28/2/2009

Conclusion du voyage – Le sourire de l’Inde

Classé dans: — Brigitte @ 22:00:00

                     J’ai parcouru des villes, traversé des villages, visité des demeures, depuis les plus riches palais, jusqu’aux humbles abris de pêcheurs. J’ai rencontré des gens pleins de gentillesse, tout prêts à vous aider. Tous vous font don de leurs magnifiques et réconfortants sourires, illuminant des visages burinés.

                    J’ai admiré des temples aux fines dentelles de pierre, aux milliers de personnages sculptés que le soleil couchant faisait ressortir et animait et qui rendaient encore plus vivant tout ce monde prêt à danser, jouer, aimer, prier…

                    Et ces palais majestueux érigés dans des plaines arides, reliquats des fastes d’antan, je les ai explorés. Plus de princes, ni de maharajas, aujourd’hui, mais de longs couloirs, des salles, des escaliers, des terrasses, des peintures relatant d’anciennes épopées, des cours qui se succèdent où l’on imagine sans peine les éléphants parés, les serviteurs enrubannés ou les danseuses distrayant le maharaja au son d’un petit orchestre. A Vârânasî, où le temps est suspendu, les vivants remplacent les morts dans un cérémonial dont seuls le crépitement du feu et le murmure du prêtre viennent troubler le silence. Sur les ghâts, les femmes immergent, dans les eaux sacrées du Gange, leurs corps moulés dans des saris chatoyants. Les hommes invoquent le dieu, élevant, en offrande, leurs mains vers le soleil… Les vaches, ici, sont reines, et ces dames se promènent, sans se presser, à leur rythme, et, d’ailleurs, pourquoi ne pas se poser en plein milieu de la voie ?…. il est si bon de sentir le goudron chaud et les vapeurs de voiture ! ;-)

Les enfants sont parfois taquins et semblent toujours curieux de connaître votre nom et l’endroit d’où vous venez. Les mendiants attendent leur obole, vous chargeant d’un regard parfois difficile à supporter, mais vous bénissent dès que vous leur donnez la pièce. C’est l’Inde éternelle, mystérieuse et spirituelle, toujours égale à elle-même. Merci, ô Inde, de proposer, ainsi, à notre vie, une autre dimension, de l’éclairer de ton sourire, que le poète indien et prix Nobel Rabindranâth Tagore  a chanté dans un poème magnifique sur lequel je terminerai :

                    Le sourire de l’Inde

N’allez point le chercher dans l’atmosphère feutrée des hôtels luxueux,
Des palais des puissants, ou dans le cœur branché des métropoles.
Prenez plutôt les chemins sinueux des campagnes, à l’ombre des villages,
Sur les visages des faibles et des pauvres,
Dans la poussière immémoriale du travail recommencé.

La dignité de l’Inde
N’est pas de celle qui s’exprime en déférences et conformités,
En volutes respectueuses des usages et de la tradition.
Elle est dans le regard simple et droit des infirmes et des mendiants,
Dans les mélopées des aveugles, le long des trottoirs sous les abris de fortune,
Elle éclaire de sa présence le quotidien âpre des cités bidonvilles.

La richesse de l’Inde
N’est pas celle qu’empilent les nababs dans le secret des palais,
Ne découle pas de quelque manne boursière, ou de juteux capitaux.
Elle s’écoule en flot continu dans les jeux et les rires des enfants,
Dans leur énergie débridée et leur insatiable curiosité,

La force de l’Inde
Ne se manifeste pas en fierté militaire et défilés de grandeur.
Elle n’a besoin ni de politiques belliqueuses, ni d’idéaux malfaisants.
Elle gît dans les mains et les têtes des petits travailleurs et artisans
Dans leur savoir-faire ancestral, à la source de leur inépuisable talent,
En inventivité, débrouillardise, et autres recyclages ingénieux.

La beauté de l’Inde
N’a pas pour unique domicile les salons des musées, les façades des temples,
Elle ne s’exprime pas seulement dans l’art des musiciens, des danseurs, des yogis.
Elle est partout présente, dans le son d’une cloche, la lumière d’un matin,
Là où on ne l’attend pas, un ravissement de l’instant,
Elle est la trame invisible où se nouent les choses, les êtres, les événements.

La souffrance de l’Inde
Sachez la tutoyer tout en la respectant, car elle est un miroir pour l’humanité.
Ne l’enfermez pas dans un carcan de sentiments, de vertus, de jugements.
Elle vient se briser en vagues tumultueuses sur des rivages inexplorés,
Et ce sont, étrangement, par quelque énigme magnifique et troublante,
Ceux qui la subissent le plus qui savent préserver mieux…
~ Le sourire de l’Inde.

      À un prochain voyage !…                                          Brigitte Rubat du Mérac

24/2/2009

BHUBANESWAR  et  KONARAK

Classé dans: — Brigitte @ 14:00:21

BHUBANESWAR

            Capitale de l’Orissa, ville aux mille temples, certains réservés uniquement aux hindous, c’est un des hauts lieux de l’art et de l’architecture indiens. Ces temples ont été construits entre le VIIe et le XVe siècles. J’en ai visité sept, tout de même, chacun avec sa particularité, mais tous très beaux. Les temples de Bhubaneshwar sont reconnaissables grâce à leur sikhara, ou tour sanctuaire, de forme curviligne couronnée par un grand disque.

