KYOTO (3) — Arashiyama (2) Le jardin des mousses et retour à Kyoto
Le temple Saiho-ji, jardin Kokedera
Le Saihō-ji (le temple des fragrances de l’ouest) est un temple bouddhiste zen situé dans la banlieue ouest de Kyōto. Le temple est surtout connu sous le nom de Koke-dera (temple des mousses), en raison des 120 espèces de mousses qu’il abrite. La mousse évoque la longévité du cycle de la vie, la vie éternelle, une mousse liée à l’immortalité de l’âme. Le temple, appartenant au courant Rinzai-shu du bouddhisme, est dédié au bouddha Amitabha. Il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en tant qu’héritage culturel faisant partie des temples de Kyōto.
Fondé en 731 par le prêtre Gyoki et refondé en 1339 par le moine zen Muso Soseki, créateur, également, comme nous l’avons dit, du temple et du jardin Tenryu-ji, son jardin s’étage sur deux niveaux : le jardin bas, d’influence Heian, organisé autour d’une pièce d’eau, et le jardin haut, accroché au flanc d’une colline et parsemé de grosses pierres imitant le lit d’une ancienne cascade.
Il faut vraiment avoir envie d’y aller pour atteindre ce temple ! Quelques semaines auparavant, l’on doit adresser par écrit une demande d’autorisation, en anglais, avec nom, adresse, n° de passeport, date de naissance, etc., puis attendre la carte réponse. Le trajet est long aussi : en bus ou tramway, puis reprendre un autre bus et ensuite une petite marche. Muni de votre autorisation, réclamée à l’entrée, après avoir enlevé vos chaussures et vous être installé dans le temple en position de lotus devant votre petite écritoire, vous devez recopier un sutra bouddhique calligraphié en japonais. On vous met à disposition papier, encre et calame ! Bien sûr, au passage, vous réglez 30 € pour le droit de visite…
Autour d’un petit étang, le sol est tapissé de mousses végétales, qui forment une moquette matérielle et spirituelle, un « tapis mystique » à l’ombre des arbres. Un endroit calme et serein, où il est si agréable de pouvoir flâner dans le contraste saisissant que fait le vert tendre des mousses avec les ors et pourpres des feuillages d’automne.
Soseki a, ainsi, dessiné le premier jardin zen. Le Saiho-ji influença, par suite, le dessin de nombreux jardins, comme ceux des Pavillons d’Or et d’Argent. Il faut noter que les 120 espèces de mousses, qui font, aujourd’hui, la notoriété de ce jardin, ne sont apparues qu’à partir de l’ère Meiji, période pendant laquelle il fut abandonné…
Un panorama des environs de la pièce d’eau
… et vous pouvez, également, cliquer sur l’image, ou bien sur ces mots pour le voir en plein écran, en musique, zoomer et vous déplacer en cliquant sur les boutons ad hoc, ou en utilisant la roulette de votre souris, dans la même page que le panorama du temple Tenryu-ji, que nous avons décrit dans l’article précédent. Il vous suffit de choisir la vignette, dans le petit volet, à gauche…
Nous quittons ce temple pour nous promener au bord de la rivière Oi, puis sur la montagne d’Arashiyama (嵐 山 : yama : 山 veut dire montagne).
Le soir venant, les couleurs s’estompent joliment dans des teintes pastel.
Rentrés à Kyoto, nous faisons une balade nocturne dans le quartier de Pontocho, qui a conservé, le long d’un canal et de la rivière Kamo, un caractère qui lui donne un charme unique, avec ses venelles, ses maisons basses, en bois, aux formes élégantes et délicatement décorées, ses auberges éclairées par des lampions en papier de riz, se bars, ses maisons à geishas…
Et puis, après tout cela, il est temps d’aller dormir ! Demain sera un autre jour et nous avons beaucoup à voir, encore, à Kyōto !
Brigitte