8/6/2006

Poésie d’une nuit océane…

Classé dans: — Brigitte @ 13:50:08

Me voici dans l’Océan Indien. Nous avons quitté toute cette zone dangereuse du détroit de Malacca et les mesures de sécurité du cargo ont été levées. Pas de scoop, rien n’est arrivé   . J’ai, tout de même, passé une nuit très intéressante, ne craignant pas les pirates. ;-)

Hier soir, il faisait un temps superbe, doux, et j’ai décidé de dormir sur le pont, comme cela m’arrive de temps en temps, afin d’admirer tout le spectacle qui s’offre, alors, à mes yeux.
Je me suis placée à l’avant du pont supérieur, installée dans une chaise longue, emmitouflée dans ma couverture. De là, je peux voir et entendre le cargo fendre les vagues blanches dans la nuit pas tout à fait noire : la lune aux trois-quarts pleine embrumait d’une molle “clarté” le noir profond du ciel nocturne.
Les étoiles étaient superbes; certaines brillaient de tous leurs feux, d’autres n’émettaient qu’un faible scintillement… comme dans tous les ciels du monde…
J’ai reconnu quelques constellations et, comme dans les jeux pour enfants, je me suis plu à les relier autrement entre elles et à construire une multitude de dessins différents. J’ai pu ainsi tracer une ville, des cheminées, des animaux, quelques visages très caractéristiques, des fleurs étranges auxquelles je donnais des noms biscornus…

             Aquarelle reflets

                                   Reflets

Sinon, nous avons croisé une multitude de cargos certains très imposants. Je sais que nous croisons un cargo quand je vois sa lumière rouge de babord et que nous le dépassons quand j’aperçois sa lumière verte de tribord. Des bateaux de pêche, qui émettaient une forte lumière afin d’attirer les poissons, flottaient, çà et là, épars, sur cette mer sombre, immobiles et patients.
J’ai pu contempler le « coucher de lune », très tard, puis, petit a petit, la disparition de tous les dessins éphémères que j’avais esquissés dans le ciel à partir de mes étoiles, avant de voir apparaitre tout doucement, le soleil…
Voilà l’une des nuits folles que je vis sur mon cargo ! ;-)

Comme je l’ai dit, nous avons quitté l’Indonésie, avons croisé au large des Iles Nicobar — qui forment, avec les îles Andaman, un archipel (et un État indien) composé d’un chapelet de 223 îles situées en plein milieu du golfe du Bengale à proximité de Sumatra et de la Birmanie. Leur surface est vallonnée et couverte de forêts. Le plus haut point est Saddle Peak au Nord d’ Andaman, qui culmine à 732 m.
Le nom Andaman provient de Handuman, la forme malaise du nom du dieu hindou Hanuman.
La découverte de ces îles remonte au IXème siècle. Le premier visiteur occidental a été Marco Polo qui l’appela « île des chasseurs de tête ».
Les Marathes ont intégré les îles à l’Inde au cours du XVIIe siècle. Le mot Nicobar  vient du malais et signifie « pays des gens nus »; la visite de ces dernières îles (22) est interdite aux non-indiens. 6 000 personnes (sur 42 000) ont péri dans le tremblement de terre du 26 décembre 2004 —

…et nous dirigeons tout doucement au Sud de Sri Lanka, mais je réécrirai, peut-être, d’ici là !
   Brigitte

  P.S.  L’agent des douanes m’a bien rapporté des fruits exotiques, à défaut de me donner mon passeport ! Je me régale de litchis frais, rambutans, un énorme ananas, entre autres, et d’autres fruits à l’écorce brune et très sucrés… mais dont je ne connais pas le nom. Cela change des pommes et poires insipides du cargo qui sortent des réfrigérateurs. ;-)
  Nous changeons d’heure, aujourd’hui, et avons, à présent, cinq heures de différence avec la France !

