto 3

                  Nous nous dirigeons, ensuite, vers le temple Sanjūsangen-dō. Fondé en 1164 à la demande de l’empereur Go-Shirakawa, il brûla en 1249 et fut reconstruit en 1266. Ses proportions sont frappantes : il contient, en effet, une vaste salle de 119 µ de long, divisée en 33 (san jū san), baies, chiffre qui évoque le nombre d’incarnations effectuées par la grande déesse de la compassion, Kannon Bosatsu, que j’ai déjà évoquée, à Tokyō.

     Kyoto 4

                 Au centre, se dresse une statue de Kannon à onze faces, de 3 m de haut, en bois de cyprès doré à la feuille d’or, due au ciseau du sculpteur Tankei (1254), et, de part et d’autre, s’alignent, en quinconce, disposées sur des gradins, les mille et une statues de Kannon, dotées des mêmes attributs mais toutes différentes les unes des autres… À l’exception de 124 d’entre elles, datant du XIIe siècle, elles ont toutes été ciselées par les grands artistes de la période Kamakura (Tankei et son fils, notamment). Comme en beaucoup d’endroits, les photos sont interdites…

     Kyoto 5

     On est impressionné, également, par la qualité des statues, le réalisme et la vivacité des traits des 28 divinités d’origine hindouiste de la suite protectrice de Kannon, œuvres majeures de la sculpture japonaise d’époque Kamakura, qui s’égrènent à leurs pieds. Aux extrémités de la galerie, les statues saisissantes des divinités du Vent et du Tonnerre, bien sûr.

                  Nous avons eu de la chance : cet après-midi se tenait, dans la grande cour de ce temple, une cérémonie qui n’a lieu qu’une fois l’an, où l’on jette au feu les ex-voto sur bois achetés par les fidèles. Les prêtres sont assis, recueillis, hiératiques, et les aides allument un immense brasier et, quand le feu a pris avec force fumées et flammes, y jettent par brassées les planchettes de bois sur lesquelles sont gravés les vœux de l’année des fidèles, sous les psalmodies des prêtres et assistants religieux. C’est assez impressionnant :

    Sanjusangen-do 1

    Sanjusangen-do 2

                 Vous pouvez en voir une petite vidéo en cliquant ici.

                   Nous nous dirigeons, ensuite, vers le Musée National, en passant par des arcades

     Kyoto 6

     Des rues aux anciennes pittoresques : celle-ci d’un restaurant :

     Kyoto 7

                     Le musée est en partie en travaux. Dommage.

     Kyoto 8

     Kyoto 9

                    Lors de la fermeture, il fait pratiquement nuit. De jolies lampes éclairent la salle des boutiques :

      Kyoto 10

                   Au dehors, les rues s’égayent de l’éclairage des boutiques :

     Kyoto 11

                  Nous rentrons dans la nuit et rejoignons notre quartier tranquille où une silhouette de geisha, parfois, traverse rapidement une venelle en petits pas pressés…

       Kyoto 12

                       Demain, il fera jour… et Kyoto s’annonce captivante…                                          Brigitte

22/1/2013

KANAZAWA (2)  — Jardin, samouraïs et musée

Classé dans: — Brigitte @ 18:41:11

                    Après avoir déjeuné, quand même, dans un sympathique petit restaurant

      Kanazawa repas

              Nous nous sommes dirigés (sous la pluie) vers le jardin Kenroku-en.

             Le jardin Kenroku-en est considéré comme l’un des trois plus beaux du Japon, avec ceux de Mito et d’Okayama. Situé sur les hauteurs de la partie centrale de la ville, ce parc de 11, 4  ha, créé en 1676, puis agrandi par les générations successives des seigneurs Maeda, était, alors, le jardin extérieur du château de Kanazawa.

      Kanazawa Kenroku-en 1

           En son centre, un grand étang artificiel Kasumigaike, entouré de collines et de pavillons et aménagé comme un océan, avec une île placée en son centre, l’on disait qu’un sage ermite immortel y vivait, symbole de longévité et de prospérité. Le nom de ce jardin : « jardin aux six aspects » se réfère aux six aspects que peu de parcs peuvent offrir en un même lieu : espace, quiétude, agencement minutieux, ancienneté, fraîcheur des cours d’eau et charme des paysages.

      Kanazawa Kenroku-en 2

           En effet, ruisseaux, étangs, cascades, bosquets, collines, sentiers, rochers, tout répond à une esthétique parfaite, qui évolue avec les saisons et les floraisons, pruniers et cerisiers en fleurs au printemps, iris et azalées au début de l’été, chrysanthèmes et pourpre des érables, quand vient l’automne, neige, en hiver, qui s’accroche en fils immaculés, créant une ambiance féerique, sur les cordages par lesquels, dès le 1er novembre, on suspend les branches des arbres afin d’éviter qu’elles ne se brisent sous le poids de la neige.

      Kanazawa Kenroku-en 3

      Kanazawa Kenroku-en 4

          Une fontaine, la plus ancienne du Japon, jaillit en exploitant la pression naturelle résultant de la différence de niveau des plans d’eau de l’étang Kasumi, au bord duquel se dresse une lanterne de pierre, Kotoji-toro,

       Kanazawa Kenroku-en 8

réalisée à l’image des hauts chevalets placés sous les cordes des kotos (cithare japonaise)…

                                          Koto

            …et qui est devenue le symbole du Jardin Kenroku-en.

            Avec les tambours à main des piliers de la gare, la ville nous appelle toujours à la musique.

       Kanazawa Kenroku-en 7

            Un panorama depuis l’étang, malgré la pluie qui tombait sur nous sans relâche, à cette heure :

       Kanazawa Kenroku-en 6

           Vous pouvez cliquer sur l’image, ou bien sur ces mots pour le voir en plein écran, et zoomer et vous déplacer en cliquant sur les boutons ad hoc, ou en utilisant la roulette de votre souris.

           Ensuite de quoi, nous nous accordons quelques instants de détente dans un café non loin du parc, avant de continuer notre visite de la ville :

      Kanazawa 2

                       Nous repartons vers le quartier de Naga-machi,, ancien quartier des samouraïs.

                      La ville de Kanazawa s’est développée autour du château du Domaine de Kaga et était dirigée par la famille Maeda jusqu’en 1868 (soit environ 280 ans) après l’installation de Toshiie Maeda au château de Kanazawa en 1583. Les résidences de deux des huit vassaux en chef du Domaine de Kaga se trouvaient dans la zone de Naga-machi où vivaient les samouraïs (guerriers japonais au service d’un daimyo) des hautes et moyennes classes. Avec l’arrivée de l’âge moderne, l’aspect des résidences a changé mais les étroites venelle et les murs en torchis ocre de la porte Nagayamon (porte d’une suite de maisons), conservent, cependant, encore intacte l’ambiance de l’ancienne époque.

                     Les murs en torchis ont été bâtis avec des pierres et de la boue insérées dans un moule et durcies. Les toits sont recouverts de minces plaques de bois. Bien que certains anciens mur, âgés de plus de 100 ans soient encore intacts, la majeure partie a été reconstituée. Kanazawa connaît de fortes chutes de neige pendant l’hiver. Afin d’empêcher que les murs en torchis ne s’effritent au moment du dégel au printemps, on les recouvre de nattes de paille, à partir du début décembre et jusqu’à la mi-mars.

                     Le canal d’Onosho qui coule autour de la zone est l’un des plus anciens canaux de Kanazawa et constituait une voie importante pour l’acheminement des marchandises du port jusqu’à la ville sous le château.

                    Toute de bois brun froncé, la luxueuse résidence Buke Yashiki Nomura ke au plafond décoré réalisé entièrement en cyprès japonais, et aux fusuma-e (peintures sur les panneaux des portes coulissantes) réalisées par le peintre personnel de la famille Maeda, appartenait à Nomura Denbei Nobusada, l’un des plus proches lieutenants de Maeda Toshiie. Depuis le XVIe siècle, douze générations de cette famille s’y sont succédé jusqu’à l’ère Meiji, enrichissant la maison et lui conférant, en particulier, un délicieux jardin ornemental où coule une cascade miniature, et qui abrite un myrica rubra âgé de 400 ans et une source aux méandres ponctués de rochers aux formes étonnantes.

                                     Armure Nomura

      Maison Nomura

              Kanazawa Nomura Katanas

                   Des armes et une lettre de remerciements de 1566, adressée à Shichirogoro Nomura par le seigneur (daimyō) Asakura Yoshikage, remerciant le sieur Nomura pour avoir tué un ennemi de haut rang, au cours d’une bataille et lui avoir fait parvenir sa tête. (Asakura Yoshikage mourra par seppuku, du reste, en 1573).

       Lettre remerciements

       De très belles laques :

       Laques Nomura

                                      Jardin Nomura 1

      Jardin Nomura 2

                  Il est 15h 30. Il nous reste deux heures pour aller visiter le Le Musée d’art contemporain du XXIe siècle de Kanazawa, laquelle bien que considérée comme une petite Kyoto, conservatrice des traditions, n’en abrite pas moins un des espaces les plus célèbres dans le domaine de la création artistique. Ouvert en 2004, au cœur de la ville, le bâtiment, entièrement circulaire, à cinq entrées et de faible hauteur, s’entoure d’une façade de verre et déborde sur des jardins qui accueillent des « installations » permanentes d’artistes internationaux, ainsi que des expositions temporaires de type expérimental d’artistes contemporains de renommée mondiale. Privilégiant légèreté, lumière et fluidité, il invite à un parcours de découverte sur un mode libre et ludique et se veut à l’écoute des nouveaux modes d’expression.

       Musée 21 siècle

       Retour par la gare où l’heure est affichée par les jets d’eau. Il fait nuit. Nous retournerons à l’hôtel nous doucher, nous sécher, nous changer. Demain, nous repartons en train pour un séjour dans la merveilleuse Kyōto:-)

        Kanazawa Heure

                                                                     Brigitte

KANAZAWA (1)  — 10e jour

Classé dans: — Brigitte @ 16:08:44

                                                                       carte kanazawa

                     Un proverbe japonais local énonce : « À Kanazawa, tu peux oublier ta femme ou ton repas, mais pas ton parapluie !… ». Et il fut vérifié, ce jour encore…

     Kanazawa 1

                   En effet, la pluie nous accompagna pendant pratiquement toute cette journée, cessant, par moments, pour nous laisser souffler, mais repartant de plus belle ensuite.