       Mukteswar Mandir

                                            Bhubaneswar    Mukteswara Mandir

       Mukteswara temple porche

                                       Mukteswara temple, détail du porche

Brameswara temple    Vaital Deul remple

                            Brameswara temple                                                      Vaital Deul temple

                         Rajarani temple

                                                                         Rajarani temple

Le plus important, Lingaraja Temple (XIe siècle), le plus grand et le plus sacré de Bhubaneshwar, est dédié à Shiva (justement, c’était le jour de la fête de Shiva), et réservé aux hindous. L’endroit est toujours très animé et plein de couleurs parce qu’il est le but de nombreux pélerinages mais son accès est réservé aux seuls hindous.

        Queue pour les offrandes

                                      La queue pour les offrandes

Il est impressionnant par son ensemble et, notamment, sa tour haute de 42 m, finement sculptée. Tout autour, d’autres petits sanctuaires. Une terrasse m’a permis de voir tout cet ensemble.

         Lingara temple

                                      Lingara temple

             Dans la banlieue proche de Bhubaneshvar, se trouvent les collines jumelles d’Udayagiri et de Khandagiri, séparées par un étroit vallon. Sur leurs flancs rocheux furent creusées, dès le deuxième siècle avant notre ère, des grottes pour ‘y abriter des communautés d’ascètes Jain.

         Grottes d'Udayagiri et Kandagiri

                                  Grottes d’Udayagiri et Kandagiri

          Grottes d'Udayagiri et Kandagiri détail

                           Grottes d’Udayagiri et Kandagiri, détail   

KONARAK

                 L’un des plus beaux temples que j’ai pu voir, Sun Temple (XIIIe siècle), le temple du soleil, orienté vers le levant, fut construit par le roi Narasimha Deva Ier sur des dunes qui bordaient le golfe du Bengale. C’est un des sites archéologiques les plus mythiques de l’Inde.

         Konarak temple du soleil

                                            Konarak temple du soleil

Ce qui est le plus impressionnant, dans ce temple, est ce gigantesque char de pierre édifié pour le dieu du Soleil, Surya, tiré par sept chevaux (un pour chaque jour de la semaine). À sa base, 24 roues de 3 m de diamètre, toutes sculptées de représentations de la vie quotidienne.

         Une des 24 roues du temple du soleil

                                        Une des 24 roues du temple du soleil

Ces 24 roues représentent les quinzaines du calendrier (24 quinzaines, par année), chaque roue avec 8 rayons (division d’une journée en huit 8X3) et le moyeu servait d’écran solaire et donnait l’heure à une minute près.

           Détail d'une roue

                                          Détail d’une roue

Sur la bande inférieure de la base, on peut admirer une immense procession d’éléphants : plusieurs milliers qui font le tour de l’édifice. L’éléphant est symbole de force est sa présence assure la stabilité de la construction.

           Frise d'éléphants, à la base

                                          Frise d’éléphants, à la base

Tout ce temple est paré de niches, de figurines aux mille attitudes (de la danseuse à la femme faisant sa toilette), de scènes aux thèmes divers, tantôt sacrés, tantôt profanes… enfin tout un ensemble indescriptible, mais que l’on peut rester des heures à contempler.

                               Danseuse Sun Temple

                                                          Sun Temple - Danseuse

                          Détail sculpture de femme

                                               Détail sculpture de femme

                          détail sculpture

                                               Détail sculpture

                          Musiciennes

                                                Musiciennes

           Scène de vie

                                              Scène de vie

                Retour à Dehli… Mon voyage se termine demain, hélas…

                                               Brigitte

23/2/2009

PURI

Classé dans: — Brigitte @ 16:25:42

                    Train de nuit de Kolkata  à Puri — dont 12 heures de retard, le train précédent ayant déraillé… 15 morts. Ici, souvent, le nombre de morts dans les accidents de bus ou de train se compte facilement par dizaines sinon par centaines d’individus…. enfin, ce n’était pas encore mon tour !

                    Puri  est l’une des quatre villes saintes les plus importantes de l’Inde. C’est aussi une agréable petite ville, au bord de la mer, où il est agréable de se reposer. La mer est à une température de 28°C environ et quel délice de se plonger dans ces vagues ! :-)

                    Je me suis rendue dans un petit village situé à une dizaine de kilomètres de Puri nommé Raghurajpur.

        Char sur la route

                                                Char sur la route

                                                Paysanne sur la route

                                                                  Paysanne sur la route

Dans l’Orissa, où je suis, et, en particulier dans ce village, qui est un village d’artistes, toutes les maisons sont peintes.

       Raghurajpur maison décorée 1

                                           Raghurajpur maison décorée

        raghurajpur maison décorée 2

                   raghurajpur maison décorée et hôtesse

                                Raghurajpur maison décorée et son hôtesse

Toute la  famille travaille, de la grand-mère qui peint des noix de coco jusqu’à la petite fille qui façonne des figurines de bouse de vache. On peut trouver aussi de fines gravures sur feuilles de palme et c’est assez original.

        Raghurajpur maison décorée détail 1

                              Raghurajpur maison décorée - détail

        Raghurajpur maison décorée détail 2

                       Raghurajpur maison décorée - autre détail

                     Un temps fort de mon séjour à Puri est une petite excursion que j’ai pu faire à deux jours d’ici sur une petite île  occupée que par quelques pêcheurs. J’ai trouvé une voiture pour me rapprocher de cette île et deux barques successives m’y ont amenée.

        Retour de la pêche

                                     Retour de la pêche

Mon chauffeur a été aussi mon guide et mon cuisinier. J’ai pu rencontrer ces pêcheurs, lesquels m’ont réservé un accueil tout à fait exceptionnel :
Les femmes m’ont donné des bracelets, boucles d’oreilles… que j’ai été contrainte d’accepter, malgré mes refus. Elle m’ont habillée de leur sari et peint les ongles.