4 Comments »

  1. la “Gazelle ” à une passagère exceptionnelle, tant mieux, car nous profitons de tous tes sentiments présents ressentis dans lesquels l’humour n’est pas oublié, c’est tonifiant. Dormir à la belle étoile en mer, cela doit être fantastique; voir la journée évoluer avec ses changements de couleurs et de formes, le rêve se prolonge avec la tête dans les étoiles. Ta peinture illustre bien ton état d’âme. Nous étions en attente d’un scoop avec les pirates, en sachant que tu avais pour te défendre; ton petit appareil, cela nous avait fait rire. L’agent des douanes a tenu sa parole, en t’achetant des fruits exotiques remplis de soleil et certainement trés savoureux car mûrs à souhait. Nous te souhaitons de continuer ce beau voyage d’aventures. Au large du Sri Lanka, sûr que la divinité singe Hanuman te protègera comme il l’a fait pour RAMA et SITA, il combattera pour toi contre le grand pirate du mal: RAVANNA. Hisse oh! matelot(e) Brigitte! Dommage qu’il n’y ait plus de grande hune pour l’exercice. Milles bises des GEOLI.

    Comment par Les Geoli — 10/6/2006 @ 19:17:29

  2. Bravo Très bonne étude de reflets dans l’eau “abstraction qui n’en est pas “Je suis très heureux car je souhaitais beaucoup ce type de peinture Toutes nos félicitations Que de souvenirs que d’image en ta tête tu va etre contraint de faire un livre “Les tribulations de Brigitte ” La téméraire aux yeux bleue océans Baisers très forts de félicitations colette et jacques

    Comment par coquerel colette et jacques — 10/6/2006 @ 22:08:43

  3. Brigitte Rubat du Merac,Artiste peintre qui grâce à son tour du monde sur cargo ;mais aussi à son talent et à sa persévérance à réussie dans ses peintures récentes à donner à la mer une présence dont l’uniformité confine à l’abstraction ! A peine distingue-t-on quelques touches de blanc,peut-etre des reflets de voiliers ? Puis par de larges touches brossées le bleu du ciel est présent Et puis des accumulations d’oranges et de de bleus très violents , ,ensemble subtil coloré par des aplats “cassés ” et encastres qui arrivent à évoquer des masses flottantes groupées d’acier rouillé peut-etre de cargo? Ce principe du divisionnisme des touches qui semble etre une technique du hasard ; est soumis , par Brigitte Rubat du Mérac ;à une exigence nouvelle de structuration et de composition recherchée La tache très foncée située en haut à gauche ; à la limite d’un noir évoqué par le mélange de trois couleurs primaires ; semble ne pas avoir été voulue ,et parait etre une ” coulure ” accidentelle Il n’en est pas question car cette surface picturale est habilement équilibrée d’une part par des reflets plus intenses en valeur et couleur en bas à droite ; et d’autre part ,cette touche qui volontairement attire l’oeil ;par une ambiance très acide ;evoque le coté mystérieux et dangereux d’une énorme embarcation….dur métier de navigateur de la marine marchande L’abstrait l’est-il toujours ? Le figuratif l’est-il aussi tout le temps La question reste posée pour cette oeuvre de Brigitte Rubat du Mérac

    Comment par coquerel colette et jacques — 11/6/2006 @ 16:22:48

  4. Chère Brigitte, quelle bonne surprise de découvrir la suite de ton aventure ce matin! cela ajoute une page au “livre de bord", page agrémentée de reflets colorés ! (sont-ce les reflets des nuits folles que tu vis sur ton cargo?) Contente de savoir que les pirates ont craint la Gazelle! La vie à bord d’un cargo est pleine de ressources, pleine de découvertes que tu nous fais partager avec enthousiasme et bonheur, celui d’une “passagère exceptionnelle” (comme l’ont écrit ci-dessus Georges et Line): dommage que tu ne puisses faire encore quelques escales dans ces îles! Le rêve continue, c’est toujours un régal! Mille bises! Marie-Claire

    Comment par marie-claire — 12/6/2006 @ 12:17:16

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