Vallée de la Nubra
Blottie au pied du grand Karakoram, isolée du reste du Ladakh, la vallée de la Nubra est située à 150 km, environ, au nord de Leh. Pour l’atteindre, à partir de Leh, on grimpe en jeep sur la plus haute route carrossable du monde en passant par le col du Khardung — ou Khardung La (la signifiant col en Tibétain) — à 5 359 m, selon les différentes mesures GPS et les relevés topographiques russes, mais, localement, on revendique 5 602 m (18 380 pieds).
Le col est à 37 km de route de Leh et permet de rejoindre les vallées de la Shyock et de la Nubra. Ouvert toute l’année, grâce à la faible fréquence des chutes de neige, en raison de la sécheresse de l’air, il est maintenu et contrôlé par l’Armée et ne permet la circulation que depuis 1988 et à la circulation civile (surveillée) que depuis 1994. Historiquement, ce col a vu des milliers de chevaux et de chameaux l’emprunter au cours des siècles (plus de 10 000 par an) car il se trouvait le point de passage des caravanes reliant Leh à Yarkand et Kashgar, en Asie Centrale, la vallée de la Nubra étant une étape sur la route de la soie.
Depuis le col, le panorama sur la chaîne du Zanskar est grandiose ! On jouit, de là haut, d’une vue exceptionnelle et l’on ne peut que s’extasier devant la démesure de ces chaînes de montagnes aux parois variant de l’ocre au mauve surmontées de leurs sommets enneigés. Puis on descend tout doucement vers la vallée au fond de laquelle serpente un long ruban vert d’oasis.
Point le plus au nord de l’Inde, à 2500 km du cap Comorin, extrémité sud du pays, cette vallée est très fertile et produit en abondance céréales, fruits, pommes et abricots. En effet, véritable bout du monde, restée fermée jusqu’il y a peu, cette large vallée à fond plat est à 3 000m au-dessus du niveau de la mer, soit 500 m de moins que la vallée de l’Indus à Leh. Les températures y sont, par conséquent, plus élevées, elle bénéficie d’un climat plus clément que le reste du Ladakh, plus verte, les cultures y sont plus riches et la population plus nombreuse dans les villages et monastères. La vie quotidienne y est celle du Tibet.
Son surnom de ” Vallée Interdite” est lié au fait que l’armée en a interdit tout accès jusqu’en 1995. En effet, il lui a fallu arrêter l’armée chinoise à l’est, laquelle, après avoir envahi le Tibet, a aussi envahi les hauts plateaux ladakhis du Chang Tang; et il faut bloquer, à l’ouest, l’armée pakistanaise qui, après avoir envahi le Baltistan, occupe la vallée de la Shyok et le glacier du Siachen, dans la haute vallée de la Nubra.
Je reste quelque temps à Hunder, dernier village que l’on peut visiter, la frontière chinoise n’étant pas très loin. Ce coin charmant est reposant, entouré d’arbres et de ruisseaux qui chantent. J’ai grimpé à 5 h du matin, pour admirer le lever de soleil sur une « gompa » (monastère bouddhique tibétain), accrochée au flanc de la montagne. Un vieux moine me précède sur le petit sentier rocailleux. Il va ouvrir le monastère, balayer, nettoyer les lampes à huile en psalmodiant des prières. Moment unique.
Moine à Hunder
Petit paysage insolite près de Hunder : une mer de sable et des chameaux de Bactriane (à deux bosses). Ce sont les derniers chameaux que l’on peut voir, les descendants des dernières caravanes bloquées par la fermeture des frontières. On les utilise à des fins de portage dans les activités agricoles mais aussi à des fins touristiques. On se croirait dans les déserts d’Asie Centrale, n’étaient, dans le lointain, les sommets enneigés…
Chameau de Bactriane à Hunder
À suivre… Brigitte
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