19/2/2008

ANGKOR… et fin du voyage…

Classé dans: — Brigitte @ 15:29:42

                  Eh bien voilà…
  Je pars dans une heure à l’aéroport avec mon tuk-tuk, le coeur un peu serré de devoir retrouver la vie quotidienne. 

                   Fin d’un voyage à l’autre bout du monde, fin d’un rêve où le temps n’existe plus….

                   

  J’ai aimé découvrir les montagnes du Nord du Vietnam enrubannées de voiles transparents laissant entrevoir, pudiques, les cultures sculptées sur leurs flancs, telles de petits miroirs posés par la main de Dieu… Transportée dans des bus cahotants, au milieu de sacs et meubles hétéroclites, je n’oublierai pas ces longues routes poussiéreuses sinuant dans des paysages sublimes et traversant de petits villages peuplés d’ethnies différentes aux costumes chatoyants, aux gestes millénaires….

   Et la ville d’Hanoi, pleine de charme, la grâce de ses quartiers préservés qui vous replongent en arrière dans le temps, mais aussi ses rues grouillantes, cette frénésie des mobylettes qui vous font tourner la tête, le lac posé dans un écrin et bordé de grands arbres à l’ombre fraiche…Hue la noble, Hoi An la charmante, Saigon la moderne, la baie d’Along aux mille pains de sucre creusés de grottes magiques posés sur cette mer émeraude où glissait notre belle jonque aux ailes de papillon.

   Et au Cambodge, Angkor aux temples impressionnants avec tous ces visages aux sourires énigmatiques… Mais j’entends toujours les grillons dans les arbres et le claquement rauque à l’étrange sonorité du gecko. Adieu gens du Vietnam, du Cambodge vous qui avez tant souffert, merci de votre gentillesse, de votre politesse à chaque instant de la vie courante ! Merci aussi à mes fidèles lecteurs et pour les commentaires que certains ont laissés, à mon amie Monique qui m’a supportée dans ce voyage et m’a enrichie de toutes ses connaissances et surtout merci pour l’aide précieuse et inestimable de Pierre, mon fidèle ami.

   À la prochaine fois ! ;-)
   P.S. Je rappelle que, ce voyage ayant commencé en janvier, il vous faut cliquer, à droite, sur les “ Archives "de janvier, si vous voulez le parcourir depuis le début.

                                    Bizatous !!!                              Brigitte       

17/2/2008

ANGKOR… et toujours !

Classé dans: — Brigitte @ 18:45:39

                  Une petite visite, pour commencer, au théâtre d’ombres de cet après-midi, organisé par l’Association à laquelle nous avons apporté notre aide, bien entendu. D’autres associations ont ete invitées mais je pense que ce sont des petites associations privées… qui regorgent d’enfants livrés à eux-mêmes et abandonnés….:

                  théâtre d'ombres à Siem Reap

                   La joie des enfants faisait plaisir à voir. Et voici une image d’un petit spectacle donné, hier, par des enfants handicapés, en particulier des jambes ou des mains (mines ou accidents de voiture) :

                    soirée handicapés à Siem Reap

                   Mais continuons la visite des temples :
                   L’un de mes temples préférés est Ta Phrom. C’est un lieu romantique et magique parce qu’il est livré à la jungle. La Conservation a eu l’excellente idée d’abandonner celui-ci à son sort… ;-) pour ainsi laisser aux visiteurs le plaisir de ressentir l’émotion éprouvée par les premiers découvreurs du site… Construit en 1186, ce monument, qui portait initialement le nom de Râjavihâra (monastère royal), fut autrefois l’un des plus gigantesques temples d’Angkor. Il abritait 260 divinités servies par 13 000 personnes. Les dignitaires mangeaient dans une vaisselle en or et dormaient dans des draps en soie. Ce que j’ai beaucoup aimé à Ta Phrom c’est la forêt et, notamment, le fromager envahissant ce temple. Les graines du fromager sont transportées par les oiseaux qui consomment ses fruits. Présentes dans leurs déjections, elles germent sur les murs, étendent leurs racines vers le sol en s’insérant entre les pierres qu’elles disloquent en se développant. Les racines se font pythons pour mieux dévorer les statues, les feuilles restent figées au dallage, les branches se font une joie de traverser portes et fenêtres. C’est un régal de voir ce mélange homme/nature.

                   

                     Un autre temple que j’ai beaucoup admiré : Banteay Srei, devenu célèbre au travers de l’aventure de Malraux… qui déroba un bas-relief en 1923. Le temple de Banteay Srei (la citadelle des femmes) est situé sur le site de l’ancienne ville d’Iśvarapura à 20 km au nord-est d’Angkor. Construit au Xe siècle (967) dans un superbe grès rose, il fut découvert et dégagé tardivement (en 1924) par les archéologues de l’École française d’Extrême-Orient qui mirent en valeur l’exceptionnel état de fraîcheur de ses décorations. C’est sur ce site qu’à partir de 1931, l’équipe de l’EFEO dirigée par Henri Marchal mit au point la restauration par anastylose, dont nous avons parlé (voir historique), qui a permis de redonner tout leur lustre à plusieurs autres monuments d’Angkor (Baphuon, Terrasse du Roi lépreux, notamment).

                    Banteay Srei

Ce temple est entièrement décoré de reliefs aussi raffinés que la dentelle. Les sculptures représentant des scènes de la mythologie brahmanique sont creusees dans le grès qui prend différentes teintes selon l’orientation du soleil. C’est un petit temple mais bien le plus joli temple ! :-)

                    Phimenakas est un temple hindouiste du Xe siècle. Lors de l’édification de son palais royal (vers 1040) Sūryavarman Ier le reconstruisit sous forme d’une pyramide qui lui servait probablement de temple particulier. Tchéou Ta-Kouan l’appelait la Tour d’or

                    phimeanakas

                    Le Banteay Kdei (la citadelle des cellules) est un temple d’inspiration bouddhique édifié par Jayavarman VII vers 1185

                    banteay kdei

Ce monument a eu une histoire mouvementée : son édification a certainement utilisé des éléments antérieurs. À son tour, il subira de nombreuses retouches et destructions en raison de la réaction shivaïte après la mort de Jayavarman VII. De nombreuses représentations, notamment des têtes de Bouddha, ont été découvertes enterrées lors des travaux de restauration.

