8/3/2013

Fin de mon premier voyage au Japon

Classé dans: — Brigitte @ 10:42:59

                   Voici, donc, venue la fin de ma relation de ce voyage au Japon en automne, qui m’a emportée dans un merveilleux tournoiement de couleurs, de technique, de spiritualité, qui m’a laissée quelque peu étourdie, tout autant qu’éblouie… J’y retournerai, sans nul doute, mais, cette fois, au printemps, afin d’admirer ces sites et ces jardins sous les couleurs plus douces des cerisiers en fleurs.

Je rappelle à mes lecteurs — c’est, du reste, écrit en haut à droite — que, pour des raisons de rapidité d’affichage, seuls les dix derniers messages apparaissent à l’arrivée sur mon blog, et que, si l’on veut lire l’intégralité d’un voyage, il convient de cliquer sur son nom, dans le bandeau de droite, “catégories". Par exemple : « 18. Japon en automne », pour ce voyage…

                 Bonne lecture !                                                           Brigitte

                                                                                                    

7/3/2013

Kōya-san (4) — 21e jour (2) Fin de Kōya-san et retour à Paris

Classé dans: — Brigitte @ 17:57:15

           Nous parvenons, donc, à l’enceinte sacrée du complexe de Danjō Garan ( 壇上伽藍 ). Elle est précédée, à environ 300 m à l’Ouest, par la majestueuse porte à deux étages, le Dai-mon, dont j’ai déjà parlé.

En 816. Kōbō Daishi (774-835) établit sa communauté et pose les premières pierres d’une « enceinte sacrée » qui devait rester, avec le Kongobu-ji, l’un des principaux sites religieux de la ville.

Le lieu compte une vingtaine de temples et bâtiments et est dominé, en son centre, par le Konpon Daitō, grande pagode peinte de vermillon de 50 m de hauteur. Pagode à un niveau, reconstruite à la fin des années 1930, elle figure au centre du mandala en fleur de lotus formé par les huit montagnes entourant Kōya-san. Entre légende et culte, elle abrite le Dainichi Nyorai, Bouddha cosmique, entouré de quatre autres bouddhas qui l’assistent.

  Koyasan Konpon Daito

            Juste en face, se dresse le Kondo, pavillon principal qui accueille les principales cérémonies religieuses. Il fut édifié en 819 et également reconstruit pour la septième fois en 1932. Une statue du Yakushi Nyorai, le Bouddha médecin, se dévoile lorsque le pavillon est ouvert.

  Koyasan Kondo

  Koyasan Kondo 2

            Derrière le Kondo, l’élégant pavillon du Miedo contient le portrait de Kōbō Daishi peint par son disciple Shinnyo. Image précieuse entre toutes, qui est entourée par dix autres portraits des disciples du saint. Initialement, ce pavillon était utilisé par Kōbō Daishi pour sauvegarder ses images de Bouddha et pour se recueillir. Ces deux éléments le rendent particulièrement sacré. Il n’est ouvert qu’une fois l’an, le 21 mars.

  Koyasan Miedo

  À l’Ouest s’élève, encore, une grande pagode en bois, très ancienne, à l’extrémité d’une allée de cèdres : Saitō, la pagode de l’Ouest :

  Koyasan Danjo Garan Pagode

    Nous continuons notre chemin… À droite, Tōtō, la pagode de l’Est.

  Koyasan Danjo Garan 2

    Le Fudodō, le plus ancien bâtiment de Kōya-san ayant échappé aux incendies. Il a été construit par Gyosho shonin en 1198 à la demande de Hachijo-nyonin, la fille de l’empereur Toba. En 1910, le pavillon fut déplacé à son emplacement actuel, à l’occasion de la rénovation de Trésor National. Le bâtiment actuel date de l’époque de Kamakura dans le style archaïque des demeures de l’époque d’Heian. À l’intérieur, l’objet de vénération principal est la divinité Achala ( Fudō Myōō) . On trouve également les huit vassaux ou Hachidai Doji, réalisés par le célèbre sculpteur Unkei. Le pavillon et les huit vassaux sont classés aux Trésors nationaux.

  Koyasan Fudodo

  Koyasan Konpon Daito 2

  Koyasan Danjo Garan 3

                  Au Sud, de l’autre côté de l’étang, le musée Reihō-kan, construit en 1921, conserve les trésors artistiques de Kōya-san. Il possède plusieurs milliers d’œuvres dont 200 sont en circulation, par roulement. bon nombre d’elles sont classées Trésors Nationaux (il possède 8% de ceux du Japon) ou Biens culturels importants. Sculptures, mandalas, tentures… Les photographies sont interdites.

  Koyasan 4

                Il est onze heures. Nous avons un peu de temps. Je veux refaire une dernière fois, avant de partir, le chemin dallé de l’Okuno-in, jusqu’au temple. Nous trouvons un bus qui nous emmène jusqu’à l’entrée du sanctuaire…

                                     Koyasan Okuno-in 28

  Koyasan Okuno-in 29

  Koyasan Okuno-in 30

  Koyasan Okuno-in 31

         Plaquettes de bois plantées dans la rivière sacrée en l’honneur des enfants morts-nés :

  Koyasan Okuno-in 32

  Koyasan Okuno-in 33

            Des pèlerins :

  Koyasan Okuno-in Pèlerins

            Et des religieux :

  Koyasan Okuno-in Moines

  Koyasan Okuno-in 34

                                    Koyasan Okuno-in Brigitte

  Koyasan Okuno-in 35

  Koyasan Okuno-in 36

  Koyasan Okuno-in 37 Pierre circulaire

                Et voilà !… Il est 14 heures… il ne nous reste plus qu’à prendre le funiculaire, puis le train jusqu’à Osaka, puis le train jusqu’à la ville de banlieue proche de notre aéroport…

  Koyasan Retour funiculaire

             Notre séjour japonais se termine. Nous avons vu des choses étonnantes, ou étranges, goûté de merveilleuses beautés, avons été, tour à tour, surpris, émerveillés, et, parfois, eu la sensation de nous trouver sur une autre planète, entourés, imprégnés de cette explosion de couleurs… Et charmés, toujours, de la politesse et, surtout, la gentillesse des humains que nous avons côtoyés et au milieu desquels nous avons vécu des journées inoubliables…

            Notre avion décolle demain, jeudi 29 novembre, pour Pékin à 9h 30. Il nous faudra être à l’aéroport à 7 heures, au moins. Ensuite Pékin-Paris, où il est prévu que nous arriverons à 18h 30, décalage horaire oblige… Voilà. Il nous faut rentrer et retrouver les charges de la vie quotidienne, mais avec, dans le cœur, cette grande gentillesse et ces mille couleurs…

           À un prochain voyage, donc !……… Bizatous !…               Brigitte-san

                                                                                                      

Kōya-san (3) — 21e jour (1) Cérémonies au temple

Classé dans: — Brigitte @ 12:02:00

                 C’est le petit matin. La nuit a été glaciale. Certes, nous avions le chauffage d’appoint, pour la nuit. Mais sortir de la chambre pour aller se laver ou aux toilettes nous gelait sur place. Bref, nous voilà réveillés et prêts pour la cérémonie… une heure avant.

