Danube (21) — Bratislava 1 (Slovaquie)
Aujourd’hui samedi 28 mai, notre navire continue sa route sur le chemin du retour et nous arrivons à Bratislava à 13h 30. Il nous faut attendre jusque vers 14h 30 que l’on nous permette de débarquer, mais, par chance, le port est tout près du centre ville et de la vieille ville. Nous aurons toute l’après-midi pour visiter.
Comme on le voit, sur la carte, Bratislava est située à la frontière de l’Autriche et de la Hongrie, sur les rives du Danube. C’est la seule capitale nationale qui jouxte deux pays voisins. Cela lui confère une position stratégique et une richesse culturelle. Bratislava est aussi proche de Vienne, capitale de l’Autriche, éloignée d’environ 60 km. Les deux villes sont reliées par un service régulier de bateaux et de trains.
Bratislava a une histoire riche et mouvementée, qui remonte à l’Antiquité. Fondée par les Romains, sous le nom de “Posonium“, elle a été le lieu de passage de nombreuses civilisations, comme les Celtes, les Romains, les Slaves, les Hongrois, les Habsbourg, les Ottomans, la France de Napoléon et les Tchécoslovaques. Elle se nomma, tour à tour, Pozsony, Preßburg (Presbourg), Presporok, elle fut la capitale du royaume de Hongrie du XVIe au XVIIIe siècle et vit le couronnement de onze rois et reines hongrois entre 1563 et 1830. Elle a, également, été le siège du parlement hongrois entre 1848 et 1849, et le centre du mouvement national slovaque au XIXe siècle. Elle a fait partie de la Tchécoslovaquie entre 1918 et 1992, sauf pendant la Seconde Guerre mondiale où elle fut annexée par l’Allemagne nazie, et elle est, actuellement, devenue la capitale de la Slovaquie indépendante en 1993.
C’est dans l’harmonieux centre historique, sur la rive nord du Danube, que se dévoile le charme de Bratislava. Il fait bon flâner dans ses ruelles piétonnes ponctuées de places ombragées, de belles églises et de palais baroques ou rococo dans lesquels sont aménagés les principaux musées de la ville.
Non loin de l’embarcadère, nous admirons le magnifique bâtiment de la Reduta, l’un des bâtiments historiques les plus célèbres et les plus beaux de la ville, construit dans un style éclectique. Construit entre 1913 et 1919, il est le siège de l’Orchestre Philharmonique Slovaque.
Nos pas nous mènent, un peu plus loin, sur la place Hviezdoslavovo námestie (littéralement place Hviezdoslav). C’est l’une des places les plus connues de Bratislava, située dans la vieille ville, entre le nouveau pont et le Théâtre national slovaque.
La place porte le nom de Pavol Országh Hviezdoslav, poète slovaque (1849-1921), dont on voit la statue plus grande que nature. Cette place existait dans le Royaume de Hongrie depuis 1000 ans. De nombreuses maisons médiévales y ont été construites. Les bâtiments les plus remarquables sont le cloître Notre-Dame et l’actuel Théâtre national slovaque, qui se trouvent dans la partie est de la place. Auparavant, les nobles les plus importants envoyaient leurs filles étudier dans ce cloître, par exemple : Pálffy, Forgách, Harrach, Lichtenstein.
(Au fond, l’ambassade des USA)
Le 17 mars 1848, le leader national hongrois Lajos Kossuth proclama depuis le balcon de l’hôtel Zöldfa (littéralement : Arbre vert) “La Hongrie renaît” à la foule rassemblée sur cette place, Ferdinand V ayant signé la veille les lois de mars au Palais du Primat. La salle de pratique de la première école de fanfare hongroise fonctionnait également ici. Lajos Kossuth, Francois-Joseph, Albert Einstein et Alfred Nobel ont également séjourné dans cet hôtel, qui est, aujourd’hui l’hôtel Carlton.