                                       À demain….. peut-être !…… ;-) Brigitte

16/2/2008

ANGKOR… encore

Classé dans: — Brigitte @ 18:03:11

                   Impossible de décrire les 287 temples à voir ! Je n’en ai sélectionné que quelques-uns, mes préférés.

                   Le site d’Angkor propose deux circuits : le Petit Circuit (15 km) et le Grand Circuit (24 km) ;-). Pour plus de facilités de déplacement, il est conseillé de prendre un tuk-tuk et notre ami Didier (de l’Association Garuda) nous a recommandé Mok Pyna (traduction du khmer : “d’où viens-tu"). Les tarifs sont déjà déterminés pour la journée; c’est comme cela au Cambodge.

                    Brigitte et D'où-viens-tu en tuk tuk
                                                                         Brigitte et D’où-viens-tu en tuk tuk

                    Dans ce petit circuit, j’ai, bien sûr, aimé Angkor Wat, à l’entrée du site, le plus grand, le plus connu, le mieux conservé et le plus majestueux. Formant un rectangle de 1500 m sur 1300 m, il fut construit entre 1131 et 1150 par Suryavarman II (voir mon article sur l’histoire des lieux). Ce temple, dédié à Vishnou (symbolisé par la tour centrale — le phallus étant un attribut divin) représente l’univers selon la cosmographie hindoue. Les douves qui l’entourent sont les océans enserrant la terre tandis que les galeries concentriques représentent les chaînes de montagnes au cœur desquelles se dresse la pyramide centrale, le Mont Meru, centre de l’univers. Contrairement aux autres temples khmers, Angkor Wat est orienté vers l’Ouest (au lieu de l’Est). De nombreux et splendides bas-reliefs sont gravés sur 2 m de hauteur et 200 m de largeur (soit 800 m de chefs-d’oeuvre !) relatant, entre autres, le Ramayana.

                      Nous continuons sur Angkor Thom au centre de laquelle se dresse le fameux Bayon , construit vers le XIIe siècle. Imaginez une forêt de têtes gigantesques regardant dans toutes les directions, une montagne dont il reste 37 immenses tours sur 54, 216 visages aux sourires énigmatiques qui surveillent le royaume, vous observant du haut de leur sérénité totale…

                      têtes du Bayon
                                                                       Tour “à visages” du Bayon

On se perd, à l’intérieur, dans un dédale d’une grande complexité, où galeries, terrasses, escaliers, tours s’entrecroisent d’une curieuse manière… pour nous, mais tout est calculé. Ce temple, en effet, est symbolique à plusieurs niveaux. Par rapport à la citée murée d’Angkor Thom, il est le mont-pivot servant dans le barattage de la Mer de Lait, autour duquel s’enroule le serpent Vâsuki. Celui-ci tient lieu de courroie sur laquelle dieux et démons exercent des mouvements de rotation (on peut les voir aux cinq portes de la ville) en vue d’extraire de la profondeur des eaux la liqueur d’immortalité. C’est ainsi que la cité de Yaçodhara renaît, splendide et désormais immortelle, après quatre d’années d’occupation par les Cham (1177-1181) voir mon article sur l’histoire.
Il matérialise, également, le rassemblement de toutes les énergies du royaume. Des inscriptions gravées sur les piédroits de plusieurs chapelles indiquent que les dieux des différentes provinces, parfois de simples dieux locaux, avaient leurs statues ici. On peut compter, sur les fresques qui couvrent ses murs, plus de 10 000 personnages; on y voit des scènes de guerre mais aussi des scènes de vie quotidienne des Khmers au XIIe siècle : saltimbanques, Chinois, commerçants, pêche, chasse, combats de cochons, accouchements, etc.

                      
                                                                     Fresque du Bayon

                      Et encore et toujours des touristes japonais, assez envahissants ;-)

                       

                       

                      Je… je vous parlerai des autres temples que j’ai aimés… mais seulement demain, car, ici, je suis très occupée, non seulement par la visite d’une partie des temples mais aussi par l’aide à l’Association.

ANGKOR… Un peu d’histoire

Classé dans: — Brigitte @ 17:45:34

                    Je ne ferai qu’un survol rapide de l’histoire, évidemment, des livres entiers ayant été écrits à ce sujet ;-) :

                    Angkor, dont le nom est une forme du mot nokor, dérivant du sanskrit nāgara, « résidence royale », est l’ancienne capitale de l’Empire khmer qui prospéra du IXe au XVe siècles.

                    Les premières constructions connues, dans la région, comme les premiers documents écrit, datent du VIIe siècle. Ils témoignent de l’existence de communautés centrées autour des édifices religieux, avec une coexistence de cultes bouddhiques et brahmaniques. En l’an 802, Jayavarman II arrive au pouvoir, qui unifie progressivement les principautés rivales. Il institue un culte royal dont l’idole est un linga situé au sommet du mont Phnom Kulen qui assure magiquement l’unicité et l’indépendance du pays sous l’égide du monarque. Cette légitimité politico-religieuse du roi sera renforcée par ses descendants, notamment son successeur Indravarman, lequel crée, entre autres, un système hydraulique complexe alimentant un grand réservoir (le baray) de 3,8 km de long sur 800 m de large et permettant de canaliser l’eau vers des douves entourant les temples Preah Ko et Bakong, images des “océans” entourant les “continents". Le Bakong est le premier temple-montagne, configuration caractéristique de la cosmologie hindouiste, adoptant une symbolique du mont Meru, séjour mythique des dieux, en cinq niveaux concentriques hérissé de 109 tours.
Au cours des siècles suivants, cette innovation contribue à l’ascension rapide de l’Empire et l’on assiste à un développement d’un type particulier de cité agraire: la cité hydraulique. Des travaux gigantesques sont entrepris, singulièrement par Yaśovarman, fils d’Indravarman à qui l’on attribue la création d’Angkor. Parallèlement, une évolution se fait jour, dans les arts, où l’on discerne de nouvelles influences, notamment javanaises; les poses se font moins flexueuses, plus hiératiques.

