5/4/2007

Voyage en TUNISIE ( fin mars 2007 )

Classé dans: — Brigitte @ 10:00:16

            TUNISIE

carte Tunisie

J’ai éprouvé beaucoup de difficultés, là-bas, pour me connecter à Internet et, singulièrement, pour accéder à mon blog, ce qui s’est avéré impossible. C’est pourquoi le récit de mon voyage sera d’un seul tenant ;-)

         Nefta  est une petite oasis, située à la porte du désert.
     Elle est surtout connue pour sa Corbeille, vaste crique aux parois ocres et abruptes autour de laquelle s’étend la petite ville parsemée de mausolées blancs et de mosquées (plus de 300 lieux de prière à Nefta, celle-ci étant la deuxième ville sainte de Tunisie). Il est agréable de se promener dans la palmeraie où l’on récolte les meilleures dattes du Sahara (palmiers deglet en nour : doigts de lumière ;-) ). La vieille ville est intéressante par son architecture que l’on retrouve à Tozeur : briques ocre en saillie ou en retrait, composant des décors géométriques (chameau, tapis…) et donnant, ce faisant, de petites ombres rafraîchissantes.

architecture à Tozeur

                             Architecture à Tozeur                                                           Zaouïa à Nefta

Les ruelles voûtées protègent de la chaleur et créent un dédale inextricable où un fil d’Ariane serait bien utile à l’explorateur. On remarquera les belles portes d’entrée de maisons de couleurs différentes (bleues, vertes, jaunes) aux 3 heurtoirs  (un pour l’homme, l’autre pour la femme et le troisième pour l’enfant).

     porte Tunis porte Tunis

                                                                                  Portes à TUNIS

Nous avons aquarellé ces petites rues, assises par terre, soumises à la curiosité des passants et surtout des enfants.

          Notre séjour a été enrichi par les visites de trois oasis de montagne (TamerzaChebika et Midès). Nous avons commencé par la ville de Metlaoui, où nous avons embarqué dans un petit train  nommé le « Lézard rouge ». Ce train fut offert par la France au bey de Tunis et a été réhabilité pour le tourisme. Nous avons franchi les gorges impressionnantes de Selja, voyage entrecoupé de deux arrêts au cours desquels les voyageurs sont descendus  « mitrailler » ces belles gorges avec leurs appareils photo.

Tamerza : est un superbe vieux village, planté tout en longueur au sommet d’une crête. À ses pieds, un oued tari. Abandonné en 1969 à la suite de pluies diluviennes, ce village ressemble à un reliquat de  château de sable à marée montante…

           

Midès : appelée, aussi, le « Far West » tunisien. Un grand canyon entoure l’ancien village qui se présente à nos yeux tel un paquebot échoué sur un éperon. Pour la petite histoire, « Fort Sagane » et « Le patient  anglais » ont été tournés à Midès.

            

Chebika : abandonnée, également, en 1969 et pour les mêmes causes que Tamerza, Chebika a beaucoup de charme grâce à sa petite oasis nichée dans une gorge encaissée située au pied du Djebel Maadheb. On peut voir l’eau sourdre du rocher en trois points. C’était un poste de garde du limes romain sur la route de Théveste (Tébessa). Nous avons fait une pause pour une petite séance d’aquarelles, à  l’ombre des palmiers rafraîchissants.

               oasis de Chebika

Ravies de cette escapade, nous avons récidivé quelques jours plus tard, en nous rendant à Douz, oasis située sur l’autre rive du chott El-Djerid ( voir carte ).

chott el djerid

                                                                                      Le chott El-Djerid

Un mot sur cette vaste étendue formée d’une croûte épaisse de sel qui s’étend du golfe de Gabès à la frontière algérienne. Vestige d’une ancienne mer intérieure, composé de lacs plus ou moins asséchés sur une superficie de 5 000 km2, il offre un paysage surprenant : aucune végétation; la ligne d’horizon, où l’on distingue à peine des montagnes est le seul repère. De longues rides blanches strient la terre argileuse, une vaste étendue argentée qui scintille au soleil.
Les minéraux, comme le phosphate, irisent les eaux stagnantes de couleurs roses ou bleues. On ne distingue plus le vrai contour des choses et spectres et silhouettes ondulent en mirages dans les vibrations d’un air surchauffé. Le chott est bordé de petites oasis aux maisons traditionnelles.  Les lumières sur le chott, tour à tour changeantes  suivant les couleurs du ciel, peuvent aller du rose pâle au bleu violacé.
Ce jour là, le ciel était vraiment capricieux mais nous avons bénéficié de lumières bleutées, légèrement estompées par un léger voile donnant à l’atmosphère  un accent mélancolique.

