Danube (18) — Budapest 2 (Hongrie)
J’entreprends, donc, de rendre une visite au Palais de Budavár (ou Château de Buda), situé sur la colline de Buda.
La construction du Palais de Budavár débute au XIIIe siècle, sous le règne du roi Béla IV de Hongrie. Au siècle suivant, le roi Sigismond de Luxembourg agrandit nettement le palais et consolide ses fortifications. Au XVe siècle, Matthias Ier de Hongrie ajoute à son tour sa pierre à l’édifice en faisant construire un palais renaissance adjacent au château existant déjà.
Aux XVIe et XVIIe siècles, le Palais de Budavár est endommagé à plusieurs reprises et presque complètement détruit lors des affrontements opposant l’Empire ottoman au Royaume de Hongrie puis à la Maison de Habsbourg. Mais l’édifice est entièrement reconstruit dans le style baroque au XVIIIe siècle, sous le règne de la reine Marie-Thérèse d’Autriche, puis brièvement converti en université avant de devenir la résidence du Palatin de Hongrie (le plus haut dignitaire du royaume après le roi).
Pendant la Révolution hongroise de 1848, le Palais de Budavár est détruit dans un incendie. Il est par la suite reconstruit, cette fois-ci dans le style néo-classique.
Cependant, lors de la Seconde Guerre mondiale, le Château de Buda est détruit pour la troisième fois. Il est reconstruit dans les années 1960, mais cette reconstruction est aujourd’hui très critiquée par les spécialistes. Si les volumes en sont reconstruits, ses riches ornements et ses statues ne sont pas reconstitués, et sa coupole, ancienne pièce maîtresse du palais, n’est pas refaite à l’identique, mais remplacée par une version aux courbes modernes. De nouvelles rénovations sont à l’ordre du jour pour corriger les erreurs commises dans les années 1960 et rendre au Palais de Budavár sa splendeur d’antan !
Il n’est malheureusement pas possible de pénétrer dans le Palais de Budavár de Budapest. Mais la visite est intéressante, ne fût-ce que pour la vue que l’on a, de la colline, sur le Parlement, le Danube et la ville de Pest.
Le Turul : oiseau perché sur le portail du Palais de Budavár, face au Danube. Dans la mythologie hongroise, le Turul est un oiseau mythique proche de l’aigle ou du faucon, et, selon la légende, c’est lui qui aurait mené le peuple Magyar (les ancêtres des Hongrois) dans le bassin des Carpates.
La statue équestre du Prince Eugène de Savoie, face à l’entrée principale du Palais : considéré comme l’un des plus grands généraux de son époque, il s’est illustré dans la guerre opposant l’Empire ottoman aux armées autrichiennes. Réalisée par l’artiste József Róna, la statue est à l’origine une commande de la ville de Senta, en Serbie. Cette dernière ne pouvant finalement pas se permettre de la payer, la statue a trouvé sa place devant le Château de Buda.
La fontaine du roi Matthias : située dans la cour ouest du Palais de Budavár, cette fontaine monumentale de style néo-baroque est l’œuvre de l’artiste hongrois Alajos Stróbl. Elle représente une partie de chasse menée par le roi Matthias Ier, représenté arc en main, un cerf mort à ses pieds. Sur les rochers en contrebas, son lieutenant souffle dans sa corne, tandis qu’un autre chasseur se repose. Trois chiens complètent la partie centrale de la fontaine.
Ilonka (à droite) et Galeotto Marzio (un chroniqueur italien qui vivait à la cour du roi Matthias, à gauche), encadrent la fontaine de chaque côté.
Et encore une statue de 4 m du sculpteur Statue de György Vastagh Jr :
Une vue du Parlement :
J’ai traversé le Danube et me dirige, en effet, vers le Parlement, dans l’intention de rejoindre le bus, afin de visiter la Grande synagogue de Budapest, la plus grande d’Europe.
Nous passons devant le Musée ethnographique de Budapest.
Il est situé sur la place Lajos Kossuth,
où a été érigé un monument en hommage au chef de la révolution hongroise. Il converse avec les autres membres du gouvernement provisoire de 1848-1849 constitué avant la répression de l’Autriche, aidée par la Russie. En fait, ces gens se livrèrent une lutte acharnée… et le monument n’est pas l’original, mais une copie de l’œuvre réalisée entre 1906 et 1914.
Nous sommes, ici, à quelques minutes à pied du Parlement.
Au XIXe siècle, Pest et Buda deviennent Budapest. À l’époque, il n’y a encore aucun monument symbolisant la nouvelle ville. Ce sont les mots « Notre nation n’a pas de maison » prononcés par le poète hongrois Mihály Voromarty qui ont présidé à la construction d’un bâtiment hongrois à l’image de la capitale. Après un concours lancé par l’empereur François-Joseph et le premier ministre de la Hongrie, l’architecte Imre Steindhl ressort gagnant et lance la construction du Parlement de Budapest en 1882. On raconte que, si ce Parlement est construit face au Château royal, c’est pour revendiquer l’indépendance naissante de la Hongrie, face à l’Empire….
Il s’agit d’un vaste bâtiment, inauguré au début du XXe siècle, situé sur la rive orientale du Danube. La construction, qui dura 17 ans, mêle deux styles artistiques : byzantin et néo-gothique. Le bâtiment était censé être achevé en 1896, mais il ne verra le jour qu’en 1902. Il aura fallu 1000 ouvriers, 40 millions de briques, 40 kg d’or et un demi-million de pierres semi-précieuses pour bâtir le deuxième plus haut bâtiment de Budapest.
Depuis 1902, il est le siège de l’Assemblée nationale de Hongrie et héberge à ce titre les services parlementaires ainsi que la Bibliothèque de l’Assemblée nationale de Hongrie. Cet édifice, dont les volumes s’organisent autour du dôme central, possède une façade néo-gothique, mais un plan au sol qui suit des conventions baroques. En 2010, il s’agissait encore du plus grand bâtiment de Hongrie et d’un des plus grands parlements d’Europe avec 18 000 m². 242 statues décorent la façade, et représentent des souverains de Transylvanie, héros militaires, rois, ducs…
La synagogue n’ouvrant qu’à 14 heures, nous prenons un peu de repos dans l’entrée du Parlement
Pour voir la photo précédente (du Parlement) en très grande taille dans une autre fenêtre, vous pouvez cliquer ici.
Je décrirai la synagogue dans le prochain article..
Commentaires
Pas encore de commentaire
Flux RSS pour les commentaires sur cet article.
Poster un commentaire
Désolé, le formulaire de commentaire est fermé pour le moment.