                 La cloche sonne et un prêtre vient chercher les « fidèles » (nous !), pour leur faire emprunter un grand escalier de pierre jusqu’à un grand bâtiment où se déroulera la cérémonie bouddhiste du matin. Les moines récitent des soutras, font brûler de l’encens, psalmodient des textes dans une langue inconnue (dérivée du sanscrit), textes qui ont un fort caractère répétitif.

Nous sommes assis par terre, jambes croisées, ou sur nos talons, sur un coussin. Les moines officient. La cérémonie dure près de trois quarts d’heure. Les personnes présentes sont invitées à s’avancer pour prier et brûler un peu d’encens.

  Koyasan cérémonie 1

                   Puis les moines nous demandent de les suivre dans un autre bâtiment, devant l’enceinte du monastère, où aura lieu la cérémonie du feu.

Dans la pénombre éclairée de la flamme de bougies, cependant qu’un jeune moine frappe un gong de manière de plus en plus rapide, que d’autres psalmodient à voie basse des matras, le grand-prêtre s’assied devant l’autel chargé d’offrandes, de cloches et de canneliers et allume le feu avec des fagotins de bois.

  Koyasan cérémonie du feu

Bois, graines, riz, encens. En tout 108 objets seront brûlés, qui représentent les péchés. Au son des clochettes et dans les volutes des fumées d’encens, le feu consume les illusions et délivre des passions. Après une demi-heure, environ, nous sommes invités à passer un par un devant la fumée, afin de l’attirer vers nous de la main, dans le but de nous purifier.

Il nous est, alors, permis de retourner dans nos chambres, où un jeune moine nous apporte notre petit-déjeuner, végétarien, toujours, sur des petites tables qu’il installe sur le tapis, les futons ayant été rangés dans l’oshiire, pendant notre absence.

  Koyasan petit-déjeuner

                 Après nous être restaurés et avoir tenté de répondre à un ou deux mails urgents dans le local informatique du temple (le seul qui ait un Wi-Fi, du reste anémique, et deux machines aux caractères japonais), nous repartons pour la visite des autres sites de Kōya-san… Non sans une certaine nostalgie…

En effet, ceci sera notre dernière journée au Japon, ou tout comme. Tout à l’heure, vers 14 heures et des poussières, nous allons reprendre le funiculaire pour Gokurakubashi, puis le train pour la gare de Namba, à Osaka, où nous allons vivre notre dernière nuit japonaise dans un hôtel retenu non loin de l’aéroport, d’où nous prendrons, aux aurores, notre avion pour Paris…

  Koyasan 2

                  Allez, il est 9 heures, en ce mercredi 28 novembre 2012. Il nous reste pas mal de choses à contempler. Nous prenons nos sacs à dos, après avoir réglé notre dû aux moines, et nous dirigeons vers l’Ouest, un peu au centre ville, où s’élève le temple Kongōbu-ji, le saint des saints de Kōya-san et le quartier général de la secte Shingon. L’ensemble, d’une superficie de près de 16 hectares, abrite à la fois des bâtiments administratifs à partir desquels sont gérés les 3600 temples de l’école Shingon de l’archipel, une université religieuse et un temple.

  Koyasan Kongobu-ji 1

  Koyasan Kongobu-ji 2

  Koyasan Kongobu-ji 3

    Devant le temple, la mascotte du Kongōbu-ji. Érigé pour la première fois en 816 par Kōbō-Daishi, il change de visage en 1131, sous la direction de l’empereur Toba, puis se reconvertit en mausolée, en 1593, pour la mère du shōgun Toyotomi Hideyoshi et brûle entièrement en 1863 avant d’être reconstruit. Il reçoit son nom actuel (« Temple de la Montagne du Diamant ») en 1869.

  Koyasan Kongobu-ji 4

  Koyasan Kongobu-ji 5

  Koyasan Kongobu-ji 6

     La salle principale n’est pas ouverte aux visiteurs, excepté pour de grands évènements comme la fête du solstice d’hiver ou le 8 avril, date anniversaire de la naissance de Sakyamuni, autre nom de Bouddha. Mais on peut admirer les œuvres sur fusuma (portes coulissantes) de Kanō Motonobu, fondateur de l’école Kanō au XVIe siècle :

  Koyasan Kongobu-ji 7

  Koyasan Kongobu-ji 8

  Koyasan Kongobu-ji 9

  Koyasan Kongobu-ji 10

  Koyasan Kongobu-ji 11

  Koyasan Kongobu-ji 12

             Au fond, les rochers du Banryū-tei, le plus grand jardin sec du Japon (2340 m²), évoquent des montagnes ou des dragons émergeant d’une mer de nuages…

  Koyasan Kongobu-ji 13

  Koyasan Kongobu-ji 14

  Koyasan Kongobu-ji 15

             La visite de ce temple s’achève par l’immense cuisine du monastère, où l’on préparait les repas pour environ 2000 moines…

  Koyasan Kongobu-ji 16

              Parmi les sept mille habitants de Kōya-san, près de la moitié sont des moines et le reste se compose de leur famille, résultat des mariages survenus après l’arrivée des femmes. Avec encore cent dix temples actifs, la cité, quartier général de l’école bouddhique shingon, reste un centre religieux influent.

              Ces moines, en effet, ont le droit de se marier, et il n’est pas rare de voir des moines en mobylette ou marchant avec femmes et enfants. La marchandisation du sacré n’a pas épargné le Mont Koya et l’on peut voir, parfois, certains moines en soutane partis faire leurs courses au volant de voitures de luxe… Le but de l’école Shingon est, en effet, nous l’avons vu, d’atteindre l’état de Bouddha pendant son existence. Autrement dit, faire des choix simples, modestes, mais non contraignants. Contrairement à d’autres écoles du bouddhisme, le Shingon ne condamne pas les moines à l’austérité.