En 1911, la sculpture de Sándor Petőfi, poète inspirateur du nationalisme hongrois et de la révolution de 1848, fut érigée en face de l’actuel Théâtre national slovaque. Après l’occupation de la ville par l’armée tchécoslovaque en 1918, elle fut attaquée sans succès à la dynamite. Elle a été retirée, depuis. Cette place a subi d’importantes reconstructions à la fin du XXe siècle. Avant la reconstruction, elle ressemblait à un petit parc urbain ; à présent, c’est une belles promenade. Le 24 février 2005, le président américain George W. Bush a prononcé un discours public sur la place Hviezdoslav, lors de sa visite à Bratislava pour le sommet slovaque de 2005 en présence du président russe Vladimir Poutine.
Un peu plus loin, nous nous dirigeons vers une des plus jolies curiosités de cette cité : L’Église Sainte-Elisabeth, ou Église bleue. Baptisée en l’honneur d’une princesse hongroise, cette église populaire est un étonnant sanctuaire de style Sécession (Art nouveau hongrois) bâti dans les années 1910. En dehors de ces couleurs inhabituelles, on peut admirer ses mosaïques, notamment celle du portail qui conte un miracle de la sainte.
Un peu plus loin, l’église et le monastère Sainte-Élisabeth de Hongrie
Élisabeth de Hongrie ou Élisabeth de Thuringe (Presbourg, 7 juillet 1207 - Marbourg, 17 novembre 1231) est une souveraine de Thuringe membre du Tiers-Ordre franciscain et reconnue comme sainte par l’Église catholique. Sa fête est fixée au 17 novembre. L’ordre Teutonique fait construire une église gothique destinée à recevoir ses reliques. Celles-ci attirent des foules nombreuses faisant de Marbourg un grand centre de pèlerinage de l’Occident chrétien. Des franciscains allemands font découvrir à la jeune landgravine l’esprit de François d’Assise et elle décide alors de renoncer à une vie de luxe et de frivolité pour se mettre au service des pauvres. Sa piété la fait juger extravagante voire indigne par la cour et notamment sa belle-mère, la landgravine Sophie…
Le miracle des roses : On raconte qu’elle portait secrètement du pain aux pauvres d’Eisenach, à pied et seule, ce que réprouvait son mari. Un jour, la rencontrant sur son chemin, celui-ci, contrarié, lui demanda ce qu’elle cachait ainsi sous son manteau. Elle lui répondit d’abord que c’étaient des roses, puis, se rétractant, elle lui avoua, pour finir, que c’était du pain. Mais, lorsque son mari lui ordonna alors d’ouvrir son manteau, il n’y trouva que des roses…
La rue Michalská est l’une des plus anciennes et célèbres de Bratislava. Elle traverse l’axe nord-sud de la vielle ville. Cet itinéraire très fréquenté, bordé de boutiques de luxe, joue le rôle d’un corso urbain où il est bon de flâner. Les maisons, autrefois maisons marchandes, sont pour la plupart de style Renaissance. L’impressionnante porte St-Michel, symbole de Bratislava, est la seule des quatre portes des remparts ayant été conservée.
Le musée de la ville de Bratislava, sur la place primatiale :
Le palais Primatial (qui abrite, désormais, la mairie de la cité) :
C’est dans ce palais à la séduisante façade néoclassique, construit en 1778-1781, qu’après la bataille d’Austerlitz, l’empereur Napoléon Ier signa avec l’empereur François Ier d’Autriche la paix de Presbourg en décembre 1805. La rue de Presbourg à Paris célèbre ce souvenir. Le palais renferme un véritable trésor : de somptueuses tapisseries qu’on estime réalisées en 1619-1688 à Londres.
La place principale (Hlavne namestie)
C’est l’ancienne place du marché. En son centre s’élève une fontaine Renaissance que fit construire le roi Maximilien II en 1572. L’édifice le plus impressionnant reste l’ancien hôtel de ville avec sa grande tour. La place est le point de rendez-vous des habitants de la ville qui en été viennent y chercher un peu de fraîcheur. En hiver, elle accueille le marché de Noël où il fait bon flâner sous les effluves de vin chaud et de pains d’épices. L’Ambassade de France donne sur cette place.
Au fond, le Wild Elephants Hostel (« Meilleure auberge pour faire la fête » (sic)
(suite et fin de Bratislava dans le prochain article)
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