         Village de pêcheurs

                                    Village de pêcheurs

         Saris séchant au soleil

                                  Saris séchant au soleil

Les pêcheurs m’ont fait griller du poisson, les crevettes et le crabe étaient (hélas) accompagnés d’une sauce assez pimentée… Il manquait juste un petit vin blanc bien frais. ;-) Je leur ai promis de leur envoyer les photos que j’ai réalisées… et de revenir bien sûr.

        Famille de pêcheurs

                                  Famille de pêcheurs

Cela changeait des temples… mais quel souvenir merveilleux je garde de ces jours où j’ai assisté au lever et coucher du soleil, plongé dans les grandes vagues du golfe du Bengale !

         Pêcheur au coucher du soleil

                            Pêcheur au coucher du soleil

Quittons, à regret, ce petit paradis pour les fameux temples de Konarak et de Bhubaneswar…

                              À bientôt !…. Bizatous !                      Brigitte

18/2/2009

KOLKATA (CALCUTTA)  2

Classé dans: — Brigitte @ 14:30:00

                         En sortant du train (c’est la gare la plus grande d’Asie), j’ai pris le ferry pour me rendre sur l’autre rive où se trouve le centre ville et admiré au passage la superbe vue sur le pont Howrah. Quelle fut ma première surprise de voir, certes une grande ville, mais de larges avenues bordées d’arbres et d’immeubles de style colonial.

       Howrah Train Station

                                                     Howrah Train Station

        Howrah Bridge

                                      Howrah Bridge, une des curiosités fameuses de Calcutta

        Batiment style colonial anglais

                                      Bâtiment de style colonial anglais

         La Poste

                                             La Poste

         St Paul's Cathedral

                                          St Paul’s Cathedral

Inaugurée en 1847, elle était la première “église épiscopale” d’Orient. Elle mesure 82 m de long su r27 m de large. La tour d’origine, d’une hauteur de 61 m fut détruite dans un tremblement de terre en 1897. Reconstruite, elle disparut de nouveau en 1934 dans un autre tremblement de terre. On la reconstruisit en 1938 sur le modèle de la Bell Harry Tower de la Cathédrale de Canterburry. À l’intérieur on peut voir de magnifiques vitraux, de très beaux bancs en bois sculptés et, sur les murs, deux splendides fresques florentines .

         Victoria Memorial Hall

                                          Victoria Memorial Hall

Construit à partir de 1906 à l’instigation du vice-roi, Lord Curzon, en mémoire de la reine Victoria, il allie architecture britannique et moghole.

         Calcutta Writer's Building

                                             Writer’s Building

Construit en 1780 pour abriter les avoués et les clercs de la Compagnie des Indes, il abrita ensuite le Collège de Fort William puis devint un siège administratif. Aujourd’hui il est le siège du Secrétariat d’État. Sa façade de style corinthien ne fut ajoutée qu’en 1889. Des statues ornent le parapet du toit.

         Circulation à Calcutta

                                      Circulation à Calcutta

                         Un peu d’histoire : Kolkata  (Calcutta), capitale de l’État indien du Bengale-Occidental, a été fondée en 1686 par les Anglais au bord de la rivière Hooghly, une ramification du Gange. Son rôle politique s’accrut au fur et à mesure de la progression des conquêtes jusqu’en 1912, date du transfert du siège du gouvernement à Dehli. La Partition (1947) eut des effets ravageurs, poussant plusieurs millions de personnes à se réfugier à Kolkata. Puis, à nouveau en 1971, avec la création du Bengladesh, un autre afflux de population viendra grossir les bidonvilles. Calcutta, rebaptisée Kolkota  en 2000, est aujourd’hui une ville riche et dynamique grâce à sa vitalité, son extraordinaire capacité d’adaptation et la créativité de ses habitants, même si la misère et la surpopulation demeurent des problèmes majeurs…. 14 millions d’habitants avec une densité de 24 760 habitants au km² !

           Gens déjeunant dans la rue

                                        Gens déjeunant dans la rue

                        Portrait d'homme Calcutta

                                               Portrait d’homme - Calcutta

            Vendeur de fleurs (pour offrandes)

                                        Vendeur de fleurs (pour offrandes)

                         Il est vrai que je suis importunée par des enfants ou des mendiants, que beaucoup d’immeubles sont délabrés, certains endroits très sales, que la pollution est à couper au couteau… mais comme dans toutes les grandes villes indiennes !… Je vais vous faire découvrir un autre petit aspect de Kolkota, loin des clichés que l’on peut avoir sur cette ville. Je vais vous emmener voir des temples, des musées, des jardins en plein cœur de la ville… là ou l’on entend piailler les oiseaux sans arrêt. Il ne faut pas oublier aussi que Kolkota est la capitale culturelle de la nation. J’ai rencontré un nombre incroyable de grandes librairies. Sri Aurobindo  et Rabîndranâth Tagore (prix Nobel de littérature 1913)  ou Satyajit Ray,  pour ne citer qu’eux, sont d’ici. Des spectacles de musique, de danse et théâtre se déroulent dans cette ville… en fait très tonique.

            Kumartuli, quartier des sculpteurs

                                    Kumartuli, quartier des sculpteurs

                        L’histoire de ce quartier de Kumars (potiers) est ancienne; c’est, en effet, en 1606 que se déroule la première puja selon la société asiatique de Calcutta. Aujourd’hui 250 artistes réalisent quelque 12 000 idoles par an, sculptures qui s’exportent partout dans le monde (Grande-Bretagne, Canada, Australie, Europe de l’Est).