                    La ville de Kanazawa est un des joyaux du tourisme japonais, bien que quelque peu oubliée des étrangers (mais pas des touristes nippons). C’est, avec Takayama, l’une des cités les mieux préservées de la période Edo. Elle n’a pas connu de destructions de la guerre, ni celles des catastrophes naturelles, et samouraïs, marchands, geishas et seigneurs y ont tous laissé leurs marques dans un centre compact à la circulation aisée. Sa cuisine est justement célèbre et son artisanat riche et varié, notamment la laque et la feuille d’or.

                  Mais, à tout seigneur tout honneur, commençons par la gare où nous sommes arrivés, à l’architecture magnifique :

      Kanazawa gare 1

            Son dôme de verre baptisé « Dôme de Motenashi » (bienvenue) ressemble à un gigantesque parapluie à l’entrée Est. Il est pourvu d’une porte de bois appelée « Tsuzumi-mon », qui symbolise l’instrument japonais traditionnel tsuzumi (tambours à main). Devant cette porte, des jets d’eau, et l’heure y est affichée sous forme de petits jets d’eau…

      Kanazawa gare 2

            Au XVIIe siècle, cette ville, dont le nom signifie « le ruisseau doré » était l’une des plus puissantes cités féodales du Japon, depuis qu’en 1583 un seigneur Maeda, vassal du shogun Toyotomi Hideyoshi, s’en était emparé, au détriment d’une secte bouddhiste. Elle régna sur la région jusqu’en 1869, et y acquit une telle prospérité qu’elle devint la deuxième famille du pays, se faisant, également mécène des arts (poterie, teinture sur soie, laque, dorure à la feuille, théâtre Nô, etc.).

          Une petite digression, si vous le voulez bien, sur la teinture sur soie Kaga Yûzen 加賀友禅, spécifique de Kanazawa :

      Kanazawa teinture soie

                   A Kanazawa, ville où la cérémonie du thé, le théâtre nô ou la danse traditionnelle ont toujours été florissants, il est fréquent d’apercevoir des silhouettes vêtues de kimonos dans les rues de la ville et pas seulement pour des occasions exceptionnelles. Il en existe une grande variété, chacun correspondant à une occasion ou un lieu particuliers. Le Kaga Yûzen est un kimono que l’on porte à l’occasion de mariages ou de cérémonies solennelles.

         Son histoire, très ancienne, trouverait ses origines dans la technique de teinture umezome, vieille de près de 540 ans. Par la suite, un peintre de Kyôto nommé Yûzensai Miyazaki vint s’installer à Kanazawa et y inventa différents motifs de teinture. Parallèlement à cela, le peintre Kôrin Ogata, représentant de l’école Rinpa, créa ses propres motifs uniques et c’est ainsi que se développa le style Kaga Yûzen.

         L’une des particularités du Kaga Yûzen réside dans ses motifs à la tonalité réaliste qui le différencient du Yûzen de Kyôto (le Kyô Yûzen) aux ornements stylisés. Les principaux motifs du Kaga Yûzen ont pour thème les charmes de la nature à travers les quatre saisons. Différentes techniques, comme celle de la gradation, permettent de rendre avec habileté et précision toute la beauté de la nature. Ainsi, on pourra même reproduire avec un réalisme d’une rare finesse, par exemple, les feuilles rongées par les insectes. Par ailleurs, la gamme des couleurs du Kaga Yûzen est beaucoup plus riche que celle du Kyô Yûzen. Elle est dominée par cinq couleurs principales que l’on nomme kaga gosai, « les cinq couleurs de Kaga⦆» : l’indigo, le cramoisi, l’ocre, le vert et le pourpre. À travers les styles de teinture sur soie des deux villes, on peut sentir la différence entre la culture aristocratique de Kyôto et la culture guerrière de Kanazawa. Le processus de fabrication comporte cinq étapes (à la main, bien sûr).

             ( Le kimono du haut est l’oeuvre d’Uzan Kimura, grand maître de Kaga Yûzen, promu Trésor National Vivant en 1955. Celui du bas est un kimono formel noir, qui a pour sujet un célèbre paysage hivernal du jardin Kenroku-en, que nous verrons tout à l’heure  )

             Nous parcourons le quartier d’Higashi Chaya et ses rangées de maisons historiques classées au Patrimoine culturel du Japon. Autrefois, le centre de Kanazawa était parsemé de nombreuses maisons de thé (ochaya), mais elles ont été déplacées dans quatre quartiers éloignés du centre en 1820. Higashi Chaya est le plus grand. La construction de maisons à deux étages était interdite à l’époque d’Edo, excepté pour les maisons de thé qui se caractérise par son magnifique treillis appelé « Kimusuko » du côté extérieur du rez-de-chaussée, et ses salles de réception des invités à la japonaise au premier étage.

       Kanazawa Higashi

              Au détour d’une rue, nous nous trouvons devant un temple où se déroule, à l’extérieur, d’abord, sous les parapluies, puis à l’intérieur, un mariage :

       Kanazawa mariage 3

       Kanazawa mariage 1

       Kanazawa mariage 2

                Toujours dans cette ville ancienne, nous visitons la maison de thé Shima, classée au patrimoine culturel important du Japon. Construite à la même époque que le quartier Higashi Chaya en 1820, ses salles de réception et les loges se trouvent au premier étage, la structure sans placard, la petite cour ainsi que l’ensemble du bâtiment sont emplis du charme, de l’atmosphère raffinée et élégante des lieux de divertissement tels qu’ils existaient à l’époque d’Edo.

         Kanazawa Shima1

               Comme il était coutume à l’époque, les pièces de réception se trouvent toutes à l’étage ; la cuisine, un irori (foyer creusé à même le sol), le dressing et la chambre de la propriétaire occupant le rez-de-chaussée. Toutes les salles où étaient accueillis les visiteurs ont une petite salle d’attente attenante.

         Koto (cithare japonaise, shamisen (instrument à trois cordes pincées) Shima4, tambours et autres poèmes (tankas ou haïkus), les geishas ne manquaient pas d’atouts pour distraire leur hôtes…

         Kanazawa Shima2

                              Kanazawa Shima3

                   Avant de prendre le bus pour aller visiter le jardin Kenroku-en, nous faisons un tour dans le magasin et l’atelier de dorure à la feuille Sakuda, qui vend de très belles pièces, notamment des laques dorées ou argentées. Kanazawa produit plus de 90 % des feuilles d’or au Japon. Ces dernières servent à recouvrir les autels des temples et sanctuaires et les objets décoratifs, tels les éventails. On use de la poudre d’or ou d’argent pour rehausser les motifs des laques (c’est la technique du maki-e).

         L’atelier permet d’observer la production de feuilles d’or à partir de lingots jusqu’à obtenir une épaisseur de 0,0001 mm. Pour atteindre un tel niveau de finesse, on recourt au procédé de haku-uchi, qui consiste à superposer les feuilles d’or avec des feuilles de papier washi (papier traditionnel japonais) puis à marteler la liasse obtenue avec un batteur mécanique. Le papier utilisé est lui-même un produit d’artisanat traditionnel de Kanazawa transmis depuis des générations.

          On peut également admirer une exposition d’ustensiles et recevoir des explications sur leur utilisation. Les visiteurs peuvent déguster une tasse de thé (vert) contenant des paillettes d’or, censées soulager les rhumatismes… Dans ce magasin, les (vastes) toilettes dames sont entièrement dorées à l’or fin, murs et plafonds ! Les toilettes pour hommes ne sont qu’argentées. :-)

      Sakuda

                     Allez ! Il pleut dehors. Nous devons prendre le bus. C’est, d’ailleurs, une femme qui conduit, avec un masque sur le visage, comme beaucoup de personnes, ici (mais beaucoup moins qu’au Vietnam)… :

       Kanazawa Bus

                 La suite dans le prochain article…                             Brigitte

21/1/2013

TAKAYAMA (3) — Hida-no-Sato

Classé dans: — Brigitte @ 19:45:42

                    Nous nous rendons, donc, sous le soleil, à HIDA-no-Sato. Ce beau et pittoresque musée en plein air rassemble, dans un vallon boisé, au bord d’un lac, une trentaine de maisons rurales datant pour la plupart des XVIIe et XIXe siècles. Sous leurs larges toits de chaume, d’écorce ou de bardeaux, ces vastes maisons montrent des intérieurs parfaitement conservés. La neige, déposée sur le chaume, ce jour-là, faisait penser, au soleil, à un gâteau saupoudré de sucre glace…

     Hida-Takayama 1

     Hida-Takayama 2

     Hida-Takayama 3

     Hida-Takayama 4

     Hida-Takayama 5

                       Le centre de la pièce principale, au sol en terre battue, est occupé par un espace surélevé couvert de tatamis et pourvu d’un foyer creusé dans le sol (irori), autour duquel on se réunissait. Les salles et entrepôts abritent des outils pour le quotidien, ustensiles de cuisine, l’agriculture ou la sériciculture, qui témoignent de la vie des villages de montagne.

                                Hida-Takayama 6

      Hida-Takayama 7

      Hida-Takayama 8

                       Certaines grandes maisons peuvent accueillir plusieurs familles…

       Ah oui !… Il faut se déchausser pour entrer ! je ne vous l’avais pas dit ? ;-)

        Hida-Takayama 9

       Hida-Takayama 10

                        Les gasshō-zukuri, que l’on peut voir ici, et, surtout, à Shirakawa-gō sont des chaumières géantes à trois ou quatre étages, où vivaient une trentaine d’individus de plusieurs générations, ou plusieurs branches de la même famille.

       Hida-Takayama 11

       Hida-Takayama 12

                          Par endroits, on peut admirer, également, un beau panorama sur les Alpes japonaises, comme celui que vous pourrez contempler en fin de cet article.

        Hida-Takayama 13

        Hida-Takayama 14

                         Une culture de riz en cercles concentriques :

         Hida-Takayama 15

        Hida-Takayama 16

        Hida-Takayama 17

        Hida-Takayama 18

        Hida-Takayama 19

                          Et voilà le panorama promis :

         Hida-Takayama 20

                          Si vous trouvez l’image trop petite, vous pouvez cliquer dessus, ou bien sur ces mots pour le voir en plein écran, et zoomer et vous déplacer en cliquant sur les boutons ad hoc, ou en utilisant la roulette de votre souris.

                        Nous, nous avons un train à prendre à 17h 13 pour KANAZAWA via Toyama. Nous arriverons un peu tard, mais l’hôtel est réservé. Je vous raconterai la suite de nos aventures dans un prochain chapitre…

                                                                           Brigitte

TAKAYAMA (2) — Le retour du soleil

Classé dans: — Brigitte @ 16:42:11

     Le quartier de Sanmachi, constitué par trois rues étroites, forme le cœur de la ville ancienne où abondent des maisons pittoresques. La plupart des maisons de marchands à pans de bois ont été reconverties en musées ou en boutiques d’antiquités, laques et poteries. On y voit, également, des brasseries de saké, qui sont une des spécialités de la ville.

