LEH — Les monastères — ALCHI
Tout d’abord, commençons par une carte de la région, pour nous y retrouver :
Environs de Leh
ALCHI, l’un de mes temples préférés, situé dans une oasis, à 74 km de Leh, pratiquement inconnu des étrangers avant 1974..
Au milieu d’un paysage lunaire apparaît, soudain, au détour de la route, le petit village d’Alchi qui compte autant de chortens (sorte de petits édifices religieux, peint à la chaux, contenant des reliques d’un saint) que de maisons.
Chortens dans le lointain
Un chorten
Le monastère, fondé au XIème siècle, est composé de cinq temples et on peut y admirer des bois sculptés polychromes et des fresques murales superbes. Ces fresques, d’une finesse remarquable, illustrent parfaitement le style Cachemiri bouddhiste avant l’invasion musulmane au XIVe siècle. À l’intérieur deux salles renferment les plus beaux exemples d’art indo-tibétain du monde. Les représentations du Bouddha et de ses réincarnations y ondulent avec beaucoup de charme.
Vieux moulins à prières
Les pierres mani, typiques du Tibet et du Ladakh, sont des pierres gravées d’inscriptions, aux environs des villes, près des villages, au sommet des côteaux, sur les chemins. D’aucuns pensent que l’origine de ces pierres-mani serait le résultat d’une doctrine syncrétiste de la religion Ben et du bouddhisme. Il semble qu’au début, un certain adepte aurait posé au bord d’un chemin en dehors d’un village une pierre gravée et que, par la suite, des villageois en auraient rajouté d’autres. Le plus gigantesque tas de pierres mani rassemble, au Tibet, quelque 2 milliards de pierres avec un volume de 10 000 m3. Sur certaines de ces pierres sont gravés des sortes de mantras ou des passages de soutras, alors que, sur d’autres on a gravé des images ou représentent des sculptures. En général, les textes sont bien tracés et les sculptures peintes en couleurs vives sont d’une grande finesse. Ces dernières ont le plus souvent été réalisées par des artisans. Elles peuvent être de toutes tailles. Une fois gravées ou sculptées, ces pierres sont sacralisées.
Pour réaliser ces images, les graveurs ont utilisé les techniques de bas-relief ou de sculpture en ronde-bosse. Ces oeuvres ont des formes élégantes et des styles variés selon les motifs. Les plus récentes gravures ont des traits très fins qui font ressortir leurs effets décoratifs. En évoquant en même temps la vie profane et les croyances religieuses, ces pierres mani sont uniques en leur genre. Elles ont souvent été sous-estimées. Outre leur signification religieuse, elles ont une valeur historique et artistique.
Pierres mani
Il est agréable de se promener dans les petites ruelles étroites d’Alchi baignées d’ombre et de lumière.
Brigitte