17/5/2022

Danube (4) - La Wachau et Vienne

Classé dans: — Brigitte @ 20:07:19

      En cette matinée du 17 mai, après avoir passé trois nouvelles écluses nous traversons le « Nibelungengau » (km 2059 à 2038), la province de Nibelungen, partie de 21 km du Danube entre Ybbs et Melk, dont le nom se rapporte au chant des Nibelungen, car c’est ici que le roi Gunther von Burgund avait réuni sa chevalerie pour une invitation du roi des Huns que Kriemhild avait épousé, après le meurtre de Siegfried, afin de pouvoir se venger de Gunther et de Hagen. Quant au trésor caché des Nibelungen, il est toujours quelque part par ici, Gunther ayant emporté son secret en mourant…

      Passée l’écluse de Melk (km 2036), la Vallée de la Wachau entre Melk et Krems offre de beaux paysages. Elle a conservé intactes de nombreuses traces du passé depuis les temps préhistoriques : monastères, châteaux, ruines, villes et villages agricoles, liés notamment à la culture de la vigne. Elle est inscrite au patrimoine de l’UNESCO.

     Le château de Schönbühel (au km 2032) surplombe le Danube de plus de 40 m. Surnommé le “gardien de Wachau” et autrefois résidence d’été des évêques de Passau, plusieurs fois détruit et reconstruit, il enferme en ses pierres plus de mille ans d’histoire. La construction actuelle a 170 ans et est devenue propriété privée.

     Au niveau de Weissenkirchen, au km 2013, on peut admirer la plus grande région viticole de Wachau. On y produit depuis mille ans un vin délicieux. De fait, ce sont ces terres qui constituent le berceau du Rießling, car c’est ici que coule le ruisseau nommé « Ritzling » d’où dérive ce nom. On n’a apporté le cépage Rießling sur le Rhin que beaucoup plus tard. Et c’est l’église fortifiée de couleur blanche — qui contrastait avec la traditionnelle église en bois de couleur sombre — qui a donné son nom à la ville.

     Dürnstein, petite cité autrichienne du district de Krems en Basse-Autriche s’étire une assise de rochers dominant le Danube, dans l’un des sites les plus frappants de la Wachau. Elle est bien connue pour son château médiéval où le roi Richard Cœur de Lion, au retour de la troisième croisade, fut maintenu prisonnier par le duc Léopold V d’Autriche, en réponse à une querelle de préséance à Acre, avant d’être livré à l’empereur Henri VI.

Selon la légende, lors du siège de Saint-Jean-d’Acre en 1191, la tunique blanche de Léopold, qui commandait, alors, les croisés allemands, se retrouva couverte de sang ennemi. Lorsqu’il retira sa ceinture, une bande blanche apparut au milieu de la tache écarlate, ce qui serait à l’origine du drapeau de l’Autriche. Ces couleurs ont été adoptées en 1230 par Frédéric II.

     Après l’écluse d’Altenwörth (km 1980, 16 m de dénivelée), siège de la centrale hydroélectrique la plus puissante du Danube et de l’Autriche, nous passons devant Zwentendorf (km 1976), où s’élève l’unique centrale nucléaire construite en Autriche. Cependant, cette centrale n’a jamais fonctionné, en raison d’un referendum (novembre 1978) qui a refusé sa mise en service. Elle restera, donc, la ruine la plus chère d’Autriche ! ;-)

     Une autre écluse (Greifenstein, 10 m) et nous faisons escale à Vienne, capitale de l’Autriche (km 1931). Nous descendons après le déjeuner pour visiter le centre-ville. Nous avons jusqu’à 17h 45 avant le départ pour Solt.