           Céramique temple Pareshnath

                                    Céramique du temple jaïn de Pareshnath

           Maison de Rabindranath Tagore

                                    Maison de Rabindranath Tagore

            Buste de Rabindranath Tagore

                                    Buste de Rabindranath Tagore

                                  Sculpture à l'Indian Museum

                                                           Sculpture à l’Indian Museum

            Maiden Park

                                     Maiden Park, au centre ville

             Maiden Park cricket

                                  Maiden Park, joueurs de cricket

             Parc Rabindra Sarovar

                                  Parc Rabindra Sarovar

             Racines banian Calcutta

                           Racines du plus gros banian du jardin botanique

              Soir Rabindra Sarovar

                           Soir tombant, dans le parc Rabindra Sarovar

             Et, maintenant… à Puri !…. ;-) À bientôt !…                          Brigitte

17/2/2009

CALCUTTA (Kolkata)…  Entracte - Une journée de Brigitte

Classé dans: — Brigitte @ 15:03:27

                Réservons-nous, à présent, un petit entracte, je vais vous raconter

                     Une journée type de Brigitte en Inde

…avec quelques images, bien sûr…

                     En voyage, il est bon ton de se lever tôt; en même temps que le soleil, par exemple. L’énergie est présente, les douces couleurs du matin révèlent les reliefs qu’écrase le soleil de midi, les gens sont encore drogués de sommeil. À cette heure matinale, musées et boutiques sont fermés, seuls les temples et jardins sourient au voyageur.

                     Souvent aussi, le temps est long, pour se rendre à un point donné. Il est, donc, nécessaire de s’y prendre tôt. Mes visites sont “programmées” d’avance, mais mon plan, tout de même assez souple, permet un changement de dernière minute… Dans un voyage comme celui-ci, il faut prévoir l’imprévu ! ;-)

                     Armée de mon appareil photo et d’un carnet de croquis, je visite, je parle aux gens, je réponds aussi à leurs questions. Parfois l’échange est très sommaire, mais, dans d’autres cas, surtout quand la langue n’est plus un obstacle, c’est vraiment intéressant…

                     Encore aujourd’hui, dans un bus local, j’ai échangé, avec un étudiant de Chandernagor, des propos sur tout et sur rien et sur nos manières de vivre différentes. Le temps passe vite, l’après-midi est déjà là… Parfois, je mange quelques fruits ou, si cela se trouve, je m’assois dans une “gargote", à l’extérieur, afin de déjeuner comme les gens de la rue et, aussi, pour pouvoir leur parler, discuter avec eux de leur vie. C’est souvent bien meilleur (et moins cher) que dans les restos pour touristes où je ne vais qu’exceptionnellement. ;-)

                     Mon exploration continue jusqu’en fin d’après midi. En principe, je rentre dès que le soleil se couche, d’une part, pour des questions de sécurité et, d’autre part, parce que, à nouveau, je suis très occupée. Je dois écrire pour ce “blog” que vous lisez, reprendre mes notes de voyage pour l’historique, etc., arranger mes photos… enfin tout cela prend du temps ! Un peu de lecture avant de me laisser aller dans les bras de Morphée. Le temps s’écoule si vite, alors remplissons-le le mieux possible !…

P.S. : Tout va bien; je n’ai mal ni au ventre, ni à la tête, ni chaud, ni froid… Seules mes jambes me tiraillent à force de monter et descendre les hautes marches…

                    Et, maintenant, quelques photos diverses :

                               dans le train

                                                               Dans le train

        Bimbeloterie

                                                Bimbeloterie

         Publicité

                                                Publicité

                                Sacs en cuir

                                                                Sacs en cuir

          Publicité 2

                                                Encore une pub !

                                 Quincaillerie

                                                                Quincaillerie

          Fards

                                                 Fards

          Sacs en Inde

                                                Encore des sacs

           Tabac Inde

                                                Un petit manque ? (Tabac)

                               Enfants Inde

                                                                    Enfants

                               Une mère et son fils

                                                                    Une mère et son fils

            Le pied d'une jeune beauté

                                                 Le pied d’une jeune beauté

            Tasses de terre cuite

                                                 Tasses de terre cuite

                                 Sarina

                                                                    Sarina

                   À bientot pour la suite !….. Bizatous !                          Brigitte

13/2/2009

VANARASI  (BÉNARÈS)

Classé dans: — Brigitte @ 06:00:00

                         Bénarès… Arrivée à 4h30 du matin par le train, j’ai demandé à être déposée dans la vieille ville où se trouve ma “Guest house“, petit hôtel aux chambres simples. J’ai fini le trajet à pied, mon rickshaw ne pouvant se faufiler dans ce dédale invraissemblable de petites ruelles minuscules, sans lumière, et peu engageantes à cette heure si matinale. Quelqu’un m’a conduite tout de même à ma destination et je l’en remercie.

                        Ma guest house se situe sur une des “ghâts” sorte de grandes marches au bord du Gange. En attendant midi pour prendre possession de mon “chez moi", je me promène et vois le doux lever du soleil sur la mère “Gange” . Des couleurs pastels roses et vertes se reflètent sur l’eau encore endormie d’où s’élève une légère brume de chaleur. Je marche le long du fleuve pour me trouver, sans m’y être vraiment préparée, au Manikarnika Ghât, haut lieu des crémations. Je suis pourtant une “dure à cuire", mais le choc du spectacle m’a saisie !   Une dizaine de bûchers laissaient crépiter leurs flammes. Quelques civières à même la terre attendaient un bûcher libre. Des “Doms“, hommes de caste inférieure, armés de grands bâtons remuaient les bûchers déjà avancés pour replacer un bras ou une jambe égarés et déjà bien noircis par le feu… les chiens errants en quête de nourriture n’étant pas très loin.