     Takayama Sanmachi 1

     Takayama Sannochi 2

                                   Takayama fleurs de lotus

     Takayama Sannochi 3

             Des touristes japonais parcourent le quartier en rickshaw :

     Takayama Sannochi 4

      Nous visitons, entre autres, deux demeures intéressantes, la Yoshijima House à la cage d’escalier construite autour d’une colonne centrale et baignée de le lumière naturelle qui tombe d’une lucarne, et la Kusakabe Heritage House, ancienne résidence, en bois de cyprès d’un prêteur sur gages et négociant en soie, dont le vaste intérieur, conçu pour faire circuler air et lumière, est agrémenté d’un beau jardin, qu’éclaire de ses rayons le soleil revenu, et renferme une belle collection d’objets anciens…

       Takayama Sannochi 5

       Takayama Sannochi 6

                  Takayama Sannochi 7

       Takayama Sannochi 8

                                    Takayama Sannochi 9

        Takayama Sannochi 10

        Takayama Sannochi 11

        Takayama Sannochi 12

                       La ville resplendit, à présent sous le soleil,

        Takayama Sannochi 13

        Takayama Sannochi 15

                      particulièrement le pont sur la Miya gawa sur lequel passent les chars du festival de printemps et d’automne :

        Takayama Sannochi 16

                                     Un exemple de chars :

        Takayama Chars festival

                      La vieille ville et les musées d’art populaire sont intéressants, mais le plus authentique reste le musée en plein air d’Hida (Hida no sato), situé à une quinzaine de minutes en bus de Takayama. On peut y admirer une trentaine de fermes et habitations traditionnelles. De là, l’on a, également, une belle vue sur les Alpes Japonaises. Nous allons y passer l’après-midi ; et cela fait l’objet du prochain article.

         Takayama Sannochi 17

                                                                                            Brigitte

TAKAYAMA (1) — Neige à Takayama

Classé dans: — Brigitte @ 15:19:52

                       Il est 18h 30 quand nous arrivons à TAKAYAMA, à 165 km de Nagoya, 180 km de Kanazawa, notre prochaine étape, Cette cité de 100.000 habitants, occupe, au Nord de la préfecture de Gifu, un plateau, dans les « Alpes Japonaises », à 580m d’altitude, cerné par des pics de plus de 3000 m. Son nom signifie “haute montagne“. L’occupation de cette région est fort ancienne.

    carte Takayama

                       La ville possède de nombreux monuments historiques qui lui valent le surnom de « petite Kyōto ». N’ayant pas subi les dommages de la guerre, elle a conservé intactes ses très vieilles maisons de bois et de papier, ses quartiers classés de l’époque d’Edo (1600-1868). Ses charpentiers et menuisiers, ceux de l’ancienne capitale de HIDA, étaient réputés être parmi les meilleurs du Japon et ont contribué à la construction des temples de Nara et de Kyōto. En effet, la ville ne pouvant pas payer d’impôts en riz, en raison du climat qui réduit la production possible, le gouvernement avait, donc, exigé, à titre de compensation, que les ouvriers de la ville viennent participer à des chantiers de construction dans tout le pays.

                      Takayama est aussi connue pour ses défilés de chars (l’un au printemps, l’autre en automne), qui sont parmi les trois plus beaux du Japon. Les ancêtres des charpentiers ont participé à la construction des 25 chars du festival, qui se déroule, donc, en deux temps, les riches marchands des différents quartiers de la ville y voyant l’occasion de déployer leur richesse. Côté gastronomie, on vient de tout le Japon pour déguster ses plats raffinés.

                     À la sortie de la gare, donc en pleine nuit, nous sommes accueillis par le spectacle de blancheur, car il neige… Heureusement, notre ryokan (hôtel typiquement japonais) n’est qu’à trois minutes à pied. Nous nous y rendons immédiatement, non sans avoir admiré la très belle structure de la gare.

                     La propriétaire du ryokan nous accueille et nous fait déchausser, comme de juste, à l’entrée, après nous avoir quelque peu — mais très poliment — reproché de ne pas avoir confirmé notre venue « avant 18 heures », comme nous aurions dû le faire (mais la chambré était déjà réservée et réglée…). Nous lui expliquons que nous y avons bien pensé mais que nous étions dans le train, le chemin étant long, depuis Odawara. Avant de nous laisser entrer nos sacs à roulettes dans le hall, elle s’empresse, avec chiffon, avec de petits cris, d’essuyer les roues légèrement enneigées. Puis, se relevant, nous dit qu’elle est en train de préparer les tables pour le repas du soir (repas du soir et petit-déjeuner étaient compris dans le prix de l’hôtel). Nous lui demandons à quelle heure il nous faudra venir. « Mais, maintenant ! », nous dit-elle :-) — « Avons-nous cinq minutes ?… » — « Oui, bien sûr !  »

                     Bien, bien. Nous nous rendons à la chambre qu’elle nous a indiquée, y déposons nos affaires et descendons à la salle à manger. C’est une pièce magnifique, meublée à la japonaise, avec des tables basses devant lesquelles on doit s’asseoir en ciseaux… en principe et sur lesquelles nous est servi notre repas…

    repas Takayama

         … un délicieux et copieux reps !

     repas Takayama 2

      Tout ce qu’il fallait pour terminer en beauté la soirée et nous permettre de passer une bonne nuit, après la douche… Au matin, en nous levant, nous pouvions observer, depuis notre fenêtre, ce paysage : la neige ne tombait plus mais le temps était gris… Cependant, le soleil ne devait pas être loin, derrière la brume…

     Takayama Kokubun-ji

       Nous sommes tout à côté du temple le plus ancien de la ville : le Kokubun-ji, reconnaissable à sa pagode à trois étages, fondé en 746 par l’empereur Shomu.

       Après un petit-déjeuner, tout aussi fin et délicieux et joliment servi (à 7h 30 tapantes) que le repas du soir,

      Takayama petit-dej

 nous partons pour une visite à pied de la ville, en passant par notre voisin, le temple Kokubu-ji, dont l’enceinte contient un gingko au tronc noueux âgé de 1200 ans !

      Takayama Kokubun-ji 2

                     Nous nous rendons, d’abord, le long de la rivière Miya,

      Takayama Miya 1

                                     Takayama Miya 2

                                     Takayama Miya 3

pour y visiter le marché matinal, Miyagawa marcket, où, depuis plus de deux cents ans, les paysannes viennent vendre dès l’aube leurs légumes, fruits, condiments et racines bizarres.

       Takayama Miyagawa 2

       Takayama Miyagawa 1

       Takayama Miyagawa 3

       Takayama Miyagawa 4

                                                        À suivre………                                                              Brigitte

20/1/2013

HAKONE (2) et départ pour Takayama

Classé dans: — Brigitte @ 15:28:47

                 Dès notre petit-déjeuner pris, nous allons visiter ce magnifique sanctuaire, après avoir passé un petit pont sur la rivière :

     Hakone 17

     Me voilà dans une cathédrale naturelle, perdue, ravie, au milieu d’une symphonie de couleurs…

     Hakone 24

     Hakone 18

     Hakone 19

     Hakone 20

     Hakone 21

                         Au sol, une multitude de petits Bouddhas aux attitudes plus pittoresques les unes que les autres :

      Hakone 22

      Hakone 22

                         Certains coiffés d’un bonnet et affublés d’un châle pour les protéger du froid…

      Hakone 25

      Hakone 26

                        C’est une véritable jouissance que de vaguer dans ce jardin et de contempler ces couleurs, exacerbées par un soleil magnifique.

      Brigitte à Hakone

      Hakone 27

            …sous le regard serein ou malicieux de ces statuettes…

      Hakone 28

      Hakone 29

      Hakone 30

                    et, même au milieu de la rivière,

      Hakone 31

      Hakone 32

      Hakone 33

                      La beauté de ces feuilles aux teintes vives, tendres ou pastel, qui se détachent sur le ciel,

       Hakone 34

       … une armée de photographes à l’outillage sophistiqué est venue pour en capter le moindre détail :

       Hakone 35

       Il est vrai que l’on a envie de faire durer ce plaisir inouï de vivre sous ces couleurs étonnantes…

       Hakone 36

      Hakone 37

      Hakone 38

                  Mais l’heure tourne et il me faut dire adieu à mes petits bouddhas, car nous avons une longue route à faire, cet après-midi…

                                   Hakone 39

                 En partant, nous passons devant le musée du Petit Prince, un véritable petit château consacré à Antoine de Saint-Exupéry

      Hakone 40

     Hakone 41

                  Et, à la devanture des maraichers, les fruits sont toujours aussi chers (1 € = 100 yens, env.)

     Hakone fruits

                                  Hakone fruits 2

     Après un rapide déjeuner, nous reprenons nos bagages à l’hôtel et prenons le bus jusqu’à Odawara pour prendre le train Shinkansen (TGV japonais) pour Takayama, via Nagoya. Nous utilisons notre “JR Pass” de 14 jours qui nous permettra d’utiliser le train sans compter pendant 14 jours, à partir d’aujourd’hui.

     Shinkansen

    Hakone 42

                    Voyage très agréable, malgré la distance à couvrir. Nous glissons dans ce train silencieux aux larges fauteuils. Le mot « retard » ou « grève » n’existe pas. Le personnel est d’une grande amabilité. Les contrôleurs font un salut à leur entrée ou sortie du compartiment, et ils ne vous ennuient pas. Si un passager dort, on ne le réveille pas. On a à peine le temps de voir le paysage défiler que l’on est déjà arrivé.

                     Nous arrivons à Takayama, au pied des Alpes japonaises dans la nuit (forcément, il est plus de 17 heures)… et les rues sont couvertes de neige. Eh oui, il a neigé, pendant que nous goûtions le soleil d’Hakone ! Mais une heureuse surprise nous attend… que je vous conterai demain, parce que ceci est une autre histoire :-)

                                                        Brigitte

     

19/1/2013

HAKONE (1) et le Fuji-Yama

Classé dans: — Brigitte @ 12:41:24

                      Hakone, à 1h30 de train de la gare de Shinjuku à Tokyō, est perchée dans la très belle région montagneuse qui héberge le Parc National de Fuji-Hakone-Izu. La région d’Hakone, bloquée entre le mont Fuji (on dit : Fuji-san, en japonais et non Fuji-Yama), s’est formée sur le site d’un ancien volcan éteint dont le cratère aurait atteint 40 km de circonférence. Ce parc naturel présente du Japon ses traits les plus caractéristiques : volcans, petits lacs, sources thermales et futaies verdoyantes. On y trouve les stations thermales les plus réputées du Japon et c’est ici, aussi, le règne des onsen, ces bains thermaux spécifiques du pays.

