16/5/2022

Danube (3) - de Passau à Linz

Classé dans: — Brigitte @ 22:08:41

      Notre navire part pour sa croisière. Après le prochain pont (Kräutelsteinerbrücke), un ancien pont de chemin de fer désaffecté, peu après Passau, au km 2223, la rive gauche du Danube fait toujours partie de la Bavière, tandis que la rive droite appartient, désormais, à l’Autriche. Ce n’est qu’après l’écluse de Jochenstein, 20 km plus loin, que nous aurons l’Autriche sur les deux rives du fleuve. La ligne jaune sur la photo marque la frontière de l’Allemagne.

      L’écluse de Jochenstein.

     C’est la première écluse que nous rencontrerons, au km 2203. En prolongement d’une centrale hydro-électrique construite en coopération par l’Allemagne et l’Autriche en 1953-56. Le moment est assez spectaculaire : notre bateau, enfermé entre deux murs, va descendre de 10,20 m…

Le nom de cette écluse provient de l’île rocailleuse qui s’élève au milieu du fleuve.

               La nymphe de Jochenstein

     Le rocher légendaire de Jochenstein émerge du Danube, après l’écluse, à la hauteur de la frontière austro- allemande. Selon la légende, au pied du rocher se trouve un palais magnifique dans lequel règne la nymphe Isa, sœur danubienne de la Lorelei rhénane. Les nuits de pleine lune, lorsque la brume s’étend sur les eaux, cette ondine sort du fleuve pour protéger et guider les bateaux. Mais malheur à ceux qui se laisseraient séduire par son chant ou tenteraient de la rejoindre : ils se retrouveraient à jamais emprisonnés en son palais ! Giacomo Meyerbeer en fit l’argument de son opéra “La nymphe du Danube” dont il ne reste malheureusement que des fragments.

     Sur le rocher, à l’extrémité de l’île, a été édifiée une statue de style baroque de Saint Jean Népomucène, protecteur des bateliers, qui aurait chassé la nymphe Isa de ces lieux, objet, dès le début de l’ère chrétienne, de pratiques rituelles, notamment aux solstices d’été et d’hiver.

     La Schlögener Schlinge :

     Un peu plus loin, au km 2187, à mi-chemin entre Passau et Linz, le cours du Danube va subir, sur 5 km, deux changements de direction à 180° : un premier virage de 180° du sud-est au nord-ouest, suivi d’un autre virage à 180°, vers la droite, cette fois, avec un plus grand rayon de courbure, avant de poursuivre son chemin vers l’Est. C’est le plus grand méandre forcé d’Europe. Cette section était autrefois considérée comme l’une des plus dangereuses pour la navigation.

              Maintenant, il va nous falloir aller dîner et dormir. Demain, nous serons à Vienne.

Danube (2) - Passau, Bavière

Classé dans: — Brigitte @ 20:18:03

               Arrivés à Passau, en fin d’après-midi, après avoir déposé nos bagages à l’hôtel et déposé au parking la voiture qui nous a permis d’arriver jusque là, nous nous livrons à une promenade dans les rues et ruelles vivantes et colorées.

Passau se trouve sur le Danube au kilomètre 2228 — contrairement aux autres fleuves, on comptabilise les km du Danube depuis l’embouchure jusqu’à la source (2852). Notre navire devra, donc, parcourir, en aller-retour, au cours de ces quinze jours, une distance de 4460 km.

Située au confluent du Danube (Donau), de l’Inn et de l’Ilz, Passau, à présent petite ville universitaire de 50.000 habitants (dont 10.000 étudiants) est surnommée pour cette raison Dreiflüssestadt, c’est-à-dire « la ville aux trois rivières ».

Cette photographie montre bien le confluent, avec, à gauche, l’Ilz, qui prend sa source dans la forêt bavaroise et coule à travers les forêts et les sols marécageux, qui seront à l’origine de son eau noire et lui vaudront son surnom de « perle noire ». Sur le côté droit, l’eau de glacier (« Gletcherwasser ») de l’ Inn, d’une couleur à dominante verte ; il prend sa source à 2500 m d’altitude depuis un lac de montagne des Hautes-Alpes suisses et parcourt plus de 500 km. Enfin le Danube au centre. On distingue, par les couleurs, le mélange des eaux.