         À peine étions-nous arrivées à Douz que le ciel a déversé sur nous ses pleurs… Nous  avons trouvé refuge dans un café typique où les hommes se pressaient autour d’un verre de thé. Nous avons profité de cette occasion pour remplir à nouveau nos carnets de croquis.

           Nous sommes, ensuite, remontées tout doucement sur Tunis, en prenant un « louage », sorte de taxi collectif, à prix très avantageux.
           La Tunisie est un pays chargé d’une histoire très riche, dont  je ne vais pas retracer tous les envahisseurs successifs, depuis la fin du IIe millénaire av. J.-C., quand les Phéniciens créent des comptoirs sur la côte africaine, dont Carthage, au nord-est du pays, qui devient indépendante à partir du VIe s. et accroît son influence en Méditerranée pour devenir la rivale de Rome, Hamilcar, Hannibal, sa défaite, la création de la province d’Afrique par les Romains au 1er siècle av.J.-C., l’arrivée des Vandales, puis la conquête arabe au VIIe s., le protectorat  français (traité du Bardo en 1881), l’occupation italienne, pendant la seconde guerre mondiale, et enfin l’indépendance en 1956.

            Nous nous sommes intéressées, en remontant dans notre « louage », aux ruines romaines de Sbeïtla et de Dougga.
Sbeïtla, l’antique Sufetula, est située au centre-ouest de la Tunisie, à environ 260 km de Carthage. Fondée au 1er siècle, elle connut une grande prospérité du IIe au IVe siècle où elle fut siège d’un évêché. C’est l’un des sites antiques les mieux conservés du pays. Point de passage obligé entre le Nord et le Sud, l’installation humaine y est ancienne, du moins dans les environs immédiats de la cité antique où plusieurs escargotières (VIIIe millénaire) ont été découvertes, la création de la ville elle-même ne datant que de la dynastie des Flaviens.

Après l’occupation vandale (439), puis la reconquête byzantine par l’empereur Justinien en 533, Sufetula deviendra le ou l’un des sièges de l’état major byzantin. Le Patrice Grégoire, qui déclare, au début du VIIe siècle, son indépendance vis-à-vis de l’empereur, choisit, semble-t-il, la ville comme lieu de résidence. C’est durant cette période qu’un certain nombre d’édifices furent fortifiés afin de contrer la menace des tribus berbères et celle beaucoup plus puissante des armées musulmanes venues de Tripolitaine au sud. Et c’est précisément à Sbeïtla, ou près d’elle, qu’eurent lieu les premières batailles entre Byzantins et Musulmans…

Le site est bien mis en valeur, avec plans et explications. Un arc de triomphe imposant (d’Antonin le Pieux, il y en a un autre de Dioclétien) et bien conservé se détache nettement du site. Nous avons parcouru ces belles allées dallées passant par une porte monumentale qui débouche sur le forum. A l’intérieur du forum, le Capitole et ses trois temples (pour Jupiter, Junon et Minerve), alors qu’ailleurs, dans le monde romain, la triade capitoline était vénérée dans un seul temple…

L’ensemble est magnifique et nous y avons fait halte. Le soleil encore léger de ce début de printemps caressait ces ruines déjà balayées par un petit vent. Nous avons pu remarquer un pressoir à huile (la ville reposait économiquement sur l’huile d’olive), des thermes avec de belles mosaïques, un théâtre restauré et utilisé actuellement pour des représentations musicales. Au Nord, on a retrouvé des basiliques chrétiennes, monuments remarquables et des plus importants d’ Afrique du Nord. Un petit musée attenant aux ruines permet de compléter une visite déjà riche.