                     Pendant le Xe siècle, les nombreux temples fondés par des dignitaires à travers la plaine témoignent de l’extraordinaire rayonnement de la cour. C’est à cette époque qu’apparaît - fait unique - dans l’épigraphie l’histoire du Cambodge présentée sur fond de mythe : le peuple Khmer serait né de l’union de Kamvu (ascète “né de lui-même") avec Mera, l’apsara primordiale, mythe témoignant d’une unité de la civilisation puisque faisant état d’une origine semi-divine des Khmers. Après une période d’instabilité, Suryavarman Ier usurpe le trône et c’est alors qu’Angkor déborde ses propres limites spatiales pour revêtir une dimension plus large, celle d’une civilisation à part entière. Il construit le plus grand baray connu (le baray occidental, de 8 km sur 2,1 km) et bâtit des temples dans les provinces proches ou lointaines.

                     Le temple-montagne bâti par Suryavarman II, qui vint à régner en 1113, est nommé Angkor Vat (vat ou wat veut dire temple) depuis le XVIe siècle (auparavant, on l’appelait : Preah Pisnulo). Par sa taille, l’harmonie de ses proportions, sa perfection architecturale et artistique, il a, de toute évidence, nécessité pour sa construction d’énormes moyens et une technique extraordinairement sophistiquée. Construction qui semble, du reste, avoir pris fin à la mort du roi, laissant des bas-reliefs inachevés.

                                             Angkor en 1866
                                                                                     Ankor Vat en 1866 (photo E. Gsell)

                      Dans la seconde moitié du XIIème siècle, Dharanindravarman II devient le premier roi bouddhiste d’Angkor. Règne court : Angkor va subir un coup fatal en 1177 : la capitale est pratiquement détruite par les Chams et, très vite, le complexe tissu urbain d’Angkor perd de sa cohérence. La chute de la capitale remet indubitablement en question l’efficacité et la viabilité du système, tout spécialement sa dimension brahmanique. C’est peut-être pour cela qu’en 1181, remportant la victoire sur les Chams, le nouveau souverain, son fils, Jayavarman VII, fait du bouddhisme Mahayana la religion de l’empire reconquis. L’iconographie de ces temples nous présente le bodhisattva Lokeçvar sous son aspect de guérisseur, et nombre d’ouvrages à caractère social, comme des hôpitaux, des gîtes d’Etat témoignent concrètement de l’engagement religieux du souverain. Lequel, par ailleurs, se révèle être un urbaniste exceptionnel, redessinant les plans de la capitale et délimitant, par une imposante muraille en latérite bordée de douves extérieures, une vaste zone, qui va devenir la capitale symbolique et spirituelle du pays : Angkor Thom qui va s’enrichir d’un nouveau temple, pivot central de la ville, le Bayon, temple-montagne du roi. L’ensemble d’Angkor Thom est conçu comme une illustration en trois dimensions du mythe indien de la création du monde par le barattage de la mer de lait ; ce mythe de régénération éternelle, représenté diversement tout au long de l’art khmer, trouve ici son expression la plus concrète et la plus spectaculaire.

                       Angkor vue satellite
                                                                         Vue satellite d’Angkor

                        Un autre type d’ouvrage hydraulique se répand, constitué d’une série d’arches en pierre construites en travers d’un cours d’eau et servant à la fois de pont ou de barrage selon les cas. La multiplication de ces constructions favorise une redistribution des énergies… laquelle aura tôt fait de provoquer une décentralisation de l’autorité. Pour beaucoup, ce phénomène représente un signe et, peut-être, une des causes du déclin d’Angkor par la suite. Ce règne voit aussi une innovation marquante dans l’art statuaire : au lieu de représenter les personnages historiques sous les traits iconographiques de la divinité de leur choix, désormais, les statues du roi, de son épouse, voire d’autres membres de sa famille, sont sculptées de manière réaliste. Plus encore, c’est la divinité qui prend forme sous les traits du roi et non l’inverse. C’est la fusion mystique des dévots dans leurs dieux…

                        plan d'Angkor
                                                                         Plan d’Angkor

                         Angkor prospère encore pendant tout le XIIIe siècle mais les rois successifs se contentent de réparer ou d’apporter des additions mineures à la cité. Le retour au brahmanisme s’accompagne d’une transformation iconographique importante (mais non systématique) : les statues du Bouddha sont bûchées et resculptées en lingas, nombre des monuments bouddhiques sont transformés en lieux de culte brahmaniques et les éléments iconographiques bouddhistes sont défigurés. Malgré ce retour, le bouddhisme s’étend de plus en plus dans la population, en harmonieuse coexistence, du reste, avec les sectes brahmaniques, pour supplanter, dans le premier quart du XIVe siècle, le brahmanisme comme religion du peuple mais aussi de la cour. En termes de civilisation, l’empire angkorien tire , alors, vers sa fin. le premier royaume Thaï de Sukhotaï devient la force dominante de la région…

                         En adoptant le bouddhisme Theravada, la monarchie s’aliène la base idéologique sur laquelle elle avait bâti sa puissance. La hiérarchie brahmanique s’estompant, le peuple ne joue plus son rôle de soutien collectif du culte royal. Or, l’efficacité du système hydraulique angkorien dépendait de l’intense travail collectif sous-tendu par l’idéologie brahmanique. D’autre part, les attaques répétées lancées contre Angkor par l’armée siamoise pendant les XIVe et XVe siècles contribuent fortement au déclin de l’empire dont les raisons restent multiples et complexes. Sous ces pressions, l’harmonieux rapport entre croyances religieuses et labeur physique, nécessaire au maintien de la lourde infrastructure angkorienne, perd de sa vigueur. L’échec général du système se traduit finalement dans une défaite militaire totale. En quittant Angkor en 1431 ou 1432 après le dernier siège siamois, la monarchie khmère laisse derrière elle une cité agraire qui a vu disparaître sa cohérence interne et dont l’abandon marque le déclin de sa civilisation.