            Une colonie celtique occupait autrefois la colline, et la ville fut le siège d’un oppidum romain (Bojodurum) avant de devenir un siège épiscopal vers 739, puis une principauté épiscopale indépendante en 1217. L’influence des princes-évêques de Passau est alors comparable à celle des archevêques de Salzbourg : ils dirigent un gigantesque diocèse qui englobe, jusqu’au xve siècle, toute la vallée autrichienne du Danube, y compris Vienne !

La ville s’épanouit grâce au commerce du sel en provenance de Salzburg. À l’époque de la Renaissance, elle est l’un des plus importants centres de forge de lames d’épée d’Allemagne. L’année 1803 voit la fin de la principauté indépendante quand Passau devient la propriété de l’électorat, puis du royaume de Bavière.

           Notre promenade nocturne nous conduit à travers les rues, ruelles et places de la ville, et notamment la place de la cathédrale Saint-Étienne, baroque, tout éclairée, qui semble dominer la cité entière.

                            

            Le lendemain, nous nous rendrons à la citadelle « Veste Oberhaus », ce qui nous permettra d’admirer, outre les lieux fort intéressants, un panorama unique sur la cité :

Cette citadelle, ancien château fort des princes-évêques de Passau, est un édifice datant de 1219. Son architecture est marquée par trois grandes époques artistiques : gothique, renaissance, baroque. Il renferme, actuellement, un musée de l’histoire de Passau depuis le commerce de sel médiéval jusqu’à la production de porcelaine.

              La vue sur la ville, depuis la citadelle, est spectaculaire :

                      Vous pouvez ouvrir la photographie en plus grande taille, voire en plein écran, dans une autre fenêtre en cliquant sur l’image

En bas, sur la gauche, le pont Luitpold (Luitpoldbrücke), appelé aussi familièrement “pont suspendu", qui remplace, depuis 1910, l’ancien pont piétonnier, le Kettensteg qui, depuis 1869, était le plus ancien pont d’Allemagne traversant le Danube.

On voit, aussi, entre autres, le Rathaus, la cathédrale, avec ses coupoles vertes, et l’église Saint-Paul, de couleur rose, qui a conservé son style baroque

          Avant de nous rendre à la citadelle, nous passons par le Rathaus (hôtel de ville), bâtiment au toit rouge de style gothique tardif, avec sa tour ; il a été érigé à l’endroit de l’ancien marché aux poissons :

          Puis, cheminant par les ruelles, nous allons visiter la cathédrale.

         Impressionnante, dans un mélange harmonieux de deux styles architecturaux différents, gothique et baroque, cette construction gigantesque forme un tout cohérent et bien équilibré qui place la cathédrale de Passau dans une position spéciale parmi toutes les cathédrales de l’espace culturel allemand (”une cathédrale baroque avec une âme gothique“). L’architecte Carlo Lurago a créé une église totalement baroque malgré les arrangements gothiques (une hauteur maximale de 29 mètres/95 pieds avec une nef centrale dont la largeur atteint seulement 12 mètres/39,4 pieds).

                                      

                                                      

De nombreuses églises se sont succédé, depuis 730, à l’emplacement de l’actuelle cathédrale. Construction baroque d’environ 100 m de long, elle apparaît dominer la ville avec ses coupoles vertes. Elle fut édifiée entre 1668 et 1693 après qu’un incendie eut détruit la précédente en 1662, dont il ne reste que le versant oriental d’architecture gothique.

                                                   

La cathédrale de Passau accueille, enfin, un orgue qui a longtemps été le plus grand orgue d’église au monde (et reste, en dehors des États-Unis, le plus grand orgue, religieux ou non). L’orgue actuel comprend 17 774 tuyaux et 233 registres, qui peuvent tous être actionnés depuis la console générale à cinq claviers, située dans la galerie.

La chaire :

                                                   

C’est l’« église mère » de la cathédrale Saint-Étienne de Vienne. Elle symbolisait la puissance de l’évêque, élevé au rang de prince dans le Saint-Empire romain germanique.

                   Nous avons assisté à un concert d’orgue, qui se donnait dans la cathédrale.

Avant de reprendre nos bagages pour rejoindre le lieu d’embarquement, encore une petite promenade dans ces rues si accueillantes…

                                      

Et nous montons sur le bateau pour y trouver notre cabine…

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