               Nous continuons, à présent, un peu plus à l’Ouest, vers une autre enceinte sacrée, le Danjō-Garan (temples sur plateau), que je vais détailler dans le prochain post, qui sera, hélas, le dernier ayant trait à ce magnifique voyage, rempli de beauté et de couleurs…

                                                       Brigitte-san             

6/3/2013

Kōya-san (2) — 20e jour (2) Nuit au temple

Classé dans: — Brigitte @ 17:01:43

                Nous revenons, donc, sur nos pas…

Un peu avant la zone “interdite aux photos", se trouve une rangée de très grands Jizō que les fidèles aspergent, afin de purifier le karma de leurs chers disparus. C’est le Mizu-muke-Jizō :

  Koyasan Okuno-in 10

Koyasan Okuno-in 11

  Koyasan Okuno-in 12

                                    Koyasan Okuno-in 13

  Koyasan Okuno-in 14

              Nous nous enfonçons dans le clair-obscur bleuté des frondaisons des cryptomères géants et séculaires…

  Koyasan Okuno-in 15

  Koyasan Okuno-in 16

  Koyasan Okuno-in 17

  Koyasan Okuno-in 18

  Koyasan Okuno-in 19

              On retrouve de manière ubiquitaire ces gorintō, tours à cinq anneaux, chacun d’eux ayant la forme symbolique de l’un des cinq éléments de l’Univers : la terre (cube), l’eau (sphère), le feu (pyramide), l’air (croissant ou hémisphère) et l’éther.

C’est, également, la forme traditionnelle de la pierre tombale de la secte Shingon. Elle exprime le fait que les corps, après leur mort physique, reviennent à leur forme élémentaire originelle. En tant que symboles du bouddhisme ésotérique, les deux premières formes (le cube et la sphère) représentent la doctrine la plus parfaite, et contiennent en elles-mêmes les trois autres. Elles sont une image du monde réel (Jutsuzaikai), domaine de la compréhension parfaite, tandis que les trois autres donnent celle de l’Henkai, le monde de la mutation, donc de l’impermanence , lequel renferme le monde où nous vivons (genshōkai).

  Koyasan Okuno-in 20

                                    Koyasan Okuno-in 21

  Koyasan Okuno-in 22

  Koyasan Okuno-in 23

  Koyasan Okuno-in 24

                                    Koyasan Okuno-in 25

                      Mais, comme je l’ai écrit, nous suivons le rythme de la vie du temple. Nous rentrons pour participer à la séance de méditation (explications, puis une demi-heure de méditation, assis bien droits, sur les coussins, jambes croisées, les paumes vers le ciel).

Ensuite, quand nous rentrons dans notre chambre, vers 17h 30, notre repas est servi. Repas uniquement végétarien (shōjin ryōri), bien entendu, mais délicieux. Cette cuisine interdit la viande, le poisson, l’oignon, le poireau, l’ail et autres racines, puisque les récolter entraînerait la mort de ces légumes. Ces aliments sont remplacés par autre chose, notamment riz, tōfu, haricots et fruits.

  Koyasan Repas du soir

  On nous avertit qu’il nous faudra nous lever tôt, pour participer, à 6 heures, à la cérémonie bouddhiste du matin, puis à la cérémonie du feu.

Nous faisons notre toilette du soir et décidons, quand même, d’effectuer une marche post-prandiale dans la forêt d’Okuno-in la nuit, et, peut-être, de voir, tout au bout du chemin dallé de 2 km, le Tōrō-dō avec toutes ses lanternes allumées…

  Koyasan Okuno-in 26

  Koyasan Okuno-in 27

        Puis nous rentrons au temple… La table chaufferette est rangée dans un coin. Nos fuyons sont sortis des oshiire et étalés sur le sol, avec une belle couette sur chacun d’eux. On nous a, même, laissé des soutras à calligraphier, pour le cas où nous ne saurions que faire de notre nuit…

Il ne nous reste plus qu’à enfiler nos yukata et nous coucher…

                                   Koyasan Dame Brigitte

                Oui, je suis là, toujours, qui veille au grain… Non mais !   ;-)

                 Allez, Bonne nuit ! La cloche va sonner tôt, demain, pour nous appeler au culte…

                                                                               Brigitte-san

Kōya-san (1) — 20e jour (1)

Classé dans: — Brigitte @ 12:17:05

                  Le mont Kōya高野山 ) est une montagne au sud d’Ōsaka, qui a vu s’élever, depuis le tout début du IXe siècle, 117 temples bouddhiques. Inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO, il est le principal centre du bouddhisme Shingon.

  carte Koya-san

                   C’est, en effet, sur ce plateau à 900 m d’altitude moyenne, entouré de huit sommets, que le bonze Kūkai, plus connu sous le nom de Kōbō-Daishi ( 弘法大師 ), le saint fondateur de cette secte, a établi la première communauté religieuse. ce monastère s’est, ensuite, développé, pour devenir une ville, avec une université d’études religieuses et plus de cent temples qui accueillent, à présent, pèlerins et touristes.

Kōbō-Daishi résume ainsi son enseignement : « Le Shingon est l’enseignement le plus profond du Mahayana. Il se consacre à assurer la paix du pays par la prière, à sauver tous les êtres en chassant les malheurs et en apportant les bonheurs. Son idéal est de devenir Bouddha, dans cette vie, avec ce corps, ce qui signifie vivre dans la vérité ».

En 813, l’empereur Saga invita les grands maîtres des huit écoles bouddhiques, ésotériques ou non, dans son palais, pour une discussion publique sur les mérites respectifs de leurs doctrines. Tous sauf Kūkai, affirmèrent qu’il était nécessaire de vivre plusieurs vies afin de parvenir à l’état de Bouddha. Kūkai, qui avait effectué un long voyage en Chine, formula l’essentiel de son enseignement à cette occasion.

Devant le scepticisme des autres religieux, il accomplit les gestes sacrés avec les mains, récita les matras, et entra en méditation sur le Bouddha Grand Soleil (Dainitchi-Nyorai). Et, à la surprise de tous, il entra dans un état de samādhi très profond (renoncement à toute production de la conscience et jusqu’au renoncement à l’idée même de renoncer), son corps devint très lumineux et prit la forme du Bouddha assis sur un lotus à huit pétales…

À la fois grand religieux, homme de lettres, philosophe, poète et calligraphe (ses calligraphies sont considérées comme trésors nationaux), Kūkai a fortement influencé la culture et la civilisation japonaise. C’est lui qui est à l’origine de la création des hiragana (le syllabaire japonais) et l’auteur du plus ancien dictionnaire d’idéogrammes du Japon. Apportant au Japon le génie qui allait lui permettre de se libérer du carcan culturel chinois, il se lia d’amitié avec l’empereur Saga — 52e empereur et le premier, selon la légende, à boire du thé — lui aussi grand calligraphe et homme de lettres, qui lui permit, en 816, de construire un monastère sur le mont Kōya-san. Ce plateau, entouré de huit montagnes, évoquait, pour lui, le Royaume de la Matrice, le lotus à huit pétales où siège le Bouddha.