                          Bien qu’Angkor fût abandonnée en tant que capitale la région continua d’être habitée jusqu’à l’époque moderne. La durée de l’occupation siamoise fut courte mais la proximité de cette armée empêcha la monarchie khmère d’installer un pouvoir central viable en ce lieux, excepté pendant la seconde moitié du XVIe siècle (roi Ang Chan). Angkor, abandonnée comme capitale, vit sa démographie chuter, ses infrastructures bloquées. La forêt la regagna en grande partie. Plusieurs sites furent entretenus mais cette fois dans le contexte Theravadin. Dans Angkor Thom, le vestige le plus remarquable de l’expression bouddhique est sans conteste le Baphuon : les artisans de l’époque moyenne transformèrent toute la façade occidentale du deuxième étage en un Bouddha couché entrant au nirvana, long de soixante mètres. Angkor Vat, tout au long de son histoire, a toujours été le siège d’un culte. À la fin du XVIe siècle, Angkor fut de nouveau abandonnée en tant que résidence royale, bien que toujours habitée et lieu de pélerinage bouddhiste.

                           Déjà connu des voyageurs chinois au XIIIe siècle, signalé par des commerçants et missionnaires européens aux XVIIe-XVIIIe siècles, le site d’Angkor est redécouvert au siècle suivant par le Père Bouillevaux, des Missions étrangères, qui le visite un jour de décembre 1850. Mais ce sont les descriptions et croquis du naturaliste français Henri Mouhot, mort sur place en 1861, qui lui assurent sa renommée définitive auprès du public. En 1866, la mission conduite par Doudart de Lagrée, partie reconnaître le Mékong et rechercher une route mythique par ce fleuve vers la Chine, fait halte à Angkor et y inventorie les principaux monuments. À partir de 1898, l’Ecole française d’Extrême-Orient fondée par Paul Doumer, gouverneur général de l’Indochine, engage une œuvre considérable à Angkor, dégageant les monuments de leur gangue de broussaille, les protégeant de l’humidité et des termites, les restaurant par le procédé de l’anastylose (relèvement d’un bâtiment avec les matériaux et méthodes spécifiques au bâtiment et l’emploi discret de matériaux neufs), les interprétant et les inventoriant. Les années de guerre 1970-1980 ont gravement porté atteinte à Angkor en laissant libre cours aux pillages et trafics d’œuvres d’art, mais à la faveur du cessez-le feu de 1991, les archéologues ont réinvesti le terrain. Aujourd’hui, la France participe activement, au sein d’un comité international, à la sauvegarde du parc d’Angkor, classé depuis 1992 Patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.

                  

15/2/2008

ANGKOR… (suite)

Classé dans: — Brigitte @ 17:47:39

              J’ai éprouvé des difficultés à envoyer les photos de l’article précédent. Il m’a fallu utiliser deux ordinateurs et je ne sais combien de logiciels … mais le résultat est là !… Ouf !

             Ici, je puis dire que je mène une « double vie » : en effet, je partage mes jours entre la visite des temples et une petite aide que j’apporte à mes amis dans l’école.

                              escaliers d’Angkor
                                                                                      Escaliers à gravir…

              Mais cela me permet de voir le Cambodge autrement.

                               moine à Angkor

               À l’ instant, après que j’aurai envoyé mes photos (… j’espère que cela passera sans encombre, c’est difficile, ici !), nous sommes invitées, mon amie et moi, à nous rendre au Centre Culturel Français pour y assister à une conférence. Puis, samedi, à un spectacle de danses et, enfin, pour dimanche après-midi, les enfants de l’école préparent un théâtre d’ombres. :-)
Je serai contente si ces photos passent… je n’ai, encore, plus le temps d’écrire l’histoire d’Angkor; je le ferai plus tard.

                                                           Bizatous ! ;-)                                   Brigitte

14/2/2008

SIEM REAP… et ANGKOR !

Classé dans: — Brigitte @ 22:09:13

         Me voilà, donc, à Siem Reap , d’où j’écris pour vous livrer mes premières impressions. Nous ne parlerons pas aujourd’hui de l’histoire d’Angkor ; ce sera pour la prochaine fois, demain ! Je n’ai pas vraiment le temps. Ici, les ordinateurs ne sont pas aussi courants qu’au Vietnam et sont payants partout. Enfin, ce n’est pas une ruine mais il y a toujours du monde, beaucoup de monde, qui attend derrière…

         Je disais, donc, que nous sommes parvenues à Siem Reap, base idéale pour partir visiter les temples d ‘Angkor.
         Et déjà écrasées par le nombre de temples, cette forêt de pierre, ces labyrinthes surréalistes, ces figures gigantesques, ces immenses fresques qui se développent et naviguent sur plusieurs centaines de mètres, ces animaux dantesques (lions, cobras, éléphants, chimères…) qui occupent les murs et s’emparent des entrées des temples… ces arbres fromagers qui dévorent à pleines ramures ces pierres usées par le temps ou la main de l’homme.

                             pierres Angkor
                                                                                                   Au travail ! ;-)

                                                  Angkor tête gigantesque

                                                  Angkor fromager                                                                                                     Fromager prédateur

           Bref, je suis tellement étourdie que, pour l’instant, je demeure muette devant ce spectacle et, vraiment, encore une fois, vaincue, suffoquée, écrasée. Je pense aux cercles de l’Enfer de Dante, aux prisons de Piranese, enfin aux délires de ces bâtisseurs asiatiques… Vous trouverez, là, quelques photos mais tout le monde a vu des reportages sur Angkor, donc je ne vais pas vous abreuver d’images….

           Écrasée, étouffée, également, littéralement oppressée par la masse mouvante et assourdissante des touristes asiatiques : ils sont partout, piaillent sans relâche, photographient sans répit, mangent, boivent… une invasion cauchemardesque !…

                           touristes à Angkor                                                                                                   Touristes à Angkor
      …………….

              Nous décidons, donc, de faire le contraire de ce qu’ils font ; rentrer par la sortie et sortir par l’entrée. Le prix du forfait est très cher ;-) : de 20 a 60 dollars pour six jours…

              À part cela, j’ai retrouvé une amie (visite prévue) qui s’occupe avec un ami d’une association : l’ Association Garuda. Ils viennent passer quelques mois ici pour s’occuper d’enfants défavorisés : Didier a fondé une école avec le peu de moyens dont il dispose et fait face avec abnégation aux difficultés de tous ordres qu’il rencontre pour la faire vivre.

