17/1/2013

NIKKŌ (1) — Toshō gū

Classé dans: — Brigitte @ 14:25:51

                      Un proverbe japonais affirme : « Nikkō wo minai uchi wa, kekkō to iu na » : tant que tu n’as pas vu Nikkō, ne dis pas “splendide". La nature et l’histoire ont, en effet, été prodigues, pour cette petite ville de 26.000 habitants, perchée à 650 m d’altitude, à 135 km de Tokyō. Son bel ensemble de sanctuaires a acquis une réputation mondiale, en présentant un aspect architectural unique, au Japon, une expression baroque où tout semble poussé à l’extrême. Ils offrent un exemple unique de syncrétisme religieux, reposant sur la doctrine du Shimbutsu Shugō (association de croyances panthéistes, inspirées du shintoïsme et de foi bouddhique). Du reste les divinités shintō vénérées à Nkkō sont considérées comme des avatars du Bouddha.

                     La région montagneuse de Nikkō est tellement envoûtante qu’elle attire dès le VIIIe siècle des prêtres influents. Le premier des shoguns y établit sa dernière demeure et le temple Toshō gū devient le plus beau mausolée du Japon. En 1999, Nikkō est inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité. Les automnes y sont flamboyants.

                    Déjà mis en appétit par la visite du ravissant parc du musée Nezu, c’est avec une certaine exaltation que nous nous levons à 6h 30 pour prendre notre petit-déjeuner, laisser le gros de nos bagages à l’hôtel (nous n’emportons, chacun qu’un petit sac à dos, avec le minimum d’affaires), et nous rendre à la gare d’Asakusa, de Tokyō, pour y acheter un World Heritage Passa qui nous permettra de prendre la ligne Tobu-Nikkō et les bus une fois arrivés.

    Nikko 1

                    Le voyage dure 2h 30 en tout (il y a un changement). Nous quittons la grande plaine du Kanto, à l’urbanisation dense et continue, pour retrouver, en montant, une nature plus affranchie, au relief accidenté, des forêts… L’arrivée à Nikkō est un vrai plaisir, pour les yeux et les sens, malgré la pluie, à présent intermittente.

     Nikko 2

                 Regardez les photos. Je ne saurais trouver les mots pour traduire cette symphonie de couleurs allant du rouge pourpre-violet au jaune d’or qu’aucun peintre ne saurait traduire sur sa toile…

      Nikko 3

      Nikko 4

                  Le pont sacré Shinkyo enjambe les eaux tumultueuses de la rivière Dalya. On raconte qu’en 767, Shodo Shonin et ses disciples, désireux d’explorer le mon Nantaï, et arrêtés par la rivière, prient la divinité Jinja Daio, qui apparaît, alors, avec deux serpents, un rouge et un bleu, lesquels s’emmêlent au-dessus de la rivière jusqu’à former un pont permettant à Shodo Shonin de la traverser. Selon certaines interprétations, l’explication en est donnée par la la réunion des sons ka (signifiant feu, rouge) et mi (bleu, eau), formant  kami (esprit).

       Nikko 5

                  Gardant nos petits sacs à dos, nous allons visiter les temples érigés dans cette végétation luxuriante et ardente.. Au VIIIe siècle, Shodo Shonin trouve cette région montagneuse de Nikkō si pure qu’il en fait la terre d’élection de la déesse Kannon. Le Rinnō-ji, le Toshō gū, et le Futaraasan sont rassemblés sur le même site, au nord du pont. Nous nous dirigeons vers le Toshō gū. Un moine sonne la cloche, en s’arcboutant. C’est un travail de romain… pardon, de japonais !…

       Nikko 6

        Vous pouvez cliquer sur l’image pour le voir en action, et entendre le son.

                     On accède au plus grand sanctuaire de Nikkō, dédié au shogun Tokugawa leyasu (XVIe siècle) par l’escalier en pierre des mille hommes

        Nikko 7

  qui débouche sur un grand torii au granit importé de Kyushu en 1618.

        Nikko 10

Près du torii se dresse une pagode à cinq étages :

                                  Nikko 11

dont le pilier central, de 30 m de hauteur pour un diamètre de 60 cm, est pendu par un système de chaînage au poutrage du 4e étage. Le pilier flottant à sa base permet, en cas de séisme, de tenir m’ensemble tout en suivant les oscillations éventuelles.

        Nikko 13

              Au fronton de l’écurie sacrée, les sansaru :

       Nikko 12

Les trois singes Mizaru, Kikazaru et Iwazaru (je ne vois pas ce qu’il ne faut pas voir, n’entends pas ce qu’il ne faut pas entendre et ne dis pas ce qu’il ne faut pas dire, afin que mon cycle de vie soit épargné par le mal). Principes cher à la secte bouddhiste Tendai qui joue sur l’homophonie “saru = singe” et “zaru = ne pas".

       Nikko 14

       Nikko 15

                        Il pleuvait certes, par moments, en cette matinée, mais ensuite, le soleil revenu a fait monter joliment la vapeur d’eau des toits :

       Nikko 16

        Nikko 18

                     Et l’atmosphère est pure et claire. Tout resplendit encore plus.

        Nikko 18          

               Nous continuerons, donc, à jouir des couleurs de Nikkō, cette fois sous le soleil, dans le prochain article :-)

                                                                    Brigitte

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