23/1/2013

KYOTO (1) — Arrivée, Gion, Sanjusangen-do

Classé dans: — Brigitte @ 16:43:36

                  C’est, aujourd’hui, notre onzième jour au Japon. Nous quittons la belle architecture de la gare de Kanazawa et ses charmantes hôtesses aux chapeaux bleus et blancs…

    Gare Kanazawa

      … pour prendre le train pour Kyōto. Le voyage dure deux heures et demie, ce qui me laisse le temps de vous conter un peu l’histoire de cette ville.

                 Kyōto (京都市, Kyōto-shi, « ville capitale ») fut de 794 à 1868 la capitale impériale du Japon. Elle abrite une population de 1.5 million d’habitants. La région de Kyoto fut peuplée vers le VIIe siècle par le clan Hata venu de Corée. Au cours du VIIIe siècle, le clergé bouddhiste devenant influant au sein du gouvernement impérial, l’Empereur prit la décision de déplacer la capitale vers une région éloignée de cette influence. La nouvelle ville, Heiankyo (lit. « la capitale Heian ») devint le siège de la cour impériale en 794. Plus tard, la ville fut renommée Kyōto. Elle resta la capitale du Japon jusqu’au transfert du gouvernement à Edo en 1868, lors de la Restauration Impériale. Après que Edo fut renommée Tokyō (signifiant « la capitale de l’est »), Kyōto fut connu peu de temps sous le nom de Saikyo (« la capitale de l’ouest »).

                  Kyōto présentant un site idéal faillit être détruite en 1945 par la bombe atomique. Mais ce projet fut, heureusement, rejeté par quelques conseillers qui connaissaient la richesse culturelle de la ville et arguèrent que cette destruction aurait été un obstacle grave à une réconciliation ultérieure avec le Japon.

                  Avec ses 1600 temples bouddhistes, ses 400 sanctuaires shintō, ses palais, ses 200 jardins classés, son architecture, une vingtaine de sites classés au Patrimoine mondial de l’Humanité, ses universités pourvoyeuses de prix Nobel, Kyōto, qui contient, à elle seule, 20 % des trésors nationaux, est considérée comme le centre culturel du Japon. Malgré son étendue, la ville se découvre facilement à pied ou à bicyclette, sans se presser, le long des ruelles et des canaux bordés de vieilles maisons en bois. Nous nous sommes, tout de même, souvent déplacés en bus et en métro, les temples étant excentrés. On peut prendre une carte de bus pour la journée.

                 Nous avons logé dans le quartier de  Gion,  dans un ryokan, maison traditionnelle où l’on dort à la japonaise sur un futon posé sur un tatami. Gion est un quartier très pittoresque de Kyōto connu pour ses geikos (geishas), et, du reste, notre ryokan était, autrefois, une maison de thé. Une geisha est au Japon une dame raffinée d’excellente compagnie réservée à une clientèle très aisée, dédiant sa vie à la pratique des arts traditionnels japonais. Le mot « geisha » peut s’interpréter comme « personne d’arts » ou « femme qui excelle dans le métier de l’art ». Les geishas, très nombreuses aux XVIIIe et XIXe siècles, se font plus rares, actuellement.

    Kyoto 1

                Nous sommes accueillis fort agréablement par notre hôtesse qui nous offre, sur le tatami de notre chambre, autour d’un plateau entouré de coussins, un thé avec des petits gâteaux et des fruits, chose rare, au Japon. Elle nous donne les clés de la maison et le code pour rentrer. Ensuite de quoi nous partons pour une promenade, d’abord, dans le quartier de Gion.

     Kyoto 2

     Kyoto 3

                  Nous nous dirigeons, ensuite, vers le temple Sanjūsangen-dō. Fondé en 1164 à la demande de l’empereur Go-Shirakawa, il brûla en 1249 et fut reconstruit en 1266. Ses proportions sont frappantes : il contient, en effet, une vaste salle de 119 µ de long, divisée en 33 (san jū san), baies, chiffre qui évoque le nombre d’incarnations effectuées par la grande déesse de la compassion, Kannon Bosatsu, que j’ai déjà évoquée, à Tokyō.

     Kyoto 4

                 Au centre, se dresse une statue de Kannon à onze faces, de 3 m de haut, en bois de cyprès doré à la feuille d’or, due au ciseau du sculpteur Tankei (1254), et, de part et d’autre, s’alignent, en quinconce, disposées sur des gradins, les mille et une statues de Kannon, dotées des mêmes attributs mais toutes différentes les unes des autres… À l’exception de 124 d’entre elles, datant du XIIe siècle, elles ont toutes été ciselées par les grands artistes de la période Kamakura (Tankei et son fils, notamment). Comme en beaucoup d’endroits, les photos sont interdites…

     Kyoto 5

     On est impressionné, également, par la qualité des statues, le réalisme et la vivacité des traits des 28 divinités d’origine hindouiste de la suite protectrice de Kannon, œuvres majeures de la sculpture japonaise d’époque Kamakura, qui s’égrènent à leurs pieds. Aux extrémités de la galerie, les statues saisissantes des divinités du Vent et du Tonnerre, bien sûr.

                  Nous avons eu de la chance : cet après-midi se tenait, dans la grande cour de ce temple, une cérémonie qui n’a lieu qu’une fois l’an, où l’on jette au feu les ex-voto sur bois achetés par les fidèles. Les prêtres sont assis, recueillis, hiératiques, et les aides allument un immense brasier et, quand le feu a pris avec force fumées et flammes, y jettent par brassées les planchettes de bois sur lesquelles sont gravés les vœux de l’année des fidèles, sous les psalmodies des prêtres et assistants religieux. C’est assez impressionnant :

    Sanjusangen-do 1

    Sanjusangen-do 2

                 Vous pouvez en voir une petite vidéo en cliquant ici.

                   Nous nous dirigeons, ensuite, vers le Musée National, en passant par des arcades

     Kyoto 6

     Des rues aux anciennes pittoresques : celle-ci d’un restaurant :

     Kyoto 7

                     Le musée est en partie en travaux. Dommage.

     Kyoto 8

     Kyoto 9

                    Lors de la fermeture, il fait pratiquement nuit. De jolies lampes éclairent la salle des boutiques :

      Kyoto 10

                   Au dehors, les rues s’égayent de l’éclairage des boutiques :

     Kyoto 11

                  Nous rentrons dans la nuit et rejoignons notre quartier tranquille où une silhouette de geisha, parfois, traverse rapidement une venelle en petits pas pressés…

       Kyoto 12

                       Demain, il fera jour… et Kyoto s’annonce captivante…                                          Brigitte

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