31/3/2006

LA 8e MERVEILLE DU MONDE !

Classé dans: — Brigitte @ 17:51:34

Vite, vite, avant de ne plus avoir de satellite ! ENFIN, nous venons de traverser le canal de Panama ! La traversée a commencé à 20 heures et s’est terminée à 4 h 30 min ce matin. Je suis restée éveillée toute cette nuit sur le pont supérieur et ce fut magnifique.

Escortés par un remorqueur et assistés par un pilote panaméen, nous avons quitté le port San Cristobal pour pénétrer tous feux éteints dans le premier groupe des 3 jeux d’écluses du Canal : les écluses de Gatun. Une trentaine d’ouvriers sont montés à bord, éparpillés le long du cargo, jetant des genres de filins à d’autres ouvriers positionnés sur le quai. Ces filins ont été reliés de chaque côté du navire à quatre petits trains à crémaillère qui nous ont tirés ainsi à travers le jeu des 3 premières écluses. Puis nous avons pénétré dans le lac Gatun.

Je n’ai pu voir que de grosses masses de végétation. Il faisait chaud et humide; on entendait toute la faune équatoriale avec des cris d’oiseaux et des bruissements de végétation. On pouvait sentir l’odeur de la forêt humide. Ensuite, nous sommes entrés dans un étroit défilé dans lequel un seul bateau peut passer à la fois. Les bords des rives sont éclairés et c’est grandiose : les Champs Elysées en pleine forêt  ! Le moment le plus magique est lorsque nous apercevons, au loin, la 2e passe (écluses de Pedro Miguel) qui brille comme un joyau éclaboussant de ses mille feux colorés. Nous avançons très, très lentement et cette masse sombre glissant sur cette eau noire, sans un souffle de vent, a un côté tragique, mais l’or et les diamants ruissellent à l’horizon…

Passées les écluses de Pedro Miguel, nous apercevons déjà celles de Miraflores qui, de loin, ressemblent à un château fort en pleine fête avec des lampions multicolores et, comme bruit de fond, des hauts parleurs qui transmettent les ordres aux uns et aux autres. Sur les collines qui bordent le canal, des bulldozers sillonnent jour et nuit les pentes : ils défrichent, creusent, excavent en vue de l’élargissement du Canal à cet endroit. On dirait un ballet de petits jouets jaunes pour enfants avec tous ces phares balayant la scène. Nous passons les écluses de Miraflores et, au loin, apercevons les mille lumières du port de Panama.

Zut, j’ai oublié d’acheter mon chapeau !… Adieu Panama, bonjour l’Océan Pacifique ! Brigitte

30/3/2006

Le cargo fait du sur place à San Cristobal

Classé dans: — Brigitte @ 15:45:24

Nous devions partir hier à 20 heures… Très excitée, j’étais déjà au poste du Commandant pour ne pas perdre une miette de notre traversée. Un pilote a grimpé à bord, par une petite échelle de corde jetée par-dessus bord, pour assister les manoeuvres du passage et on s’est aperçu… chose que le Capitaine n’avait jamais vu !… que notre pilote panaméen s’était trompé de cargo (véridique !). Donc, sans assistance, nous sommes toujours bloqués dans le port San Cristobal. À quand le Pacifique ? En attendant, j’ai eu le temps de glaner quelques informations pratiques sur le Canal :

Lecon sur le canal de Panama ;-) :

Le canal de Panama (comme vous le savez tous, construit par Ferdinand de Lesseps, puis repris par les États-Unis et enfin rétrocédé à Panama) est un canal à écluses qui s’étend sur 80 kms et ouvert à la navigation depuis 1914. Trois jeux d’écluses (Gatun, Pedro Miguel et Miraflores) à deux voies, fonctionnent comme des ascenseurs hydrauliques élevant les navires au niveau du lac Gatun situé à 26 mètres au-dessus du niveau de la mer. L’eau utilisée pour les éclusages est celle du lac Gatun (197 millions de litres); c’est, donc, de l’eau douce, qui est finalement déversée dans la mer. Il eût été impossible d’utiliser l’eau de mer pour des raisons techniques de pompage et aussi parce que, salée, elle eût endommagé les mécanismes des écluses et eût été fatale à la végétation. Les navires sont assistés par des locomotives électriques de halage auxquelles ils sont reliés par des câbles. Le coût du passage est très élevé (environ 30 000 $) et dépend de la taille du navire. L’Administration du Canal entreprend sans cesse des travaux d’amélioration et de modernisation du Canal qui vont de la maintenance et la révision des machines et des installations jusqu’au dragage et travaux d’élargissement de ce dernier….