Une autre civière arrive… le cadavre est enveloppé dans un linceul de couleur différente selon qu’il s’agit d’un homme ou d’une femme. Cette civière, portée par les membres mâles de la famille du défunt qui récitent les prières adéquates, est ensuite immergée dans le Gange, pour le dernier bain du défunt, puis déposée sur le bûcher, la quantité de bois nécessaire étant d’environ 200 kg par personne. Un rituel s’ensuit. Du camphre et du beurre ainsi que d’autres produits sont éparpillés sur le mort. Le fils aîné tourne autour du bûcher à cinq reprises dans le sens contraire des aiguilles d’une montre pour symboliser le retour du corps vers les cinq éléments d’origine grâce au feu. La famille achète le feu sacré (le même feu, jamais éteint depuis plusieurs milliers d’années) et allume le bûcher. Le corps met environ trois heures pour se consumer, puis les cendres sont jetées dans le Gange.
Des rôdeurs viennent récupérer l’or des cadavres (dents, bijoux). Des stèles de satis, évoquent le sacrifice des veuves qui se faisaient brûler vives en même temps que leur époux. L’explosion du crâne symbolise la libération de l’âme du défunt. 200 cadavres sont ainsi incinérés chaque jour. Les photos sont interdites… Revenons à Varanasi.

                    Vanarasi

Bénarès,  Kali,  et puis Varanasi,  la ville change de nom mais reste éternelle et égale à elle-même. C’est la ville la plus vieille du monde, avec les mêmes rites immuables perpétués depuis des âges immémoriaux. Ici, plus que jamais ailleurs en Inde, j’ai éprouvé la puissance de la religion et la ferveur inébranlable qui anime les croyants !

                      Repos sur le ghât

                                                     Repos sur le ghât

                       Chaque année plus d’un million de pélerins viennent à Varanasi  tout comme le musulman va à la Mecque. Le bonheur suprême pour un hindou est de venir mourir ici pour en finir avec le cycle des réincarnations et atteindre le nirvāna.

                       Pèlerins à Bénarès

                                                            Pèlerins à Bénarès

Des hindous de toutes les parties de l’Inde se rendent ici, sur les bords du Gange. Des ethnies différentes se côtoient, vêtues des vêtements spécifiques de leur région et toutes ces couleurs chatoyantes rendent cette ville très vivante au pays des morts…

                                               Petit matin à Vararasi

                                                                                Petit matin à Vanarasi

                         Tôt le matin, hommes et femmes viennent faire leurs ablutions dans la “mère Gange”  pour se purifier de tous leurs péchés sans se préoccuper des touristes curieux ou des voisins. Puis, toute une vie s’organise sur les ghâts (les marches qui recouvrent les rives des cours d’eau ou les berges des bassins et permettent de descendre au contact de l’eau). Sous de grands parasols se développe toute une vie sociale, religieuse et commercante.

                          Commerçants et TV

                                                       Commerçants et leur TV

                         Il y a des masseurs, des vendeurs de fleurs, de cartes postales…

                          marchand de fleurs

                                                       Marchand de fleurs

Des sages méditent, font leur yoga ou jouent de la flûte. D’autres “prêtres” préparent la “puja“, offrande à un dieu. Quelques musiciens et chanteurs accompagnent ces rites.

                                                    dévot

                                                                                 Un dévot

                     sadhu 1    sadhu2

                                                                                Sadhus

                        Vanarasi est célèbre aussi pour son artisanat : saris de soie brodée, enluminures…

                       tissage de la soie

                                                        Tissage de la soie

                        Manikarnika Ghât est le ghât des crémations où se trouve le puit sacré de Shiva dans lequel sont jetés chaque jour des tonnes de fruits et de fleurs en offrande aux dieux. La ville est dédiée à Shiva et ses adorateurs se reconnaissent aux trois traits blancs tracés sur le front. Des bûchers sont dressés le long du ghât et brûlent en permanence. Une crémation coûte une centaine de roupies et le bois s’achète aux vendeurs situés autour du ghât.

                       Bûchers au loin

                                                       Bûchers au loin

Le bois le plus précieux pour les crémations est le bois de santal qui coûte cent roupies le kg (2€) et il en faut 350 kg pour une crémation. Le bois le moins cher est à cinq roupies mais il brûle beaucoup moins bien et le corps n’est alors pas entièrement consumé; ce qui reste est jeté dans le Gange.

                       Bois en attente de crémation

                                                       Bois en attente de crémation

                                               Fleurs pour offrandes

                                                                                          Fleurs pour offrandes

                       Le soir, à la tombée de la nuit, la Puja est tout aussi saisissante. Sur une des ghâts s’élèvent les chants sacrés tandis que prend lieu l’offrande de la lumière au fleuve.

                                                invocation au soleil

                                                                                         Invocation au soleil

Cinq prêtres officient, tournés vers le Gange, accompagnés d’un groupe de musiciens. Des dizaines de petites bougies, posées sur l’eau, créent, alors, une atmosphère irréelle. On peut aller voir aussi la Puja du fleuve, en louant une barque.

                      Puja du soir

                                              Puja du soir

                      spectateurs de la puja

                                              spectateurs de la Puja

                      L’on est saisi par cette ambiance qui nous transporte au-delà de nous-mêmes, dans un lieu où la vie et la mort s’entremêlent dans un sentiment d’éternité, faisant, soudain, paraître vaines les petites réalités de notre existence… On ne quitte pas Varanasi sans une certaine émotion.

Laissons parler Pierre Loti : “Il est des villes — telle Bénarès — encore tellement imprégnées de prière, malgré l’invasion du doute moderne, que l’on y est plus qu’ailleurs libéré d’entraves charnelle et plus près de l’infini“.

                       Lumière du soir

                                             Lumière du soir

                         J’ai pu me joindre à un groupe pour pratiquer le yoga, le soleil se levant tout doucement sur le Gange.