              Me voici en train de l’aider :

                                                   brigitte école cambodge

               Ils nous ont beaucoup appris sur le Cambodge… mais ceci une autre histoire ! ;-) À demain pour la suite !…

                                             Brigitte

13/2/2008

KOMPONG THOM

Classé dans: — Brigitte @ 09:45:30

      J’ai fait une halte à mi-chemin entre Phnom Penh et Siem Reap pour aller visiter un site peu connu et magnifique près de Kompong Thom, les temples de Sambor Prei Kuk,  datant du VIIème siècle, construits sous le règne de Isanavarman Ier en un temps où le Cambodge était encore tout petit au milieu d’autres puissants royaumes; ils sont une partie de ce qui reste de l’un de ces royaumes: Tchenla.

Les ruines de ces monuments pré-Angkoriens sont situées à 30 km de la ville de Kompong Thom. Elles se composent de 176 monuments dont 106 dans un rayon de 5 km.

                 

        Après une heure de piste, sous une chaleur étouffante, la voiture louée laissant des volutes de poussière derrière elle, j’apercois ce site, perdu dans la végétation tropicale.
        Un gamin m’accompagne, pieds nus, ânonnant quelques mots de francais et fier de me montrer ce magnifique ensemble abîmé par les guerres (on voit les traces de balles des khmers rouges) et usé par le temps. D’énormes racines emprisonnent, voire éventrent, quelques temples telle une main de fer agrippant implacablement une belle proie. Je me suis assise sur les feuilles d’eucalyptus pour réaliser un croquis de ce mariage homme/nature. Le petit garcon prend place près de moi et observe silencieusement les mouvements de mon crayon. Hors du temps… On se croirait environnés d’une musique sacrée que les grillons accompagnent en faisant vibrer leurs élytres….

        Voilà quelques impressions sur mon après-midi d’hier. Nous reprenons, tout à l’heure, un bus nommé “le Mekong Express” !… Avec un nom pareil je ne peux qu’ arriver rapidennent à Angkor ;-).

        En revanche, de cette ville où j’écris, actuellement, je ne peux envoyer ni photo ni dessin car, sur le poste que j’utilise, il n’y a aucun logiciel et le clavier anglais sur lequel je tape cette missive a tellement été usé que les lettres sur les touches sont effacées…

        À bientôt ! Plein de bises                                           Brigitte

11/2/2008

PHNOM PENH (suite… et photos)

Classé dans: — Brigitte @ 21:42:45

                 Je récris vite car j’ai trouvé un autre ordinateur :-), je vais pouvoir envoyer quelques photos, mais si je ne vais pas assez vite tout s’en va !…

          Comme je le disais tout à l’heure, la circulation est intense et variée :

               Phnom Penh circulation

          Oui, c’est le moins que l’on puisse dire…

           Mais, pour se déplacer, on a ce qu’il faut :

                Phnom Penh moto pousse

           Le Palais Royal est bien achalandé :

                Phnom Pen palais-royal

           Si vous aimez les fleurs….

                                  shorea robusta Cambodge

                                                                                      Shorea robusta roxb.

            Voilà quelques mots, impressions, images de PP (comme on dit ici). Demain, je pars pour ma dernière étape (déjà) : les temples d’Angkor.

                                                             Brigitte .

PHNOM PENH, Cambodge

Classé dans: — Brigitte @ 17:07:39

             Me voilà à Phnom Penh, capitale du Cambodge… mais avec beaucoup de difficultés pour trouver un poste Internet, afin de communiquer avec vous ! J’en ai découvert un convenable dans un grand hôtel, mais sans aucun logiciel de réduction d’images, donc je ne sais pas si mes photos vont passer. J’envoie d’abord ce texte et…. nous verrons bien…

             Le nom de cette ville vient du Wat Phnom Daun Penh (appelé, aujourd’hui, Wat Phnom, ou « colline du temple »), édifice religieux construit en 1373 pour abriter cinq statues du Bouddha sur un tertre de 27 m de haut.
Phnom Penh devint la capitale du Cambodge sous Ponhea Yat, roi de l’empire khmer, qui s’enfuit d’Angkor Thom — laquelle était la cité royale construite par Jayavarman VII (1181 à 1220) — prise par le Siam en 1431. Un stûpa situé derrière le Wat Phnom abrite les restes de ce roi et de sa famille; on y trouve également des vestiges de statues bouddhistes de l’ère d’Angkor. Mais elle ne fut vraiment le siège du gouvernement qu’à partir de 1866, sous le règne de Norodom 1er. Dans les années 1920, on en parlait comme de la perle de l’Asie.

               Je me vois, donc, contrainte de me rendre (pauvre de moi! :-( ) dans un hôtel de luxe pour envoyer ce petit article sur mon blog : le “Raffles Royal Hotel”, où ont demeuré des vedettes comme Malraux ou Jackie Kennedy, est d’une architecture de style colonial, créé en 1929 et restauré à la fin du siècle dernier :

                           

      Une superbe piscine aux eaux émeraude entourée d’un écrin d’arbres de différentes espèces m’incite immédiatement et irrémédiablement à marquer un temps de repos et à plonger dans cette eau délicieuse, loin de la chaleur étouffante et accablante du centre ville. Mais, comme vous le voyez, je n’oublie pas d’écrire pour autant ! ;-)

       Le musée des Beaux Arts est remarquable, non seulement par son magnifique édifice construit par les francais dans les années 20 dans le respect de l’architecture khmère mais aussi par d’inestimables trésors qui préparent bien à la visite d’Angkor
.        Le Palais Royal vaut aussi la visite mais, à mon avis, assez ”kitch”. ;-)

                  

        Phnom Penh est une ville aux grandes avenues. Les rues n’ont pas de nom… que des numéros. On peut se déplacer en tuk-tuk, en pousse-pousse, en mobylette etc… La circulation n’est pas comparable a celle du Vietnam. Néanmoins, tout ce qui roule s’entremêle allègrement et il faut être courageux pour se frayer un passage dans ce trafic effervescent qui va dans tous les sens et dans lequel la priorité semble être à celui qui force le passage le premier. Mais tout finit bien…

         Bon, eh bien, pour les photos, ce sera pour un autre article !…
         Ah… oui, si vous désirez écrire des commentaires sur mon blog (ce qui me fait toujours plaisir), je vous rappelle que vous ne les verrez apparaître qu’après que je les aurai validés, donc jamais tout de suite (spam oblige ;-) )

                                   Bises                                         Brigitte

9/2/2008

CHÂU DÔC, mon dernier jour au Vietnam…

Classé dans: — Brigitte @ 17:57:36

          Me voici à Châu Dôc  à 280 km de Saigon.