Dans le premier temple élevé, le Kongōbuji, Kūkai célébra, en 832, la cérémonie d’offrande de 10 000 lumières pour le bonheur de tous les êtres. Durant toute sa vie, il s’attacha à tenter de soulager la misère du peuple. Ses qualités humaines et sa conduite exemplaire en faisaient un modèle pour tous. Il ne put voir le parachèvement de son œuvre. Vénéré par la noblesse comme par le peuple ou les religieux, il s’est épuisé à la tâche et meurt en 835. Mais, comme nous le verrons, plus loin, il semble qu’il vive et travaille toujours pour le bonheur de l’humanité…    ;-) Dans tout le Japon, des temples, petits, ou grands, lui sont consacrés.

               Il fallait faire un peu d’histoire pour expliquer pourquoi ce mont et cette cité de Kōyasan, longtemps refermée sur elle-même, constituent le plus mystique des monts sacrés du Japon.

              Nous partons de la gare de Namba, à Osaka.

  Osaka gare Namba

Il est quelque peu compliqué de se rendre au Mont Koya. D’Osaka, nous avons dû prendre un chemin de fer privé, puis changer pour un autre train d’une compagnie différente.

  gare sur la route de Koyasan

Les paysages bucoliques défilent, derrière les vitres. Bientôt, les habitations se font rares et les collines revêtent un manteau boisé, hermétique. La nature est omniprésente. Peu de personnes vont jusqu’au terminus, au pied du mont, à Gokurakubashi.

  en train sur la route de Koyasan

Là, un mignon funiculaire, rouge et blanc, élève ses passagers jusqu’à la cité monacale, au travers de tunnels d’hortensias.

  Funiculaire Koyasan

Cependant, le voyage ne touche pas encore à sa fin puisque les derniers kilomètres, sacrés, ne peuvent être parcourus à pied. Koyasan ne s’offre pas aisément, et c’est en bus que nous arrivons à destination, au cœur de la ville. Autrefois, les pèlerins pénétraient dans l’enceinte sacrée par la Daimon, l’ancienne porte, alors que les femmes, qui n’eurent accès au complexe qu’à partir de 1872, s’arrêtaient au Nyonindo.

  Koyasan Daimon

                 Kōyasan : la Daimon, porte de 25 m de large…

Initialement construit au XIe siècle dans la vallée Tsuzuraori, cet édifice massif, classé « bien culturel important », fut déplacé un siècle plus tard à son emplacement actuel, marquant l’entrée de la ville de Kōbō Daishi,

Trois ouvertures, au centre, font office de frontière, de lieu de passage, vide et calme célébrés, tandis qu’au-dessus, les charpentes gravées de couleur vermillon ajoutent une pointe de finesse et d’harmonie au gigantisme. À droite et à gauche, les statues protectrices Un-Gyo et A-Gyo, que j’ai, déjà évoquées ailleurs.

                Nous nous rendons au monastère (Ekō-in), où nous allons loger, pendant ce court séjour en ces lieux mystiques autant que mythiques… On nomme cela le shukubō ( 宿坊 ), « logement chez les moines ». Ah ! voici l’entrée du nôtre :

  Koyasan Eko-in

  Le thé est servi, dans notre chambre . Oui, sur une table-chaufferette (la température sera glaciale, cette nuit. Heureusement, il y a également un chauffage d’appoint) :

  Koyasan Eko-in Chambre

   Une vue plus large de notre logis :

Koyasan Chambre dans le temple

                Nous sommes dans un temple, cependant, et allons vivre la vie du temple, avec les offices et tout et out. Mais, pour l’instant, il est midi et demi. Il fait un peu froid, en cette saison et à cette altitude… Nous sortons nous restaurer d’une bonne soupe très chaude et très nourrissante, puis allons visiter l’Okuno-in, le cimetière le plus prisé du Japon, le plus grand de l’archipel, dépassant deux cent mille tombes. Un lieu sacré.

  Koyasan Okuno-in 1

Selon les croyances de l’école Shingon, les corps enterrés ici sont seulement des esprits en attente. Un jour, Kōbō Daishi, le fondateur de la communauté religieuse du Mont Koya, sortira de sa méditation lorsqu’arrivera Miroku, le Bouddha du futur. Alors, toutes les âmes en transit reposant au sein de sépultures ou dont les cheveux ou cendres ont été placés par des proches devant le mausolée de Kūkai, s’élanceront à leur suite. En attendant, le nombre de tombes ne cesse d’augmenter dans l’Okuno-in.

On y trouve des tombeaux de personnages historiques ou célèbres, de samouraïs, mais également de gens ordinaires qui ont voulu se faire enterrer là afin d’être dans les premiers à renaître en Bouddha. Certains appartiennent à de grandes entreprises du Japon, comme celui de Nissan, reconnaissable aux deux statues d’ouvriers et au logo de la marque :

  Koyasan Okuno-in 2

Ces tombes sont dédiées à la mémoire des employés de ces entreprises qui, bien que n’appartenant pas au courant Shingon, souhaitent disposer symboliquement d’une sépulture en ces lieux.

  Koyasan Okuno-in 3

  Koyasan Okuno-in 4

  Koyasan Okuno-in 5

               Ce cimetière géant est enfoui dans une forêt de cryptomérias japonica centenaires, à la taille et à la circonférence impressionnantes.

                                    Koyasan Okuno-in 6

Comme dans tous les sanctuaires japonais, on trouve des Jizō affublés de sortes de bavoirs rouges et/ou de bonnets de la même couleur. il s’agit d’une tradition remontant au VIIe siècle et, en tout cas l’ère Heian, qui a suivi. La couleur rouge protégerait de la maladie et Jizō est l’ami des enfants. Il les console quand ils percent leurs dents, les berce lorsqu’ils pleurent et que les parents sont absents. Il est le compagnon de jeux des enfants morts. C’est pourquoi les mères ayant perdu un enfant les habillent de la sorte, afin qu’ils lui viennent en aide.

Koyasan Okuno-in 7

  Koyasan Okuno-in 8

           Cet endroit est un lieu sacré dans un site lui-même sacré. Déjà, le fait de franchir le pont Ichi no Hashi qui marque l’entrée de l’Okuno-in revient à traverser la liaison entre deux mondes. Il porte le nom de « Premier pont » puisqu’il constitue le point de départ du chemin (de 2 km) menant au Mausolée de Kūkai, par lequel on doit passer. La croyance veut qu’a à partir de là, Kūkai accompagne les pèlerins jusqu’à Mausolée, et, ensuite, les raccompagne de la même manière jusqu’ici . C’est pourquoi en signe de dévotion moines et fidèles joignent les deux mains avant de passer ce pont.