     Carte Hakone

                      Nous achetons, à Shinjuku, un Hakone Free Pass qui, outre le voyage, nous permettra, une fois parvenus à destination, de prendre, également, le bus, le téléphérique et le bateau pirate sur le lac Ashi. Nous allons en train rapide jusqu’à Odawara. Un peu avant d’arriver, nous avons la joie de voir apparaître devant nos fenêtres Fuji-san, certes recouvert d’un voile pudique et d’une coiffe de nuages, mais tellement présent.

      Hakone 1

                      Le Fuji-san culmine à 3776 mètres d’altitude ; l’origine de son nom est incertaine. En ainu, Fuchi est la déesse du feu et du foyer, ce qui convient bien à un volcan. Du reste, cette montagne est vouée à une divinité féminine (Konohana Sakuya Hime), déesse de la floraison, de la vie et de la beauté éphémères, comme les fleurs du cerisier (qui se dit sakura). Son histoire est émouvante: vous pouvez la lire ici, par exemple. Divinité féminine, disais-je, et, pourtant, jusqu’à l’ère Meiji, l’ascension du mont Fuji était interdite aux femmes… qui se sont rattrapées, depuis :-)

                      À Odawara, il nous faut prendre un bus qui nous emmène jusqu’au nord-est du lac, où nous attend notre charmant petit hôtel japonais, qui se trouve, idéalement, à quatre pas de l’arrêt du bus et non loin des remontées, qui vont nous permettre d’aller admirer Sa Majesté Fuji. Nous y déposons nos bagages, prenons date, ou plutôt heure, pour le bain d’eau thermale que nous prendrons en rentrant et repartons pour prendre le téléphérique…

       Hakone 2

    …qui nous emmène, à travers des futaies aux feuillages multicolores…

       Hakone 3

    … et des paysages noyés de fumerolles :

       Hakone 4

    … jusqu’à Owakudani, surnommé la Grande Vallée des eaux bouillonnantes, encore appelée Ō jigoku : le grand enfer,

      Hakone 5

     ancien cratère du Kami Yama, où jets de vapeur d’eau et de souffre jaillissent de crevasses dissimulées dans la roche. On peut y goûter des œufs noircis (kuro tamago) par immersion dans l’une des sources bouillonnantes.

                  De là, nous avons admiré ce Mont Fuji, premier symbole du pays. Enfin, il est là, devant nous, notre regard ne parvient pas à se détacher de ce cône d’une parfaite harmonie à la coiffe d’une blancheur éternelle, et qui a eu la bonté de s’être défait, aujourd’hui, pour nous, du voile de brume dont il s’enveloppe souvent.

      Hakone 6

      Hakone 7

      Puis nous redescendons en téléphérique jusqu’à Togendai, au nord du lac Ashi, pour prendre le bateau pirate, en bas qui nous emmènera faire une petite croisière jusqu’à l’extrémité sud du lac, à 18 km de là, à Hakone-machi.

      Hakone 8

      Belles eaux d’un bleu profond, avec de beaux points de vue sur le mont Fuji. D’une superficie de 680 hectares, ce lac (Ashi no ko, le lac d’Ashi, le “lac des roseaux") se situe à 723 m au-dessus du niveau de la mer et occupe en partie le fond d’un vaste cratère. Il se déverse, au nord, par la Haya Kawa, qui traversant toute la région d’Hakone, se jette dans la mer au sud d’Odawara.

      Hakone 9

       Nous voilà à Hakone-machi. Des restaurants présentent des fac-similés de leurs plats, en vitrine :

      Hakone 10

      Nous marchons le long de rive sud du lac, pour gagner Moto-Hakone et, par l’allée des cèdres, vestige de l’ancienne route du Tokaïdo qui allait jusqu’à Kyotō,

       Hakone 11

       nous parvenons au Onshi Hakone Park, le parc du palais impérial, qui contient de très beaux jardins,

       Hakone 12

       Hakone 13

       Et, surtout, un observatoire, d’où nous pouvons contempler, au coucher du soleil, le lac et notre Fuji-san.

        Hakone 14

        Hakone 16

         Je m’assois et sors mon carnet de dessins…

        Hakone 15

        La nuit tombe. Le dernier bateau qui pouvait nous ramener au Nord a quitté l’embarcadère à 16h 30, depuis déjà un quart d’heure. Nous savions que nous devrions rentrer en bus, gratuit, grâce à nos “pass". Nous traversons le parc pour nous rendre au départ du bus qui nous ramène dans la nuit — assez froide, la nuit, à cette altitude et en cette saison — vers Togendai, à notre hôtel… où nous posons nos petits sacs et goûtons, enfin, avec délices les plaisirs de l’onsen privé qui nous attend. Hakone et ses sources d’eau chaude (onsen) sont parmi les plus réputés du Japon ! Qui n’a pas connu le plaisir de se plonger dans ces grands bassins collectifs où la température oscille entre 30°C et 45°C ne sait pas ce qu’il perd. On se baigne nu, les hommes et les femmes séparés, en général, depuis la dernière guerre, mais certains sont mixtes tels que celui que nous avions à Hakone.

                     Ensuite de quoi, frais et détendus, nous allons nous restaurer dans un restaurant chinois que l’obligeante patronne nous a indiqué. Demain, nous aurons de longues heures de train pour arriver à Takayama, au pied des Alpes japonaises. Mais nous avons projeté de consacrer la matinée à visiter un merveilleux petit sanctuaire proche de notre habitation et dont la description en images ne me demandera pas moins d’un chapitre, tellement j’y ai trouvé de beautés. Mais, pour l’heure, il n’est que temps, après cette belle journée, de nous allonger dans nos futons, dans notre chambre aux glissantes cloisons, sous le climatiseur qui nous réchauffe, et d’éteindre les feux…

                                                                                  Brigitte-san

18/1/2013

KAMAKURA

Classé dans: — Brigitte @ 16:15:34

                      À 7 h 30, place nette est faite en un instant, et notre petit-déjeuner japonais nous est servi in the room par une diligente soubrette en habits japonais :

      Nikko 39

                     Celui-ci pris, nous quittons NIKKŌ, dans la voiture de l’hôtelier qui nous accompagne, comme promis, à la gare. Nous avons de la chance : le train pour Tokyō part quelques minutes après notre arrivée (bien sûr, nous avons un bilet aller-retour, avec notre “Pass“). De Tokyō, nous voulons nous rendre directement à KAMAKURA, pour une excursion de la journée, et rentrer dormir à notre hôtel de Tokyō, où nous avions laissé l’essentiel de nos bagages.

                    À une heure de train de Tokyō, la ville de Kamakura, qui descend en pente douce jusqu’à la mer (l’Océan Pacifique) est une ville résidentielle, calme, et recherchée par les salariés pour sa qualité de vie et ses loyers moins élevés qu’à Tokyō. Elle prend son essor en 1192 quand Minamoto no Yoritomo, que l’on peut considérer comme le premier shogun, en fait le siège du premier gouvernement féodal du Japon. Au XIIe siècle, Kamakura vit une sorte d’âge d’or, devenant non seulement le centre politique, mais encore le centre spirituel du zen nippon. Après le renversement des descendants de Yoritomo par les Hojo, elle reste capitale militaire du pays jusqu’à sa destruction en 1333. Son déclin est prononcé, quand le grand shogun Tokugawa leyasu — dont j’ai parlé, lors de notre visite de Nikkō, à propos du temple Toshō-gū — établit sa capitale à Edo (Tokyō).

                    Émaillée de temples, la ville a, donc, un héritage historique de première importance. Un peu avant 14 h, nous sommes à pied d’œuvre et admirons le temple Engaku-ji, qui est l’un des temples zen les plus importants de l’Est du Japon. Il a été fondé en 1282 par le maître zen Tokimunepour remercier les dieux (et rendre hommage aux combattants des deux bords) d’avoir permis aux japonais de repousser l’invasion mongole, grâce au kamikaze (vent providentiel), typhon qui avait détruit la flotte mongole. Les aviateurs japonais avaient repris ce nom lors de leur sacrifice, au cours de la Seconde Guerre mondiale.

        Kamakura 1

              Adossé à une colline boisée, il compte nombre de pavillons et oratoires disséminés dans un jardin ombragé et fleuri.

       Kamakura 2

       Kamakura 3 - Engaku-ji

                                                          Sanmon  (Porte principale)  1783

       Le temple principal, le Butsuden, reconstruit après le tremblement de terre de 1964, contient une statue en bois de Shaka Bouddha.

                                   Kamakura 4

Plus loin, le trésor (Shari-den) contiendrait une dent du Bouddha.

       Kamakura 5

       Kamakura 6

                       Le temple Kencho-ji, entouré de bosquets et cèdres japonais, a été fondé en 1253. C’est le plus important temple zen de la ville.

       Kamakura 7

       Kamakura 8

                     La porte Sanmon, monumentale, à la charpente très travaillée

       Kamakura 9

       Kamakura 10

       Kamakura 11

       Kamakura 12

                    Le plus beau sanctuaire shinto de Kamakura est celui du Tsurugaoka Hachimangu Il fut fondé en 1063 par Minamoto Yorigoshi et agrandi et placé sur son site actuel par Minamoto Yoritomo, le premier shogun qui installa son gouvernement à Kamakura. Reconstruit au XVIe siècle, le pavillon principal, en haut des escaliers, où se pressent les fidèles, après s’être purifiés, date de 1823.

         Kamakura 13

                      Au milieu de l’esplanade, le pavillon de danse (maidono), qui résonna sous les pas de Shizuka, la maîtresse de Yoshitsune, laquelle fut contrainte de danser par le demi-frère de celui-ci Yoritomo jusqu’à révéler la cachette de son amant, que Yoritomo poussa au seppuku, avec tous les siens.

         Kamakura 14                            Trois grands torii scandent cette belle allée qui s’étire sur près de 1500 m jusqu’au sanctuaire. Masako, On enjambe sur un pont bombé (que l’on voit tout au fond sur la photo) deux étangs.

         Kamakura 15

                   L’épouse de Yoritomo, Masako, imagina les trois ponts qui permettent de traverser les étangs sur les côtés.

