7/7/2018

Papa Vaka, Te Pito Kura, Anakena (23 mars)

Classé dans: — Brigitte @ 14:34:41

                    Papa Vaka est un site archéologique situé au nord de la route de l’île, entre l’Ahu Te Pito Kura et Pu o Hiro , avant d’arriver à Anakena. Il se caractérise par le grand nombre de pétroglyphes que l’on peut y voir sur les grandes dalles d’origine basaltique émergeant au niveau du sol.

Carte île de Pâques

Les figures marines de Papa Vaka illustrent l’art rupestre typique de la côte nord de Rapa Nui, et témoignent de l’intérêt des habitants de ces territoires pour la domination de la mer. Tous les bas-reliefs ont trait à l’immense océan qui entoure l’île. Diverses créatures marines peuvent être observées, outre les Vaka (pirogues) et Mangai (hameçons), des outils essentiels dans les temps anciens, pour le contrôle des ressources marines.

Papa Mangó  Cette zone contient en abondance des représentations de kahi (thon), très important dans la vie de ces habitants) et deux images de mangó (requin) :

Papa Vaka

Papa Mangai,  le rocher des hameçons:

… Où l’on distingue une grande concentration d’hameçons (mangai), notamment pour le thon (mangai kahi)

L’un de ceux-ci peut représenter un octopode (heke) ou un crabe (pikea) :

                                        Papa Vaka

Papa Vaka,  la pierre du grand canoë:

Le terme papa signifie « pierre » en langue Rapanui et vaka « canoë », si bien que le nom de ce lieu se réfère au plus grand des pétroglyphes recensés dans toute l’île de Pâques :

Papa Vaka

Bien qu’une grande variété de pirogues, des tortues, des hameçons, et un grand nombre de trous dont le sens est ignoré puissent être distingués, sur cette grande pierre, la figure principale est la grande pirogue double, comprenant deux coques de 12 mètres de long. On ne sait pas si ce grand pétroglyphe représente un canot très spécial, ou s’il peut vouloir se rappeler le grand bateau qui a amené les ancêtres qui ont peuplé Rapa Nui…

          Papa Vaka

                    Te Pito Kura, et le nombril de la lumière !

Te Pito Kura est un site archéologique situé en face de la baie de La Pérouse (voir carte ci-dessus). Dans ce centre cérémoniel se dresse le Ahu du Paro, dont le seul moaï, nommé Paro, est resté dans la même position où il s’est trouvé, lorsqu’il fut abattu, il y a près de deux siècles.

Te Pito Kura

Le Paro est important, parce que c’est la plus grande statue moaï transportée depuis la carrière du volcan Rano Raraku et érigé avec succès sur une plate-forme. Ses dimensions sont spectaculaires : ses oreilles mesurent 2 mètres, sa hauteur atteint 10 mètres et on estime que son poids doit être supérieur à 80 tonnes !… Il gît la face tournée vers le sol et son corps est brisé à demi (au niveau du cou) à la suite de sa chute. Devant sa tête se trouve son pukao gigantesque, ovale : de près de 2 mètres de haut et pesant environ 10 tonnes, il est, également, considéré comme l’un des plus volumineux pukaos sculptés et apportés depuis la carrière de Puna Pau.

Te Pito Kura

Selon la tradition, la construction de ce moaï fut commandée par une veuve, en mémoire de son défunt mari. Il semble que le moaï Paro a été l’une des dernières statues à être renversée de son ahu et l’on pense que le fait s’est produit peu après 1838, puisqu’après cette date, il n’y a aucun rapport de visiteur décrivant un moaï dressé sur ce site.

La pierre magnétique.

À quelques mètres de cet ahu, on peut contempler une grosse pierre de forme ovoïde et de 80 centimètres de diamètre. L’expression Te Pito Kura signifie « nombril de la lumière » et certaines personnes se référant, pour le nom de ce lieu, aux qualités particulières de ce rocher, lui attribuent l’un des noms avec lequel il est connu dans l’île de Pâques, Te Pito O Te Henua ce qui signifie « nombril du monde ».