De l’autre côté, l’atmosphère a changé, l’air s’est chargé de sacré. Les cèdres vertigineux qui émaillent les premières sépultures masquent le ciel et l’issue du chemin dallé qui s’élance au travers du bois. Les styles des monuments funéraires varient énormément, mais les cénotaphes les plus spectaculaires attirent l’attention, comme celui qu’une entreprise d’insecticides a dédié à ses victimes termites… 

  Koyasan Okuno-in 9

Après le « Pont du milieu » (Naka-no-hashi) où les pèlerins faisaient leurs ablutions à l’époque Heian, le pont Gobyo no Hashi, annonce le passage à un niveau encore plus avancé du sacré. La passerelle, dont les trente-six planches portent gravées au dos le nom de l’une des divinités bouddhiques, est elle-même considérée comme telle. Il est de rigueur d’à nouveau s’incliner les mains jointes pour invoquer Kūkai avant de la franchir.

  Koyasan Okuno-in 10

                Au-delà de ce pont, il convient de montrer le plus grand respect : nourriture, boissons et photographies sont interdites. On avance jusqu’à l’escalier d’une trentaine da marches qui conduit au Tōrō-dō, le temple des lanternes, fondé par Shinzen et reconstruit en 1023. Vingt mille lanternes entourent l’édifice, les deux lanternes centrales brûlant sans interruption depuis un millénaire, la première, lanterne de la femme,pauvre ayant été offerte par une jeune fille qui s’était rasé la tête et avait vendu ses cheveux afin de pouvoir faire une offrande à la mémoire de ses parents défunts ; la seconde a été offerte par l’empereur Shirakawa.

Un peu plus loin se trouve le mausolée Gobyo de Kōbō Daishi,, qui demeure en état de méditation depuis 1200 ans dans le dessein de sauver tous les êtres. Chaque jour, des repas sont déposés à sa porte, tandis que moines et laïcs se recueillent en silence ou en récitant à voix basse des sutras. Les portes, quoiqu’il arrive, restent closes.

                Nous allons revenir sur nos pas pour continuer la visite…………………

5/3/2013

Ōsaka-Dōtonbori — 19e jour (2)

Classé dans: — Brigitte @ 16:01:50

                  Après un bain relaxant dans l’onsen de l’hôtel, nous avons décidé d’aller nous restaurer en visitant, de nuit, le quartier animé de Dōtonbori. C’est, pratiquement, une unique rue, longeant le canal Dōtonbori entre le pont Dōtonboribashi et le pont Nipponbashi du quartier de Namba, à 10 min. de la gare du même nom.

  Cliquer ici pour voir la carte et une visite guidée en images du quartier

                   En 1621, Dōtonbori fut transformée en rue de divertissement d’Ōsaka. Dès 1662, la rue comptait pas moins de six théâtres kabuki et cinq théâtres buraki, ainsi qu’un théâtre de marionnettes unique en son genre.

Au fil des années, la désaffection pour ce genre de divertissements amena les attractions d’origine à fermer et les cinq théâtres restants furent détruits lors du bombardement américain de la ville au cours de la Seconde Guerre mondiale. Actuellement, les théâtres ont disparu, le quartier est célèbre pour ses magasins, ses restaurants, ses enseignes lumineuses et son animation qui en fait le rendez-vous de la jeunesse.

  Dotonbori 1

                     L’enseigne lumineuse, que l’on voit sur la photo précédente, du confiseur Ezaki Glico, représentant un coureur passant la ligne d’arrivée, est mondialement célèbre. Glico est une marque de confiserie célèbre dans toute l’Asie pour ses “Pocky“, commercialisés sous licenc en Europe son le nom de “Mikado“, par LU.

Pourquoi un coureur, me direz-vous. C’est toute une histoire : en 1919, un monsieur nommé Riichi Ezaki produit ses premiers caramels à base de glycogène. Peu auparavant, ayant vu des enfants jouer avec ardeur, au bord de mer, il s’était imaginé qu’ils tiraient leur énergie du glycogène des huîtres qu’ils consommaient. En 1922, il fonde l’Ezaki Glico Company et, à partir de 1927, commence à mettre des jouets dans les boîtes de friandises pour les enfants.

Depuis la création de l’entreprise jusqu’à ce jour, l’image du coureur courant 300 m symbolise la marque : la valeur énergétique d’un caramel (16 kcal) permet à une personne mesurant 1,65 m et pesant 55 kg de courir 300 m. D’où le slogan : « 300 mètres avec une bouchée ». L’enseigne modifiée, lors d’événements sportifs, est une attraction d’Osaka et un lieu de rendez-vous facile.

  Dotonbori 2

 Dotonbori 3

Dotonbori 4

                      Ōsaka est connue pour sa gastronomie. Ses plats régionaux les plus connus sont l’okonomiyaki — cette sorte de crêpe ou d’omelette, entourant des ingrédients très variables, cuite sur une plaque chauffante, que nous avons déjà rencontrée à Hiroshima, mais qui n’est pas tout à fait la même, ici —, le takoyaki — littéralement “poulpe cuit", variété de beignets contenant des morceaux de poulpe, généralement vendu dans des échoppes pour être consommé à l’extérieur ou emporté —, les udon, nouilles traditionnelles japonaises à la farine de blé tendre, ainsi que les sushis régionaux.

  Dotonbori takoyaki

      La préparation de takoyakis.

  Dotonbori 5

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                Bon… Il est 19h 20 et tout ça me donne faim !… Nous choisissons un petit restaurant sympathique et commençons par des takoyakis :

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                Ensuite, c’est cela que je m’apprête à manger, cuit sur la plaque :

  Dotonbori repas 1

  Dotonbori repas 2

                Je vous avais prévenus que j’avais faim !   :-)             Après quoi, nous reprenons notre promenade nocturne. Les enseignes des restaurants sont, parfois, géantes :

  Dotonbori 8

             Le restaurant… de crabe Kani Doraku et son célèbre crabe géant animé, qui a été copié ailleurs…

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               Un petit temple :

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                                     Dotonbori 17

                  21 heures ! Il est temps, pour nous, de regagner notre hôtel-capsule, lire nos mails, consulter les nouvelles… et dormir…

  Osaka lit

Demain, nous partons pour Koya-san.  Bonne nuit !…………… ;-)

Ōsaka (1) — 19e jour (1)

Classé dans: — Brigitte @ 12:35:27

                    Nous nous rendons, à présent, à Ōsaka, afin de partir de là, par le train régional, pour la cité religieuse de Koya-san, dont je parlerai, bien sûr, prochainement et qui constituera notre dernière étape, avant le retour à Osaka pour prendre l’avion pour la France.

