17/1/2013

NIKKO (2) suite — temples et jardins

Classé dans: — Brigitte @ 16:28:48

                          Le soleil brille, à présent, et fait luire joliment les toits mouillés de pluie, au milieu de ce feuillage multicolore. La lumière est belle. Nous continuons la visite de Nikko en visitant les autres temples.

      Nikko 20

      Nikko 21

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                        Nous admirons la riche ornementation du Rinnō-ji. Il a été le premier temple créé, par Shodo Shunin, à quelques pas du pont sacré. Il avait pour nom Shironryu-ji et n’a pris son nom actuel qu’au XVIe siècle, où il devient, sous l’influence du moine Tenkai le point d’essaimage régional d’une quinzaine de temples répondant au même nom.

      Nikko Rinno-ji 1

      Nikko Rinno-ji 2

                         Tout à côté, le musée du Trésor, qui expose, par rotation, une partie de ses 6.000 pièces de patrimoine bouddhique. Et le délicieux jardin du Shōyō-en, créé à l’époque d’Edo, qui reproduit en miniature les paysages du lac Biwa, près de Kyoto, immortalisés par Hiroshige nous ravit par ses couleurs magiques :

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                           Qu’entends-je ? Vous me dites que ce panorama est trop petit ?… Mais il ne tient qu’à vous de le voir en plein écran : il vous suffit de cliquer sur l’image et vous pourrez l’examiner à loisir (attendez que l’image se charge) à l’aide de votre souris… ou bien le laisser défiler :-)

                   Ensuite de quoi, les yeux encore emplis de ces merveilles, nous nous rendons à notre hôtel, un hôtel typiquement japonais, non loin de l’emplacement des temples. Il était près de 16 heures, il ferait nuit à 17 heures. Nous sommes accueillis par une patronne charmante qui avait mis mon nom au fronton de son hôtel pour me faire honneur. Il faut se déchausser. Nous commençons à avoir l’habitude. On nous montre notre chambre : une pièce très accueillante meublée d’une belle et grande table basse vernie, sur laquelle trône une bouilloire avec tout le nécessaire pour le thé, des sièges sans pieds, pour s’asseoir en tailleur, à la mode japonaise. Pas de lits : les futons qui sont dans le placard seront sortis ce soir, nous dit-on, et posés à même le tatami.

       chambre Nikko

                  Il y a un bain commun, accessible à toute heure, mais également un bain privé, plus agréable, que la dame nous propose de nous réserver entre 16 h 30 et 17 h 30, ce qui nous arrange, car nous nous proposons de descendre, ensuite, dîner en ville. Le bain japonais, dans lequel on entre propre — il faut, bien sûr, avoir fait sa toilette à côté auparavant, ceci puise son origine dans les rites shintoïstes de purification : on ne souille pas les eaux dispensées par les divinités — est un moment de bien-être et de sérénité extrême. Et cette détente, après le voyage et la marche de cette journée, est vraiment un moment de béatitude.

                 Nous avons un “pass", qui nous permet de prendre gratuitement les bus de la ville. Mais la patronne — décidément aux petits soins pour moi — nous propose de nous emmener demain matin, à 8 h 30, à la gare en voiture, pour nous éviter d’avoir à nous lever trop tôt ! Elle nous fera servir le petit-déjeuner à 7 h 30, ce qui nous permettra de nous reposer. Nous lui exprimons notre gratitude et, après le bain, nous rangeons nos affaires et partons à pied vers ville, dans la nuit, afin de trouver un restaurant… Nous descendons, un temps, le long du côté gauche de la rivière sans rien trouver, même pas une lumière, puis remontons, traversons et nous dirigeons vers des endroits plus éclairés.

                 Las !… Il est 19 h 30 et tout est fermé !… Nous avions vécu la même mésaventure à Tokyō, un soir où nous avions voulu manger une pizza dans un restaurant “italo-japonais” et où, arrivés à 20 heures, on nous avait signifié, en nous servant… que le restaurant fermait à 20 h 15 !      Mais bon… en cherchant un peu, nous finissons par trouver une sorte de bistrot/resto ouvert, où un drôle de bonhomme, sympathique, mais un peu bizarre, se propose de nous préparer des spaghettis bolognaise et de nous servir des bières, dans le capharnaüm (très propre) qui est son restaurant et où il accumule une telle quantité d’objets hétéroclites de tous endroits et de tous pays (il connaît un peu Paris pour y avoir été) qu’il n’y aura, bientôt plus de place pour les clients ! :-)

     Nikko 38

               Après nous être restaurés, une petite marche pour remonter jusqu’à notre hôtel. Nous retrouvons avec plaisir notre chambre aux cloisons à glissière. La table est poussée dans un coin, les lits sont posés et prêts à nous recevoir et à nous donner le repos attendu. Demain, retour à Tokyo pour nous diriger immédiatement vers Kamakura. Nous allons bien dormir, les yeux encore emplis des merveilles du jour…

                                                                           Brigitte

NIKKŌ (1) — Toshō gū

Classé dans: — Brigitte @ 14:25:51

                      Un proverbe japonais affirme : « Nikkō wo minai uchi wa, kekkō to iu na » : tant que tu n’as pas vu Nikkō, ne dis pas “splendide". La nature et l’histoire ont, en effet, été prodigues, pour cette petite ville de 26.000 habitants, perchée à 650 m d’altitude, à 135 km de Tokyō. Son bel ensemble de sanctuaires a acquis une réputation mondiale, en présentant un aspect architectural unique, au Japon, une expression baroque où tout semble poussé à l’extrême. Ils offrent un exemple unique de syncrétisme religieux, reposant sur la doctrine du Shimbutsu Shugō (association de croyances panthéistes, inspirées du shintoïsme et de foi bouddhique). Du reste les divinités shintō vénérées à Nkkō sont considérées comme des avatars du Bouddha.