Cette pierre singulière était autrefois connue sous le nom de Tita’a Hanga ‘o te Henua, et selon la légende, elle fut apportée par Hotu Matu’a, le roi fondateur du peuple Rapanui, dans le bateau qui l’amena de Hiva, sa terre natale, aux alentours de 450. On dit que, dans ce rocher presque sphérique et lisse, se concentre une énergie magnétique et surnaturelle appelée mana.

Te Pito Kura

En raison de sa teneur élevée en fer, cette pierre se réchauffe plus vite que les autres et induit un comportement bizarre de la boussole. De nombreux visiteurs portaient la main sur elle pour capter son énergie ou encore, selon la croyance de certains, améliorer la fertilité féminine. Mais il semble que certains touristes, trop confiants en leur pouvoir, aient commis des actes obscènes sur la pierre, ce qui a conduit, depuis lors, à l’enfermer au centre d’une muraille de pierres. Les quatre pierres qui l’entourent indiquent les quatre points cardinaux.

Te Pito Kura

                    ANAKENA

Anakena est le siège d’une plage idyllique… Nous continuons à longer la côte nord, après ces sites, pour arriver à Anakena, au bord de la mer. Nous la découvrons avec émerveillement, et je ne résiste pas à l’envie de prendre un bain de mer sur cette jolie plage unique de sable fin ! :-)

Anakena

Anakena

C’est là qu’aurait débarqué le roi Hotu Matu’a, venu de Polynésie, il y a plus de 1 700 ans. Les cocotiers (seule espèce sur l’île à cet endroit) penchent élégamment leurs silhouettes sur cette plage avec, en arrière-plan, un ensemble de sept statues : l’Ahu Nau Nau.

Anakena

Anakena

Anakena

À l’arrière, on peut voir l’Ahu Ature Huki avec son unique moaï qui fut le premier à être redressé en 1956 par la méthode de Thor Heyerdahl, dite des “petits cailloux", qui consiste à lever le moaï de quelques centimètres par des leviers et des cordes et de combler les espaces par des petits cailloux. L’équipe de pascuans mit 18 jours pour relever ce colosse.

Anakena

En fait, le vrai nom de la plage et de la petite baie est Hanga Mori o Un, ou bien Hanga Rau Ariki ou la Baie du Roi, en l’honneur du premier fondateur. Le nom par lequel la plage est connue provient, de fait, d’une grotte voisine, où Hotu Matu’a aurait pu s’installer pendant la construction de sa demeure. La grotte (« ana » en langage Rapanui) et Kena, un nom désignant le fou masqué (Sula dactylatra), un oiseau de mer qui construit toujours des nids dans l’île.

Anakena

Au fil du temps, Anakena est devenu un important centre de peuplement à travers l’histoire, la résidence de la tribu royale Miru et le lieu de rencontre des maîtres de l’ancienne écriture Rongo Rongo..

L’Ahu Nau Nau :

La plate-forme la plus imposante et qui domine le centre du paysage est l’Ahu Nau Nau, qui fait 60 m de longueur sur 12 m de large. Ses sept moaïs, de nouveau érigés après la restauration effectuée par l’équipe de Sergio Rapu en 1978, se distinguent par la finesse de ses traits et les détails gravés sur leur dos. C’est l’une des plates-formes les mieux préservées de l’île parce ces moaïs sont restés ensevelis sous le sable quand ils ont été abattus, ce qui les protégeait des facteurs météorologiques qui ont érodé bien d’autres statues…

Les diverses fouilles archéologiques conduites dans Anakena ont révélé que il y avait au moins trois périodes de construction, pour cet Ahu. La phase la plus ancienne, appelée Nau Nau I, daterait de 1 100 après JC. Elle a été suivie par une phase intermédiaire, Nau Nau II, entre 1 190 et 1 380, et, enfin, d’une dernière phase, Nau Nau III, avec une date estimée entre 1 300 et 1 400 de notre ère.