À mon avis, l’Administration du Canal devrait aussi améliorer la fluidité du passage des cargos… ;-) Enfin, on connaît bien les problèmes — impossibles à résoudre simplement — des embouteillages de retours de week-end ou de vacances en France. Bizatous Brigitte

29/3/2006

Nous bougeons !

Classé dans: — Brigitte @ 20:11:26

courrier

Nous sommes en pleine manoeuvre avec le remplissage de notre réservoir.

Ce matin à 8 heures, notre cargo a quitté l’embouchure pour se mettre dans le Port de San Cristobal, au large. Un tanker (très beau) avec des couleurs vertes, jaunes, bleues et des hommes tout en rouge avec de beaux casques jaunes ont procédé aux manoeuvres que j’ai soigneusement notées. Après avoir accosté le long de notre cargo, les ouvriers ont sorti un énorme tuyau qu’ils ont connecté, à l’aide d’une grue, à l’intérieur de notre cargo. Je suis descendue sur le pont inférieur et j’ai fait une multitude de croquis de ces ouvriers panaméens, penchés, courbés, debout, tirant ce gros tuyau etc. Il faut compter environ 5 heures (1 000 tonnes de fuel lourd). Le prochain remplissage sera à Singapour (au cas ou j’aurai raté quelques croquis). Nous avons la permission de passer le canal ce soir a 20 heures (+7 en France) et cela prendra 9 heures pour atteindre l’Océan Pacifique !

J’aurai beau agiter mon drapeau rouge, il fera nuit et vous ne me verrez pas sur Internet mais je ne dormirai pas pour voir comment cela se passe et vous ferai les commentaires appropriés plus tard.

Toujours Panama !  ;-)

Classé dans: — Brigitte @ 00:19:19

Cela fait maintenant 5 jours que nous sommes dans l’embouchure du Canal de Panama où, à présent, une trentaine de cargos attendent l’autorisation de traverser, une écluse étant toujours en réparation. Il ne nous est pas possible de faire un petit tour à terre, mais nos journées sont bien remplies.

Nos repas sont expédiés en une petite demi-heure tout compris. Les plats sont servis au gré des demandes et il m’est arrivé plusieurs fois, de voir ma voisine finir son dessert alors que, moi, j’en étais encore à la “russian soup", mélange de toutes sortes de légumes avec des morceaux de viande. Les gens quittent la table dès qu’ils ont terminé et cela reflète typiquement l’esprit anglo-saxon de laisser la liberté de mouvement et de parole. Les discussions sont très courtoises et tous ces passagers qui ont beaucoup voyagé racontent leur petite histoire, souvent fort intéressante. Quand on parle de la reine, c’est un sujet délicat et il est préférable de parler voyages….

Hier, c’était l’anniversaire du capitaine, les cuisinières lui ont confectionné un énorme gâteau et nous avons chanté “Happy birthday Captain…", mais le gâteau n’etait pas bon :-( … Sinon, il y a quelques jours, un barbecue était organisé où ouvriers, équipage et passagers étaient réunis, en tenues estivales bariolées. Le capitaine était habillé d’une belle chemise bleue avec de gros nuages et le purser avait revêtu une magnifique chemise avec palmiers et plage : cela changeait de leur tenue stricte toute blanche. Les alcools (vodka) et les vins (australiens) coulaient à flot tandis qu’un matelot faisait griller d’énormes portions de viande et saucisses qui étaient immédiatement englouties. C’était une occasion d’échanger et de mieux se connaître. Je ne sais comment les ouvriers ont terminé leur nuit, mais ils étaient bien gais… Cependant, je n’ai pas entendu de “plouf” dans l’eau. J’essaie désespérément de pratiquer le russe mais c’est difficile. Je connais déjà tout mon alphabet cyrillique… un petit progrès.

