Kōya-san (2) — 20e jour (2) Nuit au temple
Nous revenons, donc, sur nos pas…
Un peu avant la zone “interdite aux photos", se trouve une rangée de très grands Jizō que les fidèles aspergent, afin de purifier le karma de leurs chers disparus. C’est le Mizu-muke-Jizō :
Nous nous enfonçons dans le clair-obscur bleuté des frondaisons des cryptomères géants et séculaires…
On retrouve de manière ubiquitaire ces gorintō, tours à cinq anneaux, chacun d’eux ayant la forme symbolique de l’un des cinq éléments de l’Univers : la terre (cube), l’eau (sphère), le feu (pyramide), l’air (croissant ou hémisphère) et l’éther.
C’est, également, la forme traditionnelle de la pierre tombale de la secte Shingon. Elle exprime le fait que les corps, après leur mort physique, reviennent à leur forme élémentaire originelle. En tant que symboles du bouddhisme ésotérique, les deux premières formes (le cube et la sphère) représentent la doctrine la plus parfaite, et contiennent en elles-mêmes les trois autres. Elles sont une image du monde réel (Jutsuzaikai), domaine de la compréhension parfaite, tandis que les trois autres donnent celle de l’Henkai, le monde de la mutation, donc de l’impermanence , lequel renferme le monde où nous vivons (genshōkai).
Mais, comme je l’ai écrit, nous suivons le rythme de la vie du temple. Nous rentrons pour participer à la séance de méditation (explications, puis une demi-heure de méditation, assis bien droits, sur les coussins, jambes croisées, les paumes vers le ciel).
Ensuite, quand nous rentrons dans notre chambre, vers 17h 30, notre repas est servi. Repas uniquement végétarien (shōjin ryōri), bien entendu, mais délicieux. Cette cuisine interdit la viande, le poisson, l’oignon, le poireau, l’ail et autres racines, puisque les récolter entraînerait la mort de ces légumes. Ces aliments sont remplacés par autre chose, notamment riz, tōfu, haricots et fruits.
On nous avertit qu’il nous faudra nous lever tôt, pour participer, à 6 heures, à la cérémonie bouddhiste du matin, puis à la cérémonie du feu.
Nous faisons notre toilette du soir et décidons, quand même, d’effectuer une marche post-prandiale dans la forêt d’Okuno-in la nuit, et, peut-être, de voir, tout au bout du chemin dallé de 2 km, le Tōrō-dō avec toutes ses lanternes allumées…
Puis nous rentrons au temple… La table chaufferette est rangée dans un coin. Nos fuyons sont sortis des oshiire et étalés sur le sol, avec une belle couette sur chacun d’eux. On nous a, même, laissé des soutras à calligraphier, pour le cas où nous ne saurions que faire de notre nuit…
Il ne nous reste plus qu’à enfiler nos yukata et nous coucher…
Oui, je suis là, toujours, qui veille au grain… Non mais !
Allez, Bonne nuit ! La cloche va sonner tôt, demain, pour nous appeler au culte…
Brigitte-san
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