             Le lendemain, nous avons trouvé un autre « louage » pour nous rendre à Tunis via Dougga. Hélas, le ciel était contre nous et nous avons essuyé des trombes d’eau diluviennes ! :-(
Construite sur un plateau incliné qui domine la riche vallée de l’oued Khalled, Thugga était déjà, à la fin du IVe siècle avant J.-C., au dire de Diodore de Sicile, « d’une belle grandeur » et offre au visiteur, même sous la pluie, un spectacle inoubliable. C’est un des ensembles archéologiques les plus intéressants de toute l’Afrique romaine.  Nous avons dû faire l’impasse sur Dougga la belle mais inaccessible… ce sera pour une prochaine fois ! :-/

                 

                                                                       Promenades dans les palmeraies

             Notre séjour s’est terminé  à Tunis. Le centre de Tunis est marqué par l’architecture coloniale. Tout un monde hétéroclite va et vient : les jeunes, les vieux, habillés en costumes occidentaux ou traditionnels, les cireurs de chaussures, les vendeurs de jasmin, les mélopées des muezzins, tout cela crée un tourbillon de vie…

            À Tunis, la visite du Musée du Bardo est incontournable. Construit dans la deuxième moitié du XIXe siècle, cet espace devait répondre à une destination palatiale plutôt qu’à une fonction culturelle ; cependant, devenu musée en 1882, baptisé de ce fait musée Alaoui - du nom du souverain de l’époque, Ali Bey (1882-1902) -, il connut une heureuse transgression d’usage qui en fit un haut lieu de culture et de civilisation. En 1899, les autorités de l’époque lui adjoignirent un second espace, le petit palais, qui allait désormais abriter les collections d’art islamique. De par leur qualité architecturale, ces deux palais sont aujourd’hui partie intégrante du musée national. Il renferme l’une des, sinon la, plus importante(s) collection du monde de mosaïques romaines. Sur deux étages, dans de très belles salles, sont exposées des mosaïques et encore des mosaïques, Virgile écrivant l’Enéide, Ulysse attaché au mât de son navire… certaines immenses comme le Cortège de Neptune où le dieu marin est entouré de 56  médaillons figurant ses proches parents : Néréides, Sirènes, Tritons…

Avant de quitter Tunis, je n’ai pas pu résister à l’envie d’arpenter les petites ruelles de la Médina. Elue au patrimoine culturel de l’humanité par l’UNESCO, un plan de sauvegarde a été  mis sur pied. La ville est ceinturée de remparts, communicant par des grandes portes avec l’extérieur. La Médina abrite demeures, palais, cimetières, mausolées, hammams, médersas, places, jardins etc.. Se promener au gré de sa fantaisie, admirer ombres et lumières, passer sous les porches, déboucher sur une ruelle étroite, pousser une porte cochère …

                    

                                                                       En poussant les portes cochères…

arriver aux souks où sont rassemblés tous les corps de métiers : libraires, parfumeurs, soyeux, tailleurs, bijoutiers  etc.. . Ceux-ci, pleins de couleurs étincellent de mille feux pour attirer la clientèle : « c’est moins cher que gratuit !» me dira un commerçant gentiment. :-)

                      

                                                                       Dans les souks de Tunis

            Les tunisiens sont très accueillants et hospitaliers, d’une grande gentillesse. S’ajoutent aux couleurs, les mille petits bruits ( le tintement d’un marteau qui ciselle, la vibration d’une machine à tisser, les échanges ou disputes des commerçants ). On est également assailli par une multitude d’odeurs : les cuirs, les fleurs de jasmin, les épices… tout est vie dans la Médina qui invite à un voyage dans le temps…

                       Bizatous !              Brigitte 

3 Comments »

  1. Un p’tit coucou Brigitte. Je pense souvent à toi et je me demande souvent dans quelle partie du globe tu es ! J’espère que tu viens bien ainsi que ta santé. A très bientôt pour quelques news.

    Comment par Fabienne — 17/10/2007 @ 18:32:32

  2. bravo et merci pour ce blog merveilleux, qui nous enmenne au bout du monde, la ou tout a commencé, la ou a commencé l’histoire de la meditation ! et de la recherche de l’evolution de la conscience de l’homme par l’homme. dans la paix en restant assis a ne rien faire, et a laisser regarder et observer les pensée defiler devant l’ecrand du mental. pour appaiser le flux des emotions et et des pensée afin de deumeurer dans un vide regenerateur et plein de vie. merci !! pour vos photos des reflet !

    Comment par giallo — 10/1/2009 @ 18:19:43

  3. Vos photos sont superbes !

    Comment par tableau déco — 23/2/2011 @ 11:11:09

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