Jour 12 (20 novembre) 1.- Ispahan, la Mosquée du Chah
La formation de l’Empire safavide, qui, avec les Empires ottoman et moghol, fut l’un des trois derniers empires musulmans, constitua en 1501 un événement majeur de l’histoire de l’Iran moderne. Pour la première fois après des siècles, les Safavides rétablissaient la souveraineté persane sur l’ensemble du territoire considéré comme le coeur de l’Iran historique. A la veille de leur arrivée, la situation politique était très complexe. L’unification de l’Etat persan et la centralisation du pouvoir, le choix du chiisme comme religion officielle, la reconstitution des assises territoriales du pays, dont les limites sont toujours, en partie du moins, celles de l’Iran actuel, furent l’oeuvre des Safavides. Sous le règne de cette dynastie s’établirent des liens commerciaux et politiques importants avec l’Europe.
Les Safavides inaugurèrent une ère dont les caractéristiques politiques, culturelles et sociales continuent à marquer l’Iran d’aujourd’hui. C’est le cas de l’introduction, dans la dynamique politique iranienne, du conflit – parfois latent, parfois ouvert – entre ordre « séculier » et clergé chiite, entre « le turban et la couronne », entre élites politiques et hommes de religion. Celui qui deviendra le plus célèbre des Safavides et l’un des plus grands monarques de son temps : Shah Abbas Ier (1587-1629) restaure le pouvoir central, renforce l’intégrité territoriale du pays et mène l’Etat safavide à l’apogée de sa puissance. Sur le plan militaire, il bâtit une armée régulière et rétablit le contrôle de l’Etat sur le Caucase, le golfe Persique et une grande partie de l’Afghanistan actuel.
Sur le plan artistique, l’Iran connaît une véritable renaissance qui se manifeste dans l’art décoratif, l’architecture, la miniature ainsi que l’urbanisme. Shah Abbas Ier fait d’Ispahan sa capitale (1597) et contribue à embellir cette vieille cité, dont la beauté devient proverbiale. Des ambassadeurs européens, de nombreux marchands, des représentants d’ordres religieux étrangers se pressent à sa cour. Il se consacra à l’érection de palais et mosquées avec un tel enthousiasme qu’Ispahan s’imposa, au XVIIe siècle, comme la plus belle ville du monde. La nouvelle cité, conçue selon un urbanisme grandiose, connut alors une période de richesse exceptionnelle. L’écroulement en 1722 de la dynastie safavide, héritière de Shah Abbas, marqua le déclin de la capitale, réduite jusqu’à nos jours, au rang de cité provinciale, mais qui a gardé toute la splendeur de son glorieux passé.
© Figaro Histoire
Nous allons visiter les principaux monuments de cette place Naghsh-e Jahan que nous avons admirée la nuit dernière…
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Et, d’abord, la Mosquée du Chah :
Construite entre 1612 et 1627 par le roi safavide Shâh Abbâs Ier, cette mosquée (aujourd’hui mosquée de l’Imam) est l’une des plus belles mosquées d’Iran. Conçue par un architecte de la ville, Ali Akbar Esfahâni, elle possède, à la différence de tant d’autres mosquées transformées au cours des siècles, une remarquable unité architecturale et décorative. Son splendide décor de céramique émaillée, où des motifs végétaux (symboles paradisiaques) s’associent à des calligraphies de la parole divine (noms saints, versets coraniques), emploie principalement du jaune (évoquant le soleil et la lumière divine), du bleu et du turquoise (des couleurs associées au ciel dans la tradition persane). Bordant un petit côté de la place, elle est annoncée par un haut portail décoré de mosaïque de céramique émaillée.
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