                        Lever du soleil sur le Gange

                                              Lever du soleil sur le Gange

                        Je suis aussi allée écouter un concert de cithare et de tablas, sui allée au musée…

                                          Statue

                                                                      Statue du musée Kala Bhavan

J’ai flâné dans les rues, réalisé de petits dessins, regardé les vaches sacrées, les gens avec leurs petits métiers enfin goûté à n’en plus finir toute cette atmosphère prenante de Varanasi (Bénarès) que l’on quitte à regret mais pour un au revoir seulement, j’espère…  Je pars dans quelques heures pour Calcutta, quelque peu triste de quitter Varanasi où je commencais a connaître du monde et à faire ma petite vie au bord du Gange….

             Je rappelle que vous pouvez voir l’animation de mon voyage (en flash) ici (Cliquez)

                          À bientôt !… Bizatous !…                                             Brigitte

11/2/2009

KHAJURAHO

Classé dans: — Brigitte @ 05:10:00

                       Khajuraho !… Je viens juste de trouver un poste Internet…. dans un garage (à vélos). Je voyage dans des coins perdus et, même s’il y a des postes flambants neufs, il n’y a pas de connexion Internet… ou pas d’électricité. :-(    Voilà ! j’ai enfin mis la main sur un poste ! j’en profite… mais les touches du clavier anglais sont à moitié effacées et j’ai une cour d’une quinzaine de personnes derrière moi… Visiblement ils sont analphabètes, mais très curieux de tout et… adorables (ils m’offrent un petit verre de thé à la cardamone !) :-)

                        Ma première surprise à mon arrivée à Khajuraho, mondialement connu pour ses fameuses sculptures, c’est tout simplement de me trouver en pleine campagne, de sentir l’herbe fraîche, et d’entendre les oiseaux ! Le village est tout petit et vous ne pouvez imaginer qu’il se cache des merveilles quelque part… mais où ?…

                        Avant d’explorer les lieux, un mot rapide sur l’histoire de Khajuraho. Ces temples furent édifiés par la dynastie Chandelâ (entre 950 et 1050) avant les Moghols. Ils étaient au nombre de 85 mais 22 seulement subsistent encore. Ils étaient consacrés aux cultes hindouiste et jaïn. La dynastie Chandelâ s’éteignit en 1310 quand le sultan de Dehli annexa ses territoires. Abandonnés puis envahis par la jungle, ces temples ne furent redécouverts (par les Anglais) qu’en 1840. Des travaux qui durèrent une quinzaine d’années, au début du XXe siècle, permettront de les dégager.

                        Si la beauté et les dimensions des temples sont étonnants, jusqu’aujourd’hui, on ne sait pas pour quelle raison ils ont été bâtis dans cet endroit loin de tout, si peu hospitalier et au climat pénible pendant la saison chaude . Mais c’est aussi ce choix singulier qui a permis au site d’échapper à la fureur destructrice des musulmans…

On ne sait pas non plus quelle signification à donner ces représentations de la sexualité. Plusieurs hypothèses sont avancées : les scènes seraient une sorte de “Kama Sutra” de pierre destiné aux jeunes brahmanes. Selon une autre théorie, ces statues auraient pour fonction de protéger les temples de la foudre en calmant Indra, dieu de la Pluie, vieillard lubrique et voyeur impétinent, qui n’aurait pas voulu que la source de ses plaisirs fut endommagée… ;-)    Selon une autre hypothèse, encore, il s’agirait d’images tantriques le bhoga (plaisir physique) comme voie dans la quête du nirvāna. Le Shivaïsme ancien accorde non seulement une valeur de symbole aux emblèmes phalliques mais donne aussi aux actes sexuels eux-mêmes une signification spirituelle, les envisageant comme des instruments de contact avec le surnaturel. C’est dans l’ivresse de l’amour, quand l’homme oublie ses intérêts, ses ambitions, qu’il serait le plus proche du divin. Enfin, peut-être ces sculptures témoignent-elles tout simplement d’une société où l’on pouvait représenter la sexualité parmi les autres scènes de vie quotidienne.

                        Allons, donc, voir nos temples au gré de notre fantaisie et laissons nous bercer par la beauté des formes et les lignes lascives des sculptures : :-)

                  Site Khajuraho

                                                                Le site des temples

                  Temple khajuraho

                                                                Le temple dans le site

                  Frise de chameaux

                                                                Frise de chameaux

                                     Hommes honorant trois femmes

                                                                             Homme honorant trois femmes en même temps ;-)

                   Frise d'éléphants

                                                                  Frise d’éléphants

                   Scène érotique 2

                                                                  Scène érotique

                   Musiciens

                                                                   Musiciens

                   Danseuses

                                                                   Danseuses

                                         Scène érotique 1

                                                                    Scène érotique

                     Sculpture Khajuraho   scène érotique 4

   Scène érotique 3   scène érotique 4

                     scène érotique 5

                     scène érotique 6

                     scène érotique 7

                     scène érotique 8

                               À bientôt !……………                             Brigitte

8/2/2009

ORCHHÂ

Classé dans: — Brigitte @ 13:14:00

                À quelque 120 km de Gwalior me voilà à OrchhâLe joyau du Madhya Pradesh“, minuscule cité hors du temps, posée sur les rives de la Betwâ.

               Fondée au XVIème siècle par les souverains rajpoutes de Jahangir, à une dizaine de kilomètres au sud de Jhansi sur un plateau entouré de petites montagnes formant ainsi un site aisément défendable, Orchhâ devint la capitale d’un puissant royaume dirigé par le maharaja Bir Singh Deo. Dès l’arrivée, on est surpris de voir le nombre de palais, temples et autres anciens édifices qui se dressent dans cette petite ville paisible. A l’intérieur de ces palais on peut admirer nombre de peintures murales nous contant entre autres la légende du Ramayana ou peignant des scènes de la vie quotidienne.