             Le Shinkansen nous emmène rapidement dans ce port, au bord de la mer intérieure, troisième plus grande ville du Japon, centre commercial et industriel de l’Ouest, pôle majeur pour toutes les techniques novatrices.

             Il est midi. Pour nous restaurer, nous hésitons entre les divers “paniers-repas", pas très chers, très frais, et appétissants proposés dans les gares et trains japonais… joliment présentés dans des boîtes originales :

panier-repas train

             En définitive, notre repas sera celui-ci :

  Repas Osaka

                      Située à l’embouchure de la rivière Yodo qui vient se jeter dans la baie d’Osaka, la ville dispose d’un réseau de canaux qui s’entrecroisent sous ses rues animées et qui ont joué un rôle important dans son essor vers la prospérité. Les quartiers les plus animés sont ceux autour des gares d’Umeda et de Namba. À Umeda, on peut se promener dans de nombreuses galeries souterraines du plus grand modernisme où se pressent toujours visiteurs et acheteurs.

                     Capitale du pays sous le règne du trente-sixième empereur, Kôtoku (597-654), de 645 à 745, la ville s’enorgueillit d’un palais, aujourd’hui disparu, et d’un château, Ōsaka-jō , construit en 1586, et qui fut, jadis, le plus important du Japon. Tout au long de la période féodale et jusqu’au XXe siècle, elle a élaboré sa réputation commerçante d’abord sur la fabrication de textiles, en particulier ses cotonnades, puis sur sa créativité industrielle. Véritable « place du marché du pays », comme disent les Japonais, elle représente le berceau de l’industrie pharmaceutique japonaise et la porte d’entrée d’importants groupes étrangers qui souhaitent s’implanter dans l’archipel. Osaka se flatte de compter une forte concentration de chercheurs.

                     Nous sommes le 26 novembre ; c’est un lundi, et, hélas, le musée national des Beaux-Arts, riche de milliers d’œuvres, gravures, sculptures, peintures et photographies est fermé le lundi. Et le ciel est gris…

Nous allons, donc, visiter le Musée d’Histoire d’Osaka, à la façade tout en courbes, carrelée de losanges de grès, ornée d’une fente de baies vitrées, et reliée par une bulle de verre au building adjacent de la NHK. Il est fermé le mardi, mais pas le lundi.

La visite débute par le dixième et dernier et étage de l’édifice, d’où l’on a un beau panorama sur la ville et le château d’Osaka, malheureusement brouillé par les reflets sur les vitres, particulièrement gênants par ce temps gris, et que je me suis efforcée d’éliminer…

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               L’Histoire est, ici, véritablement mise en scène grâce à des reproductions grandeur nature de la salle principale (Daikokuden) du palais d’autrefois et des maquettes d’une grande précision. Les mannequins en tenue de Cour ou les piliers rouges évoquant le palais de Naniwa permettent d’imaginer les cérémonies d’une époque révolue…

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                 En changeant d’étage, d’autres vues de la ville et du château :

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                  Et des œuvres picturales anciennes, tapisseries et illustrations :

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                  Nous rentrons à notre hôtel pour nous préparer pour le soir, avant d’aller dîner quelque part en ville, dans un quartier animé.

Nous avons voulu faire l’expérience, ici, et cette fois, de dormir dans un hôtel capsule, un « hôtel » typiquement japonais qui a la particularité d’optimiser au maximum l’espace d’occupation et dont les chambres se limitent à une simple cabine-lit.

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Dès que l’on pénètre dans la réception, on nous demande d’ôter nos chaussures, placées dans un casier, et des chaussons nous sont proposés. Les bagages sont mis dans un vestiaire personnel à l’entrée de l’hôtel. Dans ce vestiaire, on a à disposition un pyjama-kimono, une serviette et un petit nécessaire basique de toilette.

Les hôtels capsule ont une structure et une organisation bien particulières. Les cabines de ces hôtels se constituent donc d’un tube généralement en plastique ou en fibre de verre, ont une surface moyenne de deux mètres sur un pour une hauteur d’un mètre vingt-cinq et sont équipées d’une télévision, d’un système d’air conditionné, d’un réveil et d’une radio. Les capsules sont superposées par groupe de deux et alignées le long d’un couloir. La taille des hôtels est variable et ils peuvent proposer d’une cinquantaine à plus de sept cents capsules. Quand aux sanitaires, ils sont communs, mais nombreux, un « onsen » (dans celui où nous avons été) nous attend, bain normal et bain bouillonnant. À côté, de nombreux lavabos, avec tout le nécessaire de toilette, rasoirs, dentifrices, laques, etc.

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Homme et femmes sont séparés. L’étage des capsules des femmes était “défendu” par une porte fermée à clé. Un restaurant, une petite salle de jeux, Internet sont mis à notre disposition pour un prix modique. Certains hôtels permettent même de louer une capsule dans la journée pour faire une petite sieste, ce qui s’avère fort pratique pour les hommes d’affaires ou les touristes fatigués.

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Bon… Nous n’avons, donc, pas à nous préoccuper de notre lit… Nous allons sortir pour nous restaurer et visiter Osaka la nuit… Ce qui fera l’objet du post suivant…

4/3/2013

Kurashiki (2) — 18e jour (2)

Classé dans: — Brigitte @ 18:33:08

              Nous continuons, donc, la visite du centre ville ancien de Kurashiki (la ville moderne, architecture de béton, n’est pas très intéressante).

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              Nous longeons les canaux, pour trouver un restaurant avant de nous rendre au musée :

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               Notre déjeuner est servi ! Bon appétit !    :-)

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               Après déjeuner, nous nous rendons au musée des Beaux Arts Ohara, le long des canaux, décorés d’une végétation flamboyante, sous ce magnifique soleil d’automne…

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                Nous voici au musée des Beaux-Arts. Ce bâtiment blanc à deux étages, inspiré par le Parthénon grec, abrite une riche collection d’art occidental : Le Greco, Corot, Monet, Rodin, Gauguin, Picasso, etc. Au fil du temps, les collections se sont enrichies de peintures japonaises modernes, puis d’arts traditionnels japonais et d’antiquités orientales. Il fut le premier musée d’art privé, fondé en 1930 par M. Ohara, gros entrepreneur local, qui dépêcha en Europe, pendant une année, dès 1920, un peint pour choisir les œuvre à exposer dans son musée.

                 On y trouve des tableaux impressionnistes, comme ces tableaux de Monet :

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et d’autres plus modernes…

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Certains très, très modernes…   ;)

                 Nous continuons notre promenade dans cette jolie ville…

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            Reflets sur les eaux :

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              Il est 17h 20. La nuit est, à présent, tombée. Les boutiques et magasins commencent à fermer. Nous nous promenons encore un peu dans les rues et les canaux illuminés.