La suite… pour une prochaine fois ! Brigitte

27/3/2006

Encore Panama ;-)

Classé dans: — Brigitte @ 23:21:42

Nous sommes toujours bloqués au même endroit ! Demain, grande manoeuvre : nous allons remplir le réservoir de pétrole lourd qui contient 2 500 tonnes, si j’ai bien compris leur chiffre. Notre cargo brûle chaque jour 60 tonnes de fuel lourd ! Je n’arrive pas à imaginer.

Bises à tous Brigitte

26/3/2006

Canal de Panama

Classé dans: — Brigitte @ 13:25:48

…. Et bien non je ne l’ai pas passé le canal, un de mes rêves et très excitée à l’idée de le concrétiser. Arrivée à l’embouchure du canal, j’avais bien vu qu’il y avait beaucoup de cargos et j’ en avais compté 38 ! Mais comme on ne bougeait plus, je suis allée au poste de pilotage où il régnait une effervescence hors du commun avec appels et réponses radio etc. …et le 1er officier m’a expliqué, si j’ai bien compris à son accent irlandais, qu’il y avait un problème avec une écluse, qu’ils avaient fermé une voie d’eau et que 97 cargos attendaient le passage !

Pour sûr, nous restons bloqués 4 jours minimum, sans aucune possibilité de faire une petite visite à terre. Je vais avoir le temps de faire des dessins des autres cargos ! Il y en a un beau rouge en particulier. Donc l’Océan Pacifique et Tahiti seront pour plus tard.

Sinon, j’ai demandé au purser de mettre l’horloge du computer à l’heure. Il m’a dit qu’il la mettrait à l’heure GMT. Actuellement, il est 7h15 du matin à Panama, ce dimanche, et chez vous, il doit être 13h15 ? Avez-vous changé d’heure ? Bises Brigitte

12/3/2006

EN MER, ENFIN!

Classé dans: — Brigitte @ 10:45:13

Bonsoir,

Un dernier adieu….. à la France. Nous sommes enfin partis à 16 heures ce samedi 11 mars. Deux remorqueurs ont aidé le cargo à quitter le port, en tirant et en poussant cette grosse bête, puis à passer une écluse, non sans mal, le cargo ayant failli écraser un de ses flancs contre le quai de l’écluse. 2 pilotes du port ont dirigé les manoeuvres du poste de pilotage, aidés de « haleurs » et de « lamaneurs » qui étaient en bas. Les manœuvres ont duré 4 heures et cela était fort intéressant. Un hélicoptère va venir chercher les 2 pilotes quand nous serons en pleine mer. Nous ferons un petit arrêt demain au Havre pour reprendre quelques containers. La prochaine fois que je vous écrirai…. cela sera, sans doute, de Tahiti (dans environ 3 semaines). Je suis très heureuse de partir enfin… et d’être coupée du monde.

A bientôt,

Brigitte

aubar brigitteordin eclu Cargoecluse postecom

10/3/2006

EMBARQUEMENT IMMÉDIAT

Classé dans: — Brigitte @ 14:39:53

EMBARQUEMENT….. un peu long…. Mais après vous n’aurez rien pendant longtemps.

Le taxi est venu me prendre de mon hôtel provisoire à Dunkerque pour me déposer au pied de mon futur pied-à-terre. Un énorme mastodonte, la bouche ouverte, m’attendait sur le quai, accompagné d’un ballet de grues et d’une musique grinçante sous la petite pluie fine que les gens du Nord connaissent bien. J’ai été accueillie par le « purser », Commissaire de bord anglais qui m’a conduite dans ma cabine:

Ma cabine.jpg

Un petit espace situé au 5ème étage avec un hublot. J’ai fait la connaissance des autres passagers. Je connais déjà Hannelore, qui logeait dans le même hôtel que moi à Dunkerque, d’origine allemande et avec laquelle j’ai immédiatement sympathisé. Font partie du voyage également 2 autres couples d’anglais très sympathiques qui s’arrêteront 1 mois à Auckland pour visiter ce pays (Nouvelle Zélande). Un autre anglais nous a rejoint, à la retraite, ainsi qu’une petite dame venue du nord de Manchester qui n’a plus d’âge et qui fait son 18ème voyage en cargo ! Tout ce monde parle anglais avec des accents différents et parfois difficiles à comprendre. Je suis la seule française.