                        carte Chau Doc

          Située sur la rivière Hua Giang, à la frontière du Cambodge, la pittoresque ville de Châu Dôc abrite un grand nombre de curiosités comme des temples au design complexe, des mosquées, des paysages luxuriants et des villages sur pilotis. Elle rassemble une importante communauté khmère, chinoise et cham. Son activité économique repose essentiellement sur la pisciculture. Quelques foyers se consacrent encore au travail de la soie, en particulier dans le district de Tan Châu.

Dans les environs, nombre de familles vivent traditionnellement sur le fleuve, à bord de maisons flottantes sous lesquelles sont accrochées de larges nasses où sont élevés les poissons.

           Je suis, donc, quand même arrivée jusqu’ici et j’ai immédiatement trouvé un bateau qui va nous emmener demain à Pnom Penh. Ouf!… :-) (bateau local). Nous avons déniché aussi un modeste hôtel qui donne sur le Mékong mais qui ne dispose, hélas, pas d’Internet.

           Je me suis, rendue,par conséquent, dans le plus bel hôtel de la ville (le Victoria Hotel)

                        chau doc hôtel

et, comme une impératrice, j’utilise le poste de l’hôtel… J’ai juste oublié mon maillot de bain, car il y a une belle piscine…mais c’est heureux, en un sens, car j’aurais plus été tentée de me baigner que de vous écrire. :-)

           La fête du Têt nous montre un autre aspect du Vietnam, loin des clichés touristiques. Pas un bruit !!! En effet, le bruit est présent partout ici : de l’éclat des klaxons aux différentes harmonies, télévisions et radios mises a fond, karaokés, ambulances, téléphones portables, gens qui s’interpellent, etc..
Actuellement, tout est bloqué pendant les trois jours qui suivent la fête. Avec difficulté nous avons pu gagner Vinh Long dans le delta du Mékong.

                       le Mékong

Il nous a été possible aussi de louer un petit bateau à moteur qui nous a emmenées dans l’Île de Ban, composée de plusieurs petites îles, par des méandres superbes. La végétation est luxuriante. Nous avons fait la connaissance d’un vieux jardinier à la belle barbichette ;-) passionné de bonsaïs qu’il cultive par centaines avec amour.

                       jardinier aux bonsaïs

Ce personnage sympathique collectionne aussi stylos, pièces de monnaie, briquets… enfin tout un bric-à-brac surréaliste. Il nous a offert différents fruits et de l’alcool de riz (pour changer de l’alcool de serpent). On ressent une paix infinie dans ce jardin où les bougainvilliers se mêlent agréablement aux bonsaïs…
Quelques chants d’oiseaux troublent le silence : Tiens, peut-être mon rossignol et le petit colibri de la Baie d’Along ont-il volé jusque-là pour se reposer et retrouver leur souffle ? ;-)
                 Puisque nous y sommes, restons-y un moment, avec quelques dessins de Brigitte :

                     dessin viet 1

       dessin viet 2

     Baie d'Along

                                                                     La Baie d’Along       © Dumerac 2008

          C’est mon dernier jour au Vietnam !… Demain, le bateau pour Phnom Penh.

                                         Brigitte

Le delta du Mékong

Classé dans: — Brigitte @ 07:48:35

           Juste un petit mot rapide pour dire que je suis arrivée dans le delta du Mékong.
          Je tenterai de réécrire ce soir car on me prête un ordinateur pour un instant et je ne veux pas en abuser.

            Si vous n’avez pas vu, la première fois, les photos de cuisine de Hoi An (que j’ai été obligée de mettre en deux fois), allez voir à l’article ad hoc   :-)

            À ce soir, donc, où je serai parvenue à la frontière du Cambodge… Euh!… j’espère ne pas être bloquée là-bas car il n’y a plus de place, visiblement, sur les bateaux, pour se rendre à Pnom Penh. :-( On verra bien !

                                    Brigitte

7/2/2008

SAIGON (Hô Chì Minh-Ville)

Classé dans: — Brigitte @ 18:08:05

         Wouarf !… La bouffée d’air chaud (32°C mes amis !), après le mirage de l’arrivée en avion sur le damier miroitant des rizières au cœur duquel surgit, soudain, la ville… la capitale économique du Vietnam, peuplée de 8 millions d’habitants…

         Bon, mes routards, las d’attendre, sont allés boire une bière. ;-) J’en profite pour envoyer rapidement un petit mot. Mes photos seront mises en ligne plus tard…

         Saigon (tout le monde continue à l’appeler ainsi) est une ville lovée dans la boucle d’une rivière nonchalante, au milieu d’une plaine basse et luisante d’eau où les rizières s’étendent à l’infini, se diluant, au loin dans le delta du Mékong…
Nous avons dû changer notre programme, préférant rattraper notre retard en prenant l’avion. Donc, nous voilà à Saigon, accablée de chaleur et d’humidité, mais toute en effervescence avec le Nouvel An. Les rues, chose exceptionnelle, sont vides de mobylettes et de gens. Des fleurs partout, surtout dans la fameuse rue Dai Lo Nguyen Hue qui regorge d’extraordinaires arrangements floraux.

                                fruits en fleurs Saigon

          Tout Saigon vient se faire photographier, en vêtements endimanchés, dans cette rue… J’en profite pour vous en montrer des images.