             Nous dormons ici. Demain, nous partons pour Osaka !…

Kurashiki (1) — 18e jour (1)

Classé dans: — Brigitte @ 13:58:04

            En cette belle journée ensoleillée du 25 novembre 2012, nous quittons Okayama pour la ville de Kurashiki, à 15 minutes en train d’Okayama.

Plaques Kurashiki

            Kurashiki est une ancienne ville de marchands, peuplée de 500 000 habitants. À l’époque seigneuriale, c’était un port actif pour le commerce du riz. Plusieurs vieux entrepôts de riz du XVIIe siècle témoignent de cette époque, où la ville se trouvait au bord de la mer, dont elle est, à présent, distante d’environ 15 km.

Kurashiki 1

             Pendant la restauration Meiji, la ville a été connue pour sa fabrication de textiles. Ayant largement échappé aux dommages de la seconde guerre mondiale, ses quartiers historiques sont en bon état et très pittoresques. La zone historique de Bikan, où les entrepôts à fenêtres à meneaux alternent avec les saules pleureurs tout au long des rives de l’ancien canal nous réservent un spectacle enchanteur, à l’automne.

C’est pourquoi, devant l’abondance des photographies (paysages et personnages) que j’ai eu l’occasion de prendre, ce jour-là, je vais découper cette visite en deux posts, afin de ne pas surcharger les pages du blog.

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                En marchant, nous rejoignons un temple où se déroulent des cérémonies (mariage ou autres), pour lesquelles les participants, adultes ou enfants portent des costumes traditionnels japonais :

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            Jolies, richement vêtues, et bien aimables, ces dames, non ?      :-)

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             Nous revenons dans le centre par la forêt. On peut admirer ces anciens entrepôts du XVIIe siècle, pour la plupart transformés en musées ou autres, avec leurs fenêtres particulières, leurs murs blancs et leurs tuiles vernissées. Tuiles rondes, avec l’emblème de la famille.

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                       Eh bien suivons la dame, qui avance d’un bon pas !   :-)     Suite de la visite dans le post suivant…   

3/3/2013

Okayama — 17e jour (2)

Classé dans: — Brigitte @ 18:19:01

         Nous arrivons par le train à  Okayama, ville de 700.000 habitants, située en bordure de la mer intérieure de Seto. La fleur qui la symbolise est le chrysanthème. La région d’Okayama possède un dialecte spécial dont les mots usuels diffèrent nettement du japonais standard. Bien que ce dialecte soit utilisé par les hommes et par les femmes, il est considéré comme « rugueux » et peu approprié aux jeunes filles    :-)

  Hiroshima-Okayama

        Selon un ancien conte de fées japonais, un couple de vieillards sans enfant avait, un jour, trouvé une pêche flottant dans la rivière. La recueillant, ils trouvèrent à l’intérieur un petit garçon qu’ils appelèrent Momotarō (l’enfant de la pêche). Celui-ci, en grandissant, se sentait grandement redevable à ce couple qui l’élevait ; et, quand il fut adulte, il annonça qu’il partait en voyage pour l’île d’Onigashima (l’île du démon), afin de lutter contre les démons qui avaient causé des ennuis aux villages voisins.

La vieille femme lui avait préparé un kibi-dango (boulettes douces de farine de millet). Sur le chemin de l’île, il se lia d’amitié avec un chien, un singe et un faisan, en partageant sa nourriture avec eux. Ils lui apportèrent leur aide pour vaincre les démons.

Momotarō récupéra les trésors des démons qu’il donna au vieux couple pour le remercier de tout ce qu’ils avaient fait pour lui au fil des ans. Les habitants de Okayama affirment que leur ville est l’endroit où s’est déroulée cette histoire, et sa rue principale est appelée Momotarō-Odōri, en l’honneur du garçon de la pêche. On y rencontre des statues rappelant le conte.

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          Le château d’Okayama, Okayama-jō , également appelé le château des corneilles (U-jō), en raison de sa couleur noire, rare parmi les châteaux japonais (blancs, le plus souvent). Seules quelques pierres en saillie et le poisson-gargouille de la chance sont dorés. Détruit lors de la seconde guerre mondiale, ce château a été complètement reconstruit à partir de 1966, selon les plans d’origine.

  OKAYAMA Château noir

           Mais, non loin de là, le plus beau site de Okayama est le jardin Koraku-en, qui est considéré comme l’un des trois plus beaux jardins du Japon, avec le Kairaku-en de Mito et le Kenroku-en de Kanazawa, que nous avons visité précédemment.

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            Son nom signifie : « le jardin d’après », en référence à une citation de Confucius qui énonce qu’un prince avisé veille en premier aux besoins de ses sujets puis après, seulement, aux siens. Ce jardin a été élaboré en 1687 et terminé en 1700. Malgré de légères modifications, Koraku-en a gardé les formes qui lui ont été données à l’époque Edo, avec des cascades, des petits sanctuaires, salon de thé, une forêt d’érables miniature, un étang de lotus et, même, une serre remplie d’orchidées et de cactus. On n’y trouve, également, des grues blanches à tête rouge, libéré lors d’occasions spéciales.

            Je vous laisse en contempler sa beauté, dans la lumière d’automne…

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               Après avoir souhaité une vie de bonheur aux jeunes mariés…

                                    OKAYAMA Jeunes mariés

              Il est 16h 30. La nuit va bientôt venir. Nous quittons le jardin pour une promenade dans les rues de la ville avant de nous restaurer et de regagner notre hôtel

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            Demain, Kurashiki !    :-)

  

2/3/2013

Miyajima — 16e jour (2) et 17e jour (1)

Classé dans: — Brigitte @ 14:07:50

            Après déjeuner, nous allons prendre le ferry pour l’île de Miyajima, classée comme « l’un des trois plus beaux sites du Japon » (sic), avec des temples et des sanctuaires dont l’un est inscrit au Patrimoine Mondial. On dit, également de cette île qu’elle est « un Japon en miniature ». Nous nous devions de la visiter…

          Il est 15 heures. Au revoir, Hiroshima ! (nous reviendrons demain, pour repartir sur Okayama ; nous couchons dans l’île).

  Miyajima 1 ferry

  Miyajima 2

           À l’arrivée, le grand torii  qui semble flotter sur l’eau. Portail shintō qui symbolise le passage entre monde profane et monde sacré. Autrefois, l’île entière de Miyajima était considérée comme une divinité, ou, plutôt, un ensemble de déesses. Ce portail, construit à 200 m du sanctuaire d’Itsukushima marque l’entrée de ce temple « flottant », enfin, un temple qui semble flotter sur les eaux, à marée haute.

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          Nous allons débarquer et visiter l’île, bien entendu en commençant par ce temple.