                Brigitte devant le Raj Mahal

                                                          Brigitte devant le Raj Mahal

Le Raj Mahal fut construit pas le troisième rajah Madhukar Shâh (1554 - 1578).

                 Raj Mahal Orchhâ

                  Raj Mahal cour intérieure

                                                             Raj Mahal, cour intérieure

                Il est permis de déambuler ainsi à loisir dans ces longs couloirs, ces vastes pièces parsemées de claires-voies en filigrane de pierres qui protègent le palais de la lumière tout en laissant passer la brise. On compte, là aussi, plus de 400 chambres…Des cours de succèdent, on monte dans les étages, tout un labyrinthe agréable à découvrir. On peut imaginer les bals, les réceptions données par le maharajah de cette époque. Tous ces palais étaient recouverts de peintures vernissées chatoyant au soleil dont vous pouvez voir quelques exemples sur mes photos.

                                      Décoration du palais

                                                                            Décoration du palais

                     Peinture intérieure

                                                                Peinture intérieure du palais

                      tuiles vernissées

                                                                Exemples de tuiles vernissées

                                        Ganesh

                                                                                  Ganesh

Actuellement, on ressent toujours chez les Indiens le goût du beau, du raffinement fût-ce chez les gens les plus humbles. En fait, ce peuple porte en lui une certaine noblesse qui touche tous les aspects de la vie.

                       Temple Ram Rajah

                                                                 Temple Ram Rajah

                Comme une princesse ou une maharani, j’ai loué un chauffeur pour quelques dizaines de roupies. J’ai ainsi pu effectuer un parcours qu’il m’eût été impossible de réaliser avec les différents bus. Je me suis rendue à Datia, fondée en 1626, et Sonâgiri, deux localités où palais et temples se succèdent.

                        Datia Govind Palace

                                                                 Datia Govind Palace

                         Sonagri temples jaïnistes

                                                                  Sonagri temples jaïnistes

                Les Chhattrî sont 14 cénotaphes construits pour les rajahs d’Orchhâ le long des Kanchana Ghâts sur les rives de la Betwâ.

                          Cénotaphes

                           Cénotaphes au soir tombant

                                                                   Cénotaphes au soir tombant

                J’ai assisté, hier, à une “puja“, sorte de prière collective dans un temple hindouiste. Les gens apportent beaucoup de ferveur, ici, dans leur foi, peu importe la religion qu’ils ont, sikhs, musulmans, hindouistes, bouddhistes ou jaïnistes lancés dans leurs incantations. Ces chants procurent une énergie enivrante et sont toujours accompagnés d’un petit orchestre où les ragas rythment les mélodies.

                            Joueurs de flûte

                                                                     Joueurs de flûte

                Demain je pars pour Khajuraho, des temples remplis de sculptures érotiques… Cela vous intéressera sûrement ! ;-)

                 À suivre !………………………                           Brigitte

6/2/2009

PARIS-GWALIOR    Un long premier jour…

Classé dans: — Brigitte @ 12:29:00

            Un long premier jour !…

              Mon voyage a démarré sur les chapeaux de roues. Après un vol un peu longuet (4 heures de transit dans le royaume de Bahrein), me voilà « toute fraîche » à 5h du matin à Dehli, ville encore tout endormie et baignée d’une brume matinale où l’on voit apparaître et disparaître comme des fantômes les premières ombres du jour.

               À la gare de Dehli, je négocie un billet pour l’express — qui n’a d’express que le nom  — afin me rendre directement à Gwalior (350 kms au sud-est de Dehli). L’attente au guichet est des plus pénibles, les gens se pressant les uns derrière les autres à tel point que l’on ne pourrait même pas glisser entre eux un fil de soie, sans compter les gens qui ne font pas la queue…

               Le voyage en train est lui-même tout un poème. Une autre vie s’organise ici. Toutes sortes de marchands ambulants circulent dans les couloirs en vantant d’un verbe haut leur marchandise respective. On peut aussi bien acheter des omelettes que des chaînes avec cadenas pour attacher sa valise (un conseil à suivre !) ;-)… Les vendeurs de montres accrochent toute leur bimbeloterie dorée et kitsch à souhait sur leur costume.

                                         marchand de montresk

                                                                               Marchand de montres

Les marchands d’oreillers gonfables prennent beaucoup de place tandis que les vendeurs de thé se faufilent allègrement avec leur précieuse boisson brûlante….

                Bref j’arrive à Gwalior dans l’après midi et, après avoir déposé mes affaires, me lance à la conquête de la citadelle qui m’a attirée dans cette ville. Mais laissons parler notre Pierre Loti :
« Une de ces citadelles de Titans comme on en construisait dans ces pays aux âges héroïques… Par dessus la forteresse naturelle, des dysnaties de rois ont fait pendant plus de mille ans entassser les blocs sur les blocs pour se créer là-haut d’imprenables repaires… des batailles terribles s’y sont déroulées… Actuellement,ce n’est plus qu’un lieu paisible couvert de palais, de tombeaux, de temples, un magique musée des grandeurs disparues ».