        Kamakura 16

             Le Daibutsu

          Puis nous nous rendons un peu plus loin, vers le quartier de Hase, pour voir le grand Amida Bouddha de Kamakura, qui est, avec sa taille de 13,35 m le second Bouddha de bronze du Japon, surpassé seulement pas les 15 m du Bouddha du temple Todai-ji, à Nara, que nous irons visiter également.

       Kamakura 17

          Quand la femme de Yoritomo, Masako, ordonne la construction de ce Bouddha, c’est la statue en bronze doré de Nara, qui est prise pour modèle. C’est une statue en bois, tout d’abord, qui est emportée, à peine cinq ans après sa construction par un typhon. On la remplace, alors, en 1252, par cette statue en bronze de 125 tonnes, couverte, à l’origine, de feuilles d’or. Au début, elle était logée à l’intérieur d’un temple. Mais les bâtiments furent détruits à multiples reprises, aux XIVe et XVe siècles, par des typhons et des tsunamis. Seule la statue restait en place, immuable, impassible et sereine. On a fini par la laisser en plein air, à partir de 1495…

        Kamakura 18

           Ses mains, en position de jobon-josho-mudra, paumes tournées vers le ciel, permettent d’atteindre le plus haut degré d’illumination. Il est de fait que la statue, les yeux mi-clos, respire la sérénité.

      Dans le petit temple, à côté, les savates en corde du Bouddha :

        Kamakura 19

                    Mais il est temps de reprendre le train pour rentrer à Tokyō, dans notre hôtel, retrouver les nôtres, avec nos bagages. D’ailleurs, la nuit ne va pas tarder à tomber et, demain, nous partons pour Hakone et le Fuji-Yama…

                                     P.S. : Enfin, je vous rappelle que vous ne voyez, ici, par défaut, en arrivant sur le blog, que mes dix derniers messages. Cela pour des raisons de rapidité de chargement de la page. Comme pour les autres voyages, si vous désirez lire tous mes chapitres concernant ce voyage au Japon, il vous faut cliquer sur sa “catégorie” : 18. Japon en automne, dans la colonne de droite, pour en afficher la totalité. Ou bien encore en haut de chaque chapitre sur le lien qui se trouve directement sous le titre. Ou bien encore en cliquant sur ce lien   :-)

                                                                                 fée BrigBrigitte

17/1/2013

NIKKO (2) suite — temples et jardins

Classé dans: — Brigitte @ 16:28:48

                          Le soleil brille, à présent, et fait luire joliment les toits mouillés de pluie, au milieu de ce feuillage multicolore. La lumière est belle. Nous continuons la visite de Nikko en visitant les autres temples.

      Nikko 20

      Nikko 21

      Nikko 22

      Nikko 23

      Nikko 24

      Nikko 25

                        Nous admirons la riche ornementation du Rinnō-ji. Il a été le premier temple créé, par Shodo Shunin, à quelques pas du pont sacré. Il avait pour nom Shironryu-ji et n’a pris son nom actuel qu’au XVIe siècle, où il devient, sous l’influence du moine Tenkai le point d’essaimage régional d’une quinzaine de temples répondant au même nom.

      Nikko Rinno-ji 1

      Nikko Rinno-ji 2

                         Tout à côté, le musée du Trésor, qui expose, par rotation, une partie de ses 6.000 pièces de patrimoine bouddhique. Et le délicieux jardin du Shōyō-en, créé à l’époque d’Edo, qui reproduit en miniature les paysages du lac Biwa, près de Kyoto, immortalisés par Hiroshige nous ravit par ses couleurs magiques :

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                           Qu’entends-je ? Vous me dites que ce panorama est trop petit ?… Mais il ne tient qu’à vous de le voir en plein écran : il vous suffit de cliquer sur l’image et vous pourrez l’examiner à loisir (attendez que l’image se charge) à l’aide de votre souris… ou bien le laisser défiler :-)

                   Ensuite de quoi, les yeux encore emplis de ces merveilles, nous nous rendons à notre hôtel, un hôtel typiquement japonais, non loin de l’emplacement des temples. Il était près de 16 heures, il ferait nuit à 17 heures. Nous sommes accueillis par une patronne charmante qui avait mis mon nom au fronton de son hôtel pour me faire honneur. Il faut se déchausser. Nous commençons à avoir l’habitude. On nous montre notre chambre : une pièce très accueillante meublée d’une belle et grande table basse vernie, sur laquelle trône une bouilloire avec tout le nécessaire pour le thé, des sièges sans pieds, pour s’asseoir en tailleur, à la mode japonaise. Pas de lits : les futons qui sont dans le placard seront sortis ce soir, nous dit-on, et posés à même le tatami.

       chambre Nikko

                  Il y a un bain commun, accessible à toute heure, mais également un bain privé, plus agréable, que la dame nous propose de nous réserver entre 16 h 30 et 17 h 30, ce qui nous arrange, car nous nous proposons de descendre, ensuite, dîner en ville. Le bain japonais, dans lequel on entre propre — il faut, bien sûr, avoir fait sa toilette à côté auparavant, ceci puise son origine dans les rites shintoïstes de purification : on ne souille pas les eaux dispensées par les divinités — est un moment de bien-être et de sérénité extrême. Et cette détente, après le voyage et la marche de cette journée, est vraiment un moment de béatitude.

                 Nous avons un “pass", qui nous permet de prendre gratuitement les bus de la ville. Mais la patronne — décidément aux petits soins pour moi — nous propose de nous emmener demain matin, à 8 h 30, à la gare en voiture, pour nous éviter d’avoir à nous lever trop tôt ! Elle nous fera servir le petit-déjeuner à 7 h 30, ce qui nous permettra de nous reposer. Nous lui exprimons notre gratitude et, après le bain, nous rangeons nos affaires et partons à pied vers ville, dans la nuit, afin de trouver un restaurant… Nous descendons, un temps, le long du côté gauche de la rivière sans rien trouver, même pas une lumière, puis remontons, traversons et nous dirigeons vers des endroits plus éclairés.

                 Las !… Il est 19 h 30 et tout est fermé !… Nous avions vécu la même mésaventure à Tokyō, un soir où nous avions voulu manger une pizza dans un restaurant “italo-japonais” et où, arrivés à 20 heures, on nous avait signifié, en nous servant… que le restaurant fermait à 20 h 15 !      Mais bon… en cherchant un peu, nous finissons par trouver une sorte de bistrot/resto ouvert, où un drôle de bonhomme, sympathique, mais un peu bizarre, se propose de nous préparer des spaghettis bolognaise et de nous servir des bières, dans le capharnaüm (très propre) qui est son restaurant et où il accumule une telle quantité d’objets hétéroclites de tous endroits et de tous pays (il connaît un peu Paris pour y avoir été) qu’il n’y aura, bientôt plus de place pour les clients ! :-)

     Nikko 38

               Après nous être restaurés, une petite marche pour remonter jusqu’à notre hôtel. Nous retrouvons avec plaisir notre chambre aux cloisons à glissière. La table est poussée dans un coin, les lits sont posés et prêts à nous recevoir et à nous donner le repos attendu. Demain, retour à Tokyo pour nous diriger immédiatement vers Kamakura. Nous allons bien dormir, les yeux encore emplis des merveilles du jour…

                                                                           Brigitte

NIKKŌ (1) — Toshō gū

Classé dans: — Brigitte @ 14:25:51

                      Un proverbe japonais affirme : « Nikkō wo minai uchi wa, kekkō to iu na » : tant que tu n’as pas vu Nikkō, ne dis pas “splendide". La nature et l’histoire ont, en effet, été prodigues, pour cette petite ville de 26.000 habitants, perchée à 650 m d’altitude, à 135 km de Tokyō. Son bel ensemble de sanctuaires a acquis une réputation mondiale, en présentant un aspect architectural unique, au Japon, une expression baroque où tout semble poussé à l’extrême. Ils offrent un exemple unique de syncrétisme religieux, reposant sur la doctrine du Shimbutsu Shugō (association de croyances panthéistes, inspirées du shintoïsme et de foi bouddhique). Du reste les divinités shintō vénérées à Nkkō sont considérées comme des avatars du Bouddha.

                     La région montagneuse de Nikkō est tellement envoûtante qu’elle attire dès le VIIIe siècle des prêtres influents. Le premier des shoguns y établit sa dernière demeure et le temple Toshō gū devient le plus beau mausolée du Japon. En 1999, Nikkō est inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité. Les automnes y sont flamboyants.

                    Déjà mis en appétit par la visite du ravissant parc du musée Nezu, c’est avec une certaine exaltation que nous nous levons à 6h 30 pour prendre notre petit-déjeuner, laisser le gros de nos bagages à l’hôtel (nous n’emportons, chacun qu’un petit sac à dos, avec le minimum d’affaires), et nous rendre à la gare d’Asakusa, de Tokyō, pour y acheter un World Heritage Passa qui nous permettra de prendre la ligne Tobu-Nikkō et les bus une fois arrivés.

    Nikko 1

                    Le voyage dure 2h 30 en tout (il y a un changement). Nous quittons la grande plaine du Kanto, à l’urbanisation dense et continue, pour retrouver, en montant, une nature plus affranchie, au relief accidenté, des forêts… L’arrivée à Nikkō est un vrai plaisir, pour les yeux et les sens, malgré la pluie, à présent intermittente.

     Nikko 2

                 Regardez les photos. Je ne saurais trouver les mots pour traduire cette symphonie de couleurs allant du rouge pourpre-violet au jaune d’or qu’aucun peintre ne saurait traduire sur sa toile…

      Nikko 3

      Nikko 4

                  Le pont sacré Shinkyo enjambe les eaux tumultueuses de la rivière Dalya. On raconte qu’en 767, Shodo Shonin et ses disciples, désireux d’explorer le mon Nantaï, et arrêtés par la rivière, prient la divinité Jinja Daio, qui apparaît, alors, avec deux serpents, un rouge et un bleu, lesquels s’emmêlent au-dessus de la rivière jusqu’à former un pont permettant à Shodo Shonin de la traverser. Selon certaines interprétations, l’explication en est donnée par la la réunion des sons ka (signifiant feu, rouge) et mi (bleu, eau), formant  kami (esprit).

       Nikko 5

                  Gardant nos petits sacs à dos, nous allons visiter les temples érigés dans cette végétation luxuriante et ardente.. Au VIIIe siècle, Shodo Shonin trouve cette région montagneuse de Nikkō si pure qu’il en fait la terre d’élection de la déesse Kannon. Le Rinnō-ji, le Toshō gū, et le Futaraasan sont rassemblés sur le même site, au nord du pont. Nous nous dirigeons vers le Toshō gū. Un moine sonne la cloche, en s’arcboutant. C’est un travail de romain… pardon, de japonais !…

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        Vous pouvez cliquer sur l’image pour le voir en action, et entendre le son.