  Miyajima 4

  Miyajima 5

          Le torii a été construit, pour la première fois, en 1168, quand Taira-no-Kiyomori, gouverneur de la province d’Aki, démarra la construction du sanctuaire.

  Miyajima 6

           Ce temple, à l’architecture raffinée de l’époque Heian, laqué d’un rouge vermillon flamboyant, contraste avec le bleu intense de la mer et le vert profond des forêts primitives du mont Misen.

   Miyajima 7

            Du fait de nombreux incendies et autres intempéries, le sanctuaire principal, que l’on peut admirer aujourd’hui, est dédié aux trois déesses Munakata, date de 1571, tandis que le sanctuaire Marodo (dédié aux divinités extérieures), date de 1241. C’est un des exemples les plus raffinés de l’architecture de l’époque Heian. Le toit du sanctuaire principal est à deux pentes incurvées et symétriques, et, sur la façade, s’ouvrent des portes losangiques et pliantes à lattes, laquées d’un vernis bleu vert, qui ajoutent une touche de grâce et d’élégance à l’ensemble. La galerie fait 262 m de longueur sur 4 m de largeur ; l’espace entre les piliers est d’environ 2,4 m. De légers espaces entre les lattes permettent de réduire la poussée de l’eau à marée haute et de rejeter les eaux de pluie.

Comme le sanctuaire est construit en mer, ses fondations, immergées, se décomposent assez facilement. Il est, en outre, soumis aux intempéries, vents marins et typhons. Mais bien qu’il nécessite un entretien constant, après plus de 800 ans, nous pouvons toujours, aujourd’hui, admirer le même sanctuaire que la Cour de l’époque Heian.

   Miyajima 8

Ce pont apparaît pour la première fois dans un document de l’époque Ninji (1240-1243), ce qui indique qu’il n’existait pas encore lorsque Taira-no-Kiyomori vint visiter le sanctuaire. On dit que les messagers de l’Empereur l’empruntaient pour pénétrer dans le Sanctuaire Principal à l’occasion de festivals tels que le Gochinzasai. Des escaliers temporaires étaient alors montés sur le pont pour faciliter la traversée des messagers.

Nous continuons la visite de l’île.

  Miyajima 9

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  Miyajima 11

  Miyajima 12

           La nuit tombe tôt, au Japon, mais, ici, et tout spécialement en automne, elle s’éclaire de mille couleurs :

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  Miyajima 19                    Après cette petite marche dans la montagne, il est temps de se restaurer… puis d’aller dormir. La matinée suivante, avant de reprendre le ferry, vers 11 heures, nous la consacrons, encore à la visite de l’île :

                                    Miyajima 120

                La pagode Goju-no-to à cinq étages fut construite, à l’origine, en 1407 et restaurée en 1533. Elle est principalement dédiée au Bouddha de la Guérison ainsi qu’à ses disciples Fugen et Monju. Elle a été construite dans son intégralité en style japonais comme en témoignent les capuchons ornementaux, les piliers de rambarde et le placement des chevrons. Cependant, l’influence chinoise apparaît dans certaines parties comme le sommet des piliers en bois qui supportent les combles ainsi que dans les queues de chevrons.

                                   Miyajima 21

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                                   Miyajima 23

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                    Après la dégustation d’une délicieuse huître gratinée :

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et un adieu au torii plongé dans ses eaux bleues…

  Miyajima 22

… nous quittons l’île pour nous rendre à Okayama (dans la gare de laquelle nous avons laissé le principal de nos bagages), via Hiroshima.

  

1/3/2013

Hiroshima — 16e jour (1)

Classé dans: — Brigitte @ 12:42:30

                 Nous nous levons, donc, tôt (plus tôt que prévu, au départ, donc), pour essayer de prendre le premier train pour Hiroshima. Et bien nous en a pris   :-)

        Notre charmante logeuse se lève également, pour nous saluer avant notre départ… Il pleut à verse, après toutes ces belles journées à Kyoto et Nara… Nous nous habillons en conséquence, enfilons nos chaussures, restées sagement dans l’entrée, comme d’habitude, et nous apprêtons à partir courageusement sous la pluie… quand, par miracle, celle-ci cesse d’un coup dès que je mets le nez dehors !

        Le Ciel n’est, donc pas contre nous !… Nous partons pour la gare et le premier train pour Hiroshima (un shinkansen) comporte au moins quatre ou cinq voitures absolument sans réservation ! Nous avons toute la place que nous voulons, et ces places sont très confortables, dans les trains japonais. Il est heureux que j’aie refusé de tenir compte des dires de l’employée revêche de la veille.

   Shinkasen Kyoto

         Nous effectuons un agréable voyage et arrivons à Hiroshima un peu avant 10h 30. Nous laissons nos gros sacs à la consigne de la gare pour n’emporter dans nos petits sacs à dos que les affaires nécessaires aux deux journées à venir, puisque nous allons coucher non loin de là dans l’île de Miyajima.

        Nous visitons la ville. La première chose qui frappe est, évidemment, les restes détruits en 1945 du Palais des expositions et conservés pour la mémoire…

   Hiroshima 1

   Hiroshima 2

   Hiroshima 3

        Le musée, très intéressant, expose, dans un vaste panorama historique, les causes et les conséquences de la guerre…

   Hiroshima 4

                     Ici, les objets calcinés et fondus par la chaleur de la bombe

    Hiroshima 5

                      Une montre arrêtée à l’heure exacte de l’explosion de la bombe : 8h 15

    La ville, reconstruite…

   Hiroshima 6

   Hiroshima 7

   Hiroshima 8

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                 avec de beaux parcs et jardins…

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   Hiroshima 11

                 et les monuments du souvenir…

                                 Hiroshima 12

   Hiroshima 13

   Hiroshima 14

   Hiroshima 15

   Hiroshima 16

         Mais Hiroshima est, également, la capitale de l’okonomiyaki, sorte de crêpe (faite de farine de blé et de poisson séché, puis de nouilles, l’ensemble retourné sur des œufs brouillés) typiquement japonaise. Le mot est composé de okonomi (お好み, littéralement « ce que vous aimez / voulez ») et yaki (焼き, grillé). Le tout est servi tel quel ou bien recouvert avec des oignons verts hachés, que l’on peut, également, recouvrir de sauce spéciale “okonomi“.

         Les restaurants spécialisés sont pris d’assaut… Il faut faire la queue pour y entrer, puis attendre tandis que l’on vous prépare votre repas sur la plaque chauffante, devant vous.

   Okonomiyaki 1

   Okonomiyaki 2

                     Me voilà enfin servie !

   Okonomiyaki 3

   Okonomiyaki 4

                                       Bon appétit !…                :-)                                Brigitte

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