Selon la légende, la ville serait née au VIIIe siècle de la rencontre entre Suraj Sen, un chef local, et de l’ermite Gwalipa, lequel guérit Suraj Sen de la lèpre. Pour le remercier Suraj Sen fonda une ville à laquelle il donnat le nom de l’ermite. Gwalipa prédit que les descendants de Suraj Sen resteraient au pouvoir tant qu’ils porterait le nom de Pal. Cette prédiction se vérifia jusqu’au 83e souverain. Le 84e se fit appeler Tej Karan et perdit le pouvoir…
En 1398 la dynastie des Tomar prit le contrôle de Gwalior. En 1505 Man Singh, le plus grand des Tomar, repoussa Sikandar Lodi du sultanat de Delhi. C’est lui qui construisit le palais Man Mandir. Plus tard, la ville tomba aux mains des moghols qui en gardèrent le contrôle jusqu’au XVIIIe siècle. Mais, en 1738 le marathe Ranoji Scindia s’empara de Gwalior. Les Scindia gardèrent la gestion de la ville sous la domination britannique. En 1857, lors de la révolte des cipayes, les troupes indiennes du fort se mutinèrent mais le maharajah reste fidèle aux anglais et la répression qui s’ensuivit fut sanglante.
Aujourd’hui, le maharajah, Madhav Rao Scindia est toujours un Scindia et membre du Parlement.

La région de Gwalior est connue, aussi, pour ses bandits de grand chemin, les dacoits. La plus célèbre des dacoits était Phoolan Devi qui s’était taillée une belle réputation de “guerrière au sang froid". Devenue l’héroïne d’une population pauvre et opprimée et l’icône d’une rébellion sans précédent de la gent féminine indienne, elle s’était attaquée à la caste des Thakurs dont plusieurs membres l’avaient violée, n’hésitant pas à tuer de sa main, dit-on, 22 hommes dans un élan de frustration. Extrêmement populaire, on la compare à Durga, déesse hindoue célèbre pour sa beauté et sa violence. Elle finit par négocier avec les autorités pour échapper, elle et ses hommes, à la peine de mort, fait 11 années de prison… et se présente aux élections, après s’être convertie au boudhisme en réaction au système des castes qui laisse peu d’opportunités aux intouchables. Élue de l’Uttar Pradesh, elle se heurte à la bureaucratie et à la société figée de son pays comme à la vindicte des Thakurs et meurt assassinée en 2001… par onze hommes.

                 Sur la route qui mène à la citadelle, des véhicules à trois roues pétaradent, croisement d’un tuk-tuk et de vieilles voitures :

           Tempo_tuk_tuk

                                                                         Tempo petit crapaud

Le fort de Gwalior, à l’histoire plus que millénaire, fut le bastion de tous ceux qui régnèrent sur la région.

            Forteresse de Gwalior

                                                                       Forteresse de Gwalior (partie)

Bâti sur une colline de 3 kilomètres de long, ses remparts de 10 m de haut…

             Sculptures Gwalior

                                                                        Sculptures au bas de la forteresse

— Tiens, un

             Ecureuil touriste

                                                                       Écureuil touriste   ;-)

… renferment quantité de monuments, parmi lesquels le palais Man Mandir

             Vue palais

             Palais Man Mandir 1

             Frise extérieur palais Gwalior

                                                                     Frise extérieure du Palais

Comment décrire ce palais impérial bâti à la fin du XVe siècle (entre 1486 et 1517), qui s’orne d’une frise de canards jaunes, de mosaïques représentant des éléphants, tigres et paons de couleurs ?…

             Palais Man Mandir 2

À l’époque les toits étaient recouverts de tuiles de cuivre et d’or aujourd’hui disparues.

              Faïence palais Man Mandir

                                                                     Faïence Palais Man Mandir

               Détail mur extérieur Man Mandir

               Promeneurs sikhs

                                                                                          Promeneurs sikhs

En cette fin d’après midi, sous la couleur chaude du soleil qui vient rosir les pierres, je visite ces beaux vestiges, enjambant des siècles d’histoire fabuleuse.

               Intérieur Man Mandir

                                                                                           Intérieur du palais Man Mandir

                Sâlabhanjikâ

                 La Sâlabhanjikâ, qui associe un arbre et une jeune fille est un thème des plus vivaces en Inde qui se retrouve aussi bien dans les arts bouddhique, jaïn qu’hindou, où il est avant tout un symbole de fertilité.

                Je finis ma très très longue journée par un magnifique son et lumière qui retrace l’histoire de cette citadelle.. Pour moi toute seule, unique spectatrice !   Le lendemain, je n’ai pas manqué de visiter un autre palais plus récent (Jai Vilas Palace) habité encore par le maharajah Jyotiraditya Scindia. Avec plus de 400 pièces, le plus grand tapis d’Asie et des lustres de 3,5 tonnes chacun, un musée etc., mais je n’ai pas vu l’ombre du Maharajah, sans doute occupé à des tâches propres à sa fonction….

                Marchande d'offrandes

                                                                                  Marchande d’offrandes

               À bientôt !………                             Brigitte 

2/2/2009

Départ  pour  l’Inde

Classé dans: — Brigitte @ 20:00:00

                        Je pars demain, mardi 3 février en  Inde  longer la vallée du Gange, pendant trois semaines.

                Voici le parcours que je vais faire :

              voyage Inde 2009

Paris-Delhi  (avion), départ par train pour Gwalior, Gwalior-Orcha, Orcha-Khajuraho, Khajuraho-Bénarès (Varanasi), train de nuit pour Calcutta, Calccutta-Bhubaneswar (Orissa) par avion ou train, Bhubaneswar-Puri, Konarak (à 1 heure de bus de Puri), Raghurajpur, Bhubaneswar-Dehli, Dehli-Paris.

Vous pouvez voir l’animation de ce voyage (en flash) ici  (Cliquez)

             En principe, je dois rentrer à Paris le 26 février

            Bizatous !…                                                Brigitte

                                                               fee_Brig 2009  

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