                   Vienne

     Sortis du bateau, nous prenons le tram pour rejoindre le centre ville. Cet arrondissement est la vitrine dela capitale autrichienne. Centre touristique, commerçant, on y découvre ses élégantes boutiques, ses rues étroites, ses trésors patrimoniaux (le complexede la Hofburg, la cathédrale Saint-Étienne), ses cafés qui font la réputation de la ville, ses restaurants ainsi que l’élégante avenue qui l’encercle, le Ring. L’ Innere Stadt est le véritable coeur de la ville, de jour notamment, quand tout le monde se presse dans les boutiques du Graben ou de la Kärntner Strasse. On s’y rend aussi pour l’Opéra et les innombrables musées.

Nous parcourons les rues animées et visitons la cathédrale Saint-Étienne (StephansDom). Elle symbolise Vienne et magnifie la place Saint-Étienne, site «le plus sacré du monde» selon l’architecte de la sobriété, d’origine tchèque, Adolph Loos (1870-1933), qui signa de nombreuses villas à Vienne. Les Viennois surnomment cette somptueuse cathédrale « Steff’l » et, croyants ou non, lui vouent une grande tendresse. Malgré les nombreux remaniements qu’il connut, cet édifice demeure l’un des exemples les plus représentatifs du gothique classique et flamboyant en Autriche. Ses façades de grès, extrêmement sensibles à la pollution, nécessitent un entretien régulier, d’un coût annuel de plus de 23 millions d’euros. C’est grâce à la mobilisation de tous les Viennois, à la participation du ministère de la Culture et à d’habiles campagnes publicitaires, que le grand porche des Géants a notamment pu être restauré :

                                           

                                 

                                        

                                        

                              

                  

          L’impressionnant complexe de la Hofburg

     C’est le plus grand palais de la ville, édifié par étapes successives depuis le XIIIe siècle. Ce fut la résidence de la plupart des dirigeants de l’Autriche, notamment de la dynastie des Habsbourg (pendant plus de 600 ans), et des empereurs d’Autriche et d’Autriche-Hongrie. Depuis 1946, c’est la résidence officielle du président fédéral de la république d’Autriche.

     Le noyau primitif, construit sous le règne des Babenberg vers 1220, comprenait un quadrilatère hérissé de tours autour de la cour nommée plus tard Schweizerhof. Les apports successifs des souverains soucieux d’agrandir et d’embellir leur résidence expliquent la juxtaposition de styles très différents. La Hofburg était la résidence d’hiver de la famille impériale, alors que le lieu de villégiature estivale préférée de la famille était le château de Schönbrunn.

                    

                                                              Fontaine du Pouvoir de la Mer (1893), du sculpteur autrichien Rudolf Weyr

                                           Cour intérieure In der Burg, de la Hofburg et monument du Kaiser Franz

Nous passons devant la célèbre école d’équitation espagnole :

          Pour nous rendre au célèbre Hôtel Sacher afin de goûter à sa non moins célèbre Sachertorte, un gâteau au chocolat confectionné par Franz Sacher en 1832 pour le prince de Metternich, qui exigeait un dessert particulier pour ses invités de haut rang. Franz Sacher était alors un jeune apprenti de 16 ans, qui remplaçait pour l’occasion son chef-pâtissier, alité. Plus tard, Sacher ouvrit sa propre pâtisserie à Vienne. De nos jours, cette pâtisserie est la spécialité de l‘hôtel Sacher de Vienne.

Elle est exportée depuis Vienne dans le monde entier, et on la retrouve mentionnée dans nombre d’œuvres littéraires, d’auteurs viennois ou non, comme “La Pitié dangereuse”, de Stefan Zweig, ou “Le meurtre du Commandeur” de Haruki Murakami….

     

     Avant re retourner au bateau, nous allons visiter, également, le Café Central, qui était, à la fin du XIXe siècle, l’un des hauts lieux de la scène intellectuelle viennoise. On y pouvait rencontrer nombre d’habitués, comme Paul Altenberg, Theodor Herzl, Alfred Adler, Hugo von Hofmannstahl, voire Sigmund Freud, Léon Trotski et Joseph Staline…

                                               

                       

           Nous rejoignons notre navire pour partir vers la Hongrie (Solt et Pécs)

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