Le Commandant de bord, le Commissaire de bord et le 1er officier sont anglais. L’équipage est russe (environ une vingtaine de personnes). Nous avons droit à des femmes de chambre russes. La mienne est très jolie, jeune, s’appelle Eva et fait tout pour m’être agréable. Je me suis promis d’apprendre des rudiments de russe avec elle.

Les repas sont à prendre à heure fixe : 7h30, 12h30, 18h30. Mélange de « cuisines » anglo-saxonne et russe. Les plats sont assez équilibrés, mélange de légumes et de viande bouillie. Petit déjeuner à l’anglo-saxonne… je ne mourrai pas de faim. Nous déjeunons avec l’équipage anglais et tout se déroule dans la bonne humeur. Le capitaine, homme costaud de 40 ans environ, semble heureux de vivre. Le Commissaire de bord, David, est plus réservé mais plein d’humour. Nous attendons l’arrêt de la pluie pour embarquer ….500 000 tonnes de farine ! Le commandant m’a expliqué qu’il y a toute une stratégie pour mettre les containers : il faut en enlever certains, en remettre d’autres, en enlever à nouveau d’autres encore … enfin, c’est plus compliqué qu’on ne le croit et voit. Je reviendrai là-dessus un peu plus tard.

Sinon, je visite en long et en large Dunkerque qui se trouve à 2,5 kms du port. Cela fait 6 jours que j’attends le départ ! C’est une ville entièrement détruite par la guerre, mais c’est tout de même une belle ville. Il y a un très beau musée d’Art Moderne (LAAC) au cœur d’un jardin de sculptures, d’eau, de pierres et de vent, à proximité de la plage avec une architecture étonnante en céramique blanche. Le musée portuaire est paraît-il intéressant mais je garde cette visite pour demain…. Il faut distiller les bonnes choses ! Je fais de longues marches sur cette immense plage, balayée par le vent et la pluie et bordée par des ajoncs ou roseaux qui retiennent les dunes.

Sur le cargo, il n’y a pas Internet mais on peut envoyer des courriels …. qui transitent par un satellite, puis arrivent à Londres et sont acheminés dans le pays concerné. Voilà l’adresse e-mail ouverte aux passagers : pax.gquk@amos.aws.co.uk

Je vous envoie quelques photos:

Ma cabine, vous l’avez vue plus haut. Le lounge:

Le lounge.jpg

La salle à manger:

Salle a manger.jpg

À une prochaine fois, le départ est prévu pour samedi soir…. en principe. Brigitte

7/3/2006

Le beffroi d’ARRAS

Classé dans: — Brigitte @ 09:59:35

beffroid'arras

Je n’ai pas vu Dunkerque, mais j’ai visité Arras…. Avec tous mes bagages sur le quai, pas de cargo Gazelle ! Après recherche avec la capitainerie de Dunkerque et de beaux capitaines, le cargo a eu une avarie et il est retourné à Anvers (un trou dans dans le réservoir et l’eau de mer s’infiltrait) . En attendant les réparations (2 à 3 jours) la Bank Line m’héberge à Dunkerque et j’en ai profité pour aller voir un des mes frères et sa femme à Arrras qui m’ont fait déguster un gentil petit rôti d’autruche, allongée d’une sauce aux cèpes et accompagné de marrons, tout cela arrosé d’un délicieux bordeaux. Il vaut mieux profiter de manger de bonnes choses avant d’être avalée toute crue par un poisson. A bientôt pour la suite…. Brigitte

4/3/2006

J-2

Classé dans: — Brigitte @ 18:25:53

Bonsoir,

Mes bagages sont presque prêts (j’ai droit à 150 kgs), mon ménage presque fini, mes tracasseries administratives presque terminées, mes adieux presque faits… beaucoup de “presque” qui restent à faire. Vivement lundi 6 !

A bientôt, pour la suite…..

Brigitte

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