                                filles et maman Saigon

                                saigon petit enfant

                                saigon vidéaste

                       saigon fille 2

                                 saigon petite3

                                 saigon petite

          Les trottoirs sont larges, bien que leur pavage laisse à désirer. Mais on y voit peu de piétons. La chaleur y est certainement pour quelque chose, mais aussi un certain snobisme qui veut que marcher à pied fait pauvre, tandis que rouler à vélomoteur Honda, c’est bien plus chic ! ;-)

          belle à moto Saigon

                                 saigon petites2

                       saigon fille3

                       fille à Saigon

         Un feu d’artifice a été tiré à minuit pile et j’ai rarement vu une telle explosion de couleurs et formes dans ce ciel. Les vietnamiens sont de véritables artistes !

          Sinon, la ville elle-même est assez moderne, avec de grandes avenues (désertes, ce qui est exceptionnel). Tous les noms des rues ont été changés excepté quatre rues que je dois signaler impérativement ;-) : Pasteur (on ne le présente plus),

                                Brigitte rue Pasteur

Calmette (vaccin contre la tuberculose), Yersin (bacille de la peste) et A. de Rhodes (écriture du vietnamien en caractères latins — voir mon article à ce sujet).

De grands arbres aux essences diverses répandent une grande ombre agréable sur les rues déjà surchauffées… même si c’est l’hiver ici ! Une certaine langueur et nonchalance vous envahit mais cette fausse impression cache une vie extrêmement active……..

          Houps!… Mes australiens impatients reviennent et m’ont demandé le poste. Je le laisse mais j’ai dit, je crois, le principal.

          Demain, c’est l’aventure, nous partons dans le Delta du Mékong… sans réservation…   Et, en cette période de fête du Têt, les bus sont rares……. Nous verrons bien !

                              Bizatous !               Brigitte

6/2/2008

HÔI AN… et l’année du rat

Classé dans: — Brigitte @ 18:05:55

        Bonjour !… et Bonne année !  Chúc Mừng Nǎm Mới    :-) Nous entrons, en effet, le 7 février, demain, moi un peu plus tôt que vous, c’est normal, ;-) dans l’année chinoise (ou vietnamienne) du rat.
Il faut savoir que le nouvel an chinois ne survient pas à une date fixe : elle se situe toujours entre le 21 janvier et le 19 février et dépend du calendrier chinois lui-même basé sur le calendrier lunaire. Les festivités durent huit jours, outre deux jours de préparation avant la date. Plus d’un milliard de chinois et plusieurs centaines de millions de personnes du sud est asiatique vont le fêter.
Tout ce qui se dit et se fait ce jour-là va influencer le reste de l’année. C’est aussi le seul jour où les âmes des défunts reviennent sur terre… et les vivants doivent être là pour les recevoir.

         Cette charmante petite ville de Hôi An incite au repos le voyageur intrépide mais fatigué.   Toutes les occasions sont bonnes; notamment celle de prendre un cours de cuisine vietnamienne (voilà ma surprise ! ;-) ).

                   marché 2

      Me voilà, donc, partie au marché faire les emplettes avec le chef cuisinier de mon hôtel.

                                          jolie marchande

Ces marchés asiatiques regorgent de fruits de toutes couleurs et formes parfois étranges aux noms que je ne pourrai plus vous citer.

                    marché 3

Condiments, herbes, poissons,ustensiles de cuisine, fleurs etc… sont vendus par de petites dames accroupies sous leur chapeau pointu, dans un tohu-bohu sans nom.

                    marche1

Puis, devant un petit fourneau, en train de faire revenir mes ingrédients, j’ai appris à préparer :

                                          brigitte cuisine

  • une savoureuse salade aux fruits de mer (que j’ai découpés et cuits), servie dans un demi-ananas évidé
  • un plat d"eggplant” (sorte de petites aubergines) cuites dans un petit pot en terre
  • des feuilles de riz
  • un gâteau d’Hio An (Banh Xeo)
  • un petit thon cuit avec de délicieux condiments dans une feuille de bananier..Hmmmh !….

                     

Tous ces plats ensuite décorés avec des légumes transformés en roses, éventail, parasol etc..

                brigitte cuisine2

      Évidemment, j’ai dégusté ce que j’ai confectionné… et je puis vous dire que ce n’était pas si mauvais que cela !

       Le vélo est bon pour la santé et très utile, aussi , pour voir de plus près les rizières. Notre hôtel nous en a prêté. Il est très agréable de se promener au bord des rizières, de frôler les buffles et de parler au paysan du coin sans rien comprendre… . La langue n’était pas une barrière mais une muraille !

                 

        Nous avons également rencontré, dans nos pérégrinations, un vieil homme érudit, ancien professeur de physique, parlant parfaitement le francais. Il nous a fait visiter sa très belle maison datant de plus de deux siècles et nous a beaucoup appris sur lui, sur la guerre, sa détention…

             ……..

          Le temps passe, je viens d’arriver à Saïgon où il fait 32°C !…
J’ai eu du mal à trouver un ordinateur car c’est la fête, les fleurs partout partout, mais, visiblement, tout est fermé ici ! .
Mais oui !… c’est la fête du Têt, la nouvelle année ! Bonne et heureuse année du rat à tous ! Nos nouveaux hôteliers nous invitent ce soir ! Il y a bien un ordinateur à l’hôtel mais il est toujours pris par les routards australiens… Il faut que je me dépêche !…

                       Bonne année encore !                新 年 好             Brigitte

4/2/2008

HÔI AN… et MY SO’N

Classé dans: — Brigitte @ 21:21:41

            À 35 km au sud de Dà Nang, Hôi An , l’ancienne cité de FaiFo, située sur la rivière Thu Bôn, est une des plus charmantes petites villes du Vietnam. Elle n’a pas été touchée par la guerre, en raison de l’ensablement de sa rivière qui faisait obstacle à l’approche des navires de guerre, et est restée authentique, avec ses vieilles maisons au bord de la rivière. Tous les styles s’y retrouvent : chinois, japonais, français… Elle est inscrite, aussi, depuis 1999, au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO comme exemple exceptionnellement bien préservé de port marchand traditionnel d’Asie et de fusion des cultures au fil du temps.

