25/5/2022

Danube (15) — Novi Sad (Serbie) 2

Classé dans: — Brigitte @ 23:30:33

          Dans le centre de Novi Sad, de l’autre côté de Trg slobode (la « place de la Liberté ») se dresse l’Église du Nom-de-Marie  :

                                

Cette église, la plus vaste de Novi Sad, les habitants l’appellent « la cathédrale », bien que la paroisse relève du diocèse de Subotica, ville qui abrite la cathédrale catholique diocésaine. Après le traité de Karlowitz de 1699 qui concluait la Grande guerre turque, Novi Sad devint une possession des Habsbourgs. La paroisse catholique locale fut organisée en 1702, et une église fut construite en 1719 à l’emplacement de l’église actuelle ; l’église fut dédiée à Marie, secours des Chrétiens, en mémoire de la victoire de la Sainte-Ligue lors de la bataille de Vienne contre les Ottomans (1693), et renommée peu après «  église du Nom-de-Marie ».

                                

En 1739, après la reconquête de Belgrade par les Turcs, de nombreux catholiques riches vinrent s’établir à Novi Sad, et l’église originelle fut démolie pour permettre la construction d’une seconde église au même endroit. En 1849, au moment de la révolution hongroise, l’église, comme beaucoup d’autres bâtiments de Novi Sad, fut gravement endommagée par le bombardement de la forteresse de Petrovaradin et son clocher fut détruit. En 1891, le conseil municipal prit la décision de démolir cette seconde église et d’en construire une troisième entièrement nouvelle ; l’architecte hongrois György Molnár dessina le nouvel édifice en 1892, en travaillant gratuitement pour la ville, et le bâtiment fut achevé en novembre 1893 ; le clocher surmonté d’une croix d’or fut terminé quant à lui en 1894.

L’église, de style néo-gothique, mesure 52 m de long sur 25 m de large et est constituée d’une triple nef. À l’extérieur, elle possède un portail à deux vantaux surmonté d’un blason en relief portant l’inscription « Crux amore  ». Le toit, qui s’élève à 22 m, est décoré de tuiles de céramique émaillée.

Nous assistons, à l’intérieur, à une cérémonie où le prêtre, agenouillé seul aux pieds d’une statue de Marie, récite un rosaire au micro, tandis que des choristes accompagnent, dans la nef, sa prière par leurs champs.

                                

L’intérieur de l’église possède quatre autels. L’autel de la Résurrection de Jésus, un autel dédié au tombeau du Christ, le maître-autel, situé sous l’abside avec une grande icône représentant la Mère de Dieu avec les rois hongrois canonisés Istvan et Laszlo, et un autel dédié à saint Florian. Dans une niche sous le chœur est placé un buste de Molnár György, l’architecte de ce magnifique bâtiment.

                                

          Le chemin de croix en bas-reliefs :

                                

          Nous sortons, en passant devant la statue impressionnante de Laza Kostić (1841-1910), considéré comme l’un des plus grands écrivains du romantisme serbe. Monument de 3 m de haut, érigé à l’occasion du 170e anniversaire de sa naissance. Il a fréquenté le lycée de la ville et y a été professeur, avant d’être avocat, notaire, voire président de tribunal.

                                

          J’arrive enfin devant la Galerie de la Matica Srpska

La Matica Srpska est l’institution scientifique et culturelle la plus ancienne du peuple serbe. Elle a été fondée en 1826 à Pest et transférée en 1864 à Novi Sad, la ville la plus importante de la région de Voïvodine, qui faisait alors partie de l’Empire d’Autriche. En raison de sa valeur patrimoniale, culturelle et architecturale, le bâtiment qui accueille l’institution est inscrit sur la liste des monuments culturels protégés de la République de Serbie.

Ce musée, le plus important pour l’art pictural serbe, propose une approche assez complète de la peinture nationale des XVIIIe et XIXe siècles. La galerie n’expose qu’une petite partie des 7 000 pièces stockées dans ses caves : tableaux, sculptures, dessins. On ne peut, donc, y admirer que des œuvres des deux derniers siècles de la période XVIe-XIXe siècle dont dispose le musée. Les œuvres exposées rendent bien compte du processus complexe d’européisation de l’art pictural serbe depuis les grandes migrations de 1690 jusqu’à la création de la Yougoslavie en 1918. La section consacrée au XXe siècle offre une bonne illustration de l’art visuel en Voïvodine.

Par bonheur, la galerie ferme tard. J’ai le temps de la visiter avant de retourner au bateau pour dîner. Quelques exemples de tableaux, pour le plaisir des yeux :

                                

                                

          Il est temps, à présent, de retourner au port… Un petit coup d’œil à la citadelle, sous le soleil :

          Après le dîner, nous ressortons, pour visiter Novi Sad by night ;-) en nous promenant dans la ville illuminée, toujours très vivante et animée.

          Peinture murale

Le palais épiscopal est magnifique, la nuit :

          Des rues et places très vivantes et des terrasses de restaurants et cafés bien remplies :

          Les monuments sont brillamment éclairés, aussi :

                                

          Et, voilà. Il est temps de rentrer. Les autorités serbes vont venir faire les opérations d’usage, puisque nous quittons la Serbie et retournons dans l’Union européenne par la Croatie : le navire appareille, en effet, pour Aljmas que nous atteindrons au réveil. Nous disons, sur le pont, dernier au revoir à la charmante cité de Novi Sad , avec sa citadelle de Petrovaradin et son pont de Žeželj tout éclairés :

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