                     La région montagneuse de Nikkō est tellement envoûtante qu’elle attire dès le VIIIe siècle des prêtres influents. Le premier des shoguns y établit sa dernière demeure et le temple Toshō gū devient le plus beau mausolée du Japon. En 1999, Nikkō est inscrit au Patrimoine mondial de l’humanité. Les automnes y sont flamboyants.

                    Déjà mis en appétit par la visite du ravissant parc du musée Nezu, c’est avec une certaine exaltation que nous nous levons à 6h 30 pour prendre notre petit-déjeuner, laisser le gros de nos bagages à l’hôtel (nous n’emportons, chacun qu’un petit sac à dos, avec le minimum d’affaires), et nous rendre à la gare d’Asakusa, de Tokyō, pour y acheter un World Heritage Passa qui nous permettra de prendre la ligne Tobu-Nikkō et les bus une fois arrivés.

    Nikko 1

                    Le voyage dure 2h 30 en tout (il y a un changement). Nous quittons la grande plaine du Kanto, à l’urbanisation dense et continue, pour retrouver, en montant, une nature plus affranchie, au relief accidenté, des forêts… L’arrivée à Nikkō est un vrai plaisir, pour les yeux et les sens, malgré la pluie, à présent intermittente.

     Nikko 2

                 Regardez les photos. Je ne saurais trouver les mots pour traduire cette symphonie de couleurs allant du rouge pourpre-violet au jaune d’or qu’aucun peintre ne saurait traduire sur sa toile…

      Nikko 3

      Nikko 4

                  Le pont sacré Shinkyo enjambe les eaux tumultueuses de la rivière Dalya. On raconte qu’en 767, Shodo Shonin et ses disciples, désireux d’explorer le mon Nantaï, et arrêtés par la rivière, prient la divinité Jinja Daio, qui apparaît, alors, avec deux serpents, un rouge et un bleu, lesquels s’emmêlent au-dessus de la rivière jusqu’à former un pont permettant à Shodo Shonin de la traverser. Selon certaines interprétations, l’explication en est donnée par la la réunion des sons ka (signifiant feu, rouge) et mi (bleu, eau), formant  kami (esprit).

       Nikko 5

                  Gardant nos petits sacs à dos, nous allons visiter les temples érigés dans cette végétation luxuriante et ardente.. Au VIIIe siècle, Shodo Shonin trouve cette région montagneuse de Nikkō si pure qu’il en fait la terre d’élection de la déesse Kannon. Le Rinnō-ji, le Toshō gū, et le Futaraasan sont rassemblés sur le même site, au nord du pont. Nous nous dirigeons vers le Toshō gū. Un moine sonne la cloche, en s’arcboutant. C’est un travail de romain… pardon, de japonais !…

       Nikko 6

        Vous pouvez cliquer sur l’image pour le voir en action, et entendre le son.

                     On accède au plus grand sanctuaire de Nikkō, dédié au shogun Tokugawa leyasu (XVIe siècle) par l’escalier en pierre des mille hommes

        Nikko 7

  qui débouche sur un grand torii au granit importé de Kyushu en 1618.

        Nikko 10

Près du torii se dresse une pagode à cinq étages :

                                  Nikko 11

dont le pilier central, de 30 m de hauteur pour un diamètre de 60 cm, est pendu par un système de chaînage au poutrage du 4e étage. Le pilier flottant à sa base permet, en cas de séisme, de tenir m’ensemble tout en suivant les oscillations éventuelles.

        Nikko 13

              Au fronton de l’écurie sacrée, les sansaru :

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Les trois singes Mizaru, Kikazaru et Iwazaru (je ne vois pas ce qu’il ne faut pas voir, n’entends pas ce qu’il ne faut pas entendre et ne dis pas ce qu’il ne faut pas dire, afin que mon cycle de vie soit épargné par le mal). Principes cher à la secte bouddhiste Tendai qui joue sur l’homophonie “saru = singe” et “zaru = ne pas".

       Nikko 14

       Nikko 15

                        Il pleuvait certes, par moments, en cette matinée, mais ensuite, le soleil revenu a fait monter joliment la vapeur d’eau des toits :

       Nikko 16

        Nikko 18

                     Et l’atmosphère est pure et claire. Tout resplendit encore plus.

        Nikko 18          

               Nous continuerons, donc, à jouir des couleurs de Nikkō, cette fois sous le soleil, dans le prochain article :-)

                                                                    Brigitte

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