                     On accède au plus grand sanctuaire de Nikkō, dédié au shogun Tokugawa leyasu (XVIe siècle) par l’escalier en pierre des mille hommes

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  qui débouche sur un grand torii au granit importé de Kyushu en 1618.

        Nikko 10

Près du torii se dresse une pagode à cinq étages :

                                  Nikko 11

dont le pilier central, de 30 m de hauteur pour un diamètre de 60 cm, est pendu par un système de chaînage au poutrage du 4e étage. Le pilier flottant à sa base permet, en cas de séisme, de tenir m’ensemble tout en suivant les oscillations éventuelles.

        Nikko 13

              Au fronton de l’écurie sacrée, les sansaru :

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Les trois singes Mizaru, Kikazaru et Iwazaru (je ne vois pas ce qu’il ne faut pas voir, n’entends pas ce qu’il ne faut pas entendre et ne dis pas ce qu’il ne faut pas dire, afin que mon cycle de vie soit épargné par le mal). Principes cher à la secte bouddhiste Tendai qui joue sur l’homophonie “saru = singe” et “zaru = ne pas".

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       Nikko 15

                        Il pleuvait certes, par moments, en cette matinée, mais ensuite, le soleil revenu a fait monter joliment la vapeur d’eau des toits :

       Nikko 16

        Nikko 18

                     Et l’atmosphère est pure et claire. Tout resplendit encore plus.

        Nikko 18          

               Nous continuerons, donc, à jouir des couleurs de Nikkō, cette fois sous le soleil, dans le prochain article :-)

                                                                    Brigitte

16/1/2013

Tokyo 4e jour (2) — Musée Nezu et son parc

Classé dans: — Brigitte @ 18:42:05

              Nous nous sommes un peu reposés, donc, en déjeunant, dans ce magnifique musée. Ensuite de quoi, nous nous sommes rendus d’un pas allant au musée Nezou qui devait se trouver de l’autre côté (à l’Ouest) du cimetière, et dont nous voulions admirer le parc avant la pluie annoncée. Ce qui fut fait. Mais je vous laisse regarder…

      Nezu 1

      Nezu 2

      Nezu 3

      Nezu 9

      Nezu 4

      Nezu 8

      Nezu 5

                 Dans ce beau parc aux couleurs étonnantes, en cet automne, plusieurs pavillons sont réservés à la cérémonie du thé.

      Nezu 6

      Nezu 7

                Nous prenons notre temps pour nous ressourcer dans cette beauté. La pluie menace, à présent, et la nuit tombe à 17 heures… Nous rentrons dans le musée pour visiter ses salles. Durant toute sa vie, Nezu Kaichiro a accumulé calligraphies, sculptures, céramiques, laques, bronzes, textiles et matériaux archéologiques du monde asiatique. Ce musée, fondé il y a quarante ans, abrite 4.800 œuvres d’art Nous admirons de très belles pièces, notamment des laques, toutes du même facteur, des bronzes des XIIe et XIIe siècles chinois…

       Nezu 10

                         Nezu 11

                 Le musée ferme. Il est 17h 30, il fait nuit et les rues luisent sous la pluie, renvoyant la lumière des phares des voitures et des immeubles tout éclairés de lumières colorées et changeantes…

       Tokyo 4ej1

       Tokyo 4ej2

                 Nous rentrons à notre hôtel, toujours à pied, bien sûr. Nous aurons bien mérité notre douche, avant de ressortir déjeuner. Demain, nous partons pour Nikko… très tôt… J’ai réglé le réveil pour 6 h 30, non mais !… :-)

                                                                                    Brigitte

     

15/1/2013

Tokyo 3e jour (3) — Harajuku (2), Ometosandô, Shinjuku

Classé dans: — Brigitte @ 14:16:23

                 En sortant des jardins du sanctuaire Meiji, nous passons sur le pont d’Harajuku, d’où nous contemplons la foule grouillante et bigarrée sortant de la gare :

      Harajuku 4

      Harajuku 5

puis nous prenons, non loin de là, la rue Takeshita, Takeshita-dori, où les boutiques de mode les plus folles se succèdent. C’est dans cette rue que fourmillent (surtout le dimanche après-midi) des cosplayers (jeunes filles déguisées en avatars imitant les personnages de mangas, jeux vidéo, etc.). Le cuir noir martelé de clous côtoie le chemisier blanc à col haut, les bottines roses, les sous-vêtements fluo…

     Takeshita 1

     On se perd facilement, dans cette rue noire de monde, tapissée de boutiques, rendez-vous de la jeunesse branchée, et où il faut quelque peu jouer des épaules pour avancer.

     Takeshita 2

                  Omotesandō

              À 10 min de marche de la gare de Harajuku on peut rejoindre Omotesandō, surnommé l’Avenue Montaigne de Tokyo, et qui signifie « la rue principale menant au sanctuaire ». Sur le côté droit de ce grand boulevard ombragé de zelkova, les plus grandes marques de luxe ont leur immeuble : Armani, Dior, Louis Vuitton, Chanel, des restaurants de luxe également… Il se continue jusqu’à Aoyama.

                                 Ometosando

              Mais il est 16 h 30. la nuit tombe à 17 h ; nous poursuivons notre longue marche jusqu’à Shinjuku.

      Shinjuku 1

                 Shinjuku

             Le quartier de Shinjuku est l’un des plus grands et l’un des plus connus de Tokyo. Il s’organise de part et d’autre de la gare, la station de métro la plus grande du monde avec près de 3 millions de passagers qui transitent par le biais de 5000 trains et métros quotidiens, des kilomètres de couloirs, une cinquantaine de sorties, avec ses petits marchands de rue, sa foule bigarrée de salarymen aux costumes et parapluies noirs, tous taillés sur le même modèle, et d’office ladies aux talons aiguille…

             Côté Est (Higashi-shinjuku), c’est le Tokyo futuriste, avec ses enseignes lumineuses et ses couleurs criardes.

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                       shinjuku 4

             Et puis aussi Kabuki-cho, le quartier chaud où enseignes et néons agressifs invitent à franchir le seuil de mondes obscurs : salons de massage, salles de jeux, karaokés, saunas, host-clubs pour hommes ou dames… Et le Golden Gai, minuscule enclave flanquée de bars minuscules empilés, parfois sur deux niveaux.

                                    shinjuku 8

             Du côté Ouest (Nishi-shinjuku), une trentaine d’immeubles s’élèvent à plus de 100 m de hauteur, dont un bâtiment aux allures de cathédrale, le Tokyo Metropolitan Government, la mairie, dont les deux tours de 243 m de hauteur abritent 13.000 fonctionnaires et offrent, à leur sommet, accessible par ascenseur (45 s !), un point de vue unique sur la ville.

       shinjuku 9

             Nous y sommes montés, pour finir la journée, afin d’admirer le panorama de Tokyo la nuit, assez magique, avec ses millions de traits et petits points lumineux s’étendant à perte de vue.

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              Ensuite… eh bien, nous allons, en cherchant un peu notre route, et nous être fait guider, par chance, dans les labyrinthes du quartier de la gare de Shinjuku aux multiples ramifications, par un jeune Japonais fort obligeant, dans le quartier de Kabuki Cho pour dîner. Toujours à pied, bien sûr…

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                                 Eh oui ! C’est un carrefour !   :-)

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               Après nous êtres restaurés… et comme nous en avons un peu plein les jambes, nous prenons un métro pas très loin pour revenir jusqu’à la station la plus proche de l’hôtel. Nous avons encore pris un autre chemin, en traversant les jardins de je ne sais plus quelle ambassade, pour rentrer, dans la nuit… C’est étonnant le nombre de chemins qui mènent à cet hôtel !…  

               Une bonne douche, en rentrant, n’est vraiment pas du luxe… Maintenant, il faut dormir. Demain, nous continuons la visite de Tokyo, bien sûr…

                                                       Brigitte

Tokyo 3e jour (2) — Harajuku (1) Meiji-jingū

Classé dans: — Brigitte @ 13:09:51

                     Harajuku

                     Harajuku, qui s’étend entre les gares de Shinjuku et de Shibuya (voir carte dans l’article précédent), reste un quartier bien à part dans Tokyo.

               On y trouve, d’abord, le magnifique parc Yogogi, réalisé pour les jeux olympiques de 1964 :

     Harajuku 1

     Harajuku 2

     Harajuku 3

                                          Cryptomeria  japonica

parc de 50 ha qui jouxte le jardin intérieur, Meiji-jingū gyoen (74 ha, 170.000 arbres de 245 espèces différentes) du sanctuaire Meiji, abritant l’un des plus beaux temples shintoïstes de Tokyo, le Meiji-jingū, lieu des plus sacrés, bien que récent, où sont révérées les âmes divines de l’empereur Meiji (Mitsuhito), mort en 1912, et de son épouse l’impératrice Shōken (en), morte en 1914, bien que les deux époux reposent à Kyoto. C’est le plus grand lieu de culte shintoïste du pays et on y célèbre moult mariages et cérémonies. Du reste, comme nous étions samedi, nous avons pu assister à certaines d’entre elles. ;-)

                 À l’extrémité d’une large allée de terre et de graviers traversant une forêt assez dense surgit un impressionnant portique de 12m, taillé dans un cyprès (cryptomeria japonica) âgé de 1500 ans.

     Meiji-jin 1

               Nous engageant sous le torii nous dirigeons vers le temple, dans l’allée des offrandes :

                      Meiji-jingu

                      Meiji-jingu 2

 où nous croisons des familles, en costume traditionnel, qui reviennent certainement d’une cérémonie :

                     Meiji-jingu 3

      Meiji-jingu 4

             Un torii marque l’entrée du temple :

     Meiji-jingu 5

             puis l’espace de purification :

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             À l’intérieur du temple, cérémonies et photographes :

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                       Meiji-jingu 8

      Meiji-jingu 9

          Les petites filles sont, parfois, malicieuses… ;-)

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                           Meiji-jingu 11

         Il y a même des mariés, tout beaux et fiers.

       Meiji-jingu 12

        Je m’assois sur une marche et sors mon carnet de croquis… mais un vigile vient me dire que « suketchi wa kinshi » ! Je lève les yeux, le crayon à la main ; devant mon incompréhension manifeste, il répète, in bad english : « photography allowed, sketching prohibited ». Bizarre… mais bon… c’est comme ça, que voulez-vous ! La prochaine fois, je saurai.

