12/7/2018

Ahu Tahai (26 mars)

Classé dans: — Brigitte @ 09:25:39

                         Le site archéologique de Tahai est une des plus anciennes colonies de l’île ; ses premiers vestiges remontent à 700 apr. J.-C.. Il semble que ces terres étaient occupées par le clan Marama, et, peut-être, le clan Miru, en vue d’en faire leur centre politique et religieux. Selon la tradition, Tahai a été le dernier lieu de résidence de Ngaara, le dernier Ariki mau, ou dirigeant de haut rang, qui est mort et a été enterré en ces lieux.

L’occupation de Tahai par les premiers colons n’était pas fortuite. Cet endroit leur donnait, en effet, un accès facile à la mer pour aller à la pêche, et ils y jouissaient d’un approvisionnement régulier en eau douce par des sources souterraines.

Tahai

Le site de Tahai occupe une vaste zone qui s’étend sur un peu plus de 250 mètres du nord au sud et sur environ 200 mètres d’est en ouest. Le terrain descend en pente douce de l’intérieur jusqu’à la côte, où s’est formée une petite anse appelée Hanga Moana Verovero.

Ce site est un bon exemple de la façon dont les anciens habitants ont modifié l’environnement naturel pour l’adapter à leurs besoins. Afin d’atteindre le résultat final que l’on peut, maintenant, observer, ils niveler et remplir le terrain de milliers de mètres cubes de terre et de pierre. On y trouve des chambres funéraires, des maisons-bateaux (hare-paenga, qui ont une forme de bateau renversé) à ouverture étroite. On estime que 75 à 200 personnes pouvaient y vivre, mais la plupart d’entre elles trouvaient refuge dans des grottes aménagées, à proximité.

Cependant, ce qui retient le plus l’attention, sur ce site, est l’ensemble des trois ahus, plates-formes cérémonielles situées sur la petite falaise rocheuse qui se dresse au-dessus de la mer. Les autels forment une ligne qui s’étend dans ce cadre magnifique.

                    Un premier groupe de cinq statues de moaï est l’AhuVai Uri , ensuite se dresse l’Ahu Tahai, et le dernier, avec une seule statue portant un pukao (chapeau), est l’Ahu Ko Te Riku.

Tahai

Tahai

                    L’Ahu Vai Uri , dont le nom pourrait se traduire par eau sombre ou eau verte, est la plate-forme qui comprend le plus grand nombre de statues érigées. Sa construction date de 1200 apr. J.-C. et ses cinq moaï restaurés représentent un échantillon des différents styles de sculpture.

                    L’Ahu Tahai n’a qu’un moai solitaire, qui fait, environ, 4,5 mètres de hauteur. La statue, qui est très érodée, montre un torse épais et un large col, et est érigée sur la plate-forme la plus ancienne de l’ensemble construit autour de 700 apr. J.-C..

Tahai

En dépit de l’érosion importante subie par le moaï au fil du temps, il témoigne, encore, de la grandeur et de la fierté des ancêtres qu’il représente et, d’une certaine manière, transmet encore cette puissance mythique appelée mana.

                    Située un peu plus au nord, la dernière plate-forme, la plus récente et assez singulière, l’Ahu Ko Te Riku, porte un moaï de 5,1 mètres de haut, qui a été restauré en état avec tous les éléments qui ornaient les anciennes statues complètes.

Tahai

Sur la tête, il porte un pukao, une pièce cylindrique sculptée dans la scorie rouge du volcan Puna Pau. Cette forme, qui, selon les gens, représente soit un chapeau, soit un chignon, a été placé dans la dernière phase de construction de l’Ahu. On pense que le pukao original de ce moaï a été utilisé pour tailler la croix chrétienne qui se trouve dans le cimetière proche de Tahai, mais, à la vérité, on ne sait même pas précisément s’il en avait un…

En dehors de cette restauration, les autres statues qui conservent, actuellement, leur pukao d’origine sont celles de l’ Ahu Nau Nau, situé sur la plage magnifique d’Anakena (voir l’article), et le second moai à droite, sur l’Ahu de Tongariki.

Une autre caractéristique importante de l’Ahu Ko Te Riku est que son moaï est le seul, sur toute l’île, qui possède des yeux !

Tahai

On pense qu’après avoir installé un moaï sur son Ahu, on sculptait ses orbites, puis, après une cérémonie rituelle, on y insérait ses yeux, sclérotiques en corail blanc et pupilles en obsidienne. À partir de ce moment, on considérait que la statue était vivante et capable de projeter le mana (pouvoir spirituel) sur sa tribu afin de la protéger. C’est pourquoi tous les moaïs regardaient vers l’intérieur de l’île, comme à Tahai, c’est-à-dire en direction de l’endroit où se trouvent les villages et leurs habitants, et non vers l’océan.

Jusqu’à une époque récente, on ignorait que les statues avaient des yeux. Dans les témoignages des premiers Européens qui avaient visité l’île, il n’était nullement fait mention de cet aspect du moaï. Il semble, donc, que les yeux avaient été éliminés et détruits, lors des guerres tribales qui ont fini par mettre à bas toutes les statues. Cependant, en 1978, lors des fouilles de l’Ahu Nau Nau, à Anakena, on a fait la découverte d’un œil original de corail, qui est, à présent, exposé au Musée Sebastian Englert (voir l’article sur Anakena).

Tahai

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