Anakena

Anakena

Cependant, il a été prouvé que la première colonie Anakena pouvait être antérieure d’environ 200 ou 300 ans à la première construction de cet Ahu. Anakena serait l’un des lieux habités les plus anciens de l’île, reliant ainsi l’histoire et la légende.

L’Ahu Nau Nau est historiquement connu comme Ahu Ature Hoa, et, selon la tradition, Vakai, l’épouse de Hotu Matu’a, y serait enterrée. Il semble que le nom par lequel il est nommé, à l’heure actuelle, peut être associé au Naunau ou nau opata, un arbuste, aujourd’hui disparu, de la famille du santal. Cette plante, dont le bois aromatique était autrefois utilisé pour fabriquer un parfum, produisait, également, un fruit consommable ressemblant à une noix. Selon la légende, le premier Ariki, Hotu Matu’a, et ses disciples auraient apporté ces noix de leur terre natale afin de se nourrir pendant les premiers mois sur l’île.

Les quatre premiers moaï à gauche sont pratiquement intacts et couronnés par un pukao, la coiffure volcanique de scorie rouge de la carrière de Puna Pau. Ces moaï, avec le seul moaï coiffé de Tongariki et le Ahu Ko Te Riku à Tahai, sont les seuls sur l’île qui portent un pukao.

Le cinquième moai est, également, très bien conservé, mais il n’a pas de pukao, le sixième n’a plus de tête et le septième montre à peine un demi-torse.

La surface des statues, assez uniformes et stylisées, est soigneusement polie et les traits du visage, nez, oreilles, mains sont finement sculptés et sont un peu plus saillants que pour d’autres monuments. Même les pukao sont très bien travaillés, celui de la première statue présentant une forme conique inhabituelle.

Anakena

On peut observer le travail des détails au dos de ces moaï. Ceintures au niveau des hanches, symboles, peintures corporelles, tatouages ? Ces détails ne sont pas fréquents. Cependant, on peut en voir sur certaines statues exhumées de la carrière de Rano Raraku (voir l’article) et à l’arrière du fameux moaï Hoa Hakananai’a qui a été transporté d’Orongo (voir l’article) au British Museum de Londres.

                                        Anakena

                                        Anakena

Une belle découverte :  L’Å“il du Moaï :

               Lors des travaux de restauration effectués en 1978 par l’équipe de Sergio Rapu, l’archéologue Rapanui Sonia Haoa a trouvé des fragments de corail blanc et un disque de scorie rouge en fouillant à proximité d’un moaï renversé et à demi-enterré dans le sable. Les restes recueillis, une fois assemblés, forment un oeil d’environ 35 cm de long, ce qui convenait parfaitement à l’orbite vide de la statue… Cette constatation a marqué une étape importante, dans la connaissance des historiens, car, jusqu’alors, on pensait que les orbites des statues étaient restées vides.

L’anthropologue William Mulloy avait déjà découvert des fragments similaires dans ses fouilles effectuées 20 ans plus tôt, à Vinapu sur la côte sud, mais on pensait qu’ils étaient des fragments d’un plat à base de corail.

Depuis la découverte de Sonia Haoa, d’autres restes d’yeux de corail ont été trouvés dans d’autres endroits, sur l’île de Pâques, et autour de l’Ahu Nau Nau, nombre d’entre eux portant, encore, des marques des outils utilisés pour leur fabrication.

                                        Anakena

                    Nous regagnons Hango Roa en passant, cette fois, par le centre de l’île. C’est pratiquement le seul endroit où nous pouvons contempler une petite forêt d’arbres (eucalyptus). En effet, le sol de l’île, sans cesse balayé par les vents marins, est très pauvre en végétaux. Il est presque entièrement recouvert d’une herbe rase et jaune ; la terre végétale n’atteignant que 50 cm de profondeur, il est très difficile, pour les arbres, d’y maintenir leurs racines.

                                        Anakena

Réalisé avec WordPress