        Il est près de 15 heures. Nous repartons vers la gare d’Harajuku pour continuer notre visite du quartier… après avoir pris un café. Vous aurez remarqué que les kimonos des petites et jeunes filles ont des manches extrêmement larges et que celle des femmes mariées le sont beaucoup moins.

                            Meiji-jingu 13

                                                                                      Brigitte

14/1/2013

Tokyo 3e jour (1) — Roppongi, Aoyama, Shibuya

Classé dans: — Brigitte @ 14:41:54

                    Tokyo est une métropole étonnante qui fascine aussi par ses extrêmes, ses ambiances si différentes d’un quartier à un autre. On peut passer d’un coup des tours aux formes futuristes à un jardin à l’incroyable délicatesse, et, dans cette ville trépidante, l’étranger est étonné par la gentillesse de sa population, qui n’a d’égale que sa disponibilité. Il suffit de plonger le nez dans sa carte pour qu’un passant obligeant vous offre de vous guider, et nous avons vu des patronnes de magasin quitter un instant celui-ci pour nous indiquer le carrefour que nous étions censés prendre. Nous avons constaté la même prévenance durant tout notre séjour, dans ce pays, je vous en citerai, peut-être, maints exemples, jusqu’à un conducteur de train qui est descendu de sa machine pour nous venir en aide, à Osaka. Et ne me dites pas que c’est seulement « parce que je suis blonde et belle »… :-)

                  Roppongi

                    Nous logeons dans le quartier de Roppongi, plus précisément à Aoyama et, de là, circulons, soit à pied, soit en métro. Aujourd’hui, ce sera vers Roppongi Hills puis vers l’Ouest que nous allons diriger nos pas, pour cette exploration de la ville, car nous avons rendez-vous pas loin de là avec mon neveu qui veut nous faire visiter son quartier.

     Carte Tokyo 2

                   Roppongi signifie six arbres, d’après une histoire ancienne. Ces arbres n’existent plus, bien sûr. Le quartier est devenu un gigantesque ensemble immobilier dominé par la Mori Tower, labyrinthe où l’on a du mal à retrouver son chemin. Cependant Roppongi Hills possède aussi l’antithèse de la futilité et du clinquant : en effet, l’on peut s’y adonner à un magnifique parcours artistique et architectural, avec le Mori Art Museum et le National Art Center.

      Roppongi Hills

                    À Roppongi, l’on peut aussi trouver quelques bars concepts ! Le dernier bar concept est l’Ice Bar, à l’intérieur duquel la température est en dessous des 0°C. Dès que vous entrez, on vous procure une petite combinaison. Vous pourrez alors boire un verre dans un décor de glace. Tout est en glace aussi bien les meubles (bar, table, chaise..) que les verres dans lesquels vous buvez. Si vous voulez éprouver quelques frissons !…

                    Mon neveu, qui nous a retrouvés en vélo, attache celui-ci simplement à une barre, et nous portons nos pas vers le grand cimetière d’Aoyama, créé en 1872, que nous traversons en une agréable promenade parmi les tombes, sous un soleil automnal. On y voit les monuments funéraires de nombreuses personnalités japonaises qui ont, pour un grand nombre d’elles, participé à la restauration impériale de Meiji. Dont celui du général Nogi Maresuke (1849-1912), vainqueur de Port-Arthur lors de la guerre russo-japonaise de 1904-1905, et qui se donna la mort en 1912, ne voulant pas survivre à son empereur.

      cimetière Aoyama_4

                             cimetière Aoyama

                             cimetière Aoyama_2

                       cimetière Aoyama_3

                  Mais, dans ce quartier d’Aoyama, derrière ces grandes rues, dont les hauts immeubles étonnent par leurs formes,

      Aoyama1

                           Aoyama 2

se trouvent, tout près, des rues aux maisons basses, aux dimensions plus « humaines »

       Aoyama 3

              Nous nous y promenons et prenons un café dans un agréable et chaleureux petit établissement avant de nous rendre à Shibuya

      aoyama 4

         Shibuya

       plaque Shibuya

       Shibuya 1

                Shibuya est le quartier des jeunes et le plus animé de la ville. 750.000 personnes s’y côtoient et s’y croisent chaque jour. Shibuya a pour axe principal les boutiques de modes en tout genre. C’est aussi un quartier de bars, pubs, salles de jeux vidéo…

       Shibuya 2

Les deux compagnies ferroviaires qui utilisent la gare et possèdent les magasins et centres de loisirs s’y livrent une concurrence effrénée, attirant une abondante clientèle de jeunes. Le passage piétons, au centre de Shibuya, est le plus traversé au monde… dans tous les sens, par une foule dense, quand tous les feux passent au rouge, et sans que — prouesse mémorable ! — personne n’y touche personne !

       Shibuya 3

                C’est aussi un lieu de rendez-vous. Nous ne pouvons pas, en effet, parler de Shibuya sans parler de Chuuken Hachikoo, qui signifie Hachikoo le chien fidèle. Chaque soir, Hachikoo attendait son maître, professeur à l’Université, à la sortie de la gare, et faisait le trajet de retour avec lui. Mais, un jour, le professeur, emporté par une crise cardiaque, ne rentra pas. Pendant dix ans, le chien continua tout de même à effectuer les trajets matinaux et à attendre tous les soirs l’arrivée de son maître devant la gare. Quand il mourut à son tour, la nouvelle fit la une des journaux et on érigea une statue à la sortie de la gare, en mémoire de sa fidélité exemplaire. C’est un lieu de rendez-vous… comme la fontaine St Michel à Paris.

                            shibuya 4

              Un mariage japonais, en passant :

                       mariage Tokyo 1

       Mariage Tokyo 2

                       Mariage Tokyo 3

Après un petit repas typique avec mon neveu, qui nous laisse pour se rendre à son travail, eh oui, un samedi… nous voilà repartis vers Harajuku.

                          Mais ceci, étant donné le nombre de photos, vous sera conté dans le prochain chapitre…

                                                                                              Brigitte

13/1/2013

Tokyo 2 (suite) — Ginza, Palais impérial, Musée

Classé dans: — Brigitte @ 17:52:29

                   Après avoirs repris quelques forces, nous avons marché en direction du Palais Impérial, en visitant le quartier de Ginza. On peut comparer Ginza, avec son avenue des grandes marques, ses boutiques de grand luxe (Armani, Vuitton, Dior, Chanel, Cartier) à nos « Champs Élysées ». Au plus fort de la spéculation foncière, le terrain se vendait jusqu’à 150.000 € le m2 ! L’architecture, dans laquelle cohabitent pierre, béton, acier et verre, est souvent audacieuse…

En passant, nous pouvons admirer les prouesses acrobatiques des laveurs de carreaux :

      Tokyo laveurs carreaux

      Comme on le voit, les fruits sont chers, au Japon : 1,70 € LA pomme !

      fruits Tokyo

      Il est vrai qu’ils s’offrent comme nous le faisons des fleurs, quand on est invité… Des traiteurs présentent, également, des plats tout prêts de sushis et légumes :

      plats traiteurs Tokyo

         Mais promenons-nous dans les rues animées et marchandes de Ginza :

      Tokyo Ginza 1

      Tokyo Ginza 2

      Tokyo Ginza 3

                         Tokyo Ginza 4

                         Tokyo Ginza 5

           Un vélo couvert de cristaux de Swarovski…

                          Tokyo Ginza 7

      Tokyo Ginza 8

           … et un carrefour inhabituel !

      Tokyo Ginza 6

                 Ensuite… Eh bien, nous avons continué à marcher vers les quartiers de Marunouchi, rue tranquille où s’élèvent des magasins de marque, comme Hermès, Copenhagen, Brooks Brothers, et Nihombashi, quartier des banques, centre du pouvoir économique, pour atteindre le Palais Impérial. Une large avenue mène aux douves :

      Tokyo Palais 1

Nous entrons dans les jardins du Palais :

      Tokyo Palais 2

       Le Palais impérial n’est ouvert que deux fois par an, au 23 décembre, date anniversaire de l’Empereur, et au Nouvel An. La foule se presse alors. Nous pouvons voir la demeure de l’Empereur depuis l’emblématique pont Niju-bashi à deux arches, construit avec les pierres de l’ancien château.

      Tokyo Palais 3

         Nous nous promenons un peu dans les jardins…

       Tokyo Palais 4

…Mais le crépuscule commence à 16h 30 et il fait nuit à 17 heures… Toutes les lumières sont déjà allumées.

        Tokyo Palais 5

        Tokyo Palais 6

       Tout va fermer. Nous traversons le jardin et nous dirigeons vers le Musée National d’Art Moderne, qui ferme, normalement, à 17 heures, mais qui est ouvert jusqu’à 20 heures, le vendredi… et nous sommes vendredi ! :-)

        Quatre étages. On commence par le dernier. ce musée offre une bonne synthèse de l’art japonais depuis l’époque Meiji (1868-1912) jusqu’aux années 1980. Sur les 9000 pièces en réserve, 300 sont présentées par roulement.

         Tokyo Musée Art moderne

        Certaines pièces sont intéressantes, comme celle-ci (1912)… D’autres moins…

       Il est 19 heures. Nous reprenons le métro pour rentrer à notre hôtel, du côté d’Aoyama. Nous y arrivons à 19h 45. Douche, change, et nous allons nous restaurer d’une soupe aux nouilles dans un petit restau pas loin… et rentrons pour prendre un repos bien mérité et être en forme pour les visites du lendemain.

                                                              À bientôt pour la suite !…                    Brigitte

12/1/2013

TOKYO 2 — Kaminari-mon, bateau, marché

Classé dans: — Brigitte @ 16:19:31

               Après une bonne nuit à l’hôtel, où nous avons apprécié l’exquise politesse japonaise et l’agréable sophistication des toilettes du pays, aux multiples boutons,

    toilettes japonaises

nous avons repris le métro jusqu’au Palais impérial

     metro Tokyo

et marché jusqu’au quartier d’Asakusa, au nord-est de la ville,

      Asakusa

qui s’est développé autour du Senso-ji, le plus vieux temple bouddhique de la cité, qui héberge la déesse Kannon, aux dix têtes et mille bras, déesse de la compassion agissante, la plus altruiste des divinités — Kan signifie « observer » et on « son »; elle entend les cris du monde… — elle a 28 aides.