                           

    C’était, en effet, une ville prospère, située sur les routes maritimes du commerce de la soie et des épices, qui connut une grande expansion à partir du XVe siècle. Mais le port s’est ensablé, abandonnant, à la fin du XIXe siècle, la place à Dà Nang.

    murs à Hôi An

                                                                 Murs de maisons à Hôi An

     C’est à Hôi An, également, que débarquèrent les premiers marins et missionnaires portugais, puis les jésuites, dont Alexandre de Rhodes (1591-1660), qui, arrivé en 1625, apprit rapidement le vietnamien et mit au point, sur la base de travaux de missionnaires portugais et espagnols, la systématisation du quốc ngữ, l’écriture romanisée du vietnamien, avec les caractères latins et des tas d’accents. Jusque là, cette langue s’écrivait en caractères chinois. Des persécutions anti-chrétiennes le contraignirent à quitter le pays en 1630 et il partit évangéliser la Perse où il mourut.

     murs Hôi An

           Mais aujourd’hui, je ne vais pas écrire longuement et j’envoie quelques photos, non pas de rouille (comme sur mon cargo ;-) ) mais de vieux murs usés par le temps et l’humidité.

      murs Hôi An3

              

           Cependant….

                              My So'n 1

          Je n’ai pas pu m’empêcher d’envoyer aussi deux photos du site de My So’n, la Cité Sainte, comme l’appellent les Vietnamiens, située à 25 km, à 70 km au sud-ouest de Dà Nang, qui est le plus important site archéologique du royaume du Champa, qui dura du IIe au XVe siècle.

                              My So'n 2

           Demain, je vous reserve une surprise ! :-)

                    Plein de bises                           Brigitte

3/2/2008

HUÉ, ville impériale

Classé dans: — Brigitte @ 19:38:06

                  D’un coup d’aile d’avion nous voici à Hué, située au centre du Vietnam (voir ma carte, au départ du voyage), ancienne capitale où se sont succédé treize empereurs dont le dernier, Bao Dai, mort en exil à Paris en 1997.

                          bicyclette Hué

                                                        À bicyclette sur le chemin

                  La ville est classée au Patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO et a longtemps été le siège d’une brillante vie culturelle. Cependant, comme elle a le malheur de se situer sous le 17e parallèle, elle souffrit énormément de la dernière guerre, étant constamment disputée par les belligérants. Il ne reste que 80 édifices des 300 édifiés au cours de son histoire.

                         vendeur au fourneau Hué

                                                    Vendeur et son fourneau, à Hué

       Les empereurs collectionnaient des concubines par dizaines voire par centaines : 50 pour Gia Long, 300 pour Minh Mang, une centaine pour Thien Tij… D’où une progéniture importante (144 enfants pour Minh Mang).
      À ce sujet, on raconte que l’empereur se couchait chaque nuit avec cinq concubines, parfois en même temps, parfois séparément, et que Minh Mang, de tous le plus vigoureux, pouvait féconder trois femmes dans une nuit, grâce à une boisson aphrodisiaque chinoise…     La vie d’empereur est très dure !…
      Au fil des ans, ces enfants ont fait des enfants et ainsi de suite, etc. Bref, vous comprendrez pourquoi, à Hué, la majorité des gens affirment descendre des empereurs et se piquent d’avoir du sang royal.

                          tombeau d'un empereur

       Ces empereurs firent construire leur propre tombeau de leur vivant, selon la philosophie bouddhique « la vraie vie est ailleurs ». Quand je dis « tombeaux ", ce sont, plutôt, de somptueux mausolées, construits dans un site conforme aux études et recommandations des géomanciens. La ville de Hué, comme, d’ailleurs, celle d’Hanoi, a été édifiée selon les principes rigoureux de la géomancie, pagode, palais et citadelles s’élevant à des endroits précis.
       Ces édifices sont entourés de nombreuses pièces d’eau, d’arbres rares et variés, de petites collines, de jardins, etc… Tout est harmonie et de charme rempli et ordonné avec un goût extrême : de la rampe de dragons, le long des escaliers, jusqu’aux tuiles vernissées, en passant par des encadrements finement ciselés et des frises réalisées à partir de fragments de poteries colorées et émaillées. Je n’en finirai pas de décrire ces époustouflants tombeaux dignes des réalisations de Ludwig II de Bavière.

                     Une autre spécialité de Hué : le chapeau conique ! Deux quartiers sont spécialisés dans la fabrication de ces chapeaux qui sont faits à la main. Sur des cerceaux en bambou, on dispose des feuilles de latanier que l’on coud, ensuite, délicatement ensemble. Entre les feuilles, on peut insérer de courts poèmes ou des motifs de paysages qui se découvrent quand on dirige le chapeau vers le soleil. Certains modèles plus luxueux sont brodés à l’intérieur. Ces chapeaux protègent de la pluie mais aussi du soleil…

J’arrête là mes bavardages sur Hué. Il y a aussi la cité impériale, au centre de la ville, mais c’est encore une toute une autre et trop longue histoire à raconter…

                        préparation de la fête du Têt

                                                 Préparation de la fête du Têt

     Au fait, puisque l’on me demande des photos de moi et de mon amie, eh bien nous voilà empereur et impératrice !

     impératrices

                   Eh! oui !... <em>            Bises                         <strong>Brigitte</strong></em>

Hanoi… pour la dernière fois

Classé dans: — Brigitte @ 11:45:00

            Notre dernière matinée libre, avant de partir pour HUÉ, a été consacrée à la visite du musée ethnographique de Hanoi qui dédie cet espace aux 54 ethnies du Vietnam.

            Parmi de très beaux objets anciens, une vitrine a attiré mon attention : une veste confectionnée à partir d’écorce d’arbre, cousue avec une aiguille en bambou et du fil de rotin de l’ethnie des Bru.

                            veste d'écorce

            On présente aussi l’admirable travail d’ethnologie de Georges Condominas qui a rédigé  “Nous avons mangé la forêt…”, à lire impérativement !

                            

             Bon, c’est pas tout ça !… je cours à l’avion ;-)

              À tout à l’heure !…. Brigitte

                                        

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