       Kaminari-mon 1

              Nous arrivons à la Kaminari-mon, l’imposante et célèbre « porte du tonnerre »

       Kaminari-mon 2

qui marque l’entrée de l’allée conduisant au Senso-ji. Les divinités de la foudre et du vent, présentes pour effrayer les démons, flanquent la grosse lanterne en papier rouge. L’allée est jalonnée de lanternes en papier et d’échoppes où l’on peut trouver mille cadeaux et souvenirs, allant des gâteaux aux haricots rouges aux tongs, en passant par les sabres ou encore les reproductions d’estampes. Le temple Senso-ji fut fondé au VIIe siècle par deux pêcheurs qui auraient pris dans leur filet une statuette en or de la déesse Kannon jetée dans la rivière Sumida.

      temple Senso-ji

               Penchés au-dessus de l’immense encensoir en bronze, les fidèles tentent, à coups de grands mouvements de bras, d’attirer à eux les bienfaits des fumées d’encens qui s’élèvent vers les cieux :

      temple Senso-ji 2

                Nous nous dirigeons, ensuite, vers les quais pour effectuer, à partir de 13 heures, la petite croisière qui descend la rivière et nous fait passer sous les 18 ponts de Tokyo, pour accoster au-delà du jardin Hamarikyu :

                       Croisière Tokyo

       Brigitte en croisière

       Croisière Tokyo 2

       Ce qui nous permet d’admirer depuis un point de vue différent certains aspects de la ville…

       croisière Tokyo 3

       croisière Tokyo 4

       croisière Tokyo 5

                 Après avoir accosté, à 14 heures, nous marchons jusqu’au Tsukiji Market (le marché aux poissons, le plus grand du monde), mais il est tard et toute activité a cessé depuis longtemps. Mais il est temps de se reposer les jambes et de nous restaurer : nous jetons notre dévolu sur un des innombrables petits restaurants qui parsèment les rues avoisinant le marché… avant de repartir pour un après-midi chargé :-)

… que je vous conte, en images toujours, dans le prochain post…

                                                                  Brigitte

11/1/2013

TOKYO 1 — Arrivée et prise de contact

Classé dans: — Brigitte @ 18:55:02

                 Le cœur battant, après une petite escale à Shanghai, nous voici arrivés à Narita, aéroport situé à 66 km de Tokyo. Tout est bien indiqué, il y a le Wi-Fi dans l’aéroport. Nous en profitons pour mettre montres et appareils à l’heure. Et, naturellement, nous prenons le train rapide qui nous mène dans la capitale. Une fois à Tokyo, nous sommes un peu perdus pour prendre nos tickets de métro, la ligne qui nous conduira jusqu’à l’hôtel…

     Plan métro Tokyo

               Quatre jeunes étudiantes nous aident, aimablement, dans un anglais approximatif, et nous mettent sur le bon chemin.

               Il faut juste comprendre comment cela fonctionne. En bref, au début un peu de panique, puis, quand on a compris le système, cela devient un jeu d’enfant, de se déplacer en métro dans Tokyo… avec un bon plan.

     Métro Tokyo 1

               Le réseau du métro de Tokyo est le plus dense au monde. Il est composé des lignes de deux grandes compagnies, auxquelles on peut ajouter la ligne de train circulaire, que l’on appelle la « yamanote », de la compagnie «Japan Railways», JR.
               On peut résumer ainsi :

  • la compagnie « Tokyo metro » gère huit lignes,
  • la compagnie « Toei » en gère quatre,
  • la ligne « Yurikamome », métro sur pneumatiques, lequel traverse, entre autres, le pont suspendu de Tokyo,
  • Enfia la ligne « Yamanote » est une ligne circulaire sur chemin de fer classique.

       Métro Tokyo 2

              La tarification dépend du trajet que l’on entend effectuer. À l’entrée des stations se trouvent des distributeurs, avec des plans détaillant, pour chaque destination, le prix à payer. L’avantage est que si l’on souhaite aller plus loin que prévu en cours de route, il est possible de payer le supplément du trajet à la sortie du métro, grâce à des bornes « fare adjustement ». Chaque ligne possède ses propres tickets, qui, une fois achetés, ne sont ni remboursables, ni échangeables. Les bornes récupèrent les tickets à la sortie (on doit les insérer pour que le portillons s’ouvre), ce qui fait qu’aucun ticket ne traîne jamais au sol. Du reste, il est à noter que le métro japonais, tout comme les rues, d’ailleurs, est d’une propreté impeccable, confortable, son personnel aimable et attentif aux voyageurs.

       Métro Tokyo 3

              Tokyo signifie littéralement « capitale de l’est ». Jadis appelée « Edo », qui signifie « porte de la rivière » en référence à la rivière « Sumida » qui la traverse. C’est après la bataille de Sekigahara, en 1600, que Leyasu Tokugawa, devenu Shogun, transforme le petit village en capitale militaire et administrative. En 1657 un incendie détruit une grande partie de la ville et tue près de 100 000 personnes. C’est en 1868 qu’Edo devient la capitale du Japon à la place de Kyoto, et est rebaptisée Tokyo.

              La ville de Tokyo  s’est construite sans planification, ce qui donne un plan de ville très complexe qui semble manquer d’unité. Ses rues, qui, pour la plupart, ne portent pas de nom, sont un mélange de constructions ultramodernes et de petites maisons qui semblent d’un autre temps. Tous les arrondissements se décomposent en quartiers qui s’entrecroisent. Tokyo, qui s’étend sur 557 km2 (5 fois plus que Paris !), est divisée en 23 arrondissements (23 ku), hébergeant une population de 8,45 millions d’habitants (avec l’agglomération, Tokyo dépasse les 30 millions d’habitants). Elle n’en finit pas de s’étendre sur la périphérie d’autres centres urbains, comme, autrefois, celui de Yokohama, deuxième ville du pays, située seulement à 25 km. Cette agglomération de villes s’étire sur la plus grande plaine du Japon (7.000 km2), sise au cœur du Kanto, lequel reçoit un tiers de la population japonaise, mais ne représente que 8,6% de la superficie de l’archipel.

      Tokyo 1

               Nous arrivons, enfin, à notre hôtel… après quelques méandres superflus. En fait on nous avait indiqué de prendre la seconde rue à gauche, en sortant du métro.. Nous avons bien laissé la première, sur la gauche, mais avons marché, marché, sans jamais rencontrer une “deuxième rue, à gauche” ! :-)
À partir de ce moment, au reste, nous nous sommes toujours méfiés des « deuxièmes rues à gauche » que l’on pouvait nous indiquer dans ce pays. :-)

              Nous avons rendez-vous avec mon neveu qui travaille à Tokyo. Nous sommes surpris de le voir arriver en vélo, mais Tokyo, c’est aussi ce côté facile qu’on ne peut imaginer. Pays de contraste avec ses hauts gratte-ciel, sa vie trépidante et ses néons clinquants, on peut trouver des havres de paix dans de grands jardins et aller allègrement en vélo d’un point à un autre. Des vélos que l’on peut laisser au coin de la rue, sans crainte de se les faire voler… Voilà déjà notre première approche. Le jeune homme nous invite au restaurant… pour un repas de délicieux sushis…

      Sushis à Tokyo

                                  Bon appétit !… À la prochaine !…                  Brigitte

10/1/2013

Voyage au Japon en automne (2012)

Classé dans: — Brigitte @ 18:31:15

              Voici passées les fêtes. J’entreprends, à présent, de vous conter mon voyage au Japon, effectué au mois de novembre dernier. Je sais que beaucoup de mes amis attendent ce moment. Il m’était impossible de publier à mesure, au cours de ce séjour, tant nous avions de beautés à admirer, de moments à vivre, parfois déconcertants et souvent passionnants.

                    Le Japon… pays semblant presque inaccessible, tant par son éloignement que pour le coût du voyage, une langue hermétique, pour un occidental, une culture que nos lectures ou le cinéma nous présentent comme si différente de la nôtre, les tremblements de terre à répétition, les tsunamis, etc… Plein de bonnes raisons propres à faire repousser un projet ou le mettre en sommeil…

              En effet, depuis des années, je répétais sans cesse : « Un jour je partirai ! J’irai dans ce Japon dont j’ai toujours rêvé ! ». Ma sœur, lasse de m’entendre répéter cette petite phrase, m’en fit la remarque et déclara : « Ne dis pas j’irai, mais dis, plutôt :  j’y vais ». Elle avait raison, bien sûr ; et j’ai prononcé la petite phrase miracle… Ma décision prise, je mis tout en œuvre pour élaborer mon voyage. Encore fallait-il en choisir le moment. Les saisons les plus prisées des Japonais, qui rattachent leur vie au cours des saisons, sont le printemps, pour la contemplation des cerisiers en fleurs, et l’automne, où les ginkgos se couvrent d’or, tandis que les érables, dans les jardins, s’enflamment, et les pluies et typhons de la fin de l’été sont passés. L’automne est, aussi, ma saison favorite. J’avais envie et besoin de vie et de couleurs ; je partirai, donc, en automne, saison merveilleuse au Japon. J’ai eu la très grande chance, également, de trouver, en Pierre, un compagnon (ou peut-être est-ce lui qui a eu de la chance, parce qu’il rêvait aussi d’un tel voyage…), pour partager cette équipée riche en découvertes dans une étourdissante symphonie de couleurs.

               Nous avons donc élaboré, avec patience, étude et minutie, un programme de trois semaines couvrant un trajet traditionnel. L’Office de Tourisme japonais à Paris m’avait fait la recommandation de retenir nos hôtels à l’avance. Ce que nous nous employâmes à réaliser (par Internet) et cela nous a rendu le voyage plus facile et plus serein. Nous avons acheté le « Japan Rail Pass » de 14 jours qui facilite également les déplacements et permet, le plus souvent, de prendre le train sans passer par le guichet (à moins que l’on ne veuille réserver sa place).

               La littérature sur le Japon est abondante. Histoire, culture, industrie… Je ne vous confierai, donc, que mes impressions au jour le jour, et vous conterai, surtout, ce voyage en images. Nos photos sont centrées davantage sur la nature, les jardins, les couleurs. J’ai pris aussi le temps et le plaisir de faire quelques petites aquarelles, tout un carnet, en fait, qui sera mis en ligne comme les autres.

             Pour l’heure, en attendant l’arrivée des premières images, voici un schéma sur la carte de l’itinéraire que nous avons suivi, en en arrivant à Tokyo pour repartir d’Osaka :

    Carte voyage Japon

            Pour plus de précisions, vous pouvez en visualiser l’animation, en cliquant ici (Cliquer, ensuite, sur “Lire"), ou bien, encore, en cliquant sur la vignette ci-après :

                                                             Brigitte au Japon

                                                                     À bientôt